Flex Mentallo

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Flex Mentallo est un des plus grands super-héros de l'histoire des comics mais c'est aussi une création complètement fictive du dessinateur Wally Sage. Au moment où ce dernier fait une tentative de suicide, Flex se lance à la recherche de son ancien allié, le Fait. Au terme de leurs odyssées, le Créateur et la Créature vont-ils finir par se rencontrer ?


DC Comics Profession : bédéiste

Flex Mentallo est un des plus grands super-héros de l'histoire des comics mais c'est aussi une création complètement fictive du dessinateur Wally Sage. Au moment où ce dernier fait une tentative de suicide, Flex se lance à la recherche de son ancien allié, le Fait. Au terme de leurs odyssées, le Créateur et la Créature vont-ils finir par se rencontrer ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Janvier 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Flex Mentallo © Urban Comics 2013
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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02/09/2015 | Mac Arthur
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Surcharge cognitive et émotionnelle - Il s'agit d'une minisérie complète, en 4 épisodes initialement parus en 1996. Flex Mentallo est un personnage créé par Grant Morrison et apparu pour la première fois dans un épisode de la Doom Patrol (dans Down paradise way). Cette édition est dite "deluxe" car elle est en format un peu plus grand que le format comics, les planches ont bénéficié d'une nouvelle mise en couleurs, elle contient 6 pages d'esquisses préliminaires, et 6 pages crayonnées en noir & blanc. L'histoire débute par un texte de 4 pages relatant la création de Flex Mentallo (Man of Muscle Mystery) par Chuck Fiasco pendant le Golden Age des comics (à peu près de la fin des années 1930 à la fin des années 1940), et la reprise de la série par Wallace Sage qui en a fait une quête pour la vérité absolue dans les années 1960 à 1963. Après cette introduction qui est partie intégrante de la narration, la bande dessinée commence en propre et un homme en imperméable dont le visage est mangé dans l'ombre d'un chapeau lance une bombe dont l'explosion donne naissance à un univers sous forme d'un Big Bang, à moins que ce ne soit une marque bizarre sur une coquille d'oeuf, ou un croquis rapide de Flex Mentallo sur un bloc note, alors qu'il attend sa commande de hamburgers. C'est alors qu'apparaît l'homme en question dans le restaurant et qu'il jette une bombe (seulement 4 pages se sont écoulées). Dans son appartement, Wallace Sage est en train de téléphoner à une association d'écoute et d'aide ; il vient d'avaler un mélange de médicaments et de drogues et il souhaite parler à quelqu'un de ses problèmes. Dans le cadre de son enquête Mentallo se rend au commissariat où un inspecteur prénommé Harry (avec un problème de poisson rouge nommé Peter) lui apprend que ces bombes sont posées par un groupuscule appelé Factory X. Grant Morrison a expliqué après coup que "Flex Mentallo" constitue la première partie d'une trilogie thématique avec (2) The Invisibles (1994-2000), et (3) The Filth (2002). Effectivement ce récit appartient aux œuvres conceptuelles de l'auteur. Il marque également sa première collaboration avec l'illustrateur Frank Quitely. Dans sa conception, cette histoire s'apparente à The Filth. Il y a un premier niveau de lecture concret qui suit 3 personnages (Flex Mentallo, Wallace Sage et l'inspecteur Harry) dans leurs péripéties. Flex Mentallo effectue une enquête très surréaliste, rencontrant des figures imposées des comics de superhéros, à la fois archétypales, et totalement uniques. Il y a ces bombes qui n'occasionnent que des dégâts sur l'état d'esprit des victimes (la peur du terrorisme), cette école abandonnée pour jeunes assistants de superhéros (sidekick), ce supercriminel à 5 têtes chacune à base d'une variété différente de mentallium (une version de la kryptonite adaptée à Flex Mentallo), la Légion des Légions (ce supergroupe de superhéros dont le nom évoque la multitude kitchissime des membres de la Legion of SuperHeroes), le mot de pouvoir qui transforme un individu en superhéros (allusion au SHAZAM de Captain Marvel), et Flex Mentallo lui-même (superhéros au pouvoir impossible, à la musculature hypertrophiée, au slip de bain léopard marié à des bottes de catcheur, totalement ridicule, absolument impressionnant). Au travers de sa conversation avec un service téléphonique d'écoute et d'aide psychologique, Wallace Sage retrace l'évolution de son amour des superhéros comme genre "littéraire", son développement en tant que scénariste, sa volonté de dire quelque chose de signifiant au travers des aventures de superhéros, sa quête de sens. Enfin il y a cet inspecteur Harry (c'est son prénom) bedonnant et bourru, qui enquête en acceptant de s'associer avec un supercriminel. Le personnage de Wallace Sage permet tout de suite au lecteur de comprendre que ce récit est en partie autobiographique et que Sage est un double fictionnel de Morrison qui lui permet d'exposer son parcours de lecteur de comics, et d'analyser sa soif d'aller chercher une vérité non conventionnelle, hors d'une culture classique et institutionnalisée. Les personnages deviennent alors des métaphores (deuxième niveau de lecture) remplaçant leur contrepartie dans la réalité, et permettant à Morrison d'user d'un humour sarcastique. Il peut recaser les phrases clichés des comics dans la bouche de Flex Mentallo et des autres, à prendre à la fois au premier degré dans le cadre de l'action, à la fois au second degré comme une mise en évidence de l'idiotie de ces phrases toutes faites telles que "Reality dies at dawn !", "Humanity's counting on us to save the world !", etc. Mais il utilise également Sage pour ironiser sur les clichés accolés aux lecteurs de comics, par exemple quand il demande à son auditeur qui a besoin des filles quand il y a des comics. Bien sûr, Flex Mentallo et Wallace Sage sont des allégories, des représentations de plusieurs concepts abstraits tels que l'évolution des histoires de superhéros au fil des décennies, et de l'auteur de comics s'interrogeant sur les sources de son inspiration, la valeur de la sous-culture populaire, la validité littéraire des récits de genre. Pour cet histoire, Morrison bénéficie d'un illustrateur haut de gamme pour mettre en images ses concepts ébouriffants : Frank Quitely, encore jeune dessinateur à l'époque. Ils collaboreront régulièrement ensemble par la suite sur les New X-Men, All-Star Superman et Batman & Robin. Il emploie ici un style de dessins détaillés, photoréaliste, dans lequel les libertés prises avec la réalité s'amalgament parfaitement avec les aspects prosaïques. Un homme en slip léopard avec une musculature impossible et des bottes à lacets, c'est ridicule et grotesque. Sous la plume de Quitely, c'est possible, sans solution de continuité avec le monde dans lequel il évolue. À la fois les dessins de Quitely parviennent à convaincre le lecteur que ce personnage (et les autres superhéros) a sa place dans cet environnement, à la fois il est ridicule du fait du réalisme, et de son superpouvoir absurde. Quitely a pris le soin de concevoir des visages très spécifiques pour chaque personnage, très réalistes, sans être outrageusement marqués. Cet investissement dans l'apparence des individus les fait exister comme dans peu de bandes dessinées (ah ! les gros sourcils de Harry, la coiffure de Flex, etc.). Quitely s'applique également pour chaque décor, et le lecteur peut pleinement s'immerger dans ce monde dense et particulier. Pour cette histoire, Morrison a vraiment eu la chance d'avoir un dessinateur à la hauteur capable de tout faire passer, même les séquences les plus fragiles. Il y a cette page incroyable où un supercriminel (Hoax) fait croire à l'inspecteur Harry qu'ils viennent de s'évader de sa cellule grâce à un tour d'illusionniste. Quitely a su trouver le parfait dosage pour rendre palpable ce moment de prestidigitation, un pur moment de bande dessinée, impossible à transposer dans un autre média. "Flex Mentallo" appartient à la catégorie des comics conceptuels et intellectuels de Grant Morrison. Il présente plusieurs particularités qui le rendent un peu plus accessible. (1) Sa brièveté : malgré une structure complexe articulée autour de 3 personnages, plusieurs niveaux de réalité et de conscience, et une forte connectivité entre les événements qui va au-delà de la causalité entre plusieurs passages, le lecteur peut se souvenir de tout et déchiffrer chaque lien. (2) Frank Quitely : son implication est totale et il cisèle chaque illustration avec une grande sensibilité et une compréhension parfaite du scénario ; il met servilement et fidèlement en images le récit, tout en lui conférant une densité substantielle, sans devenir un obstacle à la lecture. (3) Cette histoire est en même temps la profession de foi de Morrison en tant que créateur de comics, et son parcours de développement personnel ; cette dernière composante apporte une dimension relativement didactique qui aide le lecteur dans cette aventure. (4) le récit se termine de manière claire et satisfaisante. Grant Morrison et Frank Quitely ont réalisé une histoire palpitante, pleine d'action et de sensations fortes, qui constitue un véritable manifeste de créateurs de comics exigeant. Oui ils créent des visions et les envoient à la figure des lecteurs tels des bombes, modifiant leur état psychologique, et même leur vision du monde ! Tout le programme annoncé dans la métaphore de la page d'ouverture !

27/04/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai abandonné en cours de route la lecture de cet album, trop sombre, trop confus et trop délirant à mon goût. Je voulais pourtant y croire et l’idée de départ me semblait propice à un gros délire bien bourrin et amusant. Malheureusement, excepté dans de très rares passages, cet album n’a rien de drôle. On passe d’un super héros -pourtant grotesque dans son apparence et son langage- lancé dans une aventure absconse voire totalement incompréhensible aux délires d’un artiste en pleine crise de délirium tremens/parano/pleurnicherie. Les deux récits sont bien entendu liés (l’artiste étant en fait le créateur du super-héros) mais ce récit est tellement confus, son histoire est tellement tordue et les pleurnicheries de l’artiste (en conversation téléphonique avec un service de prévention du suicide alors qu’il semble camé jusqu’aux yeux et que ses propos sont loin d’être cohérents) sont tellement répétitives que j’ai fini par lâcher prise. Pourtant, derrière ce délire, Grant Morrison dévoile tout son amour des comics et des super-héros à l’ancienne. Malheureusement, sa came n'est pas la mienne et il n'a pas réussi à me faire aimer ses personnages. Côté dessin, ça va. Ca va même mieux que pour beaucoup d’autres comics, à mes yeux. En fait, on peut même dire que Franck Quitely livre un travail de qualité, avec des planches très fouillées et truffées de petits détails qui démontrent tout son talent. Mais, bon, quand les intentions des auteurs me laissent de marbre, quand je ne m’amuse pas à lire leurs délires, quand le sort des personnages m’indiffère, je ne vois aucune raison objective de poursuivre ma lecture.

02/09/2015 (modifier)