J'ai tué Abel
La collection J’ai Tué vous propose de redécouvrir ces épisodes clés de l’Histoire, en se positionnant du côté exclusif de l’assassin.
Mythologie Serge Le Tendre Spiritualité et religion
L’Ancien Testament dit que les deux frères Caïn et Abel eurent un jour la fâcheuse idée de faire des offrandes à leur dieu Yahvé. Celui-ci accepta celles d’Abel, l’éleveur nomade, et refusa celles de Caïn, le cultivateur sédentaire. La suite est connue : de dépit, Caïn, l’aîné, tua Abel, le cadet, et c’est ainsi que le premier homme né d’une femme devint le premier assassin de l’histoire de l’humanité. Ce que ne disent pas les textes sacrés, c’est que ce crime originel s’est perpétué à travers les âges jusqu’au temps de Babylone. L’heure de la vengeance de l’un et du sacrifice de l’autre est venue... Pour inaugurer cette collection, Guillaume Sorel et Serge Le Tendre réinterprètent l’Histoire et proposent une vision originale et inédite du mythe de Caïn et Abel.
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Date de parution | 02 Septembre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ma 1ère découverte de cette œuvre tirait vers un gentil 3* Les quelques relectures m’ont un peu plus enthousiasmé à chaque fois, un album qui se relit très bien. Sorel fait du Sorel, graphiquement c’est toujours aussi bon, même si ça n’est pas mon album préféré de sa part en terme d’ambiance, il utilise cette fois des couleurs un peu plus arides (désert et sang). Le Tendre (pas un inconnu lui non plus) propose une vision sympathique et alternative du 1er meurtre de l’humanité, enfin c’est pas vraiment ça mais je me comprends ;) Si de prime abord, j’en étais sorti un peu circonspect. Je trouve à la longue ce scénario assez malin et original, d’autant qu’il s’inscrit dans une collection « J’ai tué … » avec donc une certaine contrainte, cette dernière est ici plutôt bien réussie. Au final, un bon one-shot qui propose quelque chose.
Je découvre la collection " J’ai tué..." et là c'est une bonne pioche. La relecture du Livre de la Genèse sur l'épisode de Caïn et Abel par les auteurs m'a vraiment séduit. Je trouve le scénario à la fois très classique avec une très bonne ambiance qui traduit bien l'esprit de l'Ancien Testament et un développement original quant à l'aboutissement du duel entre Hamor le berger et le roi Nébunedzar. Tout au long de l'ouvrage à travers les dialogues très justes ou les dessins aux couleurs sable et sang, Serge Le Tendre et Guillaume Sorel posent la question du mystère du Mal dans les sociétés humaines. Le récit emprunte à la fois au réalisme historique pour certains épisodes comme le sac de Jérusalem pour se conclure sur une note de surnaturel propre à un récit biblique dans un final dramatique renversant. Le graphisme de Sorel est vraiment à mon goût à la fois dans les scènes du désert, de Babylone ou des massacres. C'est saisissant de réalisme et l'on a chaud, soif et peur avec les infortunées victimes. Les personnages sont tous très fouillés et avec une épaisseur psychologique remarquable. Une mention pour Kingu le féroce chef des armées du roi mais aussi lien entre les deux duellistes. Une lecture qui m'a captivé et dont la conclusion ne m'a pas laissé indifférent même si on peut en concevoir d'autres.
Une histoire pas évidente autour du mythe de Caïn et Abel, l'aîné ayant tué son frère par jalousie ou amertume et devenant le premier meurtrier de l'humanité. Sauf qu'ici Serge Le Tendre le transpose dans la Perse antique. Et pour le coup avec ce dessin de Guillaume Sorel on se croirait vraiment plongé dans Babylone et son architecture monumentale avec statues, portes et jardins suspendus... tout cela est superbe, avec des couleurs chaudes dans ces terres écrasées par le soleil. Mais on ne comprend pas bien tous les tenants et aboutissants. Pourquoi le fictif Nébunedzar, maître tyrannique et sanglant de cet Empire, va chercher un chef de village dénommé Hamor, qui est illustré sur la couverture, pour en faire en quelque sorte un alter ego ? Tous deux croient en Yahvé mais l'un est un démon cruel quand l'autre est un berger pacifique. Le dénouement un peu mystique n'est pas spécialement limpide.
Le Tendre inaugure une nouvelle collection concept, consacrée aux meurtres célèbres, avec peut-être le plus connu d’entre eux, tout en étant le moins « historique », celui qui est probablement le plus sujet à interprétations. Il a choisi de traiter cette histoire d’une façon originale, en se concentrant sur l’après, en ne faisant de ce meurtre que le point de départ d’une sorte de malédiction. L’album se laisse lire agréablement. D’abord par ce que, comme très souvent, le dessin de Sorel est vraiment très beau (même si ce n’est pas sur cet album que je l’ai trouvé le meilleur). Ensuite parce que la narration est plutôt fluide. Reste que, puisque le sujet l’imposait, et que Le Tendre n’en a pas dévié, l’histoire se veut parabole, s’habille d’interprétations infinies. Et c’est peut-être là que le bât blesse, car ce côté reste quand même assez obscur. A emprunter, à l’occasion. Note réelle 2,5/5.
Comme Agecanonix, je ne vois pas bien l'intérêt de cet album. Évidemment, le dessin toujours élégant mais dramatique en diable de Sorel, réussit de belles pages grandioses et expressives (comme dans "Thyphaon", que je conseille à tous les amateurs de cauchemars de bateaux fantômes en grand écran). La raideur illuminée des personnages convient bien au sujet, mais le ressort du scénario, (très) légèrement tiré par les cheveux (d'ailleurs longs des participants) avec une malédiction en forme de spirale temporelle qui fait un peu double emploi avec le dessin, déjà lourd de menace. Bref un ton très grave et grandiloquent pour une histoire qui est tellement tragique qu'elle nous passe au dessus.
Après la lecture de Le Horla, j'ai eu l'opportunité de lire cet album de Sorel sur un thème intéressant dont l'un des précédents de cette collection m'avait séduit (J'ai tué Philippe II de Macédoine). Le cas présenté ici est un peu spécial, il s'agit de ce qui est considéré comme le premier assassinat de l'humanité, c'est l'histoire de Caïn et Abel, un sujet biblique donc forcément différent des autres cas traités. Ce mythe du crime originel correspond surtout à ce qui a conditionné l'être humain dans sa complexité, mais c'est la vision des auteurs, ça ne remet rien en question, et d'ailleurs quitte à entrer dans cette curieuse relecture du crime originel, j'aurais bien voulu savoir pourquoi l'Eternel a refusé l'offrande de Caïn et accepté celle d'Abel, créant ainsi les premiers sentiments négatifs humains : la jalousie, l'envie, la rancoeur, le dépit qui engendrent ce premier crime. Voila une piste qu'il aurait été intéressante à explorer. Cette interprétation n'est donc pas tout à fait bonne pour satisfaire ma curiosité, c'est une sorte de parabole biblique ? sans doute, mais laquelle ? je n'ai peut-être pas su en saisir l'originalité, en tout cas, je ne partage pas la vision des auteurs, ou disons qu'elle me laisse indifférent. Sans compter le final de la dernière planche en forme de pirouette... Reste le dessin de Sorel qui est superbe, encore que je ne le trouve pas aussi bon que sur Le Horla, mais il y a de beaux passages, avec notamment des pleine-pages et des demi-pages saisissantes comme la Porte d'Ishtar à Babylone, ou la double page sur le siège de Jérusalem.
Wouaw!! Une claque graphique, Mr Sorel fait ici dans le lumineux et le moins que l'on puisse dire est que cela lui réussit parfaitement. Dans ma bouche c'est un compliment mais à certains instants j'y ai vu des réminiscences d'un A. Alice ou d'un Xavier. Certaines planches sont superbes que se soit des scènes de désert ou l'interprétation de la ville de Babylone, pour une fois un auteur peut s'empêcher de vouloir nous dessiner les fameux jardins et malgré tout donner une force exceptionnelle à ce qu'il nous montre. Même si le graphisme n'a rien a voir je n'ai pu egalement faire autrement que penser à la Carthage du Salammbô de Druillet. Vous l'aurez compris je suis totalement emballé par le dessin de Sorel, déjà puissant sur quelques planches de "L'île des morts', ici il semble avoir atteint une plénitude, une maturité dégagées d'artifices un peu pompeux que l'on pouvait trouver sur "Gorn". Serge Le tendre, saviez vous que l'homme était un scénariste hors pair, plaisanterie bien sur, personne n'a oublié "La quête" et les aventure de Pelisse qui en fit baver plus d'un, Pelisse pas la quête dont votre serviteur je l'avoue. Sans jeu de mot l'on pourrait dire que sa réinterprétation du mythe fondateur des grandes religions monothéistes est diabolique. L'explication qu'il nous en donne est parfaitement maitrisée sans ajout d'un quelconque fantastique de mauvais aloi. Nous sommes donc conviés avec cette lecture à une réflexion sur le pouvoir, le bien, le mal, le libre arbitre. Messieurs un seul mot, chapeau bas. Forcément à lire
Voilà une eau forte, tant par le scénario osé que l'extroardinaire graphisme de Sorel. Peut-être ma plus belle lecture de l'année. Un évènement de l'ancien testament revu magistralement, à la mode "Le Tendre" , et c'est bien dans l'esprit et la veine du genre, avec la cruauté et l'impudence digne de l'ouvrage de référence, que ce conte très librement adapté, nous est offert ! Du pareil ouvrage, j'en redemande ...
Je ne suis pas fan des séries concepts. J’en viens juste à regretter que ce titre en fasse partie. Il est clair que la démonstration faite par l’auteur est tout simplement époustouflante sur le mythe du crime originel. On a là une œuvre qui est bien au-dessus du lot traditionnel. L’intelligence de la mise en œuvre est magistrale. C’est assez rare pour le souligner. Nous allons découvrir une Babylone plus sanglante que jamais loin de la cité paradisiaque généralement vendue au public. Un vent de haine, de jalousie et de malédiction souffle sur la Mésopotamie. On va découvrir le premier assassinat de l’humanité de manière bien originale. J’ai beaucoup aimé cette interprétation toute personnelle. Oui, cela mérite bien le 4 étoiles.
Les séries-concept fleurissent dans la BD de ces dernières années et en voici une nouvelle axée sur les assassinats célèbres ayant pour titre générique "J'ai tué" (les deux autres étant consacré à Philippe II de Macédoine et François-Ferdinand, Archiduc d'Autriche) Mais je dois dire que, moins que le concept lui-même ou l'intérêt historique, c'est surtout la collaboration (inédite) d'un grand scénariste que j'admire (Le Tendre, alias celui-qui-écrivit-La Quête de l'Oiseau du Temps) et le dessinateur Guillaume Sorel (L'Ile des morts, Algernon Woodcock) que je révère presque tout autant qui m'a décidé à acheter l'album. Je craignais tout de même une déception à la mesure de l'attente. Je me trompais. Les planches de Sorel jouent sur le contraste frappant entre l'austérité du désert où vivent une poignée de nomades pacifistes (parmi lesquels le "héros" de l'histoire, l'humble berger Hamor) et le déploiement fastueux et décadent de la cité mésopotamienne, décor grandiose et mortifère qui s'accorde si bien avec les frasques de son roi tyran et sanguinaire, Nébunedzar. Il y a dans ce personnage quelque chose du Kurtz d'Apocalypse Now mais je n'en dis pas plus. Fulgurances de violence, sensualité vénéneuse, cadrages et postures des personnages audacieuses, intensité des expressions : Sorel met son dessin expressif et son trait souvent acéré au service d'une époque antique qu'il n'avait jamais encore, à ma connaissance, traitée. Et son style se prête aussi bien à ce type de contexte âpre et violent qu'à celui, pourtant autrement plus poétique, d'un Algernon Woodcock. Quand à Serge Le Tendre, il démontre à nouveau qu'il est un grand conteur, capable de se réapproprier un matériau de base très classique (comme il l'avait fait avec La Gloire d'Héra et Tirésias) et de susciter l'intérêt du lecteur avec une version décalée dans le temps qui tient davantage lieu, sur le fond, d'une confrontation psychologique que d'une aventure épique (même s'il laisse aussi toute latitude à Sorel pour certaines scènes impressionnantes, comme la prise de Jérusalem). Et d'y ajouter, en plus de son sens de la narration éprouvée, cette touche d'ironie et cette cruauté dont sont souvent victimes chez lui des humains manipulés autant par leurs pulsions primaires et leur passion que par des dieux retors et dénués de compassion. Avec lui, le tragique et la fatalité des hommes se développent au sein d'un éclat de rire sardonique et gigantesque de l'univers pour nous rappeler à quel point nous ne sommes, finalement, que de dérisoires pantins. Le twist final surprenant de l'album ainsi que la dernière planche contribuent à étayer ce point de vue. Une BD qui, loin de se contenter d'en mettre plein les mirettes comme tant d'autres à notre époque, se révèle aussi profonde et s'ancre durablement dans la mémoire du lecteur.
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