Stuck Rubber Baby (Un Monde de différence) (Stuck Rubber Baby)
Will Eisner Award 1996 : Best Graphic Album: New 2002 : Prix ACBD. Angoulême 2022 - Fauve Patrimoine Un comic d'inspiration autobiographique, qui raconte la jeunesse d'un homme dans l'Alabama des années 60.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Angoulême 2022 : les gagnants ! Angoulême : récapitulatif des séries primées Comix Gays et lesbiennes Grands prix de la Critique ACBD Racisme, fascisme Will Eisner Awards [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Toland Polk a grandi à Clayfield, petite ville du Vieux Sud. Son adolescence s'achève dans les années 60. A cette époque-là, dans cette région, la majorité blanche et les autorités qu'elle a élues n'aiment pas trop les Noirs. Or Toland fréquente la communauté noire de Clayfield, et participe aux manifs pour le rétablissement des droits civiques, dont les Noirs sont privés dans le Sud. A cette époque-là, on n'aime pas trop les homos non plus... Or, même s'il n'arrive pas à l'assumer et cherche à lutter contre cette tendance, Toland est homosexuel. Pour le cacher à son entourage, et se le cacher à lui-même, Toland sort avec une fille. Et il pense même en être amoureux. Sauf qu'il n'arrive pas à bander quand il est avec elle. Sauf une fois... mais ce jour-là, il n'a pas de capote. Et ça tombe mal, parce que du coup... Ben quoi, je vais pas tout vous dévoiler quand même !
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Date de parution | Octobre 2001 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La période, les lieux et le sujet au cœur de cet album sont a priori intéressants : nous sommes dans le sud des Etats-Unis, dans les années 1960, et les thèmes au cœur de l’intrigue tournent autour de la ségrégation dont sont victimes les Noirs (et des actions menées pour la combattre) et de l’homosexualité. Si la ville où se déroule l’intrigue est fictive, l’auteur a quand même mis pas mal de choses personnelles dans cette histoire, ça se sent, on est dans une sorte d’autobiographie assez classique pour beaucoup d’auteurs indés américains. Oui mais voilà, là où d’autres (comme Joe Matt par exemple) arrivent à dynamiser la lecture par une narration fluide, de l’humour, de l’autodérision, ici il manque clairement quelque chose pour faire passer cette lecture, que j’ai trouvé parfois pénible et ennuyeuse. Il y a beaucoup de textes, et on ne s’attache pas vraiment aux personnages, Cruse n’arrive pas à insuffler de l’empathie (alors même que le sujet s’y prêtait). Et du coup ce petit pavé se révèle particulièrement indigeste. Je l’ai fini péniblement, survolant certains passages. Note réelle 2,5/5.
Je ne vais finalement pas attendre pour écrire mon avis sur cette BD, parce que je suis certain de ce que j'en pense : c'est bien, et c'est à peu près tout. Déjà, il faut souligner le gros point noir : c'est indigeste ! Mon dieu que c'est difficile à lire, long et rapidement écœurant. C'est rare que je doive poser une BD et y revenir plusieurs fois sur une longue période de temps, mais là c'est vraiment le cas. Difficile d'accès, donc, et renforcé par un dessin bien trop surchargé (à l'image d'ailleurs de la couverture), trop de textes, pas de temps pour souffler ... Certes il y a beaucoup à dire, mais là on frôle l'indigestion. Je n'ai jamais eu autant de mal à lire 200 pages. Niveau défaut, je rajouterai le fait que c'est malheureusement pas très innovant. L'idée de montrer en parallèle la lutte pour les droits civiques et la naissance des mouvements de reconnaissance des gays est bien pensée, mais c'est déjà vu. En soi, je n'ai rien tiré de cette BD, ni surprises ni nouveauté. Oui, c'était pas chouette comme période si on était noir et/ou homosexuel, mais ça je le savais déjà. Et pour le reste, bien qu'on sente l'attachement de l'auteur à tout ce qui se passe ... Ben je suis passé un peu (voir largement) à côté. Et c'est le genre de BD qui a tout intérêt à vous prendre par les sentiments pour que ça passe, donc bon ... Pour finir sur une note positive, je dois dire qu'il y a une belle galerie de personnages bien sympathiques, avec une façon de les présenter qui différencie enfin les infinies nuances de racisme/intolérance (du simple commentaire à la haine pure et simple). Ajoutons que c'est une peinture d'époque très bien faite. Mais bon, voila ... C'est lourd à lire, long et pas forcément innovant. Si vous ne connaissez vraiment pas grand chose sur cette période, allez voir. Mais je ne vous le recommande pas du tout. Il y a mieux sur le thème, je trouve.
Plus de 2 mois, c'est long et c'est le temps que m'a pris la lecture de ce petit pavé. Je n'ai jamais pu lire plus d'un chapitre d'une traite (il y en a 24...) La narration est pénible à cause de plusieurs facteurs : le dessin est trop chargé, les visages à grosses mâchoires sont hideux, il y a trop de cases par pages et dans ces dernières il y a trop de texte. Je saturais systématiquement, l'indigestion chronique... Pourtant les sujets abordés sont bien traités, cette BD est riche sur le fond mais également sur la forme. Malheureusement cette dernière gâche le plaisir de lecture. Cette BD contredit ma vision de la BD car en temps normal je privilégie le scénario au dessin. Mais dans "Un Monde de différence" je garde un ressenti négatif essentiellement lié au dessin alors que d'habitude je ne m'en soucie pas. Au final, cette BD restera en mémoire pour de mauvaises raisons. J'attends un meilleur équilibre dans mes lectures et surtout plus de plaisirs ou de ressentis.
J'ai trouvé ce one-shot bon, mais il possède beaucoup trop de défauts pour le rendre exceptionnel. Premièrement, le début est franchement chiant (sauf les pages avec les parents de Toland). Pendant 50 pages je m'ennuyais ferme et j'avais l'intention d'arrêter ma lecture. Heureusement, dès qu'on rentre enfin dans le vif du sujet, le comic devient captivant. Ensuite, je trouve que Toland est un personnage sans intérêt. Il est d'ailleurs le seul personnage auquel je ne me suis pas attaché et/ou intéressé. C'est le cas pour le copain homo de Toland, la vieille mémé noire, la sœur de Toland, le mari facho de la sœur de Toland... Bref, tout le monde sauf Toland lui-même ! Je ne vous cacherai donc pas que j'ai trouvé son histoire personnelle peu captivante. Il faut dire que j'avais emprunté cet album en pensant avoir une vue d'ensemble des mouvements homosexuels et noirs alors qu'en fait la grande majorité du livre est consacrée à un seul personnage qui raconte ce qu'il a vécu dans ces mouvements. Parlons maintenant de ce que j'ai aimé. Comme le dit Cassidy, il n'y a pas d'axe du bien et du mal dans le récit. Ça rend l'histoire très réaliste et puis des gens comme les parents de Toland, qui ne sont pas racistes, mais qui possède des préjugés, ça doit exister en plusieurs centaines d'exemplaires partout dans le monde. Les parties de l'histoire qui se concentrent sur la lutte que doivent faire les noirs et les homosexuels pour se faire accepter sont intéressantes. Pour finir, je dois avouer que je ne comprends pas pourquoi les gens trouvent le dessin moche. Moi, je le trouve bon.
J'ai mis un certain temps avant de lire ce comics car son dessin me rebutait. Il est soigné et travaillé, j'aime bien son encrage et ses décors. Mais par contre, je ne comprends vraiment pas ce choix de l'auteur de représenter les personnages avec de vrais visages de trisomiques, avec des mentons énormes que ce soit des filles ou des garçons, et des sourires dignes d'une publicité pour l'enrôlement de boy-scouts. Ca donne des airs de cons aux protagonistes du récit. J'ai fini par m'y faire mais jamais je n'ai trouvé belles les planches que je regardais. L'histoire, par contre, est intéressante. Je croyais qu'elle abordait uniquement la question du racisme mais le sujet de l'homophobie est presque davantage traité. Et au passage, nous suivons le parcours d'un jeune homme qui se découvre homo mais préfère tenter de "corriger ce défaut" et d'agir en hétéro en espérant "guérir". C'est un vrai témoignage, plus ou moins fictif certes mais on sent qu'il y a énormément de vécu là-dedans. On en apprend également beaucoup sur la situation de la ségrégation raciale dans le Sud des USA dans les années 60, sur l'état d'esprit des gens, qu'il s'agisse des noirs, des red-necks racistes et de ceux qui sont entre les deux et vont décider d'agir dans un sens ou dans l'autre. Cet album est dense, se lit en plusieurs heures, et est suffisamment bien raconté pour ne pas ennuyer le lecteur tout en lui apprenant pas mal de choses. Il manque cependant différentes choses pour faire de cette BD davantage qu'un album informatif. La narration est maîtrisée mais n'a rien d'originale. L'émotion n'a su que très moyennement m'atteindre. Même les moments sensés être forts de la fin de l'histoire m'ont à peine touché. De même, le quatrième de couverture parle de moments humoristiques et d'autodérision, mais je n'en ai vu aucun et je n'ai souri à aucun moment. J'ai lu cette BD avec curiosité et sans aucun déplaisir car elle est bien racontée et présente quelques textes et dialogues très bien écrits. Mais hormis son caractère informatif, je n'en retire pas grand chose.
C’est l’histoire de Toland Polk, un jeune « héros » qui essaie de comprendre les différences entre un monde qui bascule et un monde qui s’entête. Nous sommes en effet à la fin des années 60, aux Etats-Unis, une époque où la jeunesse américaine va s’engager dans une sorte de rupture sociale. C’est la guerre du Viet-Nam, la drogue, le rock, les mouvements hippies, le « flower power »… et aussi quelque chose dont on ose parler… et vivre : l’homosexualité. Toland est homosexuel. Et dans cette ville ségrégationniste du Sud où il vit, l’homosexualité est quelque chose d’abominable. J’ai ainsi traversé un récit fait en flash-back où j’ai assisté au combat de Toland ; lequel incarne ces minorités qui tentaient d’obtenir des droits civiques « confisqués » par un pouvoir usant de son « puritanisme ». L’album est construit en évoquant des faits réels ; une sorte de trait d’union entre fiction et actualités de l’époque. Le dessin ?… je n’aime pas trop. Mais le narratif est bien au dessus du graphisme dans cette BD vraiment pas comme les autres.
Une histoire poignante, pas autobiographique, mais inspirée de faits et témoignages réels. J’ai suivi les déboires et doutes de Toland avec un intérêt grandissant au fil des pages (le début est un peu mou), et les derniers chapitres m’ont tout simplement serré le cœur. Je me suis attaché aux différents personnages comme rarement, j’ai vraiment eu l’impression de souffrir avec eux. Le sujet aide forcement à donner plus d’impact au récit, la narration n’étant finalement qu’un bête rapport de fait. Mais les réflexions intérieures du personnage principal sont criantes de vérité, le coté psychologique est vraiment bien développé. La façon dont les doutes de Toland sur sa propre sexualité se mêlent aux incidents de son entourage est tout simplement fascinante. Alors d’accord, « Un monde de différence » n’est peut-être pas une BD innovante, mais elle se penche sur un sujet universel et malheureusement intemporel: L’intolérance. Le résultat est une histoire poignante, marquante, que je vous encourage à découvrir si le sujet vous intéresse un tant soit peu. Un de mes comics préférés, toutes catégories confondues. Note : La VO est un peu difficile à lire, avec beaucoup d’argot américain, beaucoup de mots compliqués, et des accents retranscrits dans le texte. Vous voilà prévenus !
Les années 1960 furent une époque capitale pour les Etats-Unis. En particulier pour sa société et ses mœurs. Racisme, homophobie, telles sont les haines auxquelles sera confronté Toland. Un sujet fort, qui permet de ne pas oublier que rien n’a vraiment changé depuis 40 ans. Cette histoire est celle d’un jeune homme embarqué malgré lui sur plusieurs fronts, qui tentera de « guérir » son homosexualité avec une liaison hétérosexuelle dont il ne saura jamais si elle était sincère ou non. C’est une histoire très prenante, pas vraiment crue mais probablement en partie autobiographique. Le dessin d’Howard Cruse, proche de celui de Crumb, n’est pas très beau, mais l’histoire est tellement forte qu’on l’oublie.
Je l'ai dit pour Pilules bleues, je l'ai redit pour Rural ! et je le répète ici : dès qu'une BD traite de sujets un peu sérieux et "sensibles" (ici, donc, le racisme et l'homosexualité), elle est automatiquement encensée par la critique, ou tout au moins épargnée au maximum. Il suffit de lire les avis sur Le 11e Jour : on a l'impression que même ceux qui n'ont pas aimé n'osent pas l'avouer trop brutalement de peur de passer pour des monstres qui se foutent du sort des victimes du drame évoqué dans le bouquin. C'est genre "Je n'ai pas tellement adoré, mais en même temps, c'est tellement bien que quelqu'un ait fait une BD sur le sujet !"... Pourtant, un sujet racol... euh, je veux dire, un sujet délicat ne fait pas forcément une oeuvre géniale. Là, en l'occurrence, c'est pas parce que Cruse nous montre qu'il pense que le racisme, c'est mal et que l'homosexualité, c'est normal, et c'est pas parce qu'on est d'accord avec lui sur ces points que sa BD est bonne. Reconnaissons-lui quand même une qualité qui fait cruellement défaut, à mes yeux, au Davodeau de Rural ! : l'honnêteté. Pas d'Axe du Bien et d'Axe du Mal dans "Un monde de différence". Pas de gros salauds fachos d'un côté et de gentilles victimes de l'autre. Cruse montre, par exemple, que les victimes de la ségrégation ne sont pas tous forcément les gens les plus ouverts qui soient : il y a des Noirs qui n'aiment pas les "sales pédés", et des homos qui n'aiment pas les "sales Nègres". Et les Blancs hétérosexuels ne sont pas tous des tueurs du KKK. Et même de bien braves gens peuvent avoir un vieux fond de racisme en eux. Et même une personne capable de débiter des énormités racistes, sans même s'en rendre complètement compte, n'est pas forcément un sale gros connard irrécupérable bon à brûler. Bref, là-dessus, rien à redire : Cruse est homo, et il a milité avec les Noirs dans les années 60, mais même s'il a deux causes à défendre, il n'embellit pas la réalité. Mais ça ne suffit pas... Sa BD ne dit pas grand'chose de neuf : je pense qu'on savait déjà que le sud des États-Unis a été encore plus raciste et homophobe qu'il ne l'est aujourd'hui, qu'on savait déjà de quels crimes le Ku Klux Klan était capable, et que les autorités ne faisaient pas grand'chose contre eux... Je n'aime pas du tout les dessins, je n'ai pas trouvé les personnages attachants, et pour couronner le tout, la V.F. est vraiment pas gégé... Il y a un paquet de coquilles et de fautes d'orthographe, et c'est plein de partis-pris plus que discutables...
Encore une fois, je suis totalement en désaccord avec l'avis du posteur Cassidy. Mettons les choses au clair... La Bd, c'est comme la littérature ou tout autre art : Tout est affaire de subjectivité, qu'elle soit encensée ou non par la critique. Ceci dit, personnellement, j'ai plutôt apprécié. L'histoire se tient et nous montre la société américaine des années 60, son ambiance contestataire si particulière à cette époque, mais d'un point de vue individuel: ni bon, ni mauvais, sans morale. Car le sujet principal est surtout la difficulté de trouver sa place quand on se sent "différent" des normes en place. Quand on sait que l'on sera rejeté, admettre SA différence, etc. , etc. ... C'est pas forcément nouveau... et alors ! Le traitement graphique est plutôt intéressant, j'ai bien accroché. Notons enfin que Cruse a passé plus de 3 ans en auto-édition pour créer et éditer cette BD, les éditeurs américains n'en voulant pas. Certes elle peut déranger... Je ne suis pas critique, et en tant que lectrice, je vous conseille chaudement cette BD !
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