Bouffon

Note: 3.3/5
(3.3/5 pour 10 avis)

Après "Les Folies Bergère", Zidrou et Porcel explorent le Moyen-Âge dans le conte Bouffon ! Oyez la triste et belle histoire de ce glaviot amoureux de l'amour.


Auteurs espagnols Contes funèbres

Bouffon, un garçon si laid qu'il est appelé « Glaviot » grandit heureux dans les geôles d'un château, sous la protection du tortionnaire des lieux. Que pourrait-il espérer de plus qu'être le bouffon éperdument amoureux de la belle Livia, la fille du Comte ? Par un miracle tout ironique dont Zidrou a le secret, cet être difforme se révèle capable de ressusciter les femmes par ses baisers... Mais qui acceptera de les lui rendre ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Août 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Bouffon © Dargaud 2015
Les notes
Note: 3.3/5
(3.3/5 pour 10 avis)
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02/09/2015 | Mac Arthur
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Par gruizzli
Note: 2/5
L'avatar du posteur gruizzli

Après lecture, je ressors très peu satisfait de cette histoire. Et, encore une fois, je trouve cela dommage. Il y a quelque chose d'intéressant dedans, de réellement prenant même au début, mais une fin trop rapide et abrupte, une histoire qui me semble jouer sur la morale et les sous-entendus, mais qui me semble trop simple, et une sensation d'un peu être passé à côté de l'ensemble. Pourtant le début est excellent, avec cette découverte d'un narrateur étonnant et d'une histoire sombre qui ne commence pas bien du tout. Mais la noirceur et le côté glauque du début s'estompent un peu trop vite à mon gout, laissant place à une deuxième partie jouant sur le fantastique avec une émotion distillée dans ces pages. Cependant, j'ai une sacrée réserve dessus : le narrateur pourrait tout aussi bien avoir inventé/rêvé toute cette histoire (et j'ai eu le sentiment que c'était le cas pendant ma lecture), notamment lorsque le Bouffon s'éloigne du château. Mais cette fin très abrupte ne semble rien résoudre. Même si j'ai trouvé que l'émotion était présente dans la séquence rêvée au bord de l'eau, il manque une réelle conclusion quant au devenir de cet enfant hors norme. C'est presque comme si il manquait une partie de l'histoire. Et surtout, cela laisse un sentiment d'inachevé après ma lecture, sentiment qui a clairement prit le pas sur le reste des idées. Pour le dessin, c'est très clair et lisible, assez agréable et raccord avec le propos. J'aurais bien aimé apprécier l’œuvre, mais elle reste finalement un peu en retrait dans mon esprit. C'est ce que j'ai déjà ressenti dans certaines œuvres de Zidrou, comme s'il ne s'autorisait pas à conclure (même parfois cruellement) ses histoires. "Bouffon" n'est donc pas mauvais, loin de là, juste assez oubliable selon moi. Elle n'a pas eu pour moi le même attrait que d'autres histoires se passant au Moyen-Âge, et spontanément ce n'est pas elle que je souhaiterais relire.

21/09/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Zidrou nous conte ici une histoire quand même assez glauque, même s’il la présente souvent avec une certaine ironie (une bonne partie de l’histoire est « racontée » par un témoin, est au style indirect donc. Tout en tout cas ajoute de la noirceur à l’existence du pauvre hère faisant office de héros, et dont le nom éclaire sa triste destiné : Glaviot. Déjà l’histoire de sa mère et sa triste fin auguraient d’un long chemin de croix pour un pauvre type illustrant tout ce que l’imagerie populaire attache au moyen-âge dans lequel se déroule cette intrigue : c’est crasseux, c’est noir, c’est violent. En voilà un qui est une sorte de mixe de Cosette et de Cendrillon – l’espoir de voir le bout du tunnel en moins. Et pourtant il est question de baisers, comme dans les beaux contes ! Mais si Glaviot peut ressusciter les femmes par un baiser, aucune n’accepte ensuite de le lui rendre (il est hideux !). L’histoire se laisse lire agréablement, malgré la noirceur de la trame (accentuée par le dessin et la colorisation, jouant sur des tons sombres, des marrons aux gris/noir).

02/09/2019 (modifier)
Par Jérem
Note: 3/5

Zidrou est depuis plusieurs années un auteur très prolifique en BD adulte, autant qu’éclectique. Loin de se cantonner au roman graphique, il s’essaie à de nombreux genres avec un certain succès, il faut bien le reconnaitre. Bouffon est un conte médiéval très noir, voire carrément glauque qui revisite des thèmes plutôt classiques comme l’amour ou le rapport à la beauté et la laideur. L’intrigue est vraiment prenante grâce notamment à un traitement narratif original. Malheureusement, l’album se lit un peu vite à mon goût et le récit aurait peut être gagné à être un peu plus développé dans sa dernière partie où la fin arrive trop vite. Graphiquement, c’est vraiment pas mal ; les dessins accompagnent bien l’histoire et son atmosphère sombre. Bouffon est un album sympa qui mérite amplement le coup d’œil.

22/02/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

C'est pas mal, mais c'est pas tellement le genre d'histoire que je recherche ou que j'aime lire, le sujet est peu attirant tout en étant intéressant, le ton se veut faussement humoristique grâce à la narration d'un prisonnier enchaîné dans les geôles d'un châtelain cruel, mais derrière ça, il y a un côté dramatique, triste et assez noir de la vie médiévale. Ce conte est triste en lui-même, on s'apitoie un peu sur le sort de ce pauvre garçon surnommé ironiquement "glaviot", et pendant la lecture, je ressentais une sorte de malaise quelque part. L'ensemble est intéressant comme je le disais en préambule, mais honnêtement, je n'ai pas été franchement séduit par ce récit, c'est très démoralisant. Le dessin ne m'a pas non plus entièrement satisfait, c'est pas mal, mis à part quelques déformations et des gros plans peu gracieux, l'ensemble est de belle tenue, avec des décors corrects, mais c'est un graphisme qui n'est pas dans mes préférences. Un album que je ne regrette pas d'avoir lu, mais que je n'achèterais pas. A vous de voir...

15/04/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Bouffon est un conte dramatique. Il met en scène un garçon né dans des circonstances glauques, les geôles d'un chateau où sa pauvre mère était violée quotidiennement. Ce dernier est tellement mal-formé qu'il en est hideux mais, après avoir servi de bouffon voire de petit chien à la fille du chatelain, il va se révéler posséder un pouvoir incroyable. Sauf que ça ne va pas pour autant lui permettre d'être aimé d'un amour sincère. C'est une histoire pas mal mais un peu trop triste et sans issue à mon goût. Le dessin est bon et agréable. La narration est plutôt originale, l'histoire étant racontée par un prisonnier qui parle directement au lecteur. Bref, objectivement, ce n'est pas mal, mais je n'ai pas été franchement passionné.

12/11/2016 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Il y a plein de bons points dans ce one shot qui en font un album pas mal du tout. J'aime le ton employé par le scénariste pour s'adresser au lecteur lorsqu'il lui conte ce récit. Ca marche très bien et ça apporte juste ce qu'il faut comme petite touche d'humour léger. Ca s'accorde très bien avec cette histoire d'amour improbable, sorte de légende médiéval burlesque. Il y a un très bon mélange : légèreté de propos, cruauté des hommes et tendresse dans le fond. Par contre, sur ce dernier point, je trouve que Zidrou a signé des scénarios bien plus poignants lorsqu'il s'essaye de toucher la corde sensible de ses lecteurs. Je pense à Le Beau Voyage ou surtout Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait... qui m'avait particulièrement touché. Ici on est moins dans ce registre, ou en tout cas ça marche moins à mes yeux. Cela dit, il signe ici, une nouvelle fois, un album très plaisant.

19/03/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

J’ai beaucoup aimé ce récit imaginé par Zidrou sur un thème qui ressemblerait un peu au Bossu de Notre-Dame. L’auteur confirme son immense talent en se diversifiant et en allant sur le terrain du conte médiéval. J’avais éprouvé quelques inquiétudes au tout début mais elles se sont vite dissipées. C’est brillant grâce à une mise en scène hors-pair. La narration est très inventive dans son classicisme. On ne perdra pas une miette jusqu’à la fin. C’est un conte certes mais qui n’est pas destiné aux enfants. Cela sera noir et cruel comme l’est la bassesse humaine. Au milieu de cela, le démon n’est pas celui que l’on croit. Il faut aller au-delà des apparences même répugnantes. Il ne suffit pas d’avoir l’air sympa pour l’être. Le bouffon est une œuvre forte à l’image de son héros qui traverse toutes les épreuves de la vie avec un magnifique courage et un cœur en or. Il arrivera à insuffler la vie au milieu de ce monde triste où la guerre et la famine font des ravages. Sombre et profond, certes mais avec un espoir. Bouffon est aujourd’hui une insulte. Cela n’a pas toujours été le cas dans l'histoire de notre pays. Il était une fois un prince pas aussi charmant que cela mais profondément humain.

22/12/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Un très beau conte quoique cela m'a pris quelques pages pour vraiment rentrer dans l'histoire. En effet, je trouve que Zidrou a du talent mais que, lorsqu'il essaye de faire un truc sérieux, il tombe parfois dans les clichés et la facilité. J'avais peur de lire l'histoire banale d'un type laid qui tombe amoureux d'une fille très jolie. Puis au fil des pages je me suis rendu compte que ce conte était plus original que je pensais et j'ai pris du plaisir à le lire et au final j'ai été touché par l'histoire de ce gamin moche. Il y a des passages vraiment émouvants et j'aime la narration. Le découpage de l'histoire est vraiment bien fait. Le dessin est pas mal quoique je trouve que le dessin manque parfois un peu de vie, mais bon il faut dire que c'est triste la plupart du temps donc j'imagine que c'est normal.

22/10/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur sloane

Ma foi si ça ne vaut pas un coup de cœur c'est un peu à désespérer du genre humain! Au travers de ce "conte" médiéval, Zidrou au scénario nous donne une magnifique leçon d'humanité et de tolérance. S'il n'y avait que cela certains esprits chagrins pourraient même se laisser aller à dire que cette histoire est gentillette et ne révolutionnera pas le genre. En supplément donc, et par l'intermédiaire de son narrateur, personnage poignant s'il en est, Zidrou s'attaque mine de rien grâce à quelques réflexions bien senties à des préjugés qui ont agité notre société il y a peu, sans parler d'un discours antimilitariste de fort bon aloi. C'est donc en partie de l'art de dire en phrases concises et percutantes des choses que tout un chacun connait dont il s'agit ici, mais que personnellement je trouve fort utile de ressasser, tant l'oreille humaine est versatile et prompte à oublier les évidences. Au delà du côté merveilleux et fantastique de l'histoire, ( je réveille les morts grâce à un baiser ), je pense qu'il restera de ce conte, qu'il faut voir comme une allégorie de nos sociétés actuelles, beaucoup plus qu'une lecture superficielle laisserait à penser. A ce jour je ne sais si cette BD "marche", mais je reste persuadé que sur la durée cela deviendra un incontournable, sinon dans la carrière des auteurs mais aussi dans l'esprit des amateurs. Le dessin de F. Porcel, s'éloigne de l'iconographie moyenâgeuse de la couverture et propose un style réaliste dont le point d'orgue est son héros, Glaviot devenu Bouffon, qui possède, comme il est dit toute la beauté du monde circonscrite dans le regard. Laid magnifique, d'une laideur repoussante mais paradoxalement mal sainement attirante, ce bouffon tel qu'il nous est montré attire notre sympathie et c'est la le tour de force des auteurs. Mine de rien et c'est avec le plus d'objectivité possible que j'énonce ce fait, voila une œuvre plus grandiose qu'il n'y parait. J'y apporterais la même réserve que l'avis précédent, la fin peut paraitre s'étirer, cependant j'y voit surtout un hommage à notre narrateur, personnage moins en retrait qu'il semble, son histoire et ce qu'il a à nous dire n'étant pas anodin. Alors bien sur à lire et certainement à posséder dans ses étagères, coup de cœur!

04/10/2015 (MAJ le 04/10/2015) (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Ces dernières années, Zidrou s’est imposé non seulement comme un auteur prolifique mais aussi comme un auteur sensible, capable d’émouvoir ses lecteurs au travers d’histoires originales emplies d’humanité. En s’attaquant à l’univers du conte médiéval, il ne déroge pas à sa marque de fabrique. Bouffon est une œuvre pleine. Entendez par là qu’elle nous offre du divertissement, de l’émotion… et matière à réflexion. Le destin de ce laissé pour compte en quête d’amour est prenant… mais ne serait rien sans cette astuce scénaristique qu’est l’emploi d’un narrateur peu commun. Ce dernier apporte beaucoup d’ironie et de recul au récit. De plus, le propre destin de ce narrateur finit par nous tarauder sinon plus du moins autant que celui du bouffon. Et puis, il y a ce sens de la phrase, cet art chez Zidrou de nous dire beaucoup en une formule courte et bien sentie. Je suis un grand fan de son style littéraire, très direct et fin à la fois. Il peut parfois verser dans le lieu commun (je ne crois pas que tous ses albums soient des réussites, justement à cause de cette tendance à parfois verser dans la facilité) mais lorsqu’il parvient à garder l’équilibre entre l’originalité de l’univers ou du contexte et l’universalité du propos, son style est vraiment imparable à mes yeux. C’était déjà le cas pour « Lydie » ou « Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait... », ce Bouffon est un petit cran en dessous, mais s’en rapproche grandement. Au niveau du dessin, Francis Porcel use d’un style très lisible. Ne vous fiez pas au visuel de la couverture, inspiré de l’art médiéval. Le contenu est beaucoup plus classique. Les expressions du visage sont très parlantes (avec un beau travail sur les regards) et son bouffon, personnage grotesque, monstre difforme, est une réussite esthétique puisqu’il parvient à toucher par-delà sa laideur. Un très bel album. Le seul reproche que je lui ferai est d’un peu se trainer dans son dernier quart. Les auteurs me donnent alors le sentiment d’avoir tout dit de leur héros et de ne tenir le récit en vie que pour pouvoir suivre le destin du narrateur jusqu’à sa propre conclusion. Mais, bon, comme je vous le disais au début, je me suis tellement attaché à ce narrateur qu’il aurait été malheureux de l’abandonner avant terme. A lire, très certainement !

02/09/2015 (modifier)