Louis XIV
Le règne de Louis XIV de 1661 à sa prise réelle de pouvoir à sa mort en 1715.
1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Auteurs brésiliens Biographies Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Jean-David Morvan La BD au féminin Rois et Reines d'Europe Versailles
1661 : Louis XIV est déjà roi depuis 1643 mais ne régnait pas ; à la mort du cardinal Mazarin qui gouvernait la France, Louis devient officiellement roi en annonçant aux ministres que désormais, il entend administrer les affaires de la France seul. Il recevra leurs conseils lorsqu'il le demandera. Sur son lit de mort, Mazarin recommande à Louis de s'adjoindre les services de Colbert comme principal ministre. Mazarin conseille aussi à Colbert de travailler avec le surintendant Fouquet, malgré son animosité envers lui, car il le soupçonne de confondre le Trésor royal avec ses propres finances. Louis XIV va donc incarner une certaine image de la France, résumée par cette phrase "L'Etat c'est moi" qui si elle n'a jamais été prononcée, symbolise ce règne absolutiste et dont la vitrine reste Versailles. Tout en mesurant l'ampleur de la tâche qui l'attend, Louis fait part de ses doutes à sa mère, Anne d'Autriche, en ne cessant de se remémorer l'épisode de la Fronde qui le hantera toute sa vie..
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Date de parution | 19 Août 2015 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
La bonne idée pour entamer ce portrait de Louis XIV est celle de commencer par la mort de Mazarin en 1661, qui va bouleverser le roi (probablement), mais surtout le règne, puisque c’est le début de son « règne personnel », qui va porter le Roi soleil au firmament, jusqu’à l’apogée des années 1670-1680. Pour le reste, les « moments » importants apparaissent. Mais les auteurs auraient sans doute gagné à traiter cette biographie en au moins un tome supplémentaire (comme cela a été le cas pour Napoléon dans la même collection), la richesse et l’importance de ce règne (reconnue déjà par les contemporains) le rendaient nécessaire. Faute de quoi nous n’avons souvent qu’une succession de scènes (encore plus dans le second tome je trouve) – un peu comme les manuels d’histoire d’antan, les développements et mises en perspective manquant alors. C’est d’autant plus embêtant qu’a contrario certains événements (la mort de D’Artagnan par exemple) prennent ici une place disproportionnée que seul le côté « célébrité » actuelle du personnage semble justifier. Ce côté parcellaire de la biographie touche tous les sujets, que ce soient la vie amoureuse (la plupart des favorites n’apparaissent pas – ou alors expédiées dans une sorte de « galerie de portraits), l’action politique intérieure (malgré un flash-back sur la Fronde, cet aspect est un peu occulté) ou la politique étrangère agressive (seul un focus est fait – à juste titre – sur la guerre de Hollande). La multiplication des flash-back pour « zoomer » ou faire le point sur des sujets importants (même si les auteurs s’en sont justifiés) est un peu usante à force. Et ne compense pas le manque de développement, d’éclairage, des grandes évolutions du règne. La bibliographie présentée en fin des volumes est intéressante, mais elle aussi à amender. Plus que la sélection du Reader’s Digest de Joël Cornette, c’est son « Roi de guerre » (ou d’autres de ses ouvrages) que je recommanderais, pour ne prendre qu’un exemple. Mais les dossiers sont globalement plutôt bien faits, et peuvent donner aux plus curieux des lecteurs l’envie de poursuivre ailleurs leur enquête. Voilà pourquoi l’achat peut se concevoir pour les CDI des collèges. Mais je pense de plus en plus que cette collection penche beaucoup trop du côté d’une histoire à l’ancienne, sur laquelle l’école des Annales n’aurait pas agi (le nom de la collection en est d’ailleurs symbolique à cet égard). Bon, sinon, si le dessin de Renato Guedes est techniquement bon, il n’est pas de ceux qui me plaisent. Et je trouve que son Louis XIV ne ressemble pas suffisamment à l’original. Mais c’est là affaire de goût.
Glénat et Fayard livrent un diptyque qui s'annonce royal c'est le cas de le dire ; on peut affirmer que c'est une nouvelle réussite de cette collection "Ils ont fait l'Histoire". Symbole de l'absolutisme royal, Louis XIV incarne un type de royauté que je n'aime pas, et je n'aime pas ce roi, et malgré ça, il est celui qui perdure dans l'esprit des gens, surtout à l'étranger, et surtout aussi à travers le faste de Versailles. Mais il est intéressant de lire cette Bd, d'abord pour voir comment s'est faite l'approche d'un règne de 54 ans (le plus long de l'Histoire de France), et ensuite pour le plaisir de voir dessinés tous ces événements qu'on a plus ou moins tous appris à l'école. Je n'y ai rien appris, sachant à peu près tout sur ce roi, malgré mon désintérêt pour lui, mais les lecteurs qui n'en connaissent pas assez, pourront s'instruire agréablement. On a de Louis XIV une image de roi léger, frivole et bâtisseur, ne pensant qu'aux fêtes et à la chasse, mais les scénaristes ont pris le parti de montrer tous les visages de Louis : roi chef de guerre ("j'ai trop aimé la guerre" dira-t-il sur son lit de mort au tout jeune Louis XV), roi préoccupé par la protection des frontières (il charge Vauban de fortifier la façade Atlantique, et encourage la Marine Royale grâce à l'effort de Colbert à Rochefort), roi soucieux de l'économie du pays (la manufacture des Gobelins), roi protecteur des arts (encourageant Molière, chargeant Le Vau, Le Brun et Le Nôtre d'aménager Versailles...), et roi soucieux de concurrencer l'Angleterre et la Hollande dans le commerce maritime. Tous ces visages sont montrés ici, accouplés à certaines grandes dates du règne (la mort de Mazarin, la fête de Vaux qui vaudra la jalousie de Louis envers Fouquet, l'arrestation de Fouquet par D'Artagnan, la mort de ce dernier au siège de Maastricht, la victoire de Rocroi...). Mais l'épisode le plus douloureux pour Louis et qui restera toute sa vie un traumatisme, est celui de la Fronde en 1649, où à l'âge de 10 ans, il est obligé de quitter le Louvre pour se réfugier avec la reine-mère au château de Saint-Germain-en-Laye ; l'épisode est bien évoqué par les scénaristes en flashbacks bien marqués par des bulles de couleurs différentes. Le siècle de Louis XIV sera tellement marquant qu'on l'appellera le Grand Siècle, il s'y passera beaucoup de choses, il ne fallait donc pas moins de 2 volumes pour décrire tout ça de façon parfois un peu didactique mais jamais ennuyeuse. Ce premier album retrace les étapes de la construction de ce pouvoir politique et militaire, auxquels s'ajoutent les arts donnant ainsi à ce temps un dynamisme rayonnant. Dans une alternance de séquences sur la vie privée et publique de Louis XIV, tous les grands acteurs de ce siècle défilent (Colbert, Louvois, Turenne, Vauban, Molière...), c'est le triomphe de la monarchie-spectacle où tout est réglé et mis en scène, car la vie de cour s'appuie sur un cérémonial protocolaire pompeux et grandiose, le plus souvent publique (repas, lever et coucher du roi, accouchements). Le duc de Saint-Simon ne disait-il pas qu'avec un bon almanach et une horloge, on savait exactement ce que faisait le roi, en quelque endroit que l'on se trouvât en Europe, tant sa vie était réglée comme du papier à musique. L'étiquette était stricte, et on comprend que Louis XIV a voulu Versailles non seulement pour marquer son prestige, mais aussi et surtout pour y attirer les courtisans et la noblesse hors de Paris et avoir ainsi toujours un oeil sur eux (toujours le souvenir pénible de la Fronde). Le tome 2 est assez différent, il aborde d'autres grandes étapes du règne, mais c'est surtout perçu comme une succession d'événements, un peu comme si les auteurs n'ayant pas la place de tout y mettre, se pressaient en empilant tous ces faits : l'affaire des poisons avec la Voisin, la mort de la reine en 1683 (avec la phrase véridique du roi "Voici le seul chagrin qu'elle m'ait donné"), le remariage discret de Louis avec Mme de Maintenon, la révocation de l'Edit de Nantes (et l'épisode des "dragonnades"), l'héritage de la couronne d'Espagne qui entraine l'une des décisions les plus difficiles à prendre pour Louis et qui provoquera la guerre de Succession d'Espagne (au passage, on n'oublie pas le mot apocryphe "Il n'y a plus de Pyrénées"), le grand hiver de 1709... tout ceci jusqu'à la mort du roi, comme mise en scène, avec encore des mots historiques plus ou moins avérés, dont l'apostrophe au tout jeune petit Dauphin et futur Louis XV, âgé de 5 ans ("Mon enfant, vous allez être un grand roi..."). Il est intéressant aussi d'évoquer les maladies du roi, dont sa fameuse opération d'une fistule pleinement réussie, de même que l'on suit les deuils nombreux qui assombrissent sa fin de règne, et les inévitables guerres coûteuses, le tout enchevêtré dans la construction de Versailles qui occupe les 6 ou 8 premières pages de l'album. Le dessin du Brésilien Renato Guedes est classique et fluide, plus réussi sur les décors monumentaux de châteaux (Louvre, Fontainebleau, Vaux, St-Germain, Versailles... bien reproduits), même si les visages des célébrités sont reconnaissables. Ce dessinateur qui vient du comics de super-héros s'est bien adapté au format européen et à une mise en page classique et moderne. Les 2 dossiers de fin d' albums fournissent de bons renseignements complémentaires et un making of sur la façon d'aborder un règne qui a profondément marqué l'Histoire de France et notre imaginaire national ; mais je crois qu'il aurait été préférable comme pour les tomes dédiés à Napoléon dans cette collection, de consacrer 3 tomes au lieu de 2, le personnage le méritait, car la narration paraît un peu hâtée dans le tome 2... ceci dit, c'est du bel ouvrage.
Ce diptyque est une bonne biographie de Louis XIV en bande dessinée, un lecture claire et assez fluide qui rend bien hommage au personnage. Nul besoin de revenir sur le règne de celui qui sera connu sous le titre de Roi Soleil. Il est de notoriété publique qu'il a été un roi exceptionnel et a grandement modifié l'image de la France et de la royauté, même si on peut lui reprocher bien des choses en terme de politique sociale et étrangère. Cette biographie est bien faite car elle s'attache aux éléments clés de son règne sans s'y perdre. Si aucun sujet n'est abordé véritablement en profondeur, on a quand même avec cet album une bonne vision des motivations et réalisations de ce roi, tant en matière politique que militaire, architecturale, intime et autres. Les événements sont présentés de manière compréhensible, avec de bonnes transitions entre les faits et quelques flash-back posés à peu près aux bons moments même s'ils ont une légère tendance à briser le rythme du récit. Le dessin est appréciable mais pas toujours à mon goût. Je trouve que quelques personnages se ressemblent trop pour être aisément reconnaissables. Et il y a une certaine inégalité entre quelques décors bien soignés et d'autres moins élégants. Globalement, cela se lit quand même bien. Bref, si vous cherchez une biographie de Louis XIV qui soit claire, aborde globalement tous les sujets importants de son règne et se lise bien, cette série vous conviendra.
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