Les Variations d'Orsay

Une plongée dans les œuvres marquantes du Musée d'Orsay des plus grands peintres Français du 19e.
L'impressionnisme Milieux artistiques Paris Peinture et tableaux en bande dessinée
C'était des artistes peintres maudits au 19e siècle, ils sont désormais adulés. Nous voila donc dans le lieux qui les mets aujourd'hui en valeur, le Musée d'Orsay qui était avant une gare. Un aller-retour entre le Paris créatif du 19e et le Paris d'aujourd'hui qui célèbre ces artistes
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Date de parution | 17 Septembre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Personne ne peut survivre aux tableaux. Eux, sont éternels. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, focalisée sur le musée d’Orsay. Son édition originale date de 2016. Il a été réalisé par Manuele Fior, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Il compte soixante-quatre pages de bande dessinée. Il se termine par un dossier de quatre pages recensant les onze principales œuvres mises en scène dans l’ouvrage : le Métropolitain (1901) par Hector Guimard, Banquette de fumoir (1897) par Guimard, La gare Saint-Lazare (1877) par Claude Monet, la gare d’Orsay (construite entre 1901 et 1925), La charmeuse de serpents (1907) par Henri Rousseau, Repasseuses (entre 1884 et 1886) par Edgar Degas, Sémiramis construisant Babylone (1861) par Degas, Portrait de l’artiste au Christ jaune (1890-91) par Paul Gauguin, Romains de la décadence (1847) par Thomas Couture, La Source (1856) par Jean Auguste Dominique Ingres, Une moderne Olympia (1873-74) par Paul Cézanne. En 1900, Gisèle sort en courant de la station de métro appelée Le Début, avec son habillage de Hector Guimard, en appelant son amie Odile. Elle pénètre dans la gare d’Orsay, en continuant à se demander où son trouve son amie. Enfin elle la repère : Odile et Gisèle tombent dans les bras l’une de l’autre, la première souhaitant un bon anniversaire à la seconde. Cette dernière fait le constat qu’il aura fallu attendre l’exposition universelle de 1900 pour faire quitter sa campagne à la première. Elles sortent, prêtes à visiter Paris, tout en estimant que la gare qu’elles quittent est la plus belle de France. Au temps présent, les visiteurs déambulent dans le musée d’Orsay, écoutant leur audioguide. L’un évoque l’architecte italienne Gae Aulenti qui a été désigné en 1980 pour transformer le musée. Un autre présente Rousseau, peintre autodidacte et naïf qui n’a que très peu voyagé. Le commentaire continue : La plupart de ses jungles ont été réalisées au muséum national d’histoire naturelle et dans la grande serre du jardin des Plantes. Pourtant, dans cette Charmeuse de serpents, tout est nouveau. Le sujet d’abord. Une Ève noire, dans éden inquiétant… La gardienne assise à côté du tableau interpelle le visiteur, en lui rappelant de ne pas se tenir trop près du tableau. Elle explique qu’il s’agit d’une œuvre très fragile. Devant la grimace du visiteur, elle ajoute que ce n’est pas elle qui fait les règles. Il s’en va agacé. La gardienne lit la notice : Une asymétrie novatrice figée dans un étrange silence, La charmeuse de serpents annonce les rêves surréalistes à venir. En son for intérieur, elle se dit que ce tableau est trop moche, qu’on dirait la peinture d’un gamin de quatre ans. Elle ferme les yeux, et dans son esprit, une cigogne s’envole au-dessus d’une large étendue d’eau calme. Après avoir volé à l’horizontal, elle s’élève dans les airs. Assise sur un fauteuil devant le lac paisible, une femme noire se parle à elle-même. Elle est la gardienne de ce musée. Et elle connaît ce lieu depuis longtemps. Les œuvres, les coulisses, les passages interdits au public. Les codes de sécurité. Surtout, elle connait les artistes. Ils l’aiment tous. Ils sont tous à ses pieds. Henri. Claude. Auguste. Paul. Edmond. Edgar. Voici une bande dessinée estampillée Musée d’Orsay, publiée par Futuropolis, dans le cadre d’un partenariat avec cet établissement qui comprend également L'Art d'en bas au musée d'Orsay: La fantastique collection Hippolyte de L'Apnée (2016) de Plonk & Replonk, Les Disparues d'Orsay (2017) de Stéphane Levallois, Moderne Olympia (2020) de Catherine Meurisse. L’horizon d’attente du lecteur comprend donc une déclaration d’amour à ce musée. L’auteur tient cette promesse. Il cite et incorpore les œuvres citées ci-dessus. Il met en scène des artistes, essentiellement du courant impressionniste : Edgar Degas (1834-1917), Auguste Renoir (1841-1919), Camille Pissarro (1830-1903), Berthe Morisot (1841-1895), Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867). Il met également en scène Paul Valéry (1871-1945). Il montre quelques aspects du bâtiment du musée, évoquant sa fonction de gare, et le représentant dans sa fonction de musée. Lors d’une séquence de quatre pages, le lecteur accompagne un personnage qui descend à la chaufferie, située dans le sous-sol, puis dans les réserves qui contiennent de nombreux dessins. Les images appartiennent à un registre descriptif et réaliste, avec un degré significatif de simplification, la mise en couleurs venant donner de la consistance aux éléments représentés. En découvrant le début, le lecteur n’est pas trop sûr du mode d’hommage dans lequel l’auteur va se situer. Indéniablement, le bédéiste connaît le musée et il affiche une préférence pour certaines œuvres. En particulier pendant plusieurs pages, son personnage central est Edgar Degas (1834-1917). La narration visuelle se révèle être assez sophistiquée, s’adaptant à la nature de chaque scène, capable de restituer l’apparence de personnages connus, de tableaux de maître et de l’architecture du musée. En fonction de sa familiarité avec eux, le lecteur peut apprécier la ressemblance d’artistes tels que Degas, Ingres, ou encore Pissarro, Renoir et Berthe Morisot, dans dessins dépourvus de trais de contour, évoquant une technique ressemblant à du crayon gras. En fonction du moment et de leurs occupations, le dessinateur peut se focaliser sur le visage des personnages en plan poitrine ou en gros plan s’ils sont en train de discuter assis ou attablés, ou bien en train de vaquer à leurs occupations. Le lecteur apprécie leur expressivité et leur naturel, sans exagération de leurs expressions. Il se rend compte que l’air de rien l’artiste sait capturer des moments fugaces ou faire ressortir un geste particulier : un homme avec l’audioguide à l’oreille, la légère lassitude de la gardienne toujours confrontée aux mêmes comportements et effectuant les mêmes rappels, un personnage jouant du pipeau, un homme paressant au lit, une jeune femme morte dans son lit après une intoxication avec un mélange d’opium et de térébenthine, le regard condescendant d’un bourgeois raillant le manque de talent d’un artiste impressionniste, un vif direct du droit, un homme mordant une femme à la cheville, Gauguin montrant ses plaies aux pieds, ou encore une jeune femme allongée vêtue uniquement de bas serrant une panthère noire contre elle, etc. Dans un premier temps, il est possible que le lecteur ne discerne pas le fil directeur du récit. D’une séquence à l’autre, l’auteur passe des visiteurs du musée au temps présent, au tableau de la Charmeuse de serpents, au personnage central de ce tableau qui soliloque au profit du lecteur, à Degas rendant visite à Ingres, au tableau Sémiramis construisant Babylone, à la femme de ménage d’Ingres qui lui présente sa fille qui va servir de modèle à La Source, à une discussion dans un café entre Degas, Renoir, Pissarro et Morisot, puis au premier salon des Impressionnistes, pour déambuler ensuite dans les sous-sols du musée. Le lecteur détecte deux personnages principaux : Edgar Degas et la Charmeuse de serpents. Il constate que l’auteur accorde une importance primordiale aux Impressionnistes, avec une poignée de cases s’inspirant de leurs toiles : par exemple Impression, soleil levant, (1872) de Claude Monet (1840-1926), ou encore le portrait de Berthe Morisot au bouquet de violettes (1872) d’Édouard Manet. Il consacre une séquence également à la Première exposition des peintres impressionnistes (1874), avec une bagarre entre des visiteurs et des artistes. Il revient sur l’appellation même de ce mouvement : Impressionnistes pour les dénigrer, Indépendants pour Degas, Intransigeants pour les autres peintres. Il rappelle les propos insultants proférés à l’encontre de leurs œuvres par les visiteurs, ainsi que l’hétérogénéité des différentes toiles produites sous cette appellation, montrant aussi la sculpture La petite danseuse de 14 ans, de Degas. L’autre personnage principal surprend : il s’agit de la Charmeuse de serpents, du tableau du même nom du douanier Rousseau (Henri Rousseau, 1844-1910), représentant majeur de l’art naïf. Celle-ci annonce être la gardienne du musée. Elle assure la transition en indiquant qu’il est temps pour Edgar (Degas) de se lever. Elle revient à plusieurs reprises dans le récit. Tout d’abord pour des considérations sur la postérité de ces tableaux, contrastant avec le caractère mortel des artistes : Ces pauvres embobinés, célébrés, ridiculisés, ou bien ignorés de leur vivant, à présent empaillés dans les salles, ils sont devenus une attraction mondiale. Plus loin, elle se promène dans les sous-sols du musée pour mettre en évidence la fragilité des œuvres (obligation de la régulation de la température avec une variation inférieure à trois degrés), en la rapprochant aux souffrances physiques endurées par les artistes. Enfin, elle évoque la fin des maîtres et de l’art, des œuvres, des expositions et des salons, la fin des catalogues, des souvenirs et des audioguides. Elle établit que personne ne peut survivre aux tableaux, et que, eux, sont éternels. Insupportable n’est-ce pas ? Visuellement, un visiteur contemple un tableau de Degas : Sémiramis construisant Babylone, induisant un parallèle entre cette œuvre et la construction du musée d’Orsay, ainsi que sa fonction. Chanter les louanges d’un musée et mettre en scène l’importance que ce lieu et les œuvres qu’il abrite ont pu avoir sur sa propre vocation artistique et sa propre pratique : Manuele Fior se prête au jeu, avec une vraie personnalité. Ces images rendent hommage aux œuvres et à l’ambiance du musée, avec sensibilité, sur la base de choix clairs, les Impressionnistes et le Douanier Rousseau. La narration semble papillonner d’une scène à une autre, agréables pouvant sembler arbitraires dans un premier temps. Progressivement il apparaît que l’ouvrage est construit pour développer deux thèmes : l’impressionnisme, et la pérennité des œuvres d’art. Enchanteur et troublant.


Cela fait longtemps que je ne suis pas allé au musée d'Orsay et la série de Manuele Fior est une invite à une visite avec un oeil nouveau. En effet cette série est tout sauf un catalogue d'une visite guidée du musée. Dans un récit à la narration assez déroutante et provocatrice dans ses dialogues, l'auteur secoue son lecteur comme les peintres du musée ont secoué leur public. La mauvaise réception des oeuvres de Monet, Morisot, Degas, Gaugin et des autres peintres aujourd'hui illustres est archi connue. Fior ne s'y attarde pas trop sauf à une anecdote lors du salon des intransigeants. La narration est une construction complexe qui appelle à un certain recul pour en saisir l'ensemble. Cette façon de passer d'une anecdote à une autre dans l'espace et le temps rejoint l'esprit des tableaux que Fior met en avant. C'est assez original avec une lecture rapide qui ne laisse pas le temps de se lasser. Le graphisme fait de cadres peints est dans la logique de la narration. Les détails des tableaux alternent avec des moments fictifs peu polissés. C'est parfois assez brutal en rappel aux difficultés quotidiennes des peintres aujourd'hui adulés. Une lecture intéressante par son originalité dans le traitement d'une thématique très connue. 3.5


De tous les musées que j’ai pu visiter, je considère celui d’Orsay comme le plus beau et le plus intéressant de tous ; bref, c’est mon préféré. Donc, je me faisais d’avance un plaisir de lire « Les variations d’Orsay » d’autant plus que Manuele Fior est un auteur que j’apprécie en général… et bien, c’est loupé… Pourquoi ? Parce que, comme souvent, quand un récit plonge vers l’onirique, je décroche et c’est ce que j’ai vécu avec cette bande dessinée. L’histoire nous présente essentiellement les auteurs impressionnistes dont Monet, Degas, Renoir, Cézanne, Gauguin, Rousseau… On y découvre comment ils étaient perçus à l’époque, comment ils en sont arrivés à concevoir certaines de leurs toiles (notamment « La gare Saint-Lazare », « La charmeuse de serpents », « Sémiramis construisant Babylone »…) mais j’en ressors déçu car étant fan de l’histoire de l’art, je n’y ai rien appris de plus de ce que je savais. De plus, résumer le musée d’Orsay aux peintres impressionnistes me semble réducteur même si Ingres a un rôle assez important dans ce récit (sans être un vrai « impressionniste », c’est un de ceux qui a poussé, motivé les autres dessinateurs à expérimenter une autre façon de peindre). Quand on pense que pratiquement tout le rez-de-chaussée et le sous-sol (sans compter certains étages) du musée est consacré à des artistes hors impressionnistes (qui, eux, n’occupent qu’un seul palier), c’est un peu irrespectueux à mon sens de ne pas leur avoir consacré une plus grande place (ok, on ne peut pas tout raconter dans un « petit » one shot). Alors, oui, le coup de patte et surtout la mise en couleurs de Manuele Fior est agréable à contempler mais comme je n’ai pas trop apprécié son scénario, je suis carrément passé à coté… Dommage… Si vous êtes un connaisseur de l’histoire de l’art et en particulier, du mouvement impressionniste, je suis convaincu que vous ressentirez de l’ennui en lisant ce récit. Quant à ceux qui veulent découvrir (un peu) le musée d’Orsay, cette bande dessinée pourrait éventuellement vous plaire à condition que le côté fantasmagorique du récit ne vous rebute pas.


BD hommage au musée d'Orsay, aux impressionnistes et au milieu artistique de leur époque en général. C'est un récit un peu abscons qui mélange des scènes du passé et contemporaines ainsi que quelques passages oniriques et symboliques. Le dessin est beau et la mise en scène se plait à y intégrer des clins d’œil à des œuvres célèbres. Quant au récit, il est un peu sans queue ni tête. J'ai apprécié sa mise en scène des débuts des impressionnistes, quand ils cherchaient à sortir de l'ombre et affrontaient ensemble la réprobation de la bonne société du XIXe siècle. Mais les scènes dans le musée actuel m'ont laissé froid, et celles oniriques m'ont ennuyé. Dans l'ensemble, à part la beauté graphique de l'album et un agréable rappel de l'oeuvre des plus grands, ce n'est pas un album que je retiendrais ni que j'ai vraiment apprécié.


J’ai toujours peur avec ce genre de BD qui fait dans l’expérimentation. On passe d’un auteur à l’autre avec un fil narratif qui semble se balader. On commence par une gardienne de musée qui nous embarque dans un rêve éveillé. C’est comme une déambulation poétique. Il va falloir s’accrocher ! J’aime beaucoup le musée d’Orsay que j’ai eu la chance de visiter alors que je ne connais même pas le Louvre. Il faut dire que les impressionnistes comme Monet figurent parmi mes préférés. J’ai toujours eu un faible pour cette impression du soleil levant que nous allons retrouver dans la présente œuvre. On rencontrera également d’autres artistes comme Edgar Degas dans une construction plutôt inventive et intelligente. Ce n’est pas une BD à posséder à moins d’être fan. Cependant, la lecture fut un divertissant voyage culturel. C’est un bel hommage qui est rendu pour ces peintres du XIXème siècle.


Degas, Manet, Renoir, Morisot, Monet.... Ils étaient hier des peintes sans le sous, incompris et vilipendés pour certains. Les voici aujourd'hui adulés, et mis en valeur dans ce célèbre Musée Parisien qu'est le Musée d'Orsay. Manuele FIOR, nous entraine dans un "va et vient" permanent entre le 19e et le 21e. Entre les deux, une approche de l'art totalement différente. L'ancien grand prix du festival d'Angoulême ne se contente pas d'une approche contemplative de ses tableaux; il nous replonge dans le Paris de cette époque, où Degas allait prendre conseil chez Ingres. Ou les artistes d'alors étaient conspués lorsqu'ils exposaient leurs ouvres qui créaient alors une incompréhension totale, tant l'art figuratif était la norme jusque là dans le monde de la peinture. Manuelle FIOR nous livre des planches superbes, où son talent de dessinateur ne cesse de nous surprendre, lui l'ancien architecte. Je regretterai toutefois que l'on fasse tenir à des personnages d'un autre temps le parler de notre époque, mais cet un travers malheureusement très répandu, notamment au cinéma. Cela n'enlève rien à la qualité de cette bande dessinée qui mérite incontestablement qu'on s'y attarde.
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