DesSeins
Sept histoires courtes racontées par Olivier Pont. Une lycéenne mal dans sa peau; une femme au foyer qui, en 1968, va s'émanciper sur les barricades ; la responsable d'une petite boutique de sous-vêtements qui lutte contre les grandes enseignes ; une femme qui décide de poser nue comme modèle pour une raison très personnelle ; etc.
Femmes d'aujourd'hui
Des fragments de vie subtils, drôles, parfois tragiques et souvent sensuels. Des histoires pleines de douceur et de vérités.
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Date de parution | 23 Octobre 2015 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Un bel album. Je suis limite peiné de ne mettre que 3* tant il n’y a pas de vrais défauts. Depuis un certain diptyque, l’auteur n’est plus un inconnu, un plaisir de le retrouver. On connait son trait d’une belle finesse mais c’est la première fois que je le découvre au scénario. Ses courts récits, qui mettent à l’honneur différents personnages féminins, sont à l’image de son dessin. J’ai trouvé l’ensemble d’une belle élégance, l’auteur propose un beau panel de portraits, le ton m’a paru juste et intelligent. Franchement rien à dire de méchant, une lecture fluide et sympathique. J’ai bien aimé mais (le fameux mais) ça ne m’a transporté/touché plus que ça. Il m’a manqué un truc pour me convaincre totalement, là ça me semble trop anecdotique.
Rien ne les intimide plus qu'une femme sans complexe, qui s'assume telle qu'elle est. - Ce tome contient sept chapitres, chacun consacré à une femme différente. Sa première édition date de 2016. Il a été réalisé par Olivier Pont le scénario et les dessins, et par Laurence Croix pour les couleurs. Chloé, 12 pages : Sarah & Julie, deux lycéennes papotent en se rendant au cours de natation à la piscine. La discussion porte d'abord le fait que Nico a rompu avec sa copine et qu'il est maintenant libre. Justement, elles arrivent devant les portes de l'établissement et les mecs sont là en train d'attendre : les échanges sont vaguement orientés drague. Dans les vestiaires des filles, les copines continuent de papoter, et la discussion porte maintenant sur la taille de leurs seins, leur développement, la forme qu'ils auront à quarante ans. Derrière elles, une camarade d'origine asiatique se change en silence. Mathilde, onze pages : Au beau milieu de la journée, dans la maison vide de ses occupants, Mathilde enfile son manteau, prend sa valise et s'en va. Dans la rue, les forces de l'ordre embarquent des manifestants dans le panier à salade. Henri, son mari, rentre dans son foyer en fin d'après-midi et il trouve la lettre que son épouse lui a laissé. Il la lit : elle s'adresse à lui en sachant que cette lettre le surprendra sans doute. Depuis le temps, qu'il ne la voit plus, ne l'entend plus, elle doute de sa capacité à anticiper la moindre de ses pensées. Alison, treize pages : Alison, une femme magnifique, est en plein tournage d'une scène romantique où son partenaire l'embrasse, glisse sa main dans son corsage, en dégage le sein gauche pour le peloter. Elle l'arrête dans son geste, se dégage et s'emporte contre le réalisateur Sidney Bridge car son contrat stipule explicitement qu'elle ne tournera pas dans une scène dénudée. Sylvia, treize pages : Slyvia est en train de revêtir sa lingerie chic, sur sa silhouette empâtée. Elle ressasse : les hommes, ils sont comme ça. Ils aiment leur femme et puis ils l'abandonnent. Au début leurs yeux, ils leur disent qu'elle est tout pour eux. Parce qu'elle avait quelque chose qui les attirait et qui leur plaisait. Et puis un jour, ils ne la regardent plus pareil. Ils ont eu ce qui leur avait plus ; il reste ce qui ne leur plaît pas. Fanny, quatorze pages : Fanny, belle femme rousse se promène dans la rue, s'arrête à un kiosque pour acheter de la lecture, prend un café, reprend sa promenade en ville, s'arrête pour noter l'adresse et les coordonnées d'un atelier de nu. Elikya, quatorze pages : dans un petit village de brousse, le père d'Elikya la confie à la famille de son nouveau mari, en échange de la dot promise. Elle ne desserre pas les lèvres. le nouveau mari ne s'en formalise pas : le temps fera son oeuvre. Fleur, dix-huit pages : C'est une petite boutique discrète, sans prétention, dont les habituées diront qu'elle est là depuis toujours. Quand elles en poussent la porte, c'est d'abord pour acheter un peu de tissu, quelques jolies matières qui les mettront en valeur et dans lesquelles elles se sentiront bien. Mais au bout du compte, c'est un peu plus que cela. Le lecteur part avec un a priori en plongeant dans cet ouvrage : des nouvelles réalisées par un homme, un titre qui fait ressortir le mot Sein contenu dans le terme desSeins, une jeune femme à moitié dénudée sur la couverture. Il est probable qu'il s'agit d'un bédéiste faisant une fixette sur les atouts mammaires de la gent féminine et qu'il y aura une dimension érotique. À la lecture, la tonalité n'apparaît pas exactement celle-ci. Certes, l'artiste représente la poitrine nue de Chloé (et celle de Julie) pour la première histoire, puis celle de Mathilde et de quelques compagnes de manifestation, d'Alison dans la scène de cinéma, de Sylvia pendant l'amour, de Fanny lorsqu'elle pose nue dans un atelier d'élèves artistes, d'Elikya sous la pluie, et d'une cliente de Fleur. À chaque fois, le contexte s'y prête et cette nudité partielle joue un rôle significatif dans l'histoire, même s'il aurait été envisageable de réaliser des dessins simplement suggestifs de décolletés, ou de dos, ou en ombre chinoise, ou encore avec un élément en premier plan masquant le sein que l'on ne saurait voir. D'un autre côté, les plans de prises de vue et les représentations en elles-mêmes ne correspondent pas à une obsession sur cette partie sexualisée de l'anatomie féminine, ou à des codes visuels de nature érotique, encore moins pornographique. D'ailleurs la narration visuelle s'avère posée plutôt qu'excitée, dans un registre naturaliste et descriptif avec un savant dosage de la densité d'informations dans chaque case. La première histoire s'ouvre avec une case de la largeur de la page montrant les deux adolescentes marcher dans la rue. le lecteur devine les immeubles de deux ou trois étages en arrière-plan, les trottoirs, avec une voiture et un scooter garés, d'autres jeunes gens en train de marcher, l'ambiance est plutôt lumineuse. Tout du long de ces cinq récits, l'artiste représente de nombreux environnements différents : le grand bassin de la piscine et ses circulations périphériques, les vestiaires, l'intérieur d'une demeure bourgeoise avec la décoration de différentes pièces et une lumière tamisée, un plateau de tournage avec ses caméras, le spacieux bureau d'un producteur de premier plan avec ses affiches, un simple diner au bord d'une route traversant une zone sauvage à perte de vue, un appartement plus modeste, un atelier de dessin avec les chevalets des élèves et l'estrade de pose du modèle, une zone désertique en Afrique avec un maigre village, un boutique de sous-vêtements féminins tranquille, discrète et accueillante. le lecteur apprécie le trait fin et souple utilisé pour les détourages, les détails rendant chaque lieu unique avec également des éléments plus génériques pour apporter une consistance complète. le lecteur observe également que la mise en couleur apporte une ambiance lumineuse particulière pour chaque histoire en fonction de l'environnement dans lequel elle se déroule. Les personnages apparaissent très vivants : des silhouettes variées, des origines diversifiées, une expressivité un peu soutenue pour les visages faisant passer les émotions et les états d'esprit avec plus de conviction. Leur rendu présente une cohérence tout du long de chaque nouvelle, et du tome dans son ensemble, avec, lorsque la scène ou l'instant le requiert, un peu plus de sérieux, ou un sourire plus blanc et plus grand, ou une mine renfrognée, un visage moins lisse et marqué par les rides, une expression de dégout en mode comique, une expression tragique de résignation, un calme et une sérénité imperturbables reflétant un choix mûrement réfléchi, un entrain et une ingénuité pour un jeune adolescent, un grand plaisir éprouvé à s'adonnant à une activité préférée ou même en accomplissant son métier au quotidien. Toutes ces caractéristiques participent à modeler la personnalité de chaque protagoniste, premiers comme seconds rôles, et même pour les figurants, neutralisant de fait toute forme de relations dépersonnalisées, ou de corps objectifiés. Pour autant, l'auteur raconte bien des histoires dans lesquelles la poitrine féminine constitue un élément indispensable du récit. Dans la première, les adolescentes constatent avec plaisir le développement physiologique, à l'exception d'une. Dans le deuxième, la poitrine dénudée devient un instrument d'affirmation de son indépendance. Dans la troisième, une femme a décidé de ne plus accepter que ses seins soient instrumentalisés par les réalisateurs. Puis une autre décide de s'en servir comme une arme dans un assassinat, une autre décide au contraire de les mettre en avant lors d'une séance de pose nue, ceux de la suivante servent d'inspiration. Enfin dans la dernière histoire, le choix de soutien-gorge par différentes clientes reflète la manière dont elles s'approprient cette partie de leur corps. de fait, l'auteur raconte chaque histoire, à l'exception de la sixième, du point de vue de la femme dont le prénom donne le titre au chapitre. Il adopte le point de vue de chacune d'entre elles, avec un a priori bienveillant, même pour la meurtrière. La poitrine féminine, quelle que soit sa forme, apparaît comme un point commun, une caractéristique physique qu'aucune ne peut ignorer et que chacune doit intégrer, en fonction de son histoire de vie, de ses aspirations, de son mode de vie. Olivier Pont ne porte pas de jugement sur l'une ou l'autre, se mettant au service de chacune, faisant preuve d'une démarche empathique sincère et honnête pour se mettre à la place de Chloé, Mathilde, Alison, Sylvia, Fanny, Elikya et Fleur afin de les faire exister. Il se projette en elles, se mettant à leur place, afin qu'elles s'incarnent pour la lectrice, le lecteur. La couverture et le titre laissent supposer un ouvrage d'une nature doucement érotique, avec une fixation sur les seins. La lecture révèle des histoires avec une sensibilité d'une belle justesse, dans lesquelles la poitrine féminine joue un rôle capital mais pas exclusif de tout autre. Le lecteur découvre une tranche de vie de sept femmes différentes, un peu plus avec deux ou trois rôles secondaires, de milieux différentes, d'origines différentes et vivant dans une autre partie du globe pour Elikya, avec une narration visuelle bienveillante sans être mièvre, consistante et facile à lire. Il se sent projeté dans leur vie et prend conscience de la présence inéluctable de cet attribut féminin, et des différentes manières dont il est considéré par chaque femme.
Comme souvent, dans un recueil de différentes histoires courtes, le niveau n'est pas homogène. Ici l'on n'échappe pas à la règle et sur les sept histoires que compte le récit j'ai eu des préférences très nettes : "Fanny", qui est réellement touchante comme histoire, "Sylvia" dont le déroulé m'a beaucoup surpris et la dernière, Fleur, qui est un peu facile dans le déroulé mais fait réellement plaisir à lire. Pour les autres, l'intérêt est plutôt variable, de moyen à bof en somme, souvent avec des histoires que j'ai trouvé plus anecdotique ou moins touchante. C'est toujours une histoire autour des seins des femmes et de ce qu'ils peuvent représenter, mais aussi une histoire de la relation avec les hommes et le patriarcat (pas nommé mais bien représenté). Dans cette optique, je trouve dommage que le sujet de l'histoire Mathilde ne soit pas mieux exploité. Je trouve qu'il y avait matière à faire bien plus. Niveau dessin, je suis incapable de me départir d'un sentiment qui rapproche le trait de Olivier Pont de celui d'un Cyril Bonin, notamment dans les personnages féminins. J'aime beaucoup, il y a pas mal de douceur qui passe dans le trait (et dans les histoires, toujours dans une bienveillance) mais je regrette un peu une construction "classique" du genre. Pas d'audace dans les cadrages ou le découpage, pas trop de tentatives dans la représentation des personnages. C'est le seul souci que j'ai avec le dessin, qui est franchement très sympathique et conviens tout à fait à ce genre de récit. En tout cas j'aime bien ce que propose l'auteur. C'est un recueil sympathique, pas non plus innovant ou particulièrement génial, mais très bon et touchant. Les histoires ne sont pas toutes aussi bien fichues mais ce n'est pas dramatique et j'aime bien le ton que l'auteur leur donne. Ça me donne envie de les relire, d'ici quelques temps. C'est le genre d'album que je trouve intéressant de garder dans un coin de la bibliothèque pour se le relire doucement de temps en temps. Un peu de douceur dans ce monde de brutes.
Les histoires courtes qui composent ce recueil développent toutes une même idée. A savoir qu’elles nous présentent des femmes qui défendent leur indépendance, leur liberté – face à la société, ses préjugés, face à des hommes – voire leur mari. Leurs seins apparaissent à chaque fois, souvent comme décor – plus ou moins d’apparat, parfois même un peu plus, puisqu’ils deviennent l’arme d’un crime ! Mais n’attendez pas des ambiances érotiques, ce n’est pas l’objet visé par Olivier Pont. En tout cas, ces histoires, malgré des sujets parfois moins simples qu’il n’y parait, ont toutes une certaine légèreté qui rend la lecture agréable. Le dessin aussi y contribue, dans un style semi-réaliste efficace et dynamique. Voilà une petite lecture détente sans prétention, mais pas sans qualité.
Belle découverte de ces 7 nouvelles d’Olivier Pont. 7 histoires qui parlent des femmes, de leur force, de leur fragilité. De leurs seins aussi. Mais attention … ici que des récits décents, simples, attachants et sans aucun dérapage. Pour faire un résumé rapide … un titre racoleur, 7 nouvelles étonnantes et pleine de poésie, un crayonné sublime pour scénariser la femme et beaucoup de tendresse. Un recueil à découvrir
Je n'aurais sans doute jamais lu ce petit album si je n'avais attendu en bibli que la Bd que je convoitais se libère, mais finalement j'en sors ni déçu mais ni ravi non plus. Il s'agit de petites tranches de vie quotidienne, d'une sorte d'analyse comportementale et sociétale sur le corps humain, et principalement les seins des femmes qui sont en vedette ici, un des atouts majeurs de la féminité, et auquel je suis moi-même très attaché. Cette lecture m'a donc dans un premier temps amusé, et puis très vite, on glisse au travers de ces 7 portraits de femmes, dans une gravité ironique. En effet, ces mini-récits sont tour à tour ironiques, touchants, émouvants, pathétiques... et appellent une certaine interrogation, tout en développant une sensualité inévitable. Peut-être qu'on ne regardera plus les poitrines des femmes de la même façon, je ne sais pas... L'ensemble m'a paru donc intéressant, même si tous les récits ne sont pas de qualité égale, celui qui m'a semblé le plus réussi est celui de la grosse femme qui finit en prison. Mais comme je le soupçonnais, ce genre de Bd n'est pas du type que je recherche et que j'aime, je suis content de l'avoir lue mais pour moi ce n'est pas essentiel, et je ne me vois pas l'acheter ; de même que le dessin de Pont, comme je l'avais dit sur Où le regard ne porte pas..., je le trouve sympa mais pas exceptionnel, et même à la limite un peu moins soigné que sur cette dernière.
J’étais curieux de découvrir le nouvel album d’Olivier Pont, en solo cette fois. Il s’agit de sept nouvelles mettant en scène des femmes très différentes les unes des autres, à un tournant de leur vie. Les seins de ces femmes sont un élément essentiel de chacune des intrigues, ce qui est original et plutôt bien fait. L’auteur dresse sept jolis portraits de femmes tout en pudeur et en sensualité. J’ai trouvé les histoires intéressantes, bien qu’un peu inégales et parfois pas dénuées de quelques stéréotypes. Les illustrations sont (sans surprise) vraiment jolies. DesSeins est au final un recueil agréable et délicat qui mérite le coup d’œil.
Le thème sera celui des grosses poitrines avec cependant une variation sur une poitrine plate. Chaque chapitre ,sera consacrée à une femme dans une petite chronique sociale marquante ou pas. Bref, des femmes qui parlent de leur force mais également de leur fragilité. On ne tombera pas non plus dans la vulgarité et ni dans l'érotisme d'ailleurs. Je n'avais pas vu Olivier Pont depuis le sublime et cultissime Où le regard ne porte pas.... Le genre est totalement différent et il est devenu un auteur complet. Cela m'a moins marqué, c'est incontestable. Certaines nouvelles sont plus touchantes que d'autres. Point d'homogénéité. Reste également un dessin que j'apprécie toujours.
Que voilà un joli recueil de nouvelles ! DesSeins, dont le titre est tout sauf anodin et la majuscule du deuxième S encore moins nous propose sept portraits de femme signés… par un homme. Olivier Pont, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est pas un inconnu dans le monde de la bande dessinée même si on ne le connait que très peu dans ce registre. Personnellement, je trouve qu’il signe là un bel album, sensible, touchant, dans la lignée de ce que peut faire Zidrou, par exemple. De seins, il sera donc question tout au long de ces sept portraits, des seins symboles de féminité, parfois trop lourds à porter, parfois trop stigmatisés. Olivier Pont joue joliment du silence pour nous surprendre et nous entrainer là où l’on ne s’y attendait pas toujours. A une occasion, j’ai trouvé qu’il versait dans la facilité, dans la caricature. Pour le reste, l’auteur signe un sans-faute à mes yeux. Au niveau du dessin comme du découpage, il s’agit là aussi d’un travail frôlant la perfection. Les histoires disposent de l’espace nécessaire pour se développer tout en restant très concentrées (format de la nouvelle oblige). Le dessin est clair, immédiat et séduisant. Le travail sur les regards est soigné et permet de faire passer beaucoup d’informations sans commentaires inutiles. Un album que je ne peux que vous recommander.
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