Steam Noir

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Une sorte d’enquêteur de l'étrange dans un monde peuplé d'hommes, de robots et d'hybrides.


Auteurs allemands Les petits éditeurs indépendants Steampunk

Une enquête fantastique traduite de l'allemand, où le héros, Heinrich Lerchenwald, muni de ses globomètres cherche les traces des âmes perdues. Dans le premier tome, il se trouve molesté par d'étranges militaires, son enquête dérange visiblement les puissants. Madame D sa collaboratrice, aidée de sont robot, M Hirschmann, participe à l'enquête et soutient ses démarches pour tirer au clair les intérêts obscurs qui se mettent en travers de sa route...

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Août 2015
Statut histoire Série abandonnée (terminée en 4 tomes en VO) 2 tomes parus

Couverture de la série Steam Noir © EP éditions 2015
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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07/10/2015 | Canarde
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Bien peu de gens pensent à nos voisins d'Outre-Rhin quand on leur demande de mentionner les grands pays de BD. En général on visualise immédiatemment les Nords-Américains, les Franco-Belges, les Nippons... Pourtant les Allemands ne sont pas en reste dans le domaine du 9ème art, et "Steam Noir" de Mertikat et Schreuder en constitue une preuve étincelante. C'est un univers insolite et déroutant dont il est question dans "Steam Noir", le monde connu semble ici s'arrêter à l'empire du Landsberg, agrégat de plaques rocheuses immenses, flottant dans l'air grâce à la sustentation d'un brouillard d’éther, à une époque qui parait être intermédiaire entre le XIXème et le XXème siècle. Dans cette espèce de Prusse du ciel, baignant dans une ambiance steampunk froide, lugubre, nous suivons un trio d'enquêteurs investis dans une affaire de cambriolage peu banale : une âme égarée, revenue de l'île des morts Vineta, s'est introduit dans un vieux domaine quelconque pour subtiliser le cadavre d'une gamine qui vivait emmurée là depuis de très nombreuses années. Un mystère horrifique qui va donner du fil à retordre à nos trois héros de la "ligue Léonard" : Heinrich Lerchenwald le "bizarromant", Richard Hirchmann l'homme-machine à vapeur, et Mme D, la profileuse et qui va les mener sur la piste d'un médecin-guérisseur reclus et étrange, spécialisé dans les organes artificiels. C'est une oeuvre franchement bizarre que cette BD et c'est ce qui fait tout son attrait : comme le titre "Steam Noir"( que je trouve magnifique soit dit en passant) le suggère, on peut la considérer comme une synthèse improbable entre le pulp policier et le récit d'horreur rétro-futuriste. En plus de ça, plusieurs éléments nous font penser à des oeuvres de fictions très connues ; l'enquête surnaturelle revêt un petit côté "X-Files", certains attirails rappellent les armes anti-fantôme de "Ghostbusters". C'est une influence sous-jacente et une intertextualité qui n'est pas pour me déplaire. Les deux petits talents créatifs que sont Felix Mertikat et Benjamin Schreuder s'en sont donnés à coeur joie et leur puissance d'imagination m'a fait un vif effet. J'ai été implacablement séduit en même temps qu'effrayé par leur monde où la technologie a repoussé les limites du possible et où le réel et le fantastique semblent se confondre. Et ces noms germanisant ajoutent un délicieux côté exotique qui tranche avec le tropisme de "l'anglo-saxonisation" à tout va malheureusement observable aujourd'hui dans la bande-dessinée. J'attends donc la suite avec grande hâte, en espérant en avoir pour mon compte exactement comme avec ce premier tome (ce dont je suis convaincu!) Vive Steam Noir, et que Dieu bénisse la BD allemande !

31/10/2015 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur Canarde

Un dessin vraiment intéressant, de jolis dialogues, mais un scénario un peu abscons et inachevé pour ce premier tome. L'image a une tonalité un peu désuète, chaude , entre "Délicatessen" (le film de Jeunet et Caro) et Sept détectives. Les images sont comme des photos sortant d'un tirage un peu crade et jetées sur une nappe tachée d'encre. La technique très assistée par ordinateur, est vraiment maîtrisée, cultivée . Flous, ombres, phosphorescences, dégradés, tout est fondu dans une ambiance homogène, un peu inquiétante mais belle en même temps. Les visages variés sont très réussis, dans un genre très personnel, ou peut-être germanique ? Bref c'est riche et attirant, mais c'est le scénario qui pêche : ce monde assez déliquescent, cousin du nôtre, est habité de robots, d'humains et d'hybrides. Mais on a l'impression qu'un drame a dû se passer, des grandes zones inondées, des enfants aux membres mécaniques, des robots complexes, et cet enquêteur qui cherche la trace des âmes perdues... Un fatras d'impressions mais on ne comprend pas vraiment le sens. C'est fertile, intrigant, mais pas passionnant parce que le fil nous échappe...

07/10/2015 (modifier)