L'Étrange vie de Nobody Owens (The Graveyard Book)

Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 7 avis)

Un jeune garçon Nobody Owens -alias Bod- mène une vie normale... en dehors du fait qu'il vit dans un cimetière et est élevé par des fantômes. Silas son tuteur est un vampire. Bod vit de multiples aventures, insouciant qu'il est d'être poursuivi par le Jack l'assassin de sa famille.


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Dans une maison tranquille un assassin se faufile et massacre tout le monde excepté un jeune garçon qui se réfugie dans un cimetière. L'enfant est finalement recueilli par les fantômes qui habitent le cimetière et se mettent en devoir de l'éduquer. Un tuteur est nommé, c'est Silas le vampire qui s'occupe de cette charge. Bien qu'éduqué par les fantômes, Bod n'en n'est pas moins livré à lui-même et ses explorations du cimetière donnent lieu à des aventures pas forcément drôles.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Mai 2015
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série L'Étrange vie de Nobody Owens © Delcourt 2015
Les notes
Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 7 avis)
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11/09/2015 | sloane
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'avais un peu d'appréhension à lire cette BD, bien que le nom de Philip Craig Russell m'attire déjà (j'ai découvert quelques unes de ses BD et j'ai adoré) tandis que celui de Neil Gaiman est un indétrônable de ma bibliothèque (livres et BD confondues). Mais d'où vient alors mon appréhension ? De ce que la lecture de "L'Etrange vie de Nobody Owens" a été l'une des rares lectures qui m'a fait pleurer dans son final. Non pas qu'il soit particulièrement émouvant, mais l'histoire m'avait tant entrainé dans son univers que j'ai été malheureux de devoir en sortir. Autant dire qu'une adaptation BD de ce roman m'attirait avec beaucoup de pincettes. Et pourtant, la lecture a été excellente. Il faut dire que l'adaptation n'a pas chômée dans le travail du texte, arrivant à la fois à faire ressortir les aspects intéressants de l'ouvrage dans les protagonistes mais aussi dans le lieu si attirant que constitue le cimetière. Russell arrive à le rendre tangible, vivant, tout en caractérisant les différents fantômes. Et surtout, il a parfaitement réussi son Silas : un vampire dans la lignée des Draculas et Nosferatu de cinéma, inquiétant et glaçant, hautain, mais en même temps protecteur et éducateur. Ce n'est pas ainsi que je l'ai imaginé en lisant le livre, mais il ne dépareille pas du tout ! L'histoire est celle du livre dans une adaptation presque page par page. On suit toutes les pérégrinations de Nobody Owens dans son enfance et sa découverte progressive du monde extérieur, celui qui est dangereux. C'est un renversement classique des codes du genre : les créatures de la nuit sont moins dangereuses que le monde des hommes, où rodent les tueurs. Mais pas que ! Il est assez clair que le propos ici est la construction de l'adulte, notamment avec les parents qui sont clairement supplanté par un tuteur et le fait que Nobody grandit tout au long du récit. Mais c'est un récit qui montre aussi l'effet du temps, l'éloignement de l'enfance et son merveilleux alors qu'arrive le monde des adultes, la violence, les retrouvailles, l'éloignement des enfants ... La BD joue sur les émotions aussi. De nombreuses scènes se concluent sur une mise en place d'émotions : la rencontre avec la mort, les échanges avec Silas, Scarlett qui s'en va, le lien qu'il va tisser avec Mme Lupescu ... C'est réellement touchant, et je trouve que l'adaptation a réussi à transformer ce qui passait par des mots avec des images. Si je devais pinailler, je trouve que parfois la narration repose trop sur le texte, d'ailleurs. Il y a des moments qui auraient mérité de ne pas avoir de texte off qui commente, les cases se suffisant à elle-même. C'est plaisant niveau texte, mais ça fait un peu redite et la BD aurait été aussi forte sans trop en dire. En tout cas, niveau adaptation c'est une réussite, mais en tant que BD seule, c'est aussi excellent. Il y a une histoire prenante, une thématique forte et des personnages attachants. C'est un diptyque que je recommande, même si la lecture du livre est tout aussi recommandé. Choisissez votre média préféré !

25/09/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 J'ai souvent du mal avec Gaiman et cette adaptation d'un de ses nombreux livres est une de ces récits qui m'ont le plus convaincu. J'ai bien aimé le ton gothique de la série et Gaiman fait preuve de beaucoup d'imagination. Je ne savais jamais ce qu'il allait se passer ensuite. Si les aventures de Nobody Owens semblent un peu décousu, la plupart des choses qu'il a vécu lui seront utilise lors de la dernière partie du récit. J'ai lu les deux tomes avec un certain plaisir même si quelques passages m'ont semblé moins bien que le reste. Le point faible est le dessin ou plutôt les dessins. Au lieu d'avoir un seul dessinateur pour les deux tomes, il y en a plusieurs et leurs styles sont très hétérogènes ce qui accentue l'impression que par moment le récit part dans tous les sens. Il y a des styles tellement différents qu'on pourrait presque croire qu'on lit plusieurs séries au lieu d'une seule.

14/08/2024 (modifier)
Par Jérem
Note: 3/5

Je connais plutôt Gaiman comme romancier et j’étais curieux de découvrir cette adaptation à la couverture si accrocheuse. J’ai lu les deux (gros) tomes avec plaisir. L’univers fantastique, riche et cohérent, fourmille des habituelles « créatures de la nuit » (vampire, loup-garou, fantômes, goules…) auxquelles Gaiman a su donner beaucoup de consistance et de personnalité. Le ton de la série alterne avec bonheur entre des ambiances sombres et inquiétantes et d’autres joyeuses, mélancoliques, voire carrément décalées ; ce qui donne de la force et de l’originalité au récit. Les dessins sont dans l’ensemble agréables et soignés mais les styles très différents des trop nombreux dessinateurs nuisent à l’unité graphique. Dommage. L’intrigue est intéressante et Gaiman jongle habilement entre mystères et rebondissements, d’autant que la narration de Russel est excellente. Néanmoins, je regrette que l’histoire soit trop centrée sur Nobody Owens car d’autres personnages (Silas, les Jack, Mme Lupescu) auraient pu être davantage développés. De même, trop de scènes se déroulent dans le cimetière, le titre aurait peut être gagné à proposer davantage de lieux surnaturels. Des longueurs et l’inégalité de l’intérêt des chapitres m’ont empêché d’être complètement emballé par la série. L’Etrange vie de Nobody Owens est toutefois une belle série, à l’histoire originale et à l’univers d’une grande richesse qui devrait convenir à tous les lecteurs et pas seulement aux amateurs de gaiman ou de fantastique.

20/02/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Quel diptyque fantastique ! Le héros est donc un enfant, sauvé in extremis des griffes d'un tueur, recueilli par la peuplade évanescente d'un cimetière voisin, sous l'égide d'un personnage étrange qui s'avère être un vampire, ou qui en a tous les attributs. Dès lors la vie du jeune homme va en effet être traversé par l'étrangeté, entre légendes antédiluviennes, personnages hauts en couleurs, et situations surprenantes. J'avais un peu peur de me retrouver face à un récit du genre "l'histoire bizarre avec un fantôme de la semaine", mais de fait Gaiman ne perd jamais de vue le destin de son personnage principal, et boucle la boucle d'une belle manière, relayé par P. Craig Russell. Celui-ci, également dessinateur, n'est pas seul à manier les pinceaux, ils sont 4 autres, avec des fortunes graphiques diverses. je pense que je préfère le travail de Russell et celui de Kevin Nowlan aux autres. Lu dans des conditions pas faciles, ce diptyque est vraiment très prenant. Je n'ai pas trop lu ce qu'a fait Neil Gaiman, mais la lecture de cette adaptation me donne furieusement envie de m'y remettre.

22/10/2016 (modifier)
L'avatar du posteur eric2vzoul

Au départ, il y a une idée loufoque, issue de l'imagination fertile du très prolifique Neil Gaiman : et si un orphelin, rescapé d'un massacre, était recueilli par les esprits habitant dans un vieux cimetière ? C'est ce qui arrive au jeune Nobody Owens. Les morts s'avèrent être des gens très bien qui le protègent des dangers du monde des vivants et font tout pour donner la meilleure éducation à l'enfant. Dans le premier volume de ce qui est annoncé comme un diptyque, nous voyons grandir le jeune Nobody au travers de cinq chapitres espacés dans le temps, jusqu'à ce qu'il atteigne sa dixième année environ. Gaiman sait jouer avec les codes du genre tout en les décalant. Les fantômes deviennent bienveillants, les esprits dénués de malice, les sorcières protectrices… Bod ne les craint pas d'ailleurs, car derrière sa naïveté d'enfant, il comprend vite que là n'est pas le danger. Ce sont surtout les vivants qui incarnent le Mal. Les cinq histoires sont un peu inégales, tant sur le plan du scénario, parfois un peu faible qu'à cause de dessinateurs plus ou moins inspirés. Mais c'est une question de goût… Pour ma part et a contrario des posteurs précédents, j'ai bien aimé le chapitre 5 et sa danse macabre. Je reprocherais plutôt à ce premier opus une certaine dispersion, car les cinq récits sont trop déconnectés les uns des autres. Et je n'y vois pas encore de trame globale qui expliquerait en quoi cette suite d'aventures et de rencontres fait progresser et grandir l'enfant en prévision de que promet inéluctablement le second volume. Je reste vague pour ne pas déflorer le suspense – surtout qu'il est ténu –, mais l'épilogue (et la couverture dévoilée du tome 2) ne laissent guère de doute. Je ne suis pas un spécialiste, ni un fanatique, du genre fantastico-gothique à la Tim Burton, mais j'ai davantage accroché à une série comme Courtney Crumrin, plus originale et cohérente, car commise par un seul auteur, “dessinariste” complet. Pour l'instant, je reste à une note de 3+/5... en attendant la fin. Après avoir lu le second et dernier tome… L'intrigue est bouclée ; Gaiman retombe sur ses pattes. C'est propre et efficace, mais la magie et la poésie du premier volume manquent un peu, sauf dans le tout dernier récit, dont j'aime bien le ton nostalgique. Le diptyque vaut bien son 3+/5.

28/12/2015 (modifier)
Par jul
Note: 4/5

J'apprécie énormément Neil Gaiman, même si finalement, je n'ai pas lu grand chose de lui. J'ai surtout vu 2 films adaptés plus ou moins de ses œuvres : Coraline et Mirrormask (en collaboration avec son illustrateur fétiche Dave McKean ). Au sujet de son oeuvre phare, Sandman, je possède uniquement le 1er tome que j'aime beaucoup (série à compléter d’ailleur ). Bref je suis énormément attiré par cet auteur car son univers me parle énormément. Tantôt féerique ou tantôt très sombre. La symbiose parfaite, l'essence même des rêves et des cauchemars. L'un ne va pas sans l'autre... Grâce à Bdtheque, j'ai découvert cette bd que je me suis empressé d'acheter, le scénario m'ayant interpelé tout de suite. Un petit garçon trouvant refuge dans un cimetière et élevé par des fantômes et des vampires, je signe tout de suite ! J'ai globalement beaucoup aimé même si je m'attendais à mieux. Ou plutôt j'ai nettement préféré les 3 premières histoires (l'album est décomposé en 5 histoires, ou plutôt 5 chapitres bien distincts - avec d’ailleurs un changement de dessinateurs de temps en temps). Nous suivons l'apprentissage du jeune Nobody, réfugié dans un cimetière car poursuivi par un mystérieux cambrioleur- tueur ayant massacré sa famille. L'apprentissage de la vie dans le cimetière et de diverses choses par son tuteur autoproclamé, le vampire Silas... Nobody Owens découvrira toutes sortes de choses et de micro-lieux plus ou moins secrets et plus ou moins cachés à l'intérieur de cet endroit magique : le repaire de la vouivre ou plutôt l'entité indigo dans un caveau. L'enfer parallèle des goules à l'intérieur d'un caveau également... Le mystérieux loup protecteur, sa deuxième tutrice remplaçante durant l'absence de Silas. Il y a du monde dans ce cimetière et énormément de légendes internes... Tout cela est issu de l'imagination fertile de Neil Gaiman se servant de figures du folklore gothique ou d'Halloween pour les adapter à sa sauce. Tout cela se lit très bien. C'est clair, doux, enchanteur... avec la touche étrange et subtile de Gaiman. En revanche j'ai trouvé les 2 derniers chapitres moins intéressants (la stèle de la sorcière et danse macabre). Le dessin est de plus, devenu un chouia plus quelconque. Bon cet album seras suivi d'un volume 2 donc patience... Je mets un 4 tout de même pour l'univers et l'ambiance, très réussis.

27/12/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Quel plaisir de retomber un peu en enfance, quoique ! Neil Gaiman est au scénario et P. Craig Russell est au dessin principal assisté d'autres dessinateurs (cf. fiche technique) tous au mieux de leur forme. Qu'avons-nous là ? Dans une paisible maison, un assassin massacre des parents et leur fille mais laisse échapper un tout jeune garçon qui trouve refuge dans un cimetière voisin. Celui-ci est habité par une cohorte de fantômes qui après moult délibérations décident de s'occuper de l'éducation de ce petit être vivant. Pour ce faire, il faut un tuteur et c'est le vampire Silas qui s'en charge. C'est le couple Owens qui recueille le garçon vite surnommé Bod, contraction de Nobody. L'éducation d'un être vivant par des fantômes n'est pas de tout repos, d'autant plus que Bod n'en fait parfois qu'à sa tête, curieux qu'il est de découvrir le cimetière et ses habitants. Ce premier tome d'une histoire qui en comptera deux, se focalise en cinq chapitres sur les découvertes que fait Bod de son nouveau domaine. Le premier chapitre s'attache à l'adoption de Bod par sa nouvelle famille et le deuxième s'attardent sur les liens que celui-ci nouent avec une petite fille, bien vivante qui l'aide dans la découverte du cimetière, notamment une mystérieuse crypte habitée par une créature, la vouivre, qui surveille un drôle de trésor. Le troisième chapitre sur un ton très onirique nous raconte les mésaventures de Bod aux prises avec d'effrayantes goules qui cherchent à s'approprier son âme, tandis qu'une préceptrice redoutable tente de lui inculquer quelques rudiments d'éducation. Dans le quatrième chapitre il est question d'un médaillon ancien gardé par la vouivre que Bod dérobe afin de payer une stèle funéraire à une sorcière enterrée en terre non consacrée. Le dernier chapitre nous montre l'effervescence qui règne sur le cimetière et ses habitants, une grande fête se prépare qui voit se réunir les morts et les vivants pour un grand bal. Un épilogue nous montre que l'assassin, le Jack, de la famille de Bod, œuvre toujours au sein d'une mystérieuse organisation qui, plus que tout, veut la mort du jeune garçon. Voilà une histoire qui se situe à la frontière du fantastique, du merveilleux et du conte ; mon résumé pourrait laisser penser qu'elle s'adresse à un public assez jeune, ce qui est aussi le cas, mais dans le même temps elle brasse des univers, un imaginaire qui parle aux adultes. Notons aussi que le personnage de l'affreux Jack et de la jeune sorcière pourraient sans doute provoquer quelques nuits sans sommeil aux plus jeunes. Ce qui ressort principalement à l'issue de la lecture, c'est que nous avons été plongé avec cette longue histoire (200 pages ) dans une ambiance à la limite du rêve qui utilise grands nombres des codes du récit fantastique, mais la plupart du temps détournés de ce que nous avons l'habitude de voir ailleurs. Ici le vampire Silas, tuteur de Bod, s'il est un buveur de sang, se présente surtout comme une figure paternelle bienfaisante. Les fantômes ne traînent pas de lourdes chaînes pour effrayer les gens, ils sont a l'inverse accueillants pour le jeune garçon. La jeune sorcière dans le troisième chapitre bien qu'ayant commis d'horribles choses dans sa vie, se trouve devenir une aide précieuse pour Bod. Alors résumons nous : du fantastique, du merveilleux, de l'onirique, des dessins qui confèrent une touche appuyée rendant hommage au style Victorien et gothique propre aux romans anglais du XIXème siècle, nous avons là un cocktail qui n'est ni indigeste ni fourre tout. C'est un voyage au pays de l'enfance, des peurs enfantines mais aussi sur la différence, les préjugés et l'acceptation de l'autre. Nous ne sommes pas dans la grosse cavalerie parfois propre au genre, ici tout est en retenue et en subtilité. Il va sans dire que je recommande cette lecture et l'achat.

11/09/2015 (MAJ le 11/09/2015) (modifier)