Mémoires d'outre-espace
Humour et science-fiction.
Enki Bilal Humour noir Les années Métal Hurlant Science-Fiction (pour de rire)
8 petites histoires courtes réalisées entre 1974 et 1977, quelque part entre les nouvelles de Ray Bradbury et les histoires à chute de Frédric Brown. Drame colonial Au nom du fer, du fil... Ultime négociation La Planète du non-retour La mort d'Orlson Le déglingé (scénario : P. de la Verech) Drame colonial bis le Plitch 8 histoires parues à l'origine dans diverses revues (Métal Hurlant, Pilote) qui permirent à Bilal d'aborder de-ci, de-là, les grands thèmes de la science-fiction (la robotique, l'intelligence artificielle, la colonisation de l'univers...) sur un ton satirique et avec une bonne dose d'humour noir.
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Date de parution | Avril 1978 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Lire ces récits courts me ramène en arrière, à une époque où je lisais encore assez régulièrement Pilote malgré son changement de formule et les différentes vicissitudes subies par ce journal de BD. Ces récits sont parus essentiellement dans Pilote, à partir de 1974 et ce, jusqu'en 1978, je n'ai aucun souvenir d'en avoir vu dans Métal Hurlant, Bilal réservant à ce journal des récits plus longs comme Exterminateur 17. Etant peu attiré par la SF, je lisais quand même certains récits, mais c'est clairement le genre où j'étais le moins à l'aise, et ici justement, ce que propose Bilal est un peu l'exception qui confirme la règle car il aborde des thèmes classiques du genre, variés et bien vus, et surtout amusants, avec pas mal d'originalités et de bonnes idées. Cet humour surprend un peu dans cette science-fiction qui habituellement s'y prête peu, c'est ce qui m'a emballé dans cet album. Quant au dessin de Bilal, il est parfait, je crois qu'il a atteint dans ces récits sa période de maturité, son style est déja bien installé ; à cette période, il dessinait Le Vaisseau de Pierre et allait enchaîner avec La Trilogie Nikopol et Partie de chasse, autant dire qu'on est en plein style Bilal au dessin si caractéristique qu'on lui connaît, avec ces gueules un peu figées, son aspect clinique et cette sorte de déshumanisation qui habite ses Bd. Je ne peux pas dire que c'est une bonne surprise vu que j'avais lu ces récits il y a une quarantaine d'années, à une époque où j'étais très jeune, disons que je les ai abordé avec un oeil différent, plus mature, c'est donc une bonne replongée dans l'univers d'un auteur de grand talent, et je n'ai pas de préférence particulière, pour moi, ces 8 récits sont d'un niveau égal en qualité.
C'est un vrai plaisir de relire les oeuvres de jeunesse de monsieur Bilal. Personnellement c'est un bain de jouvence qui me rajeunit de (censuré) décennies. Bien sûr les couleurs ont pris de l'âge (elles aussi) mais je les trouve très agréables et piles dans l'esprit des histoires contées. Probablement que les différents intervenants à leurs corps défendants ne diront pas grand-chose aux jeunes lecteurs mais cela a gardé tout son humour noir, grinçant et toute sa modernité. Qui avons nous en Guest Stars : Leonid l'envahisseur de l'Afghanistan, Jimmy le planteur de cacahuètes, Henry le prix Nobel de la paix controversé et surtout notre grand chasseur national de diamants, de pays pauvre. Un vrai petit pamphlet anticolonialiste, antimilitariste qui n'a rien perdu de son actualité (je vous laisse le choix de nouveaux prénoms). Tout cela est très habilement habillé dans des histoires de SF qui se suffisent à elles-mêmes. J'aime beaucoup les premiers traits de Bilal. Ils sont peut-être plus classiques que ses dessins ultérieurs mais je les trouve moins froids et on distingue facilement les personnages. Une très bonne lecture d'une oeuvre qui n'a pas vieilli.
Je trouve que cet ensemble d’histoires est une excellente entrée en matière pour découvrir l’œuvre d’Enki Bilal. C’est un regroupement disparate d’histoires courtes, de science fiction, mais avec un côté humoristique appuyé. Et tous les types d’humour sont ici utilisés, qu’il soit con, absurde, ou noir… Différentes, ces histoires m’ont toutes plu, exception faite de la dernière, que je n’ai pas trouvé assez tranchante, qui aurait peut-être gagné à être plus concise. En tout cas, dans un univers parfois proche de ce que faisait Moebius au même moment, Bilal commence à mettre en place un dessin, certains décors, que l’on retrouvera dans le chef d’œuvre de la maturité qu’est la trilogie Nikopol. Comme pour Nikopol d’ailleurs, et de manière plus subtile et intéressante que dans ses collaborations avec Christin, on retrouve dans beaucoup de ces histoires un arrière plan politique (d’ailleurs deux personnages ont le visage de Valery Giscard d’Estaing…).
Je pense que je viens de lire l'album que j'aime le plus de Bilal après le premier tome de Nikopol. Certes, Bilal a fait des œuvres plus riches, mais elles sont pas aussi accessible que celle là du moins dans mon cas. Il faut dire que je suis un fan d'humour noir et ici c'est plutôt réussi même si la plupart des thèmes ne sont pas très originaux et que je ne ris pas aux éclats. J'ai un petit faible pour l'histoire avec les humains qui ne peuvent pas entrer dans la maison d'un extraterrestre parce qu'ils sont trop grands. La fin est géniale. Le dessin de Bilal est pas mal pour créer des univers de science fiction, mais il y a tout de même un truc qui fait que je n'en suis pas fan et je n'arrive pas à le trouver.
Et bien pour moi c'est un mini coup de coeur cette BD. J'aime beaucoup le dessin de Bilal mais trouve curieusement que pour la plupart de ses BD il en fait beaucoup trop. Celle ci, au contraire, est sans prétention et c'est ce qui m'a plu. La modestie du dessin nous change des planches "plastiques" qui se valorisent si bien dans les salles de ventes... Dans cette BD on va trouver du dessin, et non du travail sur photo retouché à la craie. En fait j'ai toujours secrètement rêvé de le voir traiter un sujet SF, à la manière d'un Gimenez, ou d'un Moebius. Et bien je dois reconnaitre que c'est très convainquant. Evidemment j'aimerais un long cycle plutôt qu'un one shot d'histoire drôles, mais bon ... Ca fait du bien de voir exploiter le talent de Bilal sur un sujet SF qui nous sort un peu de ses thématiques récurrentes et un peu lourdes ... Cet album fait du bien, surtout si on n’est pas "fan" donc.
Après "Mémoires d'outre-temps", ces "Mémoires d'outre-espace" sont les premières vraies histoires de science-fiction de Bilal. Huit courts récits, de deux à dix pages, et autant de possibilités de rêves, de mystère, de réflexion... Et toujours cet humour si corrosif, ironique. Les amateurs reconnaîtront immédiatement le trait si particulier de Bilal, caractéristique de cette période, qu'on retrouve aussi dans le cycle des "Légendes d'aujourd'hui": un trait très précis mais paradoxalement empreint de cet aspect "brouillon" qui lui donne son caractère, le souci du détail, des trognes qui n'appartiennent qu'à lui. La colorisation a été refaite pour quatre histoires, et ça leur donne un "coup de jeune" pas déplaisant. Bilal aborde certains grands thèmes classiques de la science-fiction: les rapports avec les peuples extraterrestres, l'exploration spatiale, la colonisation, la robotique... Rien de bien révolutionnaire, mais des sujets canoniques dont Bilal utilise avec une certaine aisance les possibilités thématiques: hybridation cybernétique, maîtrise de l'intelligence artificielle (ce thème intervient dans deux récits), etc. Il n'hésite pas non plus à ciseler des récits qui flirtent davantage à la lisière du fantastique, comme "la planète du non-retour', "la mort d'Orlaon" et même "le Plitch". Quand bien même chaque histoire peut se lire indépendamment des autres, elles participent toutes à l'élaboration d'un univers commun: les voyages supra-luminiques (c'est-à-dire à une vitesse supérieure à celle de la lumière) sont possibles, curieusement les armes sont plus ou moins semblables à celles que nous connaissons (armes à feu, bombe atomique, etc), et dans quelques histoires il est fait mention de la France, et de son "présid'ordre" qui ressemble étrangement au chef d'Etat français des années 70. Ces deux derniers points montrent que, comme souvent chez Bilal, la science-fiction est l'occasion d'inscrire le récit dans le contexte historique de l'époque, et même parfois d'y apporter une connotation politique, voire géopolitique, comme dans le dernier récit où la Guerre Froide est mise clairement en avant. En outre, et l'on répondra à raison que c'est l'un des grands buts de la science-fiction en général, chaque récit -ou presque- est l'occasion de développer des thèmes plus actuels, mais aussi intemporels: le respect de l'autre, les différences culturelles, l'incommunicabilité, l'amour, la solitude, la bêtise aussi. L'humour, ironique, parfois cynique, peut agir ici comme un révélateur, et a surtout l'immense -mais simple- avantage de rendre ces histoires très plaisantes à lire. "Mémoires d'outre-espace", pas un chef-d'oeuvre certes, mais une belle réussite dans le genre de la science-fiction.
Pas mal. Des petites histoires de SF humoristique assez sympathiques même si pas toujours très originales ni vraiment surprenantes. Le dessin de Bilal y est excellent. Sa colorisation, même si parfaitement maîtrisé et souvent très réussie, donne un cachet un petit peu désuet au tout. Une ambiance SF des années 70. C'est joli mais pas aussi impressionnant de beauté que des oeuvres plus récentes de Bilal comme Le Sommeil du Monstre. Quant à ces histoires, comme dit plus haut, elles sont sympathiques, ne se prennent pas du tout au sérieux et joue la carte de l'humour et de la dérision. Amusant même si pas indispensable.
Ca m'a bien fait marrer ce truc, c'est du grand n'importe quoi (dans le bon sens du terme). Bilal n'avait pas encore à l'époque ce coup de crayon si particulier, mais il était déjà diablement fort dans ses univers. Chacune de ces histoires courtes a son univers propre, souvent riche et toujours varié. Et oui, cet album est à mi-chemin entre de la SF et de l'humour (noir), et c'est plutôt réussi, ya pas à dire. Fatalement, tout n'est pas grandiose, mais certaines histoires sont vraiment bien débiles, j'adore. :)
Certaines des histoires de ce volume, sont vraiment bien senties. J'ai un faible pour celle par exemple, du voyageur perdu sur une planète et qui tourne en rond.... Celle qui ouvre l'album et qui voit le soldat conditionné flinguer ses responsables, n'est pas mal non plus. Le graphisme de bilal est trés soigné.
Toutes ces 8 petites histoires ne sont pas extraordinaires. J'ai été étonné de croiser de l'humour, alors que je m'attendais à un truc SF pur et dur. La chute de la première histoire est clairement évidente, certaines sont un peu plus fines. On sent que ça a été fait il y a près de 30 ans avec un "présid'ordre" qui rappelle un certain président français de ces années. Sinon pour le titre il est un peu sans sens, à part le fait (hommage peut-être ?) de reprendre et détourner un célèbre titre de Chateaubriand. A lire si vous aimez Bilal.
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