Sykes

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 18 avis)

Sykes, un marshall impitoyable, fait régner la loi et l'ordre dans l'Ouest sauvage, lorsque Jim Starret, jeune garçon devenu orphelin à cause de ceux qu'il traque, s'attache à ses pas… A voir aussi : Texas Jack


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle BD à offrir Ecole Pivaut, Nantes Le Lombard Les prix lecteurs BDTheque 2015 One-shots, le best-of Signé [USA] - Rocky Mountains States - Les Rocheuses

Lorsque « Sentence » Sykes pose le premier sabot dans ses collines natales, le jeune Jim Starret reconnaît immédiatement une légende de l'Ouest, digne des illustrés avec lesquels il a appris à lire. Mais son nouveau héros n'est pas là lorsque la redoutable bande des Clayton assassine sa mère sous ses yeux. Dès lors, Jim n'a plus qu'une obsession : rejoindre Sykes et participer à la traque. Il a déjà payé le prix du sang. Il ignore encore que ce sont ses démons qui forgent une légende du Far-West… [Texte de présentation de l'éditeur]

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Novembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sykes © Le Lombard 2015
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 18 avis)
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22/11/2015 | eric2vzoul
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Par Présence
Note: 4/5
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Qui vit par les armes, périra par les armes. - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2015. Il a été réalisé par Pierre Dubois par le scénario, et par Dimitri Armand pour les dessins et les couleurs. Il comprend soixante-quinze pages de bande dessinée. Il a donné lieu à un second album dont les événements se déroulent avant : Texas Jack (2018) réalisé par les mêmes auteurs. Dans une belle plaine verdoyante du Texas, une ferme isolée se trouve au bord du chemin. Un jeune garçon d’une dizaine d’années est en train de courir autour de la maison, en maniant un revolver en bois. Il s’arrête impressionné par le cavalier qui vient d’arriver et qui se trouve à contrejour. Il lui adresse la parole, tout aussi impressionné par le fait qu’il soit bigrement silencieux, le garçon ne l’avait même pas entendu arriver. Jim Starret suppose que le cavalier doit venir de loin. Le marshal Sykes lui demande s’il peut utiliser le puits. Le garçon lui donne son accord et se présente. Dans le dos du cavalier, une voix se fait entendre, lui intimant de ne pas faire un geste, ordonnant à Jim de s’éloigner. La mère se tient avec un fusil appuyé sur sa hanche et elle prévient Sykes qu’au moindre mouvement, elle tire. Elle ajoute que son mari n’est pas loin et qu’il peut revenir à tout moment. Le marshal remarque une croix au sommet d’un promontoire rocheux non loin. Il dit d’une voix apaisante qu’il ne fait que passer et qu’il ne veut rien d’autre qu’un peu d’eau. La mère se radoucit et lui propose d’entrer prendre quelque chose, même si elle n’a pas grand-chose à lui offrir. Il décline son offre car il a encore un long chemin à parcourir. Il la met en garde sur le fait que de dangereux rôdeurs traînent dans le coin et il lui conseille de quitter cet endroit au plus tôt. Elle répond que cette maison est leur seul bien et qu’ils sauront se défendre. Après avoir bu, le marshal reprend sa route. Arrivé dans la ville la plus proche, Sykes descend de son cheval et pénètre dans le bureau du shérif, après avoir remarqué du coin de l’œil, l’arrivée d’un groupe de cavaliers. Il tapote gentiment le ventre un peu arrondi du shérif en lui faisant observer qu’il a l’air de bien profiter. Puis il lui expose ce qui l’amène : il est sur une histoire d’attaque de banque qui a mal tourné, un vrai massacre. Il continue : ils ont tiré dans le tas, ça n’a pas été difficile de suivre leur piste. Meurtres, viols, fermes incendiés partout sur leur passage… Et puis plus rien. Sykes les a perdus à Ratón Pass, ils ont dû se séparer quelque part par là. Le shérif lui répond que peut-être pas : d’après ses sources, on les aurait signalés du côté de Bridger Town, sur la route de Cheyenne. Il ajoute que si le marshal a besoin, il peut lui rassembler quelques gars sûrs quand il se rendra là-bas. Sykes répond que peut-être, en attendant il a demandé à O’Malley de le rejoindre ici, il devrait arriver demain. Le shérif lui remet un paquet qu’il avait reçu à son nom. Sykes décide d’aller boire un coup au saloon. Sam, le patron, lui offre un bock et un whisky. Kathy vient lui proposer qu’il lui offre un verre. Sykes accepte tout en demandant à la jeune femme qu’elle ailler gentiment le boire ailleurs. Pas de doute : le lecteur est fixé dès les premières pages : il s’agit d’un western, sur une trame assez classique. Un marshal avec une belle prestance dans son habit noir, est à la poursuite d’une bande de hors-la-loi sévissant dans la région, tuant et pillant. Il est accompagné par un ami fidèle et une fine gâchette, les deux ayant l’habitude de travailler ensemble depuis plusieurs années. Pour la première partie de l’histoire qui couvre les trois quarts du tome, ils sont accompagnés par un garçon pré-adolescent qui échappe au rôle trop prévisible d’otage. Les auteurs mettent en scène plusieurs conventions propres au genre Western : le héros un peu taciturne et fine gâchette, l’Amérindien excellent pisteur, les fermes isolées constituant des proies faciles, le groupe de brigands qui sèment la terreur, le shérif un peu timoré, les paysages grandioses, les règlements de compte à l’arme à feu et même un début de duel dans la grand-rue, les chevauchées, le saloon avec ses parties de poker et la fille de joie qui racole, le voyage en train, la passage inévitable par une grande ville où les justiciers ont l’air incongrus, les nuits passées à la belle étoile avec un feu de camp l’apprentissage du tir au pistolet pour le jeune Jim Starret, le guet-apens, le combat contre un groupe d’adversaires plus nombreux, et même un troupeau de bisons le temps d’une case page quarante-et-un. Ce qui fait déjà un beau score en termes de conventions. Le lecteur apprécie de suite la qualité de l’immersion générée par la narration visuelle. L’artiste œuvre dans un registre réaliste et descriptif, avec un savant dosage de ce qui est montré, et de la part portée par les dessins encrés, et de celle portée par la mise en couleurs. Le dessin d’ouverture en pleine page offre une belle vue en profondeur du paysage, avec des détails spécifiques comme la forme torturée d’un tronc d’arbre, ou les fleurs en bord de route. De séquence en séquence, l’artiste fait preuve d’une sensibilité pour les paysages naturels : une chaîne montagneuse en arrière-plan, un beau ciel bleu dégagé, une grande plaine ouverte, la rive d’une grande anse d’un large fleuve, des formations rocheuses surplombant ce même fleuve, la lumière déclinante du soir sur des contreforts rocheux, une route longeant une forêt de grands pins, un ciel noir de tempête, cette belle plaine verdoyante où paissent les bisons, une forêt avec des arbres au tronc de trois au quatre mètres de diamètre, une zone où s’élèvent les fumerolles de geysers, et le retour à la ferme du début sous une belle lumière. Sans être le point focal du récit, les beaux paysages et les grands espaces produisent leur effet sur le lecteur, à la fois pour un environnement encore épargné par l’urbanisation, à la fois par lieux où la présence de l’homme n’a que peu ou pas d’incidence. L’artiste sait rythmer son récit, tout en se limitant à l’usage de cases rectangulaires sagement disposées en bande, avec une poignée de cases en insert disséminées dans l’ensemble des pages, et cinq planches avec des cases en trapèze ou penchées comme bousculées par la violence de l’action qui se déroule, ou par sa soudaineté. S’il y prête attention, le lecteur relève que tout aussi régulière que semble être la narration visuelle, il y apparaît quelques effets qui viennent y apporter une saveur supplémentaire. Il en va ainsi de la case de la largeur de la page avec uniquement une silhouette en ombre chinoise et un fond de case rouge vif (page 20), d’une case entièrement noire sans un mot alors que Jim Starret perd connaissance (page 23), d’une case tout en ombre chinoise de nuit (page 29), d’une page avec des gouttières noires au lieu d’être blanches (en page 39), d’une page d’action sans un seul mot (page 55), d’une autre page sans un seul mot pour un duel sortant de l’ordinaire (page 58), d’une double page où chaque bande de cases s’étale sur les deux pages (pages 74 & 75), d’un jeune garçon observant un cavalier s’étant arrêté devant lui à contrejour en rappel de John Sykes devant Jim Starret (page 78 en rappel de la page 6). Les traits de contour intègrent de légers arrondis qui les rendent plus plaisants à l’œil, sans pour autant perdre la dureté des adultes et des actes de violence. Le lecteur accepte bien volontiers de suivre les aventures de ce marshal à qui l’expérience donne de l’assurance, avec un sens très clair du devoir, c’est-à-dire participer à maintenir une forme d’ordre, en pourchassant et capturant les criminels en ce qui le concerne. Il apparaît vite qu’il fait équipe régulièrement, puis systématiquement avec O’Malley, qu’ils se connaissent bien et qu’ils ont développé des tactiques fonctionnant sur leur coopération. Cet environnement de Western fonctionne sur le principe de la loi du plus fort : les brigands étant armés, ils imposent leur volonté, ils n’hésitent pas à tuer ceux qui leur résistent ou qui constituent un danger pour eux. Il s’agit d’un monde sans pitié où une mère peut être violentée et brutalisée devant son garçon, où un autre garçon peut mourir piétiné par un taureau, où le marshal a le droit d’appliquer une justice expéditive en mettant à mort les bandits. Le chemin narratif apparaît ainsi bien balisé, au lecteur. Du coup, le lecteur prend comme une bizarrerie cette apparition fantomatique et horrifique lors de la nuit passée dans le manoir abandonné et à l’écart de feu le juge Clem Rogers, et la pauvre Miss Havisham morte étouffée par un brigand qui lui a enfoncé son chapelet dans la gorge. Il sent bien que quelque chose lui échappe avec Tropper : Jim Starret l’a blessé à la cuisse avec une hache (ce qui marque le début de son entrée dans le monde adulte), Tropper est emmené par les quatre autres brigands pour atteindre un point de ralliement avec une autre bande. Sykes et O’Malley parlent de lui, mais il n’apparaîtra plus dans une case, et sa mort sera évoquée après coup sans certitude de ce qui lui est réellement arrivé (personne ne vérifie ou atteste qu’il se trouve bien au fond du puits). En outre, l’intrigue ne s’achève pas avec la confrontation entre la bande des cinq bandits contre Sykes & O’Malley ; à la surprise du lecteur, elle se poursuit après. Du coup les deux passages un peu bizarres reviennent à son esprit et participent des thématiques du récit. Parmi elles se trouvent également le principe de se faire un nom en tuant un tireur célèbre, les opérations de rachats forcés menées par les promoteurs et les gros propriétaires, des expériences mystiques, la perpétuation du cercle de sang ou de la vengeance. Le lecteur relève d’autres petites phrases anodines qui prennent un sens de plus grande ampleur une fois le récit achevé. Jim Starret est fasciné par les Dime novels ayant Texas Jack comme héros, et O’Malley fait remarquer que Sykes a refusé les offres qui lui ont été faites de dicter ses mémoires pour en faire des Dime novels (romans bon marché) ce qui lui aurait permis à lui et O’Malley d’opter pour une vie domestique rangée. Le lecteur peut y voir comme un métacommentaire sur le fait que les auteurs auraient pu eux aussi se contenter de produire une série western avec un héros récurrent ce qui leur aurait assuré un revenu confortable. Par voie de conséquence, le fait que Sykes lise, lui, Moby Dick (1851) d’Herman Melville (1819-1891) prend de l’importance, en particulier le destin du capitaine Achab. Cela entre alors en résonance avec deux petites phrases prononcées au cours du récit : On ne rajeunit pas. Rien d’autre que ça : on a fait notre temps. En découvrant l’avant dernière scène, le lecteur se souvient de l’avertissement formulé par la mère de Jim : Qui vit par les armes, périra par les armes. Au départ, un western de facture classique fonctionnant sur la dynamique d’une course-poursuite, avec une narration visuelle efficace et facile à lire. En cours de route, des éléments qui semblent posés là gratuitement comme une citation d’Emily Jane Brontë (1818–1848), une autre d’Alphonse de Lamartine (1790-1869 – Le livre de la vie est le livre suprême…), des éléments visuels choisis avec soin. Au final, une histoire de genre qui met à profit les conventions associées pour dresser le portrait de la vie dramatique d’un homme et son destin inéluctable. Impressionnant.

13/01/2025 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
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Un très bon western crépusculaire, classique et sans surprise, mais avec des personnages forts et charismatiques. L’ambiance est pesante. Le mystère plane sur le héros principal, l’impitoyable Marshall Sykes dont on finira par découvrir le secret. A ses côtés, le jeune Jim qui ne trouvera le repos que quand il aura vengé l’assassinat de sa mère, O’Malley, le râleur plein d’humanité, et le vieux pisteur indien. Ces vétérans de la grande époque se lancent dans une traque impitoyable, poursuivant une bande de tueurs violents qu’on ne connaîtra pas vraiment. L’histoire est prenante, les dessins superbes, l’ambiance garantie. Passons à ce que j’ai moins aimé : d’abord, le décrochage dans le scénario aux trois-quarts de l’histoire quand on passe, trop brutalement à mon goût, aux années qui suivent pour montrer nos héros, vieillissants et fatigués, galopant vers leur funèbre destin. Tout s’accélère dans un rythme un peu précipité mais à la fin, le scénario retombe sur ses pieds. Un très bon album, à lire sans hésiter.

23/08/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

J’ai enfin pu lire ce one shot qui me faisait de l’œil depuis sa sortie. J’ai bien aimé mais je ne suis pas emballé plus que ça, alors que c’est très bien réalisé. Je suis limite peiné de ne pas mettre 4*. La partie graphique est solide, un plaisir pour les yeux. C’est l’histoire, à mes yeux, qui s’est révélée sans réelle surprise, pas déplaisante mais linéaire et j’ai vu arriver doucement la fin. Les personnages sont bien campés mais finalement peu attachants. Un album qui possède beaucoup de qualités, c’est certainement à lire, mais qui perso ne m’a finalement pas enthousiasmé plus que ça.

16/07/2022 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
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Un très bon cru que voici dans la catégorie “western classique”. C’est un genre que j’affectionne et où je n’ai pas forcément besoin d’originalité. Une histoire bien ficelée, une ambiance bien retranscrite et un beau dessin suffisent à me satisfaire pleinement dès lors que l’on parle de western. Autant dire que je suis ici pleinement satisfait. L’intrigue est prenante même si pas hyper originale (il est d’ailleurs amusant de constater que l’histoire commence de façon quasi identique que dans “Jusqu’au dernier”, autre western récent qui a recueilli nombre d’éloges) et on s’attache assez vite aux personnages. Le héros, Sykes, est hyper classe et très charismatique. Il a une espèce d’aura qui impressionne et force le respect de tous les autres personnages, qui le respectent et le redoutent. Il a une histoire personnelle pas facile, plus grand chose à perdre, est dur mais a bon fond. Bref, il est un héros parfait de western, secondé d’un acolyte bourru, plutôt marrant et presque aussi classe que lui. Jim, le garçon qui les accompagne et autour duquel est centrée l’intrigue est assez intéressant même s’il sert plutôt à mettre en valeur Sykes. Il l’admire, ça se voit et ça ajoute encore à la superbe dudit Sykes. L’histoire en elle même est prenante même si pas hyper originale. Ce n’est pas gênant, sauf pour la fin. Même si elle conclut bien le tout, pour le coup, on la voit venir à des kilomètres, et on en vient même à se demander comment le héros lui même ne s’en rend pas compte. J’aurais préféré une fin un peu plus fine, mais je ne boude pas mon plaisir. J’ai pris du plaisir à cette lecture, et c’est aussi grâce au dessin. Celui-ci est superbe. Je trouve que les personnages sont hyper bien rendus, ils ne sont pas du tout figés et leurs expressions sont bien retranscrites. Les décors sont eux aussi magnifiques, et les couleurs sont parfaites. Non, vraiment, au niveau du graphisme, c’est un sans faute. A recommander donc à tous les amateurs de western.

16/04/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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Je suis plus ou moins dans une ambiance Western ces temps-ci puisque j'ai fini il y a peu Red Dead Redemption 2 et Sykes m'y a replongé d'une très belle manière. C'est un beau récit de western crépusculaire, mettant en scène un Marshall vétéran, as de la gâchette, envoyé dans des missions d'action pour exécuter de dangereux hors-la-loi. C'est sa traque d'une bande ultra-violente que nous suivons, traque qu'il fera accompagné de son solide adjoint, d'un vieux pisteur indien de ses amis, mais aussi et surtout du jeune fils de la dernière victime des bandits, trop jeune pour un tel danger mais incapable de trouver le repos tant que sa mère ne sera pas vengée. Avec eux, nous allons parcourir de superbes paysages dans une ambiance aussi réaliste qu’envoûtante. J'ai beaucoup aimé le graphisme de cet album. Les décors sont régulièrement grandioses et en tout cas ils plongent facilement le lecteur dans cette atmosphère de Far West, de villes pionnières et de grands espaces sauvages. Les couleurs sont top. Les personnages aussi sont très réussis. Je leur reprocherais juste leur côté très propre et à la moustache finement ouvragée qui fait un peu contraste avec la dureté de leur mode de vie. On dirait parfois du Marini : très beau mais un peu trop propre sur soi. Mais c'est juste pour dire quelque chose car honnêtement, le rendu visuel de cet album est excellent. L'histoire tient bien la route aussi. J'ai cru qu'il allait se contenter de raconter cette fameuse traque. Celle-ci est très bonne et tient en haleine, avec quelques lieux et personnages rencontrés qui ne manquent pas d'intérêt. J'ai par contre été surpris par la grande rapidité avec laquelle elle se conclut, presque trop facilement. Mais c'est parce que le dernier quart de l'album part au-delà et raconte ce qu'il se passe durant les années qui suivent. Et même si ça m'a un peu dérouté, ça m'a bien plu justement de ne pas abandonner si vite nos protagonistes. La fin du récit est un peu en demi-teinte, trop fataliste à mon goût, mais elle me convient tout de même et j'aime bien les deux dernières pages. Un chouette western, que je classe volontiers aux côtés des meilleurs western sortis ces dernières années en BD, à savoir Undertaker et Jusqu'au dernier.

05/04/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Guillaume.M

Cet album est tombé dans mes mains sans que je réussisse à le lâcher avant de l’avoir terminé. Cela faisait longtemps qu’un western ne m’avait pas autant emballé ! Sur le papier, nous sommes pile poil dans ce que le genre a à proposer de plus classique : de vils salopards tuent des innocents avant d’être pris en chasse par un héros bad ass qui tire plus vite que son ombre. Fort heureusement, derrière ce pitch déjà vu et revu, se cache un récit véritablement puissant et centré sur le personnage qui va donner son titre et son sel à l’album : le Marshall Sykes. Les outlaws sont d’ailleurs mis au second plan et n’apparaissent que brièvement, ce qui ne rend pas l’histoire moins intéressante, bien au contraire. Charisme fou, vêtements sombres et gueule taillée à la serpe, l’homme de loi chasse le mécréant à travers les grandes plaines américaines en quête de rédemption et d’oubli. Pierre Dubois nous en dit juste assez pour le rendre passionnant, tout en gardant la part de mystère nécessaire à notre imaginaire. Sykes est en plus flanqué de personnages hauts en couleurs et attachants, en particulier le brave O’Malley, gros dur au cœur d’or. Quant au final, il a le mérite de clore ce one shot de manière nette et efficace. Certains vous diront sans doute que c’était cousu de fil blanc. À titre personnel, je me demandais comment ça allait finir, craignant d’être déçu… mais j’ai été conquis ! Ce grand western est d’autant plus réussi qu’il est magnifiquement illustré par un Dimitri Armand que je découvre ici avec admiration. Quel coup de crayon ! La sensation de regarder un film est constante, grâce à un découpage et des gros plans savamment dosés. Grands espaces, bagarres, gun fights, saloon, veille maison abandonnée, souvenirs douloureux… Dimitri Armand sait tout faire pour le plaisir de nos yeux. Très gros coup de cœur !

01/09/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Rien que du classique dans cet album. Du classique, mais bien fait, voilà le ressenti après ma lecture de cet album, que j’ai abordé avec un peu de circonspection. C’est que je ne savais pas si Dubois allait y apporter une touche de merveilleux, de fantastique, comme c’est son habitude – je dois dire que je le craignais (pas forcément adapté au genre western), mais j’ai été rapidement rassuré. J’ai d’ailleurs presque trouvé qu’il était trop respectueux des codes du genre. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, c’est une histoire que les amoureux de western apprécieront, à condition de ne pas à tout prix vouloir sortir de leur zone de confort. On a donc un marshal – Sykes – peu causant, et son acolyte à la gâchette facile (accompagnés d’un pisteur indien), qui sillonnent l’ouest et traquent les desperados, les tueurs et autres braqueurs de banques. Cela se déroule sur un rythme très lent – sans tomber dans les distorsions du western spaghetti. On avance lentement donc, sauf pour les dernières pages, où j’ai senti une rupture de rythme, plusieurs accélérations, qui m’ont un peu donné une impression de « bâclé », même si la fin est intéressante et globalement bien fichue. Le dessin, comme le scénario, est bon et classique. Voilà donc un album sympa, qui ne révolutionne donc rien, mais qui apporte un bon moment de lecture/détente (il est assez épais quand même et ne se lit pas trop rapidement).

16/12/2018 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5

Encore un bon western ! Si l’intrigue se révèle au final plutôt classique, Dubois nous propose un western dans l’air du temps, à la fois sombre, violent et réaliste. La lecture est passionnante et j’ai apprécié que le scénariste prenne le temps de développer à la fois son histoire et ses personnages. Ces derniers, peu nombreux, sont particulièrement soignés tant dans la psychologie que dans le design, notamment Sykes, le marshall impitoyable lancé dans une croisade contre les hors-la-loi. Les dialogues, nombreux, sont de grande qualité et ne manquent pas d’humour en dépit de l’atmosphère très noire de l’album. Les dessins sont magnifiques et Dimitri Armand est aussi à l’aise dans les grands espaces américains que dans les scènes de fusillade. Son trait fouillé et réaliste illustre à merveille ce western. Sykes est un titre qui fait honneur à la prestigieuse collection Signé.

21/10/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Voici un grand western signé Pierre Dubois qui n'est pas connu pour être un spécialiste du genre, c'est peut-être ça qui rend ce western si intéressant car il travaille en profondeur le personnage de Sentence Sykes, un marshall rude et impitoyable avec les outlaws qu'il poursuit, mais doté paradoxalement d'un profond humanisme, et surtout tiraillé par des démons intérieurs. Sykes apparait comme un être torturé, cherchant l'oubli dans une vie aventureuse remplie de danger et de violence. Il fallait cette originalité dans le caractère du personnage pour que ce western se hisse parmi les grandes oeuvres du genre. Sinon les autres personnages comme le cabochard O'Malley, le pisteur indien Renard Gris, et même le couple de fermiers amis sont des archétypes qu'on rencontre dans le western en BD et à l'écran, à la fois rudes et attachants. L'intrigue en elle-même adopte une démarche très classique, il s'agit d'une traque, Sykes et ses compagnons pistent une bande d'ignobles salopards, ce qui occupe les 3/4 de l'album, et l'ensemble utilise des éléments typique du western hollywoodien mais revisités par une vision plus actuelle et très réaliste. La seconde partie de l'album qui occupe le dernier tiers me dérange un peu par son côté un peu trop rapide qui tranche avec la première partie, car elle montre les 2 héros vieillissants courant vers un destin inexorable mais finalement logique car ce genre d'aventuriers ne pouvaient pas finir leur vie paisiblement dans un ranch, ils allaient au bout de leur destin, leur vie étant dirigée par les armes devait se conclure dans une mort sanglante. Sans révéler la fin, je peux dire que je la trouve cruellement logique et finalement assez belle, même si j'aurais préféré que ça reste focalisé sur cette traque. C'est un grand western sombre, empli de noirceur, mélancolique et crépusculaire qui s'inspire directement de certains westerns hollywoodiens des années 70 en évitant toute analogie au western spaghetti, mais qui m'a fait penser au film Impitoyable de Clint Eastwood, à True Grit des frères Coen, et aussi à Appaloosa de Ed Harris ; le traitement de Dubois est dans cette lignée de westerns récents au cinéma qui donnent une vision beaucoup plus sombre que les westerns à l'ancienne, les héros sont fatigués, dépassés par leur époque qui voit l'Ouest se transformer et où ils n'ont plus leur place. On notera aussi quelques allusions au western spaghetti (assez ironique d'ailleurs) à propos du Django de Corbucci, qui "traîne une mitrailleuse dans un cercueil", ainsi qu'à John Ford avec le nom de Doniphon (nom du personnage de J. Wayne dans L'homme qui tua Liberty Valance, au ton déjà crépusculaire)... Quand en plus, c'est illustré par le crayon de Dimitri Armand, c'est franchement éblouissant, son dessin est superbe avec un style très cinématographique, repérable dans la plupart des cadrages, et avec un trait épais qui magnifie de splendides paysages, il offre de très belles images, et d'ailleurs l'album s'ouvre par une pleine page magnifique. Je trouve que Armand fait preuve d'un plus grand soin et d'une grande maîtrise par rapport à sa reprise de Bob Morane Renaissance au trait plus simple et moins travaillé ; le visuel qu'il offre ici contribue énormément à cette atmosphère crépusculaire et cette noirceur qui parsèment toute cette histoire, renforcées par des images à la violence crue qui donnent un ton ultra réaliste. Enfin, ça me réjouit de voir que le western est revenu en force en BD ces derniers temps, surtout quand il a une telle densité. Bref, c'est une vraie pépite !

03/08/2016 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5

Difficile de mettre moins que quatre étoiles à un album de cette qualité. Sykes est un western noir et sombre superbement mis en image par Dimitri Armand qui, dans la lignée de Marini, Giraud et Hermann s'impose comme un grand dessinateur réaliste. L'histoire est solide, les personnages ont du charisme, Dubois a vraiment cherché à leur donner une psychologie sans jamais tomber dans les effets faciles. Le seul bémol, c'est que la chute de l'histoire est assez prévisible... Mais elle est bien amenée malgré tout. Les amateurs de western ne peuvent pas passer à côté de cet album.

25/07/2016 (modifier)