Ruines (Ruins)
Will Eisner Award 2016 : Best Graphic Album: New Ruines est le cinquième ouvrage que Peter Kuper publie chez çà et là. Il met en scène deux trentenaires new-yorkais, qui vont tenter de sauver leur couple au bord de l’implosion en venant passer une année sabbatique à Oaxaca, une petite ville provinciale mexicaine.
Cà et Là Les petits éditeurs indépendants Mexique et mexicains Self Made Hero Will Eisner Awards
Ruines est le cinquième ouvrage que Peter Kuper publie chez çà et là. Il met en scène deux trentenaires new-yorkais, qui vont tenter de sauver leur couple au bord de l’implosion en venant passer une année sabbatique à Oaxaca, une petite ville provinciale mexicaine. George et Samantha se retrouvent confrontés à une double crise : celle de leur relation affective, et la crise politique que connaît la ville au moment où des manifestations d’enseignants sont violemment réprimées par le gouverneur local. En fil rouge de ce récit et symbole de cet aller sans retour pour l’un des protagonistes, Peter Kuper suit la migration d’un papillon monarque depuis les États-Unis jusqu’à la région d’Oaxaca pour se reproduire, un parcours de plus de 4000 km qui est aussi l’occasion pour l’auteur de montrer les ravages causés par l’homme sur son environnement. Peter Kuper s’inspire largement des deux années qu’il a passées avec sa femme dans la ville d’Oaxaca, au sud du Mexique, et du soulèvement populaire dont ils furent témoins en 2006. Ruines capte magistralement les ombres et la lumière d’un pays à la fois soumis à d’énormes tensions internes et fermement ancré dans son histoire et sa culture, tissant ensemble drames personnels, politiques et écologiques, dans un portrait passionnant de la vie au sud du Rio Grande. Texte : Editeur
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Traduction | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 23 Novembre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’album – largement inspiré par l’expérience personnelle de l’auteur (comme il le précise dans une postface), narre le très long séjour que celui-ci a effectué à Oaxaca, au Mexique, en compagnie de sa femme. Entrecoupés par des pages muettes illustrant la longue migration des papillons monarques, les chapitres nous présentent le couple, l’évolution de leur relation (désaccord à propos de l’éventualité d’avoir un enfant), mais aussi la société mexicaine de cette ville, sujette à des manifestations violemment réprimées par l’édile local, corrompu et manquant clairement de finesse. L’histoire se laisse lire – quelques passages poétiques autour des papillons aèrent le récit. Mais l’album est surtout destiné à plaire aux fans de roman graphique pur et dur – même si les aspects sociaux développés peuvent aussi dynamiser la lecture. Le dessin est sympa (malgré certaines couleurs criardes parfois) et fluidifie la lecture. A lire à l'occasion.
De manière générale, la BD alternative est plus centrée sur le fond que sur la forme. Dans le cas de « Ruines », le dessin peut clairement rebuter dans ses petites imperfections qui relèvent de l’amateurisme : un trait manquant de fluidité, des corps et des visages un peu figés, des bâtiments qui semblent avoir été dessinés avec une règle... Et pourtant, le dessin de Peter Kuper comporte des qualités, notamment par son souci du détail, une mise en page recherchée, et sa colorisation à l’aquarelle qui le rapprocherait presque de la peinture. L’auteur n’est pourtant pas un débutant en la matière, puisqu’il a publié de nombreux ouvrages depuis les années 90. Certains ont été nominés aux Eisner Awards, celui-ci ayant d’ailleurs remporté le prix du roman graphique cette année. Kuper enseigne même la bande dessinée à la School of Visual Arts of New York, comme quoi… Une fois dépassées ses (éventuelles) réticences, on pourra se laisser charmer par cette histoire semi-autobiographique qui raconte les efforts d’un homme et d’une femme pour se retrouver mais qui ne sont plus vraiment sûrs de vouloir continuer sur le même chemin. Venue à Oaxaca dans le but d'écrire, Samantha est en pleine introspection et pense trouver la clé du bonheur dans ce Mexique avec qui elle se sent liée par le biais d’une relation amoureuse passée. Quant à George, désormais au chômage, son but est de se remettre à la peinture. Loin de leur petit confort new-yorkais, c’est un Oaxaca remuant et haut en couleurs, indifférent à leurs questionnements, qui va ébranler leurs certitudes de petits bourgeois, car autour d’eux le tumulte de la vie et de la mort omniprésente (nous sommes bien au Mexique) empiète sur leur intimité et aura inévitablement des incidences sur leur couple. Mais pour chacun d’eux, il s’agit aussi d’un parcours initiatique, tel celui du papillon monarque dont on suit la trajectoire silencieuse de la Pennsylvanie au Mexique dans de courtes interludes entre chaque chapitre, conférant une note poétique à l’ensemble. George et Samantha s’extrairont-ils de leur chrysalide pour trouver la voie vers l’épanouissement ? S’ils doivent y parvenir, le feront-ils ensemble ou chacun de leur côté ? « Ruines » est donc un roman graphique assez plaisant et évidemment très personnel comme la plupart des productions du genre. Alternant entre une description authentique et détaillée du quotidien dans une ville mexicaine et les questionnements d’un couple sur le sens de la vie (notamment à deux). Le récit est lent et assez digressif, mais l’intrigue reste claire dans son ensemble et parvient à susciter intérêt et fascination chez le lecteur. Un prix Will Eisner plutôt mérité malgré mes réserves exprimées au début.
Le titre de l'album se réfère aux vestiges des architectures précolombiennes que visite le couple américain, mais ausi l'état de déliquescence où il se trouve. Car en effet George vient d'être licencié, et Samantha prend l'écriture d'un livre comme prétexte à ce voyage, lequel lui permet de revenir sur une région où sa vie a pris un virage aprticulier... et où elle aimerait que ce virage croise à nouveau sa route. Le parallèle entre cette histoire ancienne, le voyage du papillon, la chute des civilisations natives locales (trop peu évoquées à mon goût, mais mon amourd es vieilles pierres doit jouer) et l'intrigue centrale est tout de même assez finement amené, il n'y a pas besoin de trop se casser la tête pour le saisir. Je suis plus réservé sur le dessin par contre. S'il s'avère d'une grand elisibilité, c'est son côté un peu trop naïf qui m'a un peu déplu. Bref, une lecture pas désagréable, et au message assez fort, malgré un dessin un peu trop naïf à mon goût.
« Ruines » est un roman graphique à multiple facettes, qui nous raconte une histoire relationnelle assez traditionnelle, mais dans un contexte politique intéressant. George et Samantha décident de passer une année sabbatique à Oaxaca (Mexique) pour se ressourcer, se retrouver émotionnellement et affectueusement. Cet aspect de l’histoire est bien vu, et raconté subtilement. La fin m’a beaucoup plu, elle est relativement inattendue, juste, et finalement assez positive. Je n’en dirai pas plus. Mais « Ruines », c’est aussi un voyage dépaysant nous faisant découvrir ce pays magnifique, et un mini-documentaire sur l’instabilité politique locale. Le mélange est adroit et digeste, et la lecture fluide et agréable malgré le nombre conséquent de pages (330 !) Le voyage d’un papillon migrateur se greffe sur la trame principale, même si j’ai trouvé cet aspect de l’histoire finalement assez anecdotique. La narration est aux petits oignons, et la mise en image est superbe. Les planches recèlent de détails, le découpage ingénieux participe grandement à la fluidité de l’histoire, et la mise en couleur est magistrale. L’ensemble est vraiment esthétique et on prend beaucoup de plaisir à admirer les paysages ruraux, les scènes urbaines, les bâtiments historiques… admirez donc les quelques planches de la galerie ! Un album recommandable pour les amateurs du genre.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site