Bob Morane Renaissance
Reboot du héros sans peur et sans reproche, en plus subtil.
Ecole Pivaut, Nantes Reboots / Reprises
Nigeria, 2012. Le jeune lieutenant Morane fait partie d'un groupe de casques bleus en patrouille, lorsqu'un enfant désemparé vient les supplier de l'aider. Son père vient d'être sorti de chez lui et mutilé par un groupe d'insurgés. Les ordres sont clairs : interdiction d'intervenir. Mais Bob Morane ne peut s'y résoudre. Seul un géant écossais, le sergent Bill Ballantine, sort du rang à son tour. Les deux hommes ne se connaissent pas encore mais avancent côte-à-côte vers le danger. C'est le début d'une amitié indestructible. C'est le début d'une aventure qui changera la face du monde. (texte : le Lombard)
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Date de parution | 30 Octobre 2015 |
Statut histoire | Série terminée (un seul diptyque publié, Henri Vernes n'ayant pas apprécié cette reprise) 2 tomes parus |
Les avis
Je connais mal Bob Morane auquel je n'ai jamais accroché mais j'ai été surpris par cette nouvelle série faisant revivre le personnage car elle ne ressemble pas du tout à ce à quoi je m'attendais. Elle est un étonnant mélange de réalisme militaire et politique avec de la science-fiction bien plus libérée voire utopiste. Bob Morane y est bien un héros d'action au coeur pur et noble, mais après une introduction musclée, il joue ensuite un rôle bien plus diplomatique et moraliste. Son ami Bill Ballantine n'est la plupart du temps pas à ses côtés et vit ses propres aventures de son côté. Son ennemi de toujours, l'Ombre Jaune, est ici bien plus ambigu, moins manichéen et loin d'être un pur méchant. Et surtout, là où j'imaginais un Bob Morane aventurier au coeur de l'action et vainqueur "contre tout chacal", je l'ai trouvé ici victime déboussolée et passive. C'est simple, à la fin du premier cycle de deux tomes, soit j'ai mal compris soit Bob Morane a complètement perdu et n'a rien sauvé du tout. Concrètement, je ne vois pas de Bob Morane dans cette série. Ce n'est pas l'idée que je me fais de ce personnage et de son univers. Mais j'y vois par contre une plutôt bonne série d'action mêlant géopolitique, anticipation et utopie sociale, dans un esprit où l'on reconnait bien la patte de Luc Brunschwig. Le dessin est très bon, dynamique et convenant tout à fait au sujet. Le rythme est prenant et attise la curiosité. Je reste juste circonspect par l'aspect de défaite que prend la fin du premier cycle. C'est un peu déprimant et ne motive que moyennement à lire la suite.
Au départ, je n'avais pas spécialement envie de lire cette nouvelle version, n'ayant jamais été un lecteur assidu du Bob Morane originel ; j'en ai lu pas mal en version Forton et surtout en version Vance, mais ce n'était pas un de mes héros préférés. Et puis, devant les avis positifs de ci, de là, je me suis décidé. C'est un vrai reboot, à savoir que les auteurs ont recyclé ce vieux héros et son univers ancien en respectant ses codes et ses personnages emblématiques (comme miss Ylang Ylang) avec des codes de narration actualisés dans un contexte géopolitique africain brûlant, entre guerre civile sanglante et trafics douteux de minerais. Morane en ressort très actuel, très contemporain, véritable acteur de son temps ; c'est pourquoi je ne trouve pas très juste le qualificatif employé par Spooky sur la fiche, de "héros plus subtil". Il a toujours été subtil, son créateur Henri Vernes l'avait conçu ainsi, et dans les Bd de Vance, il était justement très subtil ; il est simplement adapté au monde moderne d'aujourd'hui, c'est pas parce qu'il vient d'un univers sixties qu'il est automatiquement crétin ou ringard. D'ailleurs, je me suis demandé pourquoi on avait choisi de faire revivre ce personnage pour l'adapter à notre époque ; il appartient aux années 60, aussi n'aurait-il pas été plus intéressant ou plus pratique de créer carrément un nouveau personnage ? Ces points étant éclaircis, en l'état, Morane est plus rugueux, moins mécanique et plus humain, à défaut d'être très charismatique, je l'ai même trouvé un peu éteint ou en retrait, sans doute faut-il attendre la suite pour qu'il prenne plus d'importance. Son univers est certes plus violent, le langage est plus libre, tout a évolué, c'est donc un bon album introductif et de mise en place d'un univers cohérent, avec des personnages plus torturés. Et surtout, le ton n'est plus au fantastique comme ça l'était dans les Bd de Vance, tout est très actuel, en phase avec l'actu, et les attentats qu'on y voit prennent évidemment une résonance particulière dans notre environnement rongé par le terrorisme. Dimitri Armand enchaîne les succès après Sykes ; j'avais apprécié son travail sur Angor, et ici il livre un dessin de bon niveau, tel qu'on en voit sur les Bd modernes abordant ce genre de sujets. Il respecte le physique de Morane qui est à peu près conforme à ce qu'on a connu, seul Bill Ballantine a un look moins clean, mais actualisé lui aussi, un peu comme ces braves brutes bourrues qu'on voit dans certains films d'action, j'espère seulement que son rôle sera plus conséquent dans la suite. TOME 2 : comme je le prévoyais, la suite de cette aventure montre un Bob Morane complètement déboussolé ; dans le tome 1, je le trouvais éteint, là il est carrément manipulé, ballotté et ne contrôle plus rien. Déjà que je n'étais pas fan du personnage, je reconnais cependant qu'il avait un sacré charisme à l'époque Vance, mais en l'état, l'évolution opérée par Brunschwig me laisse froid, je maintiens ce que j'ai dit, à savoir qu'on aurait dû laisser ce héros à sa retraite méritée et repartir avec un héros nouveau et un nom nouveau. J'ai trouvé cet affrontement avec Ming totalement plat et sans intérêt, avec une narration peu excitante qui mélange présent et des flashbacks incessants. Autant le tome 1 m'avait semblé satisfaisant et réaliste, autant ce tome 2 est très inégal et pas passionnant. Le dessin reste bon. Au final, je me désintéresse de ce diptyque et ne conseille plus l'achat. Je ne lirai donc pas d'éventuelles suites.
Le duo Brunschwig - Ducoudray revisite le mythe de Bob Morane et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne font pas les choses à moitié ! D'intrépide héros, fin stratège, athlète accompli, Bob Morane ne garde que les qualités du coeur et du corps. Profondément naïf, il va en effet être manipulé tout au long de ce diptyque, au point d'apparaître comme le grand perdant de ce premier cycle. Je peux parfaitement comprendre que cette revisite ait déplu aux fans de la première heure. A titre personnel, c'est tout le contraire. Les scénaristes gardent l'univers teinté d'une anticipation qui flirte avec la science-fiction mais si le héros reste très boy-scout, le happy end n'est plus assuré et les ennemis ne se trouvent plus spécialement là où on le pensait. Et oui, il ne suffit plus de porter un nom chinois pour être le méchant de l'histoire ! En deux tomes, les auteurs ont donc réussi à faire table rase d'une bonne part du passé. Tout peut donc être reconstruit avec un Bob Morane en pleine maturation et un Bill Ballantine dont le rôle ne peut que grandir. Reste à voir si le changement de scénariste(s) ne va pas marquer un retour en arrière (ce qui semble être le souhait d'Henri Vernes). Ce serait dommage car les nouvelles bases posées ici offrent des possibilités intéressantes, avec un discours moins convenu et des personnages moins parfaits. Le dessin, lui, ne m'a pas subjugué mais il convient bien à ce type de bande dessinée. Très grand public, il ne déroutera pas les anciens lecteurs sans rebuter les nouveaux. Jusqu'à présent, le travail accompli me plait bien. Je ne déconseillerai donc certainement pas l'achat de ces deux tomes, ne fusse que pour montrer à Henri Vernes que certains lecteurs sont demandeurs de changement... mais j'ai une petite appréhension pour la suite. Wait and see...
Les terres rares Mes seuls souvenirs de Bob Morane remontent à la lecture des bandes dessinées signées Vernes et Vance, il y a quelques années. Cette série d'ailleurs, ne m'avait guère convaincu. Intrigué par les avis assez positifs sur cette reprise, mais aussi sur le seul nom de Luc Brunschwig, je me suis enfin lancé dans la lecture de ce premier volume. Et bien, je dois dire que j'ai été agréablement surpris même si je trouve que l'intrigue développée ici l'emporte un peu sur le héros, Bob Morane, relégué au second plan dans cet opus. Mais gageons, vu la dernière page de cet album, qu'il prendra de l'importance dans la suite de l'aventure. Le scénario est bien ficelé, d'une actualité criante et le dessin réaliste de Dimitri Armand, que j'avais découvert avec Sykes (collection signé) ne souffre d'aucun reproche. Une bonne reprise, que je suivrai. Le village qui n'existait pas Ce second volume revisite entièrement le héros imaginé par Henri Vernes. Luc Brunschwig nous présente un combat entre l'énigmatique Monsieur Ming et Bob Morane, duel dans lequel devra prendre parti Tania Orloff Ce album est assez violent et frise parfois avec la science fiction. Il se laisse lire mais je trouvé un cran en dessous du précédent volume. On sent que Luc Brunschwig veut créer un nouvel univers autour de Bob Morane (en alternant ici les aventures du sergent Ballantine) . Malheureusement, au vu des réserves exprimées par Henri Verne, ce diptyque sera le dernier signé Luc Brunschwig, le choix ayant été fait par l'éditeur de confier la suite à une nouvelle équipe. Dommage, car les auteurs avaient modernisé ce personnage. Peut-être qu'Henri Vernes n'a pas aimé voir son personnage ne pas maitriser l'ensemble des évènements qui se présentaient à lui
Ça pour un lifting, c'est un lifting ! Et du coriace même. Bon avouons-le de prime abord j'ai été plus que surpris. Il faut dire que je suis un vieux lecteur de Bob Morane, les romans, qui ont bercé mon adolescence. Plus tard j'ai relu ces romans et je dois bien avouer que j'ai pris une claque m'étonnant de m'être autant enthousiasmé pour ces lectures. De loin en loin j'avais jeté un œil sur les adaptations en BD avec un petit faible pour celles dessinées par William Vance mais si elles ont parfois un petit côté kitsch. 2015, le retour, c'est dire si j'étais curieux, surtout au vu du battage et des nouveaux auteurs qui s'emparaient du sujet. Globalement c'est pas mal, c'est bien dans l'air du temps, pas de temps mort, ça avance très vite et l'on ne s'ennuie pas une seconde. Le scénario foisonne d'idées et de thèmes abordés, d'ailleurs sans doute un peu trop. En effet l'on passe des nouvelles technologies à la misère en Afrique, un président se fait assassiner et puis dés ce premier tome l'apparition de Miss Ylang Ylang et de ce qui paraît être la fameuse Ombre jaune et l’effrayant Mr Ming sans oublier des jihadistes sanguinaires. Tout va à cent à l'heure, alors soyons clairs cela ne me déplaît pas et les auteurs semblent savoir où ils vont. Même si le Bob Morane des romans avait un aspect suranné, je trouve qu'il possédait quand même un certain charme, oserais-je un charisme que je n'ai pas retrouvé ici. Mais bon attendons un peu, le personnage va sans doute s'affiner. Un mot du dessin qui dans un style très différent de ces prédécesseurs s'en sort plus qu'honorablement. Cette nouvelle série fonctionnant par diptyque, une bonne chose, j'irai certainement voir la suite. Majoration après la sortie du tome 2 Ben voila, je pense dire adieu à Bob Morane car c'est peu de dire si je suis déçu par le deuxième tome de ce diptyque. Les appréhensions qui s'étaient faites jour lors de la lecture du tome 1 ce sont vérifiées. Notre héros principal ne dégage aucun charisme. Il me souvient que lorsque je lisais Bob Morane dans mon adolescence j'étais embarqué comme on peut l'être à cet âge par des lieux, des noms qui sentaient bon l'exotisme : L'ombre jaune, Miss Ylang Ylang... Certes je vous parle d'un temps où internet n'existait pas et où le cinéma d'aventure proposait des héros bien falots comparés à Jason Bourne. Mais bon cela me convenait et me faisait rêver. Les choses étaient sans doute plus manichéennes mais au moins un méchant était méchant. Mais là c'est quoi ce Mr Ming et cette Tania Orlof. S'il n'y avait qu'eux les choses iraient encore mais l'histoire me semble partir dans tous les sens, nous avons même en fin d'album des "mécas" tout droit sortis de l'univers Star Wars. Un mot sur le dessin propre, j'ai envie de dire aseptisé, dans la norme et ne prenant pas de risque, bien dans l'ère du temps et j'en viens à regretter le talent de W. Vance. Bref une série que je vais arrêter là sans regret.
Après Les Nouvelles Aventures de Ric Hochet, c'est au tour de Bob Morane de se faire une nouvelle jeunesse. Le voilà propulsé en 2018 sur un futur ayant deux années d'avance sur notre temps. Il est question de l'Afrique et plus précisément du Nigéria. On nous rappelle à juste titre qu'il n'y a pas si longtemps, un chef d'état européen avait dit que l'homme africain n'était pas assez entré dans l'Histoire. Cette aventure prend un peu à contre-pied de toutes les théories politiques ou historiques. Il est également question d'un casque magique qui transmet plus facilement le savoir. Bref, nous voilà entrés dans l'Histoire du XXIème siècle. Les nostalgiques regretteront certainement le décalage avec le vieux Bob Morane en criant à la trahison. En ce qui me concerne, nous assistons comme le titre l'indique à une véritable renaissance avec des thèmes assez actuels. Les auteurs ont réussi le pari de faire rattacher ce héros légendaire dans un récit totalement futuriste. Bon point par conséquent. Le premier tome incite à lire le second. Je regrette juste quelques facilités comme un assassinat politique non argumenté et le fait de tourner dans le spectaculaire. On espère que la suite sera à la hauteur. Bonne impression également pour le dessinateur qui a réalisé un bon travail graphique. Bref, nous avons une interprétation très éloignée du Bob Morane vintage de Henri Vernes. Ce n'est pas pour me déplaire mais honnêtement, il aurait pu s'appeler autrement qu'on n'aurait pas vu la différence. Renaissance ? Certes mais surtout enterrement... ;) Suite aux changements d'auteurs qui ont été malheureusement remercié par la maison d'édition à l'issue de ce second tome, je modifie mon conseil d'achat en le passant à non. Le travail réalisé jusqu'ici était très bien. Pour la suite, je m'inquiète d'un retour aux sources. Je voulais justement le changement et non le retour en arrière. Comme quoi, il arrive que le lectorat ne soit pas toujours en adéquation avec les vieux nostalgiques qui dirigent les maisons d'édition. A noter que mon initiative n'est qu'individuelle.
Je n'avais pas été convaincu par les vieilles bandes dessinées de Bob Morane, mais les bonnes critiques de ce reboot m'ont donné envie de lire ce premier tome. J'ai trouve le résultat sympathique et la dernière page me donne vraiment envie de lire la suite. On retrouve la patte de Brunschwig car le scénario parle de problèmes sociaux et d'actualités. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un tome formidable. Déjà, je n'aime pas trop le dessin qui me semble manquer de vie. Au moins les scènes d'action sont bien faites. Le gros problème que j'ai c'est que je trouve que si c'est une bonne bande dessinée, je ne suis pas certain que cela soit un bon Bob Morane. J'ai lu quelques romans de cette série durant ma jeunesse et je n'ai pas retrouvé l'ambiance des romans et le charisme de Bob Morane dans ce tome. Mais bon il faut dire que les romans les plus récents que j'ai lus devaient dater des années 80 et donc c'est normal qu'il y ait des différences entre des vieux romans et une bd moderne. Et puis il faut dire que je n'ai pas aimé qu'on voit surtout Bob Morane et donc j'ai bien hâte de lire le prochain tome car j'ai l'impression que d'autres personnages de la série vont être plus importants par la suite (notamment Bill Ballantine).
Ah les bons vieux Bob Morane de Vernes que je dévorais ado, après avoir écumé les bouquineries autour de chez moi ! Bon, j'avoue, je n'avais pas osé remettre le nez dedans depuis, ayant un peu peur d'être très déçu. Du coup, ce "Bob Morane Renaissance" a mis un peu de temps à passer cette barrière psychologique, ce qui aurait été bien dommage. Car il faut l'avouer, cet album est plutôt bien réussi, et le dépoussiérage opéré sur ce personnage ancré dans l'imaginaire collectif fonctionne très bien. Aurélien Ducoudray et Luc Brunschwig, dont j'apprécie très souvent le travail de scénariste, ont su savamment doser cet équilibre souvent difficile à trouver entre l'image de ce genre d’icône et le décorum qui l'entourent, et l'introduction de préoccupations plus contemporaines. Là, tout est fait de façon plutôt réussie pour contenter aussi bien les nouveaux lecteurs de la série que les aficionados du personnage. Tout cela nous est servi sur un rail bien huilé où l'action prend rapidement les commandes, avec une narration très efficace pour ficeler tout ça. Ajoutez à cela le dessin de Dimitri Arman (que je découvre avec cet album), très efficace et parfaitement adapté à ce reboot. Moi qui ne suis pas plus que ça un adepte du dessin semi réaliste qui sied à ce genre de série, c'est plutôt une agréable surprise. Il ne reste plus qu'à voir ce que va donner la suite de cette série prévue en plusieurs diptyques, mais je pense suivre avec attention son évolution. Un bon 3.5/5 en attendant de voir si la suite confirme cette première bonne impression.
Une surprise… d'autant plus agréable qu'elle était inattendue. Franchement, qui aurait parié un kopeck sur Bob Morane ? Après plus de 200 romans, le héros balourd et ringard créé par Henri Vernes pour les préadolescents d'après guerre ne faisait plus rêver personne depuis longtemps. Il y a déjà 30 ans que le Bob Marone de Yann et Conrad avait résumé le ridicule de ces histoires mal fagotées et bourrées de clichés… Depuis, et malgré tout le talent des dessinateurs et scénaristes qui ont travaillé pour adapter 85 (!) de ces récits en bandes dessinées, le personnage de l'éternel aventurier avait sombré depuis longtemps dans la médiocrité. Et voilà que les éditions du Lombard relancent la franchise. Une opération commerciale visiblement… On a vraiment échappé au pire, puisque Christophe Bec, un moment pressenti pour reprendre le projet, a finalement été écarté. Quand on voit quel scénario grotesque il avait prévu – il a été publié en 2013-2014 sous le titre Lancaster, l'une des plus mauvaises séries que j'aie lue ces dernières années –, j'en tremble rétrospectivement. Et ce sont finalement les excellents Luc Brunschwig (dont j'adore le travail depuis ses premiers albums) et Aurélien Ducoudray (dont j'avais apprécié le travail sur Clichés de Bosnie et surtout sur Amère Russie) qui s'y sont collés. Malgré ces deux signatures prestigieuses, j'avoue que ce sont les critiques enthousiastes publiées sur BDTheque qui m'ont convaincu de donner une dernière chance à « l'aventurier-contre-tout-guerrier » [Ça veut dire quoi au juste ? Non, mais franchement… Même quand on le met en musique, on a envie de devenir sourd tellement c'est con.]… Et là, chapeau ! Je fais mon mea culpa. Ce Bob Morane Renaissance est bon, très bon même. La contrainte est toujours forte quand il s'agit de reprendre les rênes d'un univers rebattu, mais les deux scénaristes ont négocié ce handicap comme des chefs. Ce scénario est original, actualisé et aussi fin qu'on puisse l'être en mettant en scène un personnage de redresseur de torts sans peur en 2015. On y évoque les problèmes de démocratie et de gouvernance en Afrique, le néocolonialisme des firmes transnationales européennes et chinoises, le rôle ambigu de l'ONU et des ONG… Par ailleurs, il est intéressant de constater que, pour une fois, les Africains ne sont pas traités comme des simples d'esprits à peine sortis de la préhistoire. Sortirait-on enfin de la vision postcoloniale à ras de terre ? [oui, Spooky, je suis ton regard, mais 1,60 m, je trouve que c'est encore un peu élevé…] Je ne connaissais pas le dessinateur Dimitri Armand, mais il s'adapte bien à la série, dans un style très réaliste et moderne, sans chercher à copier le style de la série d'origine, mais sans la trahir. L'histoire amorcée dans ce premier tome appelle une suite, que j'achèterai avec enthousiasme cette fois-ci.
Un scénario haletant et très prenant associé à de bons dessins, des personnages sur lesquels on accroche très rapidement... Bref, cette BD est l'introduction d'une série prometteuse emplit d'aventures qu'on devine épiques. Si J'ai acheté cette BD, c'est pour lire le dernier "Brunschiwg" et non pas le nouveau Bob Morane. Je trouve que la qualité de l'intrigue est digne du scénariste de Urban et Holmes, mais n'ayant jamais lu le Bob Morane d'Henri Vernes je suis bien incapable de dire si l'esprit de son personnage (emblématique) est respecté. Très bon album en tout cas, à lire pour les aventuriers de tout âge !
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