Juger Pétain
Le procès le plus retentissant du XXe siècle.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Consensus sur une BD Documentaires Glénat Institut Saint-Luc, Liège One-shots, le best-of Politique Procès
Paris, le 23 juillet 1945. Au beau milieu de l’été, un an après la libération de la capitale par les troupes du Général Leclerc, c’est sous une chaleur harassante que la foule s’agglutine devant les portes du Palais de Justice. Et pour cause, c’est aujourd’hui qu’à lieu le procès du maréchal Pétain. Le procès d’un vieux monsieur de 89 ans, que l’on dit sénile et dont on a du mal à croire qu’il fut tour à tour sauveur de la République puis meneur de l’ignoble Collaboration. Seulement 3 mois après la capitulation finale de l’Allemagne nazie, c’est le procès retentissant de l’un des personnages les plus controversés de l’histoire de France qui commence... (texte : Glénat)
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 09 Septembre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cette BD est une petite réussite, alors qu'elle part avec les pires handicaps pour une BD. C'est remarquable ! Quand je dis handicap, je n'exagère pas : la BD est verbeuse, très verbeuse. Personnellement j'ai du la lire sur deux jours, trop fatigué pour arriver à suivre. De plus c'est un dessin qui se veut réaliste mais retransmet surtout un procès. Donc des gens assis et un type debout qui cause. Autant dire que niveau visuel, c'est pas du tout l'éclate ! Mais justement, la BD se veut précise sur son procès et évite les fioritures. Le dessin est simple pour véhiculer le récit, qui est passionnant. Mais il faut directement signaler le souci : les auteurs se sont strictement intéressés au procès et arrêtent la BD lors de sa fin. Je comprends le choix, que je trouve pertinent, mais il revient au lecteur curieux de s'intéresser à l'origine de celui-ci (d'où sort Pétain, etc ...) tandis que la suite est tout aussi intéressante (procès de Laval, épuration dans les services mais aussi pardon/oubli massif). Bref, la BD se cantonne à son sujet et ne déborde pas. C'est un choix que je trouve pertinent, puisque celui-ci resserre son sujet sans faire trop long ou indigeste. La BD est déjà suffisamment dense comme ça. Et il y a de quoi ! Pétain est une figure complètement disputée dans l'Histoire de France : héros et collabo, altruiste et dangereux, c'est une figure qu'il est difficile de cerner. La BD ajoute à la complexité, car je ne sais honnêtement pas quoi penser de Pétain au sortir de cette lecture. C'est une présentation de la collaboration, mais aussi un rappel de la cuisante défaite préalable et tout ce qui a précédé. Pétain n'a pas sauvé la France, je pense, mais est-il responsable de tout ? Est-ce un vieil homme enhardi par ses succès passés qui a voulu le pouvoir et laissé faire les pires hommes ? Tout comme De Gaulle, Pétain se voyait au service de la France, grande et éternelle. C'est une figure qu'on peut ne pas aimer, mais il est difficile de la détester comme d'autres personnalités de cette période. C'est un personnage complexe, à l'image de son procès. Parce qu'au-delà de ce procès dont j'avais entendu des échos, le procès fut une affaire tout aussi complexe que son sujet. Il s'agit de trancher sur la collaboration, reconstruire la France suite à la guerre en "purgeant" les mauvais éléments. Et le procès fut mouvementé, entre l'arrestation de Laval alors qu'il était en cours et les intervenants de toute sorte, c'était bien plus une affaire public qu'un procès réel. L'enjeu dépassait le maréchal qui s'endormait dans sa chaise. Une BD lourde à lire, qui demande un effort et un investissement de temps par rapport à d'autres plus légères. C'est une BD qui permets d'appréhender à quel point il est difficile de comprendre cette période sans s'y investir des heures. Parler de méchants et de gentil, c'est bon pour les films. La réalité, elle, est au-delà de ces considérations simplistes.
Un documentaire historique intéressant sur le procès de ce qui est sans nul doute la personnalité française la plus controversée du 20ème siècle, à savoir Pétain, qui est passé de héros à traitre le temps d'une guerre....en fait c'est bête pour lui, il était déjà assez vieux dans les années 30 pour mourir de vieillesse et ainsi garder une bonne image face à l'histoire. Mourrons tous jeunes comme Jean Moulin ! J'ai eu un peu peur au début parce que la narration est aride et j'avais peur de tomber sur un documentaire BD où au final l'image sert à rien et puis j'ai commencé à embarquer totalement dans l'album et j'ai vu que le dessin et la mise en page changent par moment (des strips humoristiques avec Churchill, le journal intime de Pétain, etc.) ce qui selon moi aide à aérer le récit et ne pas en faire une bête retranscription en BD du documentaire original. Le propos est passionnant car on voit les pour et les contres sur ce qu'a fait Pétain durant la guerre, alors que je pensais que c'était une question à laquelle il était plus facile à répondre. J'ai appris que Pétain avait peut-être de bonnes raisons de préférer un armistice, mais on voit aussi le moment où tout bascule et que Pétain aurait pu s'enfuir en Afrique du Nord, mais il a préféré s'accrocher au pouvoir, ce qui au final lui donne l'image d'un petit vieux égocentrique complètement déconnecté de la réalité qui va finir comme marionnette pathétique des Allemands et de Laval. Le déroulement de ce procès m'a captivé avec notamment tout le côté politique de l'affaire, avec notamment tous ces politiciens de la troisième République qui veulent se donner le beau rôle. On n'est clairement pas là pour faire un procès conforme sur la collaboration. C'est donc un bon album, mais qui s'adresse en premier lieu aux passionnés d'histoire et de politique, les autres risquent de s'ennuyer ferme.
C’est un album qui s’adresse avant tout – et quasi exclusivement aux passionnés d’Histoire, et de cette période trouble en particulier ! En effet, il est à la fois dense et aride. Retranscription/adaptation de son documentaire que Saada lui-même a scénarisé, l’album décortique le mécanisme du procès de Pétain, de façon presque clinique, en tout cas froide, dépassionnée. Sur l’action de Pétain lui-même durant la guerre on n’apprend pas forcément beaucoup. L’intérêt est surtout de rappeler l’aura dont il bénéficiait dans l’entre-deux guerres, la façon dont sa « carrière » politique a décollé. Mais ce sont surtout les à-côtés qui sont captivants, au gré des témoignages du gratin de la IIIème République. A les lire, on comprend que cette République était gangrénée par des intérêts particuliers, par l’extrême droite (la Cagoule entre autres). La façon dont militaires et « politiques » s’écharpaient à propos de l’armistice ou de la capitulation en est une preuve. On retrouve aussi au travers de ce procès la volonté sous-jacente de de Gaulle de ne pas accabler le « héros » de Verdun – et accessoirement d’évacuer vite-fait la collaboration, pour bâtir le « roman national » de la France éternelle et résistante. C’est le principal regret concernant ce procès : qu’il ait clôt plutôt qu’ouvert celui de la collaboration (voir ensuite le procès expédié de Laval, et une épuration très très partiel pour ce qui concerne l'administration et les "affaires"). Il est aussi intéressant de voir que ceux qui vont juger Pétain étaient déjà en place durant la collaboration (certains lui ayant prêté serment !). Sans l’arrestation de Laval, en plein procès il est fort possible que le résultat aurait été différent. Un documentaire historique solidement bâti, intéressant. Note réelle 3,5/5.
Il y a des lectures qui peuvent vous permettre de changer d’avis sur le jugement d’un fait historique. Le régime de Vichy est décrit encore aujourd’hui à juste titre comme le pire que la France ait pu rencontrer dans son histoire si l’on excepte la Terreur. Ce régime était commandé par un homme au passé assez illustre et qui était vénéré à savoir Philippe Pétain. Ce dernier était le héros de la bataille de Verdun lors de la première Guerre Mondiale. Il est également devenu celui qui a trahi la France et a fait preuve de crime d’intelligence avec l’ennemi. Quand le président Mitterrand fleurissait sa tombe, il voulait surtout le faire au titre de la mémoire du héros sauveur à Verdun. Le Général de Gaulle s’est également empressé de commuer sa peine de mort en réclusion à perpétuité après l’avoir jeté en pâture auprès de ses jurés comme pour tourner une page de l’Histoire de France. Ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent les pages de l'Histoire officielle. Jamais les perdants. De nos jours, lorsque des responsables politiques font référence au régime de Vichy pour contrer une loi que le premier ministre de gauche souhaite imposer au nom de la sécurité nationale, cela provoque un tollé. Bref, il ne fait pas bon être taxé de sympathisant à ce régime à tout jamais marqué par le sceau de l’infamie. Encore une fois, sans doute à juste titre quand on se remémore par exemple la rafle du Vel d’Hiv dans le cadre de la collaboration. On peut avoir une lecture orientée de l’Histoire également. J’avoue que j’ai toujours pensé que le Général de Gaulle était le sauveur et que Pétain était l’infâme traite à la Nation. Est-ce réellement la réalité ? La lecture de ce procès fait douter de ces réalités ou du moins jette un peu de complexité en étalant les faits de manière assez rigoureuses. Lorsqu’on sait que la plupart des fonctionnaires sous Vichy sont restés après la Libération tout en tournant leur veste, il y a de quoi se poser des questions légitimes. Cependant, le simple fait de remettre en cause ce dogme est une offense à la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour la France durant cette période. La défense de Pétain était axée sur le fait qu’il était le seul capitaine au milieu de la tempête. En effet, il est facile de commander depuis Londres et de ne jamais se salir les mains. Et puis, tant qu’on y est, on n’a jamais posé plus de questions mis à part le procès de Riom quant à ceux qui ont permis qu’une telle débâcle militaire soit possible pour la 4ème puissance mondiale. J’ai un grand-père qui avait 14 ans lorsqu’un soldat au service du nazisme lui a tiré sur la jambe alors qu’il tentait de voler du pain pour se nourrir. J’ai exposé ce fait lors d’un repas avec des collègues un peu conservateurs dans une région également conservatrice pour ne pas dire sympathisante des théories de l’extrême droite. Réponse : il n’avait qu’à pas voler ! Sic ! Je livre cette anecdote personnelle juste pour situer les choses car je ne suis pas du tout un adepte ou un nostalgique de ce régime et pour tout vous dire, je ne les aime pas. Cependant, je m’interroge sur les manipulations politiques de l’Histoire. Tout n’est jamais noir ou blanc. Cela me fait d’ailleurs penser à la fin de la saga Hunger Games sur la même problématique entre un pouvoir autoritaire et la Résistance. Pardon pour la référence mais les plus jeunes comprendront aisément où je veux en venir… En effet, il y avait les communistes qui avaient un grand poids dans le gouvernement provisoire du Général de Gaulle. Il y avait également le rôle incontestable de Pierre Laval face à un vieillard de 80 ans qui aurait mieux fait de prendre sa retraite. Bref, la défense de Pétain a livré des arguments dont je ne suis pas ressorti insensible. Je pense que cet homme aimait véritablement son pays plus que son ambition personnelle et qu’il a voulu le protéger mais qu’il l’a mal fait car mal entouré. L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Bref, une excellente bd pour mieux comprendre un pan peu glorieux de notre Histoire. Si les rôles avaient été inversés, aurait-il fait mieux ? Je me pose désormais cette question. Néanmoins, je garde à l'esprit que ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes...
A la base, « Juger Pétain » est un documentaire TV réalisé par Philippe Saada. Aidé à l’écriture par ce dernier, Sébastien Vassant en a fait une adaptation en bande dessinée réussie. En France, rarement un homme d’Etat aura été autant source de discordes que Pétain. Aujourd’hui encore, le personnage subit le mépris d’une grande partie des Français. Car même s’il n’a cessé de clamer que, pour le bien de son peuple, il préférait la collaboration à la guerre, il a tout de même envoyé des milliers de Juifs à la mort. Mais s’en tenir à ce seul constat serait oublier que l’homme n’est pas arrivé à la tête du pays par hasard et qu’à l’époque, il bénéficiait d’une immense aura pour son rôle héroïque dans la Guerre de 14-18. Ce que rappellent fort judicieusement les auteurs à travers les étapes de ce procès. Retracer le déroulé d’un procès, si mémorable soit-il, aurait pu vite s’avérer rébarbatif, même en bande dessinée. Bien au contraire, la narration est ici très plaisante. Sébastien Vassant, tout en respectant la chronologie des plaidoiries, se met à la place du lecteur lambda en présentant les protagonistes et en énonçant des rappels historiques bienvenus. Mais surtout, il sait glisser des phases de respiration en utilisant les procédés métaphoriques et ludiques dans la mise en page que seule la BD permet, le tout relevé par un humour grinçant. Agrémenté d’une monochromie sépia, le dessin de Vassant s’attarde davantage sur les personnages et les visages que sur les décors, avec un talent certain pour saisir les expressions et les âmes, tels le « regard reptilien » de Pierre Laval, ou la mine à la foi fatiguée et gonflée d’orgueil de Philippe Pétain. Tous ces éléments font de « Juger Pétain » un excellent ouvrage pédagogique. A l’aide d’une documentation fouillée, les auteurs ont tenté de comprendre comment la France a pu sombrer dans un tel bourbier durant ces quatre années qui restent comme une tâche honteuse dans l’histoire du pays. Les auteurs ont su rester objectifs, si tant est que l’on puisse l’être face à l’antipathique Laval, retors et arriviste, grand manipulateur devant l’éternel, mais de façon honnête, ils rappellent que le jugement a été voté par un jury partial. En plus d’être ambitieux, Pierre Laval possédait de surcroît un talent oratoire (« sa grande spécialité : il ne dit pas tout ! ») et sut faire de Pétain sa marionnette, du moins c’est ce qui ressort à la lecture. Quant au vieux maréchal, affublé des pleins pouvoirs grâce aux manigances de son « dauphin », il devint littéralement grisé par le pouvoir, se voyant plus puissant que Louis XIV (alors que dans les faits, il n’était qu’à la tête d’un Etat croupion de l’Allemagne nazie).
Cet album s'adresse avant tout aux passionnés d'histoire, et à ceux qui voudront approfondir leurs connaissances, sur une des périodes les moins glorieuses de l'histoire de France. Sur 130 pages, les auteurs se sont attachés à adapter un documentaire réalisé par l'un d'eux sur le "Procès PETAIN". Plutôt que de raconter le procès de manière un peu plate, dans le style d'une BD plus traditionnelle, les auteurs utilisent la caricature dans le dessin (comme l'ont fait David B et Jean Pierre FILIU dans Les Meilleurs Ennemis sur les relations entre les USA et le Monde Arabo-Musulman), pour en ridiculiser les acteurs de l'époque et montrer combien certains ne furent que des marionnettes aux mains de l'occupant. De même, les auteurs inventent un Journal Intime dans lequel PETAIN prendrait la parole pour expliquer son point de vu, et nous montrent également un Winston Churchill dans son salon se désolant de l'attitude des Français. On voit aussi au beau milieu du récit une sorte de dépliant publicitaire ventant les charmes de la ville de Vichy... Tout cela permet de maintenir un récit assez vivant, dans lequel on comprend mieux les raisons et les conditions dans lesquelles l'armistice a été conclue. L'ambivalence du personnage de PETAIN est particulièrement bien mise en avant. Comment quelqu'un qui était un héros national passe soudainement au statut de "traitre à la Nation"? Voila finalement la trame de ce procès, ou le simplisme est laissé de coté et la complexité des choix effectués clairement mises en évidence. Une belle réussite
Philippe Pétain, c'est pour toutes les générations nées après la seconde guerre mondiale, la figure institutionnelle du collaborateur, celui qui, du haut de l'Etat français, a sacrifié la nation. Pour la génération précédente, c'est l'archétype du demi-dieu guerrier, le vainqueur de Verdun en 1917. Mais lorsque la France a été attaquée puis occupée en 1940, c'est lui qui a obtenu l'Armistice et a gouverné le pays sous le joug nazi. Un acte -ou plutôt une suite d'actes- considéré(s) comme de la haute trahison pour l'ensemble de la population française. Son procès s'ouvre en juillet 1945, soit trois mois après la fin de la guerre, et durera trois semaines. C'est un événement sans précédent, qui sera largement relayé par les média. 70 ans plus tard, le documentariste Philippe Saada réalise Juger Pétain, qui retrace ces quelques jours cruciaux pour l'Histoire de France. Et dans la foulée une version en images avec Sébastien Vassant, excellent BD-reporter habitué de La Revue dessinée, afin d'aller encore plus loin dans la reconstitution des faits et la supposition de certains passages. Attention, il s'agit d'un procès, ne vous attendez pas à un lynchage effréné contre le Français le plus honni du siècle. Le prestige passé de Pétain est présent, mais aussi le fait qu'il a "donné" la France à l'envahisseur. La proximité du procès avec la fin du conflit avait deux raisons ; d'une part l'âge très avancé (89 ans) de l'accusé et aussi le besoin d'exorciser au plus vite les quatre à cinq années de souffrance d'une bonne part de la population. Ce qui explique que certains éléments, comme la déportation et l'élimination de centaines de millions de personnes, soient plus ou moins passés sous silence, non pas par ignorance mais parce que l'ampleur de l'horreur du phénomène n'était pas encore connue. Le résultat est un récit d'apparence aride, un procès c'est rarement passionnant, mais que les auteurs ont émaillé d'intermèdes un peu ludiques (si on peut dire ça dans ce sujet si particulier), nous mettant dans la tête de Pétain qui fait un retour sur sa vie ou dans le cabinet de Churchill, grand amateur de thé. Les auteurs laissent une large place aux "vrais" acteurs de cette période, tels Daladier, Laval, passant de façon plus superficielle sur les témoignages sans incidence. L'ensemble est très éclairant sur la façon dont Pétain et son entourage ont vécu et géré cette époque, tâchant de ne pas paraître trop partisan de l'accusation. Le travail de Sébastien Vassant est remarquable. Très proche des spécialistes des prétoires, il s'est attaché à croquer le plus fidèlement possible les différents intervenants, qui pour des questions de mode, se ressemblaient pas mal. Il n'hésite cependant pas à aller un peu plus vers la caricature pour rendre sa copie moins austère. La patte de La revue dessinée, en quelque sorte. Fortement conseillé si vous souhaitez en savoir plus sur ce pan de notre Histoire...
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site