Men of Wrath

Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)

Aussi loin que l'on s'en souvienne, la lignée des Rath fut entachée par le meurtre. De père en fils, le même schéma morbide se répète poussant l'un à commettre le pire sous les yeux d'enfant de l'autre... Une histoire de meurtre, de violence et de sang.


Icon Comics Marvel Tueurs à gages [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

Aussi loin que l'on s'en souvienne, la lignée des Rath fut entachée par le meurtre. Ira semble pourtant s'être accommodé de la malédiction familiale en l'érigeant en véritable philosophie de vie. Tueur à gages, Ira Rath est impitoyable. Femmes, enfants ou vieillards, personne ne trouve grâce à ses yeux... pas même les membres de sa propre famille. Rien ne semble pouvoir arrêter le professionnalisme de cette machine à tuer. Rien, si ce n'est peut-être un cancer récemment déclaré.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Juin 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Men of Wrath © Urban Comics 2015
Les notes
Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)
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30/07/2015 | Mac Arthur
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Par Présence
Note: 3/5
L'avatar du posteur Présence

Tueur de père en fils - Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2014/2015, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par Ron Garney, avec une mise en couleurs de Matt Mila. Tout commença au début du dix-neuvième siècle quand Dewey Rath s'installa en Alabama, dans Choctaw County. Tout dégénère en 1903, quand Isom Rath tue froidement Erastus Grievers pour une sombre histoire de moutons appartenant à un troupeau ou à un autre. Ira Rath est le fils de Monroe Rath lui-même fils d'Alfom Rath dont le père était cet Isom Rath. De nos jours la santé d'Ira Rath n'est pas bien vaillante, ce qui ne l'empêche pas d'être le tueur à gages le plus compétent de toute la région, dépourvu de toute pitié. le souci, c'est que Ruben Rath (son fils) est de retour dans la région et qu'il s'est mis dans un beau pétrin. Impossible de parler de cette histoire, sans rappeler que Jason Aaron est le scénariste d'une série exceptionnelle de noirceur et d'intelligence : Scalped. Cette série avait bénéficié de la mise en images par RM Guéra, dessinateur d'une grande qualité. Par la force des choses, toutes les œuvres suivantes de Jason Aaron se mesurent à cette référence (dont le lecteur espère qu'elle ne soit pas indépassable). À l'évidence, une histoire en cinq épisodes ne n'a pas l'ampleur d'une série en 60 épisodes comme Scalped, et la narration en est différente. Jason Aaron se concentre sur le personnage d'Ira Rath, lui donnant de l'épaisseur en tant que professionnel froid et sans remord. Ce personnage a droit à une scène d'introduction à l'efficacité cruelle qui ne laisse planer aucun doute sur le genre d'individu dont il s'agit. Aaron ne fait pas dans l'esbroufe spectaculaire gratuite ; il montre un professionnel en action. Ira Rath a un métier, il est compétent et il le fait bien sans état d'âme. Après cette entrée en matière sèche qui en impose, Aaron consacre son récit à Ira Rath, sa compétence en matière de meurtre, le genre d'individu qu'il est, et le dilemme que lui pose l'avenir de son fils et de Lizzie sa copine. La narration d'Aaron est sèche, sans gras. Il arrive à dresser un portrait plausible d'Ira Rath du début à la fin, évitant toute tentation d'en faire un héros, ou même un personnage sympathique. C'est un tueur au sang-froid du début jusqu'à la fin, sans aucune empathie. C'est un homme dans la force de l'âge aux capacités physiques impressionnantes, tout en restant réaliste (pas de résistance à la douleur défiant l'entendement). La première séquence montrant Ira Rath exerçant son métier arrive à convaincre le lecteur grâce aux images de Ron Garney. Il dessine ici dans un style réaliste, sans fioriture. La mise en scène est froide et factuelle, sans affèterie. Il le montre accomplir sa tâche avec efficacité, sans geste superflu. Le savoir-faire narratif d'Aaron lui permet d'enchaîner les séquences prévues (face-à-face avec le fiston, bébé en route), sans donner l'impression de s'en tenir à une enfilade de clichés. À nouveau, c'est parce qu'Aaron a réussi à faire passer la personnalité d'Ira Rath, que ses actions dépassent le cliché générique. La narration repose sur la personnalité de ce personnage et sur sa présence sur la page. Au fil des séquences, les dessins de Garney concourent à imposer la présence et la personnalité d'Ira Rath. C'est un homme de belle stature, sans être un géant, carré d'épaule sans disposer d'une musculature impossible, le visage sillonné de rides dues à la fois à l'âge et une vie âpre, aux gestes assurés et mesurés. Ses vêtements sont simples et avant tout fonctionnels. Ira Rath évolue dans un monde réaliste, avec des individus plausibles, des décors naturels normaux sans être bucoliques, des villes sans identité marquée, des lieux fonctionnels. Garney utilise avec parcimonie et à propos les codes graphiques perfectionnés par Frank Miller, tels que les gros aplats de noir. Il s'agit d'une utilisation chronique personnalisée, qui n'a rien d'une copie servile, même pas un hommage, un outil parmi d'autres. Par rapport à d'autre séries réalisées pour Marvel dans le registre superhéros (parfois avec Aaron, comme Wolverine: Get Mystique, Ultimate Comics Captain America), Ron Garney s'est plus investi pour réaliser des dessins à la consistance régulière sur toutes les pages. Le lecteur détecte cependant que cet artiste utilise parfois des automatismes graphiques pour les visages les rendant moins expressifs. Il subsiste également quelques raccourcis en matière de décors qui aboutissent à une représentation un peu simplifiée, qui a du mal à rendre compte de la complexité d'éléments comme une voiture, ou un carrelage. Garney les représente à la va-cite, sans chercher à les rendre plus palpables par des détails spécifiques ou des irrégularités engendrées par l'usage. Cette particularité des dessins ne tire pas le récit vers une narration graphique pour jeunes adolescents (encore moins pour enfants), mais elle diminue un peu le niveau de réalisme et donc l'impact visuel de ces représentations. Ces planches ne deviennent pas génériques, car elles présentent une mise en scène fluide s'adressant à des adultes habitués à la lecture de bandes dessinées. le découpage de chaque action imprime un rythme rapide de lecture, misant sur l'habitude du lecteur à reconnaitre les liens entre chaque case, sans rien perdre en lisibilité. Jason Aaron raconte donc une histoire relativement linéaire, entrecoupée de retours en arrière pour établir comment cette colère froide (Wrath) habite les individus mâles de chaque génération de la famille Rath (jeu de mot avec Wrath, à peu près la même prononciation). le lecteur amateur de récits noirs et violents, suit avec plaisir cette histoire brutale et sans concession, dans laquelle les auteurs décrivent avec conviction les agissements de cet individu à la personnalité parfaitement adaptée à son métier. Men of wrath constitue un bon thriller à tendance hard boiled, avec un personnage bien campé, à la psychologie logique bien transcrite. Ce récit trouve ses limites dans les images pas toujours tout à fait assez concrètes dans leur détail, et dans sa nature même, un parcours de violence sans rédemption, sans valeur morale, sans autre ambition que d'être un récit de genre efficace et sec.

04/06/2024 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Men of wrath est d’une violence sans nom qui est poussé ici au paroxysme. On a du mal à croire que des êtres humains peuvent être aussi méchants pour tuer femme, enfant et bébé pour un peu d’argent non rendu à des malfrats. La psychologie est trop basique pour être réellement crédible. Pour autant, on va suivre le parcours d’une famille victime d’une malédiction à cause d’une vieille histoire qui a mal tourné dans un champ rempli de moutons. La relation père-fils sera d’ailleurs assez explosive. J’avoue avoir mal compris ce revirement de situation vers la fin alors que le père voulait véritablement tuer son fils qui n’avait pas réglé toutes ces dettes. Moralité : si vous avez des dettes, n’oubliez pas de les régler au plus vite sinon gare ! Autre chose : ne jamais s'énerver au milieu d'un troupeau de moutons.

11/07/2018 (modifier)
Par Miranda
Note: 2/5
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On a ici une histoire apparemment de malédiction héritée de père en fils, mais qui n’est autre que l’éducation ratée de chacun d’eux et de personnalités carrément psychotiques, le petit dernier est moins touché mais n'est pas complètement normal non plus. C’est assez banal, même si le récit est mené tambour battant je m’attendais à autre chose et surtout à plus d’originalité. Il est vrai que je ne me suis pas foncièrement ennuyée vu que justement j’attendais à chaque page un revirement inattendu qui n’est hélas jamais arrivé. Il y a aussi une grosse incohérence avec le comportement du père, mais bon ce n’est pas la peine d’essayer de creuser trop profond avec ce genre de tarés, ni des récits faits de tirs et de coups de poings. La chute est classique de chez classique, on la voit venir de loin avec ses gros sabots. Le dessin est classique dans la plus pure tradition du comics.

14/03/2016 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
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Voici un one-shot solide acheté sur le seul nom de Aaron et sa couverture superbe où les protagonistes semblent reprendre les poses iconiques du chef d’œuvre de Miller, Sin City. De Sin City, on reprend la violence âpre et sans concessions. Âmes sensibles s’abstenir, dans Men of Wrath, il n’y a guère de place pour la réflexion et on peut y massacrer femmes et enfants sans aucun scrupule. La préface présente de façon intéressante le pitch de ce récit, à savoir qu’un aïeul de Jason Aaron a tué un autre homme pour une querelle de moutons au début du siècle dernier. Le scénariste se sert de cette histoire vraie comme départ de cette histoire sanglante, à savoir un fait similaire dans la famille Rath (notez le jeu de mot avec le titre du comics que l’on pourrait traduire en français par « hommes en colère ») et le début d’une fibre violente et psychopathe parmi tous les descendants… Par le jeu de flashbacks malins et suggérés en voix off par le principal protagoniste, Ira Rath. Ce dernier est un homme mur, tueur à gages de profession, une véritable machine à occire qui honore tous ses contrats sans jamais flancher. Rattrapé par la maladie en couvant une maladie sérieuse, ses jours sont probablement comptés mais il lui reste un dernier contrat à exécuter : son propre fils Ruben, petite frappe avec lequel les relations familiales sont rompues et qui a provoqué du grabuge chez le principal employeur de son père… Bref, ça va chier des bulles entre ces deux hommes qui n’ont de commun que le sang qu’ils portent sur les mains….. L’histoire est évidemment classique, le ruban familial apporté justifiant la curiosité du lecteur. Le récit est mené à 100 à l’heure et ne prend pas vraiment de gants, porté par le dessin efficace d’un Ron Garney avec de jolies couleurs notamment dans les scènes nocturnes. C’est facile à lire et agréable pour qui aime les histoires de porteflingues et d’échanges musclés par les armes . Par contre le récit est plutôt anecdotique. On est loin effectivement des mises en place malines de Scalped et surtout de Southern Basterds du même Jason Aaron qui marqueront davantage les esprits. Pourtant Men of Wrath ne manque pas de qualité, détonne et étonne par une dernière partie plutôt originale (la mise en scène est redoutable et j’y verrais bien une adaptation en film) lorsqu’il est temps de rendre compte. Ira Wrath est un personnage au passé trouble, aussi insensible et imperturbable qu’un Terminator (son regard est froid et on devine ses pupilles plus qu’on ne les voit) au physique aussi massif que Marv de Sin City. Bien que moins jubilatoire que le premier tome de Southern Bastards, Men of Wrath possède comme avantage indéniable la possibilité de se familiariser avec la talentueuse écriture de Jason Aaron en un seul ouvrage cynique et sans ennui. Men of Wrath dispose d'assez de qualités pour se suffire à lui seul. C'est en tous cas à lire.

18/08/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Séduit par Southern Bastards, je me suis laissé tenter par ce Men of Wrath, signé du même scénariste et dont le pitch de départ me semblait intéressant. Malheureusement, je dois bien avouer avoir été quelque peu déçu par cet album. Pourtant, comme je le disais, l’idée de départ est séduisante avec ce schéma morbide et autodestructeur qui se renouvelle de père en fils. Seulement voilà, si je suis enclin à accepter la violence la plus bestiale quand elle se justifie (élaboration d’un personnage, succession d’évènements qui poussent une personne à la folie, ou simple choc déclencheur), la violence gratuite a souvent du mal à passer chez moi. Et ici, c’est un peu à ça que j’ai eu droit : une violence qui ne se justifie pas, ni par un lien de cause à effet, ni par une progression scénaristique. Si, encore, cette violence avait été contrebalancée par un second degré caustique… Mais non, rien de ce côté. Le récit est résolument sombre, dramatique, voire emphatique. Le manque de progression tant dans le scénario que dans l’élaboration des profils psychologiques ont eu pour effet que, rapidement, je me suis ennuyé, ne ressentant aucune empathie pour les personnages ni choc dans l’enchainement de scènes violentes. Reste un dessin tout ce qu’il y a de plus correct dans le genre comics, une colorisation sobre à défaut d’originalité et une édition soignée avec préface du scénariste (dans laquelle il explique la genèse du projet). Pas assez pour me convaincre, cependant…

30/07/2015 (modifier)