Le Sentier des Reines

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)

L'émancipation de deux femmes après 14-18. A voir aussi : La Vallée du Diable


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Les Alpes Road movie

Savoie 1919. Blanca et Pauline ont attendu toutes la guerre le retour de leurs hommes. Lorsqu'ils rentrent enfin, miraculeusement sains et saufs, c'est pour périr aussitôt dans une avalanche. C'en est trop, elles décident de quitter leur montagne, emportant avec elles Florentin, un orphelin de 11 ans. Commence alors une grande aventure, et, à travers elle, une véritable interrogation de la condition des femmes dans cette époque charnière des années 1920. Le chemin sera initiatique, de manière totale et profonde; le parcours : social, politique, spirituel et humain.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Octobre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Sentier des Reines © Casterman 2015
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)
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12/10/2015 | pol
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Par Alix
Note: 4/5
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Beaucoup d’avis parlent de « trop peu », mais moi, j’ai adoré cette grande épopée très « road movie ». Je suis tout d’abord tombé amoureux du dessin, sur la couverture, mais aussi à l’intérieur. J’adore les visages des personnages, les grands paysages alpins, et le style hachuré qui renforce bien la dureté des éléments mais aussi de l’époque. Et j’ai trouvé l’histoire très juste. Au travers ce qui aurait pu être une bête échappée, l’auteur nous révèle un contexte historique passionnant (voir le complément informatif en fin d’album) sur fond d’après-guerre et de féminisme naissant. La situation des femmes est consternante (« c’est bien gentil d’avoir bossé pendant la guerre, merci, mais maintenant il faut repeupler la France mesdames »). Blanca est un personnage fort, implacable, mais qui doute malgré tout, et flanche par moment… je m’y suis beaucoup attaché. La fin m’a plu, une porte ouverte vers d’autres aventures (voir La Vallée du Diable). Un excellent moment de lecture en ce qui me concerne.

31/01/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
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Pas mal mais tirant vers la note supérieure. Comme beaucoup d'autres avis le disent j'ai eu au départ un peu de mal avec le graphisme, sec, dépouillé, pas beau quoi. Petit à petit je m'y suis fait et cela ne m'a pas gêné pour la suite. Cet album démarre comme une chronique paysanne du début du siècle dernier juste après la première guerre mondiale. Peu à peu c'est à une sorte de road movie que nous assistons, pédestre certes, où l'on suit la fuite en avant de deux femmes et d'un garçonnet. Quelques longueurs nuisent un peu à la fluidité du récit, ce poilu est parfois lourdingue, mais la lecture est toutefois intéressante.

21/10/2017 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5

Un beau récit d'aventure et de "terroir". L'histoire est émouvante et le récit très rythmé. Je pense que ce récit pourrait plaire aux amateurs de Servais. Et ce serait du Servais du meilleur tonneau! Etrangement le dessin ne m'attirait pas au premier abord, et à la lecture, j'éprouve un sentiment inverse : il est magnifique, il rend de manière très forte les éléments naturels, les matières.

07/02/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est un avis mitigé que je vais mettre sur le site pour cette série, qui ne m’a pas emballé plus que cela, mais qui possède pourtant de réelles qualités. En effet, j’ai trouvé le dessin figé (mais je m’y suis fait et lui trouve finalement des qualités), ceci renforçant le côté très austère de l’histoire, et des personnages principaux, dans un après-guerre marqué par la mort, ici omniprésente : le mari/ le fils tués dans une avalanche après avoir survécu à la grande boucherie de 14-18, la mort menaçante dans cette course poursuite à quoi se résume parfois ces aventures. Mais une mort invisible. Les deux femmes (Blanca la mère et Pauline sa bru, qui n’est souvent que son ombre, la personnalité de cette dernière étant très en retrait) sont austères, et le gamin qui les accompagne est lui-même effacé (même s’il commente en voix off certaines péripéties). Il n’y a en fait que le vagabond qui les poursuit, les menace, pour dynamiser un peu ce récit qui traine un peu en longueur et créer quelques rebondissements. En fait, plus que d’une course poursuite, une fuite en avant, il faut lire au travers de cette histoire la libération – tardive il est vrai ! – de Blanca, qui découvre les idées féministes, et qui voit le monde – dans tous les sens du terme au final – s’ouvrir devant elle. Une histoire qui se laisse lire, mais qui m’a laissé quelque peu sur ma faim.

04/01/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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Le Sentier des Reines offre un récit franchement original. Il s'entame dans un petit village enneigé de Savoie, peu de temps après la première guerre mondiale, lorsque, en plein hiver, deux veuves et un jeune homme prennent la route malgré les conditions météo. La raison à cela : leurs hommes viennent de mourir et elles ne peuvent plus rester dans ce village qui ne leur convient plus et où un cousin vénal veut remarier l'une d'entre elles. C'est ainsi qu'elles vont partir sur les chemins dans l'espoir de vivre de colportage comme espéraient le faire leurs maris. Mais c'était sans compter sur leur rencontre avec un ancien combattant de la guerre qui leur colle soudain aux basques pour retrouver une montre en or que lui et le mari d'une des deux femmes auraient parait-il volé à leur officier pour la revendre et partager les bénéfices. A cause de cette histoire, leur périple à tous va s'avérer nettement plus grand qu'initialement imaginé. La plongée dans la France d'après-guerre est très réussie et très documentée. L'auteur fait revivre avec brio les Alpes puis d'autres régions de France à cette époque. Mine de rien, ce sont des lieux et une époque peu connus et intéressants. Il donne aussi une vraie personnalité originale à ses protagonistes et surtout aux deux femmes. La plus âgée d'entre elles se révélera notamment particulièrement forte d'esprit et moderniste. L'auteur aborde avec justesse et intelligence le sujet du statut de la femme à l'époque. Le dessin est réaliste et soigné. Il m'a fait plusieurs fois penser à celui de Servais même si je le trouve moins raide. Les couleurs sont cependant un peu ternes et tristes, mais cela correspond à l'ambiance du récit et à la saison hivernale. Je n'ai trouvé que deux défauts à cet album. Le premier est que le récit tire un peu en longueur et qu'on se lasse parfois légèrement de suivre ces deux femmes dans ce qui ressemble à une fuite en avant sans but précis. Le second est ce gars qui les poursuit sans relâche que j'ai trouvé assez agaçant et antipathique, même si visiblement il sait se rendre plus touchant auprès des femmes. Le voir revenir sans arrêt sur leur route m'a un peu exaspéré. Mais c'est tout le récit et son réalisme qui est basé sur ces deux aspects et il est donc difficile de s'en plaindre. Dans l'ensemble, c'est une belle plongée dans la France rurale et historique de 1919 en compagnie de personnages intéressants et pleins de personnalité. J'ai beaucoup apprécié le soin de sa documentation, l'originalité de son intrigue ainsi que la façon dont l'album se conclut.

01/09/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Le sentier des reines ne m'a guère passionné malgré certaines qualités objectives. Beaucoup de pages où l'on suit une dame accompagnée d'une femme plus jeune et d'un adolescent introverti qui fuient un village savoyard meurtri par une avalanche après les dures années de guerre. Ils sont poursuivis par un poilu rescapé pour une vague histoire de montre. Cela se veut malgré tout être une ode à l'émancipation des femmes après le contexte de la Première Guerre Mondiale. C'est surtout un road-movie interminable. La colorisation sera bien grise ce qui rend un aspect assez terne pour cette oeuvre. On peut crier au chef d'oeuvre et à la somptuosité. Cela ne sera guère ce que je pense. Il reste le témoignage d'une époque réellement difficile pour notre pays.

28/05/2016 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
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Un peu déçue. Mais les road-movies ça me fait toujours un peu cet effet: bon d'accord, la quête, tout ça, mais qui ne mène jamais nulle part... ça manque de construction, de changements de rythmes, de variation dans l'intensité dramatique. On est toujours sur le même pied: la fuite, la crainte, l'inquiétude... C'est l'histoire de deux veuves de guerre et un garçon, trois générations différentes, qui quittent leur village sur la décision de la plus vieille. Elle a de l'ascendant sur les deux autres, la situation est vue par l'enfant. Les rencontres au long du voyages sont frustrantes, distantes, jamais rien pour combler personne. En revanche le dessin est très dense, les paysages de neiges succèdent à des intérieurs sombres, surchargés de hachures très fines. Les visages sont secs, fins, tendus. C'est du beau travail plastique, avec très peu de couleurs, et un coté âpre et nordique qui crée une ambiance indéniable. Après les Bonbons atomiques, dans un dessin très différent, (chaleur acide, économie de moyen et surexposition) et un scénario très bien construit, le saut dans le roman historique n'est pas aussi réussi qu'espéré, mais toujours une densité... qui ne laisse pas indifférent.

22/12/2015 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
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« Le Sentier des Reines » est le récit d’une quête, celle d’une mère courage, Blanca Dupraz. Au lendemain de la dévastatrice Grande guerre, déjà épuisée par l’anxiété liée à l’attente des lettres de son mari ou des permissions qui ne venaient jamais, elle perd ce dernier tout juste revenu du front dans une avalanche. Ce cruel coup du sort va la pousser à quitter son village, seul moyen selon elle de ne pas sombrer dans la folie. Après avoir réuni ses maigres possessions dans le but de les revendre, c’est accompagnée de sa belle fille également veuve et du jeune orphelin Florentin qu’elle partira à l’assaut des « sentiers », avec en tête un objectif connu d’elle seule… L’apparition d’un vagabond vaguement inquiétant, qui prétend avoir connu son mari sur le front, va distiller une tension tout au long de l’histoire, l’obsession de l’ancien poilu étant de mettre la main sur la montre qui appartenait à son époux défunt. Davantage observateur des événements qu’acteur, la présence du jeune orphelin semble se justifier par son rôle de narrateur. Ses états d’âme en « voix off » confèrent au récit une note intime et littéraire, renforçant la profondeur du personnage phare, Blanca. Les rencontres que va faire la petite équipe conforteront la veuve dans la pertinence de sa décision, lui permettant de mener à bien sa mission et bien plus encore. Car malgré tous les obstacles se dressant sur leur chemin, notamment le froid, la fatigue et la faim, la récompense sera à la hauteur des souffrances endurées. A ce titre, il s’agit donc bien d’une quête initiatique, avec en filigrane les prémices du combat féministe, incarnés par le docteur Curiot, autre personnage de femme hors-normes pour l’époque. Celle-ci, en sensibilisant Blanca sur la condition féminine, moins avancée en France que dans d’autres pays, orientera pour de bon sa trajectoire, lui faisant atteindre le point de non retour, chose extraordinaire pour une femme dont le destin aurait dû être celui d’une villageoise entièrement dévouée à son mari. Avec son style hachuré et sombre, le dessin d’Anthony Pastor traduit bien l’atmosphère et l’âpreté des conditions de vie des classes défavorisées à cette époque. Si les postures des personnages apparaissent parfois un peu figés, l’ensemble reste agréable à l’œil – avec de très belles évocations de la vie quotidienne - et dégage une beauté austère, à l’image des paysages savoyards représentés ici. ' Avec ce one-shot, l’auteur a dressé le beau portrait d’une femme qui, en décidant de suivre un sentier étroit et épineux au lieu de se résigner à une vie triste et sans surprises, s'est muée peu à peu en reine de son destin. La seconde de ces reines est Pauline, mais le personnage se révèle presque décevant : jolie mais très effacée, elle semble se contenter de suivre Blanca, son rôle semblant se limiter à celui de faire-valoir. Mais globalement, cette ode à la liberté constitue une agréable lecture. Et s’il y est question de féminisme, on peut aussi y voir un encouragement à l’intention de chacun, homme ou femme, à prendre sa propre vie en main.

22/11/2015 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Du coeur des Alpes jusqu'au Havre (et même plus loin) ce roman graphique emmène le lecteur sur les routes de France. Nous sommes juste après la première guerre mondiale et on suit 2 femmes, veuves, qui accompagnées d'un jeune orphelin vont fuir leur village et le quotidien bien triste qui les attend, dans l'espoir de lendemains meilleurs. Sorte de road-movie, mais à pieds ^^, cette histoire oscille entre un récit sombre et des aspects plus poétique, plus profond. Sombre parce que le sort que la vie a réservé à ces 2 femmes est bien triste. Veuves, elle ne possèdent rien et semblent isolées. Elles se mettent alors en route, mais celle ci sera semé d'embuches. Car oui tous les aléas de ce voyage sans but seront en leurs défaveurs. A commencer par ce poilu qui les suit et qui compte bien leur voler le seul objet de valeur en leur possession. Les rencontres avec ce vilain personnage rythment le récit avec une fréquence un peu redondante d'ailleurs. Elles lui échappent, et il les retrouve dans la ville suivante ou elles vont à nouveau lui échapper. Tout ça manque un peu de surprise. Il faut chercher l'intérêt de ce récit ailleurs. Dans la description de la condition bien difficile de ces femmes à cette époque. Dans le regard innocent de l'enfant qui accompagne ces 2 femmes. De loin le dessin ne semble pas être le style que j'affectionne. De près, je lui ai trouvé pas mal de charme à la lecture de l'album. Au final, une lecture pas inintéressante, mais j'ai trouvé certaines longueurs et je pense qu'une seule lecture me suffira largement.

12/10/2015 (modifier)