Les Nuits de Saturne
Un mec sort de taule avec l'intention de se venger. Il rencontre un ange gardien qui contrecarre ses plans, les dépassent, les déchirent...
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Adaptations de romans en BD Futurs immanquables Les petits éditeurs indépendants
Clovis sort de taule. Il va chercher son flingue chez Charles à Grenoble. Charles a vieilli, il lui indique ce qu'il veut entendre: ou trouver trace de sa cible, dans une boîte à Strasbourg....
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Date de parution | 19 Août 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Des fois je suis un peu débile, je me suis lancé dans l’aventure en me disant que j’allais être fort indulgent, tant j’ai de la sympathie pour cet auteur. Je pensais tomber sur un truc relativement mineur dans sa bibliographie, assister aux prémices de son style, sans que ce soit réellement abouti … mais quelle belle erreur !! Nul besoin d’indulgence ou quoique ce soit, Les nuits de Saturne possède tout d’une œuvre majeure. Je ne connaissais pas le roman et le résumé ne me bottait que moyennement. Mais quelle claque mes aïeux !! Je n’en reviens toujours pas, quelle belle adaptation. J’en suis sorti ravi, avec cette impression que Pierre-Henri Gomont sublime vraiment le matériau de base. L'histoire et les personnages sont bons bien sûr mais c’est surtout l’atmosphère qui y règne que j’ai trouvé magistral dans le rendu. Quelle science des couleurs, des silences, de la mise en page … bref de l’émotion, ça sonne juste. Je ne pensais pas être autant touché par la trajectoire des protagonistes. Un album superbe et qui se classe dans le top de ce que j’ai déjà pu découvrir de cet auteur.
Avec cet album, c'est ma première découverte du travail de Pierre-Henry Gomont. Croisé sur le stand de Sarbacane au festival d'Angoulême de cette année, j'ai sauté sur l'occasion après avoir lu pas mal d'avis dithyrambiques sur ses albums. Et bien m'en a pris, car c'est plus qu'une bonne surprise ! "Les nuits de Saturne" se révèle être une BD prenante de bout en bout, aux personnages forts et atypiques. Lancés sur les rails d'une vengeance toute programmée, tout cela déraille de façon certaine pour nous sortir des poncifs attendus. Clovis, ex taulard en mal de vengeance va croiser la route de l'étrange et évanescente Césaria. Ce duo improbable que même Clovis semble honnir va finalement s'imposer dans la douleur. On est happés par cette relation articulée autour de cette soif de vengeance d'une part grâce à la très bonne construction du récit qui nous dévoile par touches impressionnistes le passé d'activiste de Clovis, et d'autre part par la fabuleuse colorisation à l'aquarelle de Gomont ! Que c'est beau ! Que les ambiances sont réussies ! Qu'il s'agisse des paysages ou des intérieurs de boîte de nuit, des expressions ou postures des personnages, tout sonne juste et s'accorde à merveille ! Bref ! Une très belle et bonne découverte que je recommande chaudement ! Il me reste maintenant à me pencher sur le reste de sa production...
La seule chose ratée c'est la couverture : froide, floue avec un affreux encart noir qui encrasse le ciel et à l'intérieur une typographie merdique pour écrire ce titre que je ne saurais vous éclaircir. Pour le reste c'est du tout bon. Ça commence comme un film de gangster des années soixante-dix. Un type sort de taule la tête remplie de hargne pour ceux qui l'on fait plonger. On a dans la tête Ventura ou Gabin, mais ici ce serait plutôt Romain Duris : Loin les par-dessus beiges et les attaché-cases, à nous les blousons rouges et les sacs de sport. Il s'avère que Clovis est un ancien activiste gauchiste, pour ceux que ça intéresse. Clovis part donc, bille en tête, pour buter la balance... et il rencontre un ange gardien, dont l'identité sexuelle incertaine le dégoute et l'attire inexplicablement. Ce contre-temps inconfortable va enchevêtrer ses objectifs, les rapprocher, les dévier, les faire disparaître en même temps que lui d'ailleurs. Ce scénario est parfaitement troussé dans une roulade qui finit debout en extension sur les deux jambes dans une belle lumière désespérée. La lumière, parlons-en, c'est délicieux ! Que ce soient les paysages urbains de nuit, les campagnes paisibles, les visages, les voitures, tout est traité dans une aquarelle où les contours au trait sont très souvent effacés. Pourtant l'image reste vive, les quelques traits conservés prennent une acuité expressive et dynamique. Vraiment ne vous laissez-pas dérouter par la couverture terne et dépressive, je vous supplie à genoux de l'emprunter à la bibliothèque et je vous envie d'avoir à découvrir cette belle histoire où le cliché de départ se mue en exploration subtile de l'humain.
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