Gueule noire

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Gueules noires, c'est une ode aux petits métiers du début du siècle. Une ode à un Paris qui a disparu. Comme a disparu l'espoir des jours meilleurs où chacun serait l'égal de l'autre. Rattrapé par le monde moderne et la désillusion qui l'accompagne.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Anarchiste ! Au fond de la mine... Paris

Marcel a la gueule noire de ceux qui vont au charbon. Pour sortir de sa condition, il se sauve à Paris où il découvre que ce ne sont pas les boulots de forçats qui manquent. Alors, Marcel se voile du drapeau des anarchistes. Une autre façon d'avoir la gueule noire. Gueules noires, c'est une ode aux petits métiers du début du siècle. Une ode à un Paris qui a disparu. Comme a disparu l'espoir des jours meilleurs où chacun serait l'égal de l'autre. Rattrapé par le monde moderne et la désillusion qui l'accompagne. Texte : Editeur

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Septembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Gueule noire © Casterman 2015
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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08/09/2015 | pol
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L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai plutôt aimé cette lecture. Mais sans doute pas autant que je l’espérais, au vu du sujet. Le dessin de Lelis est original. Avec un Noir et Blanc rageur, nerveux, il se dégage de ces « ratures » quelque chose de plus lisible que ce que l’on ressent au premier abord. Mais j’ai aussi trouvé que ce style collait parfaitement à la fois au sujet, mais aussi au destin du héros, très très noir. Parmi les choses intéressantes du récit, il y a bien sûr la condition ouvrière au tournant des XIXème et XXème siècles, que ce soient dans les mines (premier tiers de l’album) et parmi le lumpen prolétariat de Paris par la suite, puisque Marcel, notre héros ayant fui sa condition « héréditaire » de mineur pour tenter une émancipation sur Paris, tâte par la suite pour survivre de tous les boulots les plus durs. L’autre intérêt pour moi, c’est de voir mêlée à cette histoire l’action de groupes anarchistes sur Paris, qui pratiquent la « reprise individuelle », avec pas mal de choses rappelant le très beau roman de Darien « Le voleur » (d’ailleurs cité dans la bibliographie finale – qui confirme au passage que les auteurs se sont bien documentés). Plusieurs choses me font ne mettre « que » trois étoiles. D’abord j’aurais aimé voir plus développée cette action anarchiste, finalement rapidement mise de côté. Ensuite le personnage de Marcel n’est pas suffisamment attachant. Il m’est apparu un peu trop « détaché » de tout, même lorsque pointent ses convictions politiques – à part quelques moments, comme lorsqu’il se veut pur parmi les purs en refusant de faire des « victimes » innocentes, prolétariennes, lorsque le groupe d’anarchistes qu’il a rejoint se lance dans des actions plus violentes que les simples cambriolages. Et la fin – pourtant pas improbable – renferme trop Marcel dans son destin, reste trop négative (mais là c’est affaire de goût personnel), même si elle reste finalement dans la noirceur et la réalité de l’époque. Mais ça reste quand même une lecture agréable. Note réelle 3,5/5.

08/12/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Gueule noire nous propose de suivre la trajectoire d’un fils de mineur au début du XXème siècle. Une trajectoire durant laquelle il luttera pour s’extraire de sa condition et s’éveillera à une certaine conscience politique (grâce à un groupement anarchiste). Le récit est réaliste et donc très sombre, il nous permet de vivre la dure condition d’un ouvrier de l’époque, véritable bête de somme dont la force de travail enrichissait bien plus ses employeurs que lui-même. Le déroulement de l’histoire étant assez prévisible, ce récit vaut finalement bien plus par sa reconstitution d’une époque que par l’empathie que le lecteur pourrait ressentir pour ces personnages. Autre point fort : un dessin pas toujours facile à lire mais que j’ai trouvé très beau à partir du moment où je me suis attardé dessus. J’ai tout de même été touché par la fin du récit malgré son caractère prévisible. Du coup, même si l’ensemble manque d’émotion et de surprises, je trouve quand même cet album plutôt pas mal. Il parlera certainement plus à ceux qui ont eu parmi leurs parents, grands-parents ou arrière-grands-parents des mineurs (ou simplement des ouvriers qui allaient au charbon, que ce soit en qualité de mineur, fort des halles, équarisseur ou métallurgiste, qu’importe, le destin était finalement fort semblable) qu’à ceux qui n’ont pas le poids de cet héritage sur les épaules (j’entends encore mon grand-père me parler de ses premiers pas dans la mine alors qu’il n’avait que 12 ans, et voir le père amener son fils au début du récit a ravivé ce souvenir). Pas un chef d’œuvre, certainement trop lent et sans réel enjeu durant sa première partie, mais pas mal quand même.

25/11/2024 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

En règle générale, je n'aime pas vraiment les scénarios de Ozanam pour avoir expérimenté une bonne partie de ses oeuvres. Celle-ci fera exception bien que l'idée de l'intrigue soit toute simple et qu'on aura l'impression à la fin de tourner en rond. Je pense bien que c'était le but recherché. Par ailleurs, le dessin en noir et blanc fait très brouillon avec des traits qui ne sont pas assumés et presque sous une forme d'esquisse. Pourtant, là encore, cela produit un bel effet. C'est plutôt vif et cela traduit bien le quotidien. En synthèse, cette oeuvre n'avait rien pour me plaire et pourtant, il s'est passé quelque chose à la lecture. J'ai suivi jusqu'au bout et sans peine. Il faut dire que le sujet m'inspirait à savoir un jeune désoeuvré qui tente de sortir de sa misérable condition sociale. Il y en a qui arrive et c'est le conte de fée. Mais pour combien qui échouent ? Cela explique beaucoup de choses sur ce qui ne va pas dans une société capitaliste. Cette chronique du début du XXème siècle est plutôt réussi. A lire de préférence en mettant du Pierre Bachelet en arrière-fond.

28/08/2016 (modifier)
Par pol
Note: 2/5
L'avatar du posteur pol

J'ai trouvé cet album sombre et relativement pessimiste. Cela aurait pu être des qualités mais malheureusement je l'ai aussi trouvé un peu convenu et je n'ai pas accroché au dessin. Alors même si la lecture de ces 100 et quelques pages est plutôt fluide et pas ennuyeuse, ce qu'il en reste une fois le livre refermé c'est un petit sans plus. Pourtant l'histoire de ce jeune homme a des qualités. Sa vie c'est descendre au fond de la mine, lui qui déteste ça et qui n'a qu'une envie c'est échapper à sa condition et il rêve d'une vie meilleure. Cela se passe il y a plus de 100 ans, mais ça parait encore tellement d'actualité et il y a largement de quoi trouver un écho dans nos vies actuelles, même si notre boulot est différent. De péripéties en péripéties il va atterrir à Paris... pour enchainer les petits boulots ingrats qui viendront juste le rappeler à une triste vérité qui est qu'on ne change pas sa vie d'un claquement de doigt, ou juste parce qu'on le souhaite très fort. Ca aussi ça pourrait faire une belle morale et une belle histoire. Mais à coté de ça, le récit ne réserve pas de surprises. Les rencontres ne sont pas surprenantes, et l'entrainent toutes dans la même direction. On s'y attend trop. Revoir son ami d'enfance, qui est devenu le petit voyou du coin et qui va l'entrainer peu à peu avec lui, on le voit trop venir. Un mot sur le dessin. Le noir et blanc renforce ce coté triste et sale de l'histoire, c'est un bon choix, mais le trait n'est pas ma tasse de thé. Ce style crayonné, hachuré, imprécis ne me séduit vraiment pas. Une lecture pas si mal qui me laissera finalement trop peu de souvenirs.

08/09/2015 (modifier)