Greenwich Village
Avec Greenwich Village, Gihef et Antonio Lapone rendent hommage aux comédies romantiques américaines des années '50.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Auteurs italiens Les petits éditeurs indépendants New York Style Atome
Printemps 1960. Norman Oaks est chroniqueur à la pige pour un journal new-yorkais. Il vit seul mais heureux dans son appartement de Greenwich Village. Sa quiétude est troublée par la jolie Bebe Newman, une hôtesse de l’air particulièrement bruyante qui s’installe un étage au-dessus du sien. Elle aime faire la nouba jusqu’au petit matin ; il aime se coucher et se lever à heures fixes. Elle ne jure que par la modernité ; il préfère la tradition. Bref, tout les oppose. Et pourtant, pour décourager un ex aussi collant que peu recommandable, Bebe convainc Norman de se faire passer pour son compagnon et de partager avec lui le même appartement. Une cohabitation qui s’annonce explosive!
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Date de parution | 16 Septembre 2015 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
Une comédie romantique et tapageuse avec pour décor, Greenwich village, ce quartier de New York plein de charme avec ses jolies maisons, ses espaces verts et ses oiseaux qui gazouillent. Cette micro-société complétement idéalisée sert d’écrin à une jolie histoire pleine de romantisme et d’humour. Le dessin fait, pour moi, la réussite de l’album qui se situe au début des années 1960. On y retrouve avec plaisir le graphisme des pubs de l’époque et c’est charmant. Ecrit comme une pièce de théâtre avec des entrées et des sorties de scène, des quiproquos vaudevillesques, un rythme rapide et énergique… et beaucoup de bruit ! … ces deux albums sont un bon moment de lecture, un entre-soi réussi, bien que sans surprise.
C'est un album d'un très bel esthétisme qui rappelle en tous points la fin des années 50 avec de nombreuses références qu'il faudra repérer ici et là. Il décrit à merveille ce riche quartier résidentiel new-yorkais que l'on surnomme affectueusement le village. Ce fut également un repère d'artistes, d'écrivains, de poètes, d'étudiants aimant faire la fête pendant les années 50. La Beat génération y avait ses repères loin du conformisme ambiant. On retrouve un peu de tout cela dans cet album. De nos jours, ce sont les bobos qui y ont leur résidence. Bref, nous avons là une comédie romantique dans la plus pure tradition avec une héroïne plutôt survoltée et fantasque. C'est un peu une lecture très sucrée et acidulée. La relation entre les deux principaux personnages est plutôt tumultueuse. Il faut aimer le genre ce qui semble bien être mon cas. Par contre, à petites doses.
Dieu ! Que cette série fleure bon les comédies romantiques américaines des années ’50 ! On s’y croirait, nonobstant la couleur (absente des films de l’époque mais bien présente dans l’album ci-devant). Franchement, on s’attendrait presque à croiser au détour d’une page Gregory Peck, Audrey Hepburn ou Spencer Tracy tant le ton employé rappelle les comédies légères de cette époque, fraîches et sans prétention autre que de nous divertir. Et le style atome de Lapone convient on ne peut mieux au genre exploré. Ses gaufriers usent de la symétrie et des rondeurs pour apporter légèreté et clarté à ce récit. Son dessin, on ne peut plus ligne claire, offre élégance et lisibilité. Ses planches sont cependant moins époustouflantes que celles qu’il nous a proposées sur Adam Clarks, mais il n’empêche qu’Antonio Lapone est un grand artiste au style reconnaissable entre mille ! Côté scénario, si ce premier tome nous offre une histoire (complète, elle peut se lire comme un one-shot) agréable à suivre, il faut bien reconnaître qu’elle n’est guère originale. Deux personnes que tout oppose doivent cohabiter suite à un quiproquo digne de la comédie de boulevard et… adviendra ce que tout le monde soupçonnait avant même d’avoir tourné la première page de l’album. C’est cousu de fil blanc mais rythmé et sympathique, à l’image d’une comédie romantique. Parce que, soyons honnête, si un couple a tout pour s’aimer et être heureux au début d’une histoire et finit l’histoire séparé et déchiré, c’est que vous regardez un film des frères Dardenne et non une comédie romantique américaine. Donc voilà : prévisible mais rythmé et très joliment mis en image, cet album rend un bel hommage aux comédies du genre sans apporter quoi que ce soit de neuf. Mais était-ce le but ? Si vous cherchez quelque chose de léger, de frais, d’amusant, ne boudez pas votre plaisir. Sinon, passez votre chemin.
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