Catherine de Médicis
L'action politique d'une des femmes les plus puissantes du royaume de France dans cette Renaissance ravagée par les guerres de Religion entre catholiques et protestants.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs italiens Biographies La Saint-Barthélémy Les Guerres de Religion Les Médicis Rois et Reines d'Europe
Elle a hérité de l'éducation florentine de son grand père Laurent de Médicis. Comme lui, elle aime les arts et le pouvoir. Mariée au futur Henri II, elle n'était pas destinée à devenir reine de France, mais la mort de François, le fils aîné de François Ier, place sur le trône son frère Henri.. Pendant le règne de son époux, le pouvoir échappe à Catherine à cause de l'influence de Diane de Poitiers. Restée longtemps stérile, elle met au monde 10 enfants en 12 ans, dont 3 mourront en bas âge. C'est à travers les règnes de ses 3 fils qu'elle accède à la puissance. Ses positions lors des guerres de Religion doivent tout à son sens de l'Etat et à sa volonté de préserver le pouvoir de ses fils. Jusqu'à sa mort, elle gardera son influence, même si Henri III se révèle le plus intelligent..
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Date de parution | 21 Octobre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Catherine de Médicis est sans conteste un personnage important et intrigant de l’histoire de France. Intrigant parce que, femme, « étrangère », issue de la richesse banquière et non de la noblesse, elle a pourtant occupé le pouvoir durant plusieurs décennies au sommet d’un Etat puissant. Important parce qu’elle l’a fait à un moment charnière, au cœur des guerres de religions, alors que la France, paradoxalement affaiblie par ces guerres religieuses, est en passe de prendre le dessus sur ses adversaires (cela se fera réellement au siècle suivant). Très tôt une légende noire a habillé son personnage, et cet album – qui s’appuie sur le savoir-faire biographique de Fayard, entend présenter ce riche personnage dans toute sa richesse. La gageure est de le faire en un seul album, et le pari ne me semble pas gagné. Il faut dire que je ne suis pas convaincu par la narration. Elle privilégie les anecdotes, mais surtout, en mettant en parallèle en permanence les « prédictions » offertes aux nombreux augures consultés par la dame (dont Nostradamus) et les actions réalisées ou les faits avérés, on ressent l’impression désagréable que tout était prévu par elle. Ce qui est évidemment absurde, et renforce paradoxalement le côté « machiavélique » de Catherine, que les auteurs voulaient pourtant battre en brèche dans un travail qui montre une volonté de « réhabilitation » d’un personnage décrié (son rôle supposé dans le massacre de la Saint-Barthélemy, mais aussi les préjugés évoqués plus hauts). Bon, sinon, ça se laisse lire, les principaux événements sont présentés (et une petite bibliographie et un dossier en fin de volume permettent aux plus curieux de compléter leurs connaissances), mais trop rapidement, et sans passion. On ne s’attache pas aux personnages, qui manquent de corps, comme l’Histoire manque de liant. En plus des soucis de narration évoqués plus haut, je pense que la période et la personne de Catherine de Médicis auraient mérité au moins un album supplémentaire pour être mieux traitées (choix qui a été fait par Delcourt dans sa collection des « Reines de sang »…).
Cette lecture fut pour moi frustrante. Car le personnage de Catherine de Médicis et la complexité de son règne en pleines guerres de religions en France sont intéressants. Et parce que le dessin de Paolo Martinello est de belle qualité, soigné, beau et doté de couleurs originales et élégantes. Mais pour quelqu'un comme moi qui connait très mal cette période de l'Histoire de France, j'ai trouvé cette lecture trop compliquée et pas assez claire. J'ai l'impression qu'il faut connaitre à l'avance le détail de tous ces conflits de religions et ces luttes de pouvoirs pour s'y retrouver parmi tous ces événements et tous ces personnages. Les choses sont rarement expliquées dans cet album et on s'y perd souvent. Le récit est dense car il se passe énormément de choses entre la jeunesse et la fin de Catherine de Médicis mais du coup, le lecteur néophyte est noyé dans cette somme de faits, de noms et d'événements. Quand venaient des moments plus connus du grand public, je m'y retrouvais, comme dans les pages relatant de belle manière le massacre de la Saint-Barthélémy (raconté avec un point de vue bien distinct d'ailleurs de celui de la BD Charly 9 où les rôles de la reine régente et du jeune roi étaient très différents, je trouve). Mais trop souvent je me suis senti perdu à essayer de comprendre qui était qui, pourquoi les seigneurs et les peuples réagissaient ainsi, et pourquoi les choses étaient si compliquées à l'époque. Ce que j'en retire, en tout cas, c'est une belle dénonciation, s'il en était encore besoin, de la stupidité et de la violence qu’entraînent les fanatismes religieux. Et le fait que pour avoir louvoyé comme elle le pouvait dans cette époque particulièrement retorse, le personnage de Catherine de Médicis est clairement digne d'intérêt et de complexité. Dommage du coup que la lecture de cette BD soit aussi difficile quand on ne connaît pas déjà bien cette période historique.
Dans l'esprit des gens, le nom de Catherine de Médicis est synonyme de reine-mère morne, cruelle, machiavélique et calculatrice, elle aurait pu faire une bonne candidate dans la collection des Reines de sang chez Delcourt ; certes il y a du vrai, mais ici, Glénat et Fayard tentent de démontrer que même si son nom est associé aux guerres de Religion et surtout au sanglant massacre de la Saint-Barthélémy, elle était partisane d'une politique de conciliation. Dans une période aussi riche et aussi chargée, il n'était guère aisé de raconter les nombreux événements qui ont jalonné le royaume entre les années 1550 et 1580, le scénariste a dû faire un tri pour concocter une intrigue suffisamment intéressante sans ennuyer le lecteur non initié à cette période ; il en résulte un scénario dense, pas toujours facile à suivre et qui brasse parfois des actions rapidement, mais qui évite le didactisme qui peut plomber certaines Bd historiques. On assiste donc à de nombreux événements célèbres : la prise de Calais, la mort tragique d'Henri II, la conjuration d'Amboise (avec les fameux pendus au balcon du château), le tour de France de Catherine et du jeune Charles IX, le massacre de Wassy (qui déclenche toute la rivalité entre protestants et catholiques), le colloque de Poissy, la bataille de Jarnac (avec la mort de Condé), l'attentat raté de Coligny (et sa mort horrible lors de la Saint-Barthélémy), l'assassinat du duc de Guise à Blois... même la stérilité provisoire de Catherine est évoquée lors d'une petite scène avec François Ier (alors qu'elle n'est pas encore reine). Comme on le voit, tout ceci fait beaucoup, mais l'accumulation de faits ennuyeuse est évitée par une méthode habile de narration. De nombreux personnages défilent : le pauvre petit François II (roi-enfant à la santé fragile dont la mort est montrée), Charles IX (qui comme tous les enfants de Catherine est déséquilibré, et non moins fragile puisqu'il meurt à 24 ans de tuberculose et de remord), le chancelier Michel de L'Hospital, l'amiral de Coligny, les ducs François de Guise et Henri de Guise, le baron des Adrets, Condé, Margot et Henri de Navarre, Henri III (le moins faible des 3 fils rois de Catherine, le plus intelligent et le plus cultivé, mais tout aussi déséquilibré et extravagant et maniéré). Même l'Escadron volant est évoqué... Tous ont une place parfois réduite ou plus conséquente. Le point d'orgue de tout ceci est le massacre de la Saint-Barthélémy qui occupe 5 pages dans le dernier quart de l'album, l'action s'arrêtant avant l'assassinat d'Henri III. Cet album tente avant tout de réhabiliter le personnage controversé de Catherine de Médicis et à relativiser sa "légende noire" ; son image est donc plus contrastée, montrant son intelligence et son grand sens politique dans une époque très troublée constituée d'alliances pas toujours opportunes, d'intrigues, de trahisons et d'exactions. Elle a cherché à conserver l'unité du royaume et à restaurer une autorité royale au prestige indéfectible à travers il est vrai, l'exercice du pouvoir de ses fils, ceux-ci n'étant que des pantins (surtout François II et Charles IX), cet aspect est montré. Elle souhaitait vraiment imposer la paix en faisant cohabiter les 2 religions, mais le jeu des pouvoirs, les manigances des 2 partis dos à dos empêcheront cet idéal ; cet aspect est montré aussi, tout comme le poids de sa responsabilité dans la préparation du massacre de la Saint-Barthélémy. Elle endosse en effet une lourde responsabilité dans ce qui devait être au départ une sorte d'épuration, mais ça a vite dégénéré en boucherie et ça s'est étendu non seulement dans Paris (où la Seine charriait des flots de sang et de cadavres) mais aussi à toute la France.. Un tel récit devait être soutenu par une partie graphique de belle tenue, c'est le cas, le dessin est très beau, le dessinateur italien montre en un trait puissant et élégant tous les événements décrits et les grands personnages, soigne ses décors célèbres, le raffinement des costumes, mais n'arrive pas à stabiliser le visage de Catherine, c'est un peu dommage ; mais on passera sur ce détail tant l'ensemble est bien traité. Jusqu'à présent, avec Vercingétorix et Charlemagne, c'est un des meilleurs albums de la collection Ils ont fait l'Histoire.
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