Les Aventures de Roger Fringant
Lob a vu des milliers d'images, a lu des tonnes de livres de fiction, puis il a tout oublié. Il en a dégagé cet ouvrage archétypique.
Les années Métal Hurlant
Le globe-trotter et journaliste Roger Fringant rend visite à sa fiancée Marinette, la fille du célèbre savant, le professeur Bernard. Celui-ci vient d'inventer un mystérieux rayon dans le secret de son laboratoire. Et c'est parti pour des aventures qui emmeneront Roger Fringant dans le futur et sur la lune. Youpi !
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Date de parution | 01 Janvier 1981 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cette histoire a été reprise récemment dans le bel album des éditions Cornélius (L'Homme au landau) reprenant toutes les productions de Lob scénariste/dessinateur. Elle diffère des autres œuvres qui l’accompagnent dans cet album, car c’est clairement de la Science-Fiction – genre qu’appréciait Lob. Mais c’est une SF un peu particulière. D’abord parce que l’action est censée se dérouler en 1976 (année de sa publication réelle), et donc avoir été élaborée bien avant (l’histoire est censée commencer en 1926, et être écrite entre ces deux dates). En cela on pointe rapidement un clin d’œil aux séries américaines qui, des années 1930 aux années 1950, ont multiplié ce genre d’aventures spatiales (Flash Gordon par exemple). Mais Lob ajoute à ses sources une bonne pincée d’Hergé (ses deux albums autour de la Lune) et de Jacobs (Le Rayon U). Avec le nom donné au héros, et le ton avec lequel Lob nous narre ces aventures (le héros, sa fiancé et le père de celle-ci, savant ayant mis au point un programme spatial se rendent sur la lune, où ils affrontent une expédition concurrente « asiatique » et d’étranges sélénites), on sent bien que Lob use des références citées pour en faire une douce parodie (rien d’hilarant ni d’exagéré toutefois). Publié à l’origine par série de deux pages, qui se finissent par un cliffhanger, et qui commencent par un court résumé de l’épisode précédent, ce « feuilleton » est sans doute, en plus du côté parodique (c’est surtout vers la fin que le côté parodique et l’humour éclatent plus vivement), un hommage rendu par Lob à ses lectures d’enfance. Reste que, malgré des qualités certaines, je ne me vois pas l’acheter séparément. Mais comme je possède l’ensemble Cornélius, je le relirai peut-être.
Décidément, je préfère les travaux de Lob dessinés par d'autres. Cette histoire est la meilleure de lui en solo. C'est sympathique sans être transcendant. Ici, Lob se moque des vieilles histoires de science-fiction en utilisant un principe qu'il semble bien aimer : les personnages agissent sérieusement dans des situations totalement loufoques. On retrouve tous les clichés du genre (le scientifique et sa fille, les méchants asiatiques, le traître, etc.) revu par l'auteur. Il y a des bons moments, mais parfois je trouvais que cela manquait d'humour. Je pense que c'est le genre d'histoire qui passe mieux en publication qu'en album. Cela reste tout de même une bonne histoire, mais avec des moments un peu ennuyeux vers le milieu. Au final, c'est à lire si on aime l'auteur, mais je ne pense pas qu'un achat soit indispensable.
Après L'Homme au landau, Jacques Lob continue dans la parodie avec les aventures de ce héros malgré lui qui quitte la Terre avec sa fiancée à bord d'une fusée, et qui doit ensuite affronter l'ennemi jaune. Par le simple choix du nom de son héros, Lob annonce la couleur, c'est un pastiche assez réussi des grandes bandes américaines de SF des années 30 du style Buck Rogers, Flash Gordon ou "Brick Bradford", où il détourne les poncifs habituels de ces bandes. Dès lors, les héros fougueux, les traitres de pacotille, les savants fous, les militaires héroïques sont démythifiés, ne suscitant plus que le rire. Le dessin de Lob est là aussi simple et dépouillé , d'aspect enfantin, et les dialogues pleins de drôlerie par leur aspect kitsch forcé. Visiblement, l'auteur s'amuse vraiment à réaliser cette Bd, et j'avoue que c'est la mieux des oeuvres où Lob est auteur complet. Je me souviens que je la lisais dans Métal Hurlant entre 1976 et 79, elle était publiée d'une façon homéopathique, à raison de 2 petites planches seulement avec le cliffhanger de rigueur en bas de page, pour encore pasticher le rythme de parution des bandes d'anticipation d'antan. On peut considérer que c'est un petit chef d'oeuvre d'humour qui reprend bien les éléments de la SF en BD pour mieux les parodier, mais en même temps, je n'en suis pas fan pour autant et je n'ai pas envie de l'acheter, mais on passe un moment agréable en bibliothèque.
Roger Fringant est une de ces séries pastiches dont je rafole, à savoir combiner des histoires hyper connues dans un décalage des plus salvateurs ! Pour cette histoire c'est Hergé et E-P Jacobs qui en font les frais avec des hommages plus qu'évidents aux albums cultes "On a marché sur la lune" pour le premier et "Le rayon diabolique" pour le second. Mais attention, Jacques Lob ne se contente pas de moquer les univers suscités mais au contraire de leur rendre hommage par une science-fiction à la Papa plutôt bien documentée et riche en retournements. C'est un peu le Rayon U du toujours même E-P Jacobs revu et corrigé pour l'occasion par un sens du feuilleton (chaque "épisode" est constitué de deux pages avec bandeau et cliffhanger à la clé). Roger Fringant va rendre visite à sa fiancée Marinette qui est également la fille d'un savant particulièrement inspiré puisqu'il invente coup sur coup une machine à voyager dans le futur puis une navette pour aller conquérir la lune rien que ça ! Roger est de la partie, voyage dans le futur, déjoue les pièges de l'ennemi jaune (et hop un coup de colonialisme à la Bob Morane) et part explorer une lune inhospitalière. Bien sûr on se marre des anachronismes et des situations incongrues, des droïdes bien vintages et des espions bien louches, le tout dans une bonne humeur qui vous arrachera quelques rires et sourires. L’œuvre de Jacques Lob qui officie également en tant que dessinateur est également la plus accomplie graphiquement. Son trait simple use et abuse de hachures du plus bel effet notamment sur la partie lunaire soit la majorité de ce récit. La fin est facile mais franchement poilante et j'ai passé un agréable moment avec Roger Fringant que je recommande dans la chouette intégrale de Lob éditée par Cornélius qui comprend quelques autres pépites incontournables.
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