Le Piano Oriental
L'histoire d'un métissage linguistique et musical entre le Liban et l'Europe.
Documentaires La BD au féminin Le Liban Musique Proche et Moyen-Orient
Deux fils conducteurs se tournent autour: 1960. Un fonctionnaire libanais fantasque se met à chercher comment inclure les quarts de ton dans la mécanique des pianos. (pendant ses heures de bureau) 2004. Une jeune fille libanaise quitte Beyrouth pour Paris.
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Date de parution | Septembre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ressors assez peu enthousiaste de ma lecture, ceci étant principalement dû à une narration décousue et un manque d'intérêt pour les deux histoires présentées. J'ai malheureusement eu du mal, tout au long de ma lecture, à me défaire de l'impression de lire une BD très proche de Persepolis, à travers le trait et certaines thématiques, mais en me disant que c'est tout de même moins prenant. C'est une impression faussée, j'en ai bien conscience, mais la BD ne m'a jamais fait rentrer réellement dedans. Déjà, j'ai été heurté dans ma lecture par les sautes entre les histoires, qui m'ont souvent sorties de ma lecture quelques secondes. Hors, celles-ci interviennent souvent et le rythme de lecture fut complètement cassé. D'autre part, j'ai eu peu d'intérêt à l'une des deux histoires, celle de l'invention du piano oriental. Le personnage était amusant, mais je n'ai pas réellement eu d'intérêt pour sa découverte, certes innovante mais pas non plus folle. Pour autant, l'histoire de l'auteure avec la dualité des langues et le langage qu'elle tisse entre les deux pays m'intéressait bien plus. Et pourtant, là encore ça manquait de corps et de développement, ce qui m'a frustré au final. J'aurais voulu un peu plus. Bref, la BD a beau être honnête et sympathique, elle ne m'a pas plus marquée que ça. C'est le genre que je ne suis pas plus content que ça d'avoir lu et qui va sans doute prendre la poussière dans ma bibliothèque. Il manque trop de corps à cette BD pour qu'elle m'intéresse plus que cela, et c'est dommage surtout que le dessin m'avait bien plu, avec quelque chose de comique dans son trait. A lire en bibliothèque, éventuellement.
Cet album raconte deux récits en parallèle. D'un côté, il y a l'histoire du grand-père de la narratrice, musicien libanais joyeux et ouvert d'esprit ayant inventé un piano permettant de jouer les quarts de ton spécifiques de la musique orientale. Et il y a l'histoire de la narratrice qui, de nos jours, nous fait connaître son état d'esprit par rapport à sa culture à la fois française et libanaise et son amour pour les deux langues et les deux pays. Les deux récit ne sont liés que par le fait que la première fait partie de la légende historique de l'autre. J'ai bien aimé l'aspect optimiste de cette vision d'un pays avant et après une guerre civile qui l'a pourtant ravagé et qui n'est ici que mentionnée de loin. Le dessin naïf en noir et blanc de l'auteure permet de bien appuyer sur ce côté joyeux et légèrement insouciant. S'il fait initialement penser au style de Marjane Satrapi (Persepolis), elle-même influencée par David B. (L'Ascension du Haut Mal), il se différencie parfois par un aspect assez proche de l'illustration en enluminures. C'est joli et agréable à lire, même si je dois dire que la tendance à l'esthétisme rend parfois la narration graphique un petit peu confuse. Le récit en lui-même n'est pas exceptionnel. L'histoire du grand-père et de son piano est intéressante et plaisante mais sans plus. Celle de la narratrice et de son rapport à sa langue et son pays ne m'a pas tellement captivé. Je l'ai trouvé trop personnel même s'il est sincère et même si j'ai trouvé sa fin assez jolie. J'aime bien cette image des toits parisiens avec la mer libanaise à l'horizon.
Un dessin très décoratif, une histoire sympathique. C'est en fait une sorte de morceau autobiographique qui met en scène le sentiment de métissage entre Europe et Orient. Un métissage que l'auteure a hérité de son grand-père traducteur, et de son arrière grand-père, inventeur du "piano oriental". Les tranches de vies de l'arrière grand-père font sourire, le tarbouche (déjà démodé) vissé sur le crâne, l'oiseau Ludwig dans sa cage, les chaussures italiennes, la voisine qui demande le silence, exaspérée par les gammes, le stratagème pour éviter les heures de bureau...Tout est tellement bienveillant, et son destin tellement dérisoire, comme dans un conte de fée. Les remarques de la jeune fille sur les différences entre les habitudes françaises et libanaises, dans la lignée de "comment peut-on être persan ?" de Montesquieu auraient pu faire l'objet du livre tout entier, on est un peu frustré de ce côté là, on aimerait en savoir plus sur le Liban. Le dessin ne peut qu'être rapproché de Marjane Satrapi : une stylisation expressive en noir et blanc qui donne forme au métissage symbolique quelle souhaite mettre en relief. Des tapis de feuilles, de fleurs, de notes de musiques , des catalogues de dessous féminins, de rouleaux de tissus, de tarbouches... la répétition, le contraste, aucun point de fuite ni perspective. Bref, empruntez-le à la bibliothèque, c'est plaisant.
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