Bestiarius (Toujuushi Bestialious)
Le manga tient son titre du terme latin “bestiarius”, signifiant “bestiaire”. Il désignait un homme qui combattait les bêtes féroces aux jeux du Cirque dans l’amphithéâtre de la Rome Antique. L’auteur Masasumi Kakizaki nous entraîne dans l'enfer de l'arène romaine à travers les yeux de plusieurs guerriers portant malgré eux sur leurs épaules le titre de bestiarius.
Au temps de Rome et de l'Empire Romain Baston Les gladiateurs Les petits éditeurs indépendants Shogakukan Shonen
Ier siècle après Jésus-Christ, l’Empire romain est à son apogée et ses légions soumettent une à une les dernières contrées où monstres et humains vivent encore en paix. Criminels, innocents, orphelins, demi-humains, wyvernes... Tous constituent les rangs d’esclaves guerriers jetés dans l’arène et forcés de s’entretuer pour divertir l’empereur Domitien et les Romains avides de sang. Parmi ces combattants se trouvent des gladiateurs qui affrontent fauves et créatures légendaires : on les appelle les “Bestiari”. Or, certains d’entre eux, comme Finn ou Zénon, ont été élevés aux côtés de ceux qui, aux yeux de Rome, ne sont que de simples bêtes, et ils comptent bien retourner leurs armes contre leurs geôliers... et même contre l’Empire tout entier !
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Date de parution | 07 Octobre 2015 |
Statut histoire | Série terminée 7 tomes parus |
20/10/2015
| Le Grand A
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Les avis
Des dessins absoluments sublimes, des personnages assez simples mais attachants, une intrigue efficace et très satisfaisante, et surtout un concept d'univers original et facile d'accès : la Rome antique et ses gladiateurs avec un bestiaire fantastique. J'ai dévoré toute la série d'une traite et je ne regrette absolument pas mon achat. Je recommande !
Lorsque le chef éditeur de Kazé demanda à Masasumi Kakizaki quel nouveau projet celui-ci avait en tête, l’auteur du très remarqué western Green Blood lui parla de ses envies d’Histoire et de Rome antique. Kazé proposant un catalogue davantage orienté vers les shonens, on s’imagine les yeux ronds que devait faire l’éditeur devant cette annonce. Mais il y aura aussi des créatures fantastiques et de l’action précise Kakizaki, « ouf ! », l’éditeur est soulagé. Voilà comment est né Bestiarius, série de fantasy historique prévue en trois volumes. Bestiarius propose en réalité plusieurs histoires mettant en scène pour chacune d’elles de nouveaux personnages. Cette absence de fil conducteur peut être perçu comme un point faible car le format court de chaque histoire oblige l’auteur a souvent accélérer son récit quitte à laisser le lecteur tâtonner dans le noir au début. Ce manque de liant est en fait surtout présent dans la première histoire où les scènes s’enchaînent sans temps mort, la tension et la montée en puissance du scénario n’ont pas le temps de se faire. Ceci peut néanmoins s’expliquer par les contraintes d’éditeur où il faut tout de suite captiver le lecteur pour espérer voir commercialiser la suite. Je n’ai pas ressenti ce problème sur les deux arcs suivants où l’auteur prend enfin le temps de pauser le rythme. Dans cette réalité alternative, créatures et monstre fantastiques existent et vivent librement. Du moins jusqu’à ce que Rome, toute puissante et conquérante, décide d’envoyer ses légions les anéantir. Les survivants sont asservis et envoyés au Colisée pour servir de divertissements aux populares et optimates. Là, ils combattent des gladiateurs d’un genre différents, des bestiarii, dont Finn et Zénon, puis Arthur et Elaine ensuite, sont les principaux protagonistes. La première histoire nous conte la destinée de Finn, orphelin, fils de légionnaire, entraîné par le puissant Durandal, la dernière créature Wyvern encore en vie. 85 après JC : Tandis que Finn fort de son entraînement ayant fait de lui le meilleur des bestiarius est la nouvelle vedette du public, l’empereur psychopathe Domitien souhaite le voir combattre son mentor pour son propre plaisir. Mais Finn, qui considère son mentor presque comme un père acceptera t-il de le combattre sachant que le vainqueur de ce duel gagnera sa liberté ? Seconde histoire : la dernière poche de résistance crétoise tombe suite à la mort de Minotaure, chef de la résistance. Son fils le pacifique minotaure Talos est fait esclave et sert dans les cuisines d’un Ludus de Rome tandis que son frère adoptif humain, Zénon, est promis aux arènes comme bestiarius. 73 après JC : sur une idée probablement inspirée de la série télé Spartacus, la domina Arianna, femme du sénateur Crassus, fait de Zénon, le champion de l’arène, son escorte et l’invite dans les tribunes. Là, stupéfaction, son frère le gentil et inexpérimenté Talos s’apprête à combattre lui aussi dans l’arène pour le plaisir sadique de la noblesse. Comment réagira Zénon ? Va-t-il se ranger du côté de la gloire et de la richesse et rester aux côté d’Arianna ? Ou va-t-il se ranger du côté de son frère, seul contre tous ? Deuxième tome, troisième arc : En 86 après JC dans un petit village d’Albion, quatre amis humains et non-humains, Arthur et Elaine, Galahad le gobelin et Pan le faune, vivent en harmonie et la saine camaraderie. Jusqu’au jour où les armées romaines envahissent et brûlent leur village. Elaine se laisse capturer pour permettre à ses amis de s’enfuir. Arthur et ses potes vont prêter serment, coûte que coûte ils feront tout pour retrouver Elaine. Ils vont donc voir des héros bien connus du premier volume qui les entraîneront et feront d’eux des guerriers capables de surmonter les épreuves à venir. Un an plus tard ils retrouvent Elaine qui a bien changé, cette dernière est devenue une grande bestiarius et la protégée de Domitien. Lavage de cerveau ou quoi, Elaine se retourne contre ses anciens amis. Cliffhanger, à suivre dans le volume 3. Différentes histoires, chacune se déroulant en d’autres temps en d’autres lieux, mais avec des héros qui s’entrecroisent à la manière d’un récit choral qui devrait trouver sa conclusion dans le volume 3 (et dernier ?). Kakizaki n’est pas aussi bon scénariste que dessinateur et pourtant il arrive à très bien mélanger les codes du shonen nekketsu et ceux du seinen, histoire que tout le monde s’y retrouve. Pour le côté shonen, les personnages véhiculent des valeurs diablement intéressantes que j’adore toujours lire et m'identifier : l’amitié fraternel plus fort que les simples liens du sang et le dévouement et sacrifice qu’il engendre, le courage face à l’adversité, la rédemption, l’esprit aventureux, des rêves et des espoirs utopiques d’un monde meilleur. Avec le côté shonen on traite du spectre positif des émotions humaines mais le récit fait aussi la part belle au seinen où du côté de l’Empereur Domitien, de Lépide, d’Arianna et des légions romaines on y voit aussi le pire de l’humanité. Un aspect seinen qui est renforcé par le graphisme de Kakizaki et son encrage très profond, nuances de noir, de blanc et de gris, des personnages et des décors qui font très réaliste. Son dessin minutieux et extrêmement détaillé sur les premiers plans est un pur régal pour les yeux. Je suis devenu un vrai amateur du style Kakizaki, aussi bon sur les illustrations en couleurs des premières pages que sur le design des humains dont j’apprécie à la fois le style réaliste des adultes que le style « Final Fantasy IX » des enfants ; et tout autant magnifique sur le bestiaire. L’occasion de livrer des scènes d’action de grandes classes avec bottes secrètes et grosses giclées de sang contre Manticore, Béhémoth, Wyvern, Cyclope, Orques, etc dans une arène théâtre d'exploits homériques. Un bestiaire grandement inspiré de la mythologie gréco-romaine et des contes arthuriens. On peut du coup redire ou du moins regretter le format choisi pour les bouquins, à peine plus grand qu’un livre de poche. Je sais qu’il y a plein de mangas dans le même cas mais avec un dessin de cette qualité, c’est vraiment gâché. Vraiment, de chouettes histoires anachroniques et humanistes qui certes, ne surprendront pas les lecteurs affirmés de fantasy car on reste dans quelque chose de très classique, mais c’est divertissant, addictif si les valeurs susmentionnées vous parlent, et plutôt cohérent au final.
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