Je ne t'ai jamais aimé (I Never Liked You)
Récit auto-biographique. Un jeune homme sentimental et pudique.
Adolescence Auteurs canadiens Autobiographie Comix Drawn & Quarterly
Dans son adolescence, Chester était un jeune homme disert. Il n’aime pas dire de gros mots, n’aime pas parler de sentiments. Il vit dans son univers à lui. Sa seule voie d’extériorisation réside dans le dessin. Pourtant Chester ne manque pas de copains ni même de copines. Nombreuses sont les filles à avoir un petit faible pour lui, à aimer le taquiner. Mais Chester demeure confiné dans un état d’esprit entre absence et confusion des sentiments. Et quand il lâche « je t’aime » à la pulpeuse Sky, il ignore lui-même s’il s’adressait à la jeune fille ou à son image fantasmée
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Octobre 2001 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
17/10/2002
| Vito Corleone
Modifier
Les avis
Le sentiment amoureux n'est pas un droit. - Il s'agit d'une histoire autobiographique, complète en un tome. Chester Brown évoque le développement de son sentiment amoureux sur une période 8 ans, depuis l'âge de 9 ans, jusqu'à 17 ans. Alors que l'histoire commence, Chester vit dans un pavillon avec des espaces verts autour et il accompagne Connie, sa voisine, à l'école. Dès la troisième page, le lecteur découvre que Chester a un rapport difficile avec les gros mots du fait d'une mère très à cheval sur leur utilisation. Dans son quartier, il entretient des relations amicales quotidiennes avec 2 autres jeunes filles et un ou deux autres garçons. Au fur et à mesure qu'il grandit, Chester Brown insère des scènes courtes sur les relations affectives qui le lient à sa amère, sur des échanges brefs avec les jeunes filles qu'il croise ou qui gravitent dans sa sphère privée. Il y a en particulier Carrie qui est une voisine légèrement moins âgée que lui et qui a le béguin pour lui, Sky une camarade de classe que la nature a généreusement pourvue, et quelques autres. Il finit par dire à Sky qu'il l'aime. le livre se termine alors qu'il fait comprendre par son attitude à Sky qu'il n'y a rien entre eux. J'ai eu beau me creuser la tête, impossible d'imaginer un résumé qui puisse donner envie de lire cette histoire. Brown dépeint des scènes très courtes avec une économie de dialogue, presqu'aucune case de texte (autre que les phylactères), des actions prosaïques et factuelles, tout ça avec un style graphique simple, voire simpliste. Il n'y a pas d'action, pas de violence et pas de sexe. L'avantage, c'est que cette bande dessinée se lit très vite (moins d'une heure). L'inattendu, c'est qu'elle reste longtemps dans la tête, non pas de manière intrusive, plutôt comme un souvenir attachant et légèrement dérangeant. Chester Brown fait partie d'un trio d'auteurs indépendants (et underground à leur début) avec Joe Matt (Le pauvre type) et Seth (George Sprott : 1894-1975). le moins que l'on puisse dire, c'est que chacun d'entre eux s'est construit un point de vue très personnel sur la vie. Avec cette histoire, Chester Brown ne souhaite pas parler d'amourette platonique, mais de développement du sentiment amoureux comme quelque chose qui ne va pas de soi. Il parle de son vécu pour dire et montrer son expérience sur des phases de développement relationnel que chaque individu traverse avec sa propre sensibilité. Ce qui est captivant, c'est de contempler comment l'individu Chester Brown relate la construction de sa sensibilité. Brown compose avec cet ouvrage une œuvre littéraire. Il ne se limite pas à enfiler de courtes scènes qui lui semblent significatives dans le développement de son mode relationnel affectif avec la gente féminine. Il s'agit plutôt de l'aboutissement de sa réflexion personnelle sur les caractéristiques de ces relations, les fruits de son introspection livrés et formalisés de manière la plus simple possible. Comme souvent dans ce type d'ouvrage, cela signifie que le lecteur appréciera d'autant plus le propos de l'auteur qu'il a lui-même parcouru une partie de ce cheminement introspectif pour son cas particulier. J'avais eu l'occasion de lire quelques scènes de cette histoire il y a plus de 20 ans et je n'en avais retenu que leur fadeur et leur manque de substance. Prise une à une, chaque scène décrit de manière simpliste un bref échange de propos dans un quotidien banal. Ce n'est que la construction et la composition du récit qui donne un sens à chaque partie. À condition de percevoir cette structure et ce mode narratif sophistiqués, "I never liked you" prend une toute autre dimension. Tout d'un coup, Chester Brown évoque à la fois des particularités de sa vie qui ont modelé son sentiment amoureux et des expériences de vie que tous les hommes ont traversées, chacun à leur manière. Par exemple, Brown constate qu'il est attiré sexuellement par les formes généreuses de Sky. Il rattache cette préférence innée à sa lecture d'un numéro de Playboy (le poster central en l'occurrence). Pour mieux comprendre le sens de ce symbolisme, la lecture de le Playboy éclaire le lecteur sur l'importance de ce magazine dans la vie de Brown. Il relate également les propos anodins de sa mère sur la taille de sa poitrine. En reliant les points entre eux, le lecteur comprend que Brown évoque l'impact de la figure maternelle sur la formation des goûts sentimentaux et sexuels des enfants. Le vrai tour de force de Chester Brown réside dans la forme. Il ne parle jamais de théories psychologiques ou psychiatriques (sur lesquelles il a un avis ambigu). Il n'a jamais recours à des théories complexes ou des développements romantiques. En fait, sa retenue dans la manière de raconter permet au lecteur de placer ses propres expériences, l'oblige même à porter un jugement de valeur sur le comportement de Chester, par rapport à ses propres expériences, ses valeurs et son vécu sentimental. Chester Brown met donc en scène son développement affectif au travers de scènes simplifiées à l'extrême pour mieux impliquer le lecteur dans ce qu'il lit. Il faut également dire un mot sur l'aspect graphique de ce récit qui est lui aussi unique en son genre. Chester Brown dessine chaque case séparément sur de petites feuilles de papier et il colle ensuite chaque case sur la page finale pour véritablement composer l'agencement de chaque dessin par rapport aux autres. Il donne une grande importance aux marges blanches entre les cases et autour des cases. Chaque dessin est très dépouillé et le trait est imperceptiblement tremblé. Il a parfois recours à des codes graphiques issus des caricatures (les grands yeux ronds de Carrie), mais de manière très restreinte. Il n'intègre pas de nuances de gris, que des traits à l'encre, avec une épaisseur variable. Il ne cherche pas une forme d'esthétisme confortable, mais il cherche une lisibilité maximale. le résultat peu paraître parfois enfantin (faible densité d'information) ou amateur (l'aspect tremblé de certaines lignes). Je n'ai pas trouvé ce choix graphique dérangeant et il est en pleine cohérence avec le mode narratif terre à terre et simple, sans être minimaliste. Cette histoire simple du développement des relations de Chester avec la gente féminine de 9 à 17 ans recèle une analyse subtile et délicate de ce comportement qui comprend autant d'inné que d'acquis. Chester Brown est un auteur attentionné qui laisse toute la place nécessaire pour que le lecteur puisse s'exprimer et se placer par rapport à ce qu'il lit. Les œuvres de jeunesse de Chester Brown sont regroupées en 2 volumes Ed, the happy clown (des fictions dérangeantes, sanguinolentes, scatologiques, éprouvantes) et le petit homme (des histoires oscillants entre le surréalisme et l'autobiographie). Après ces 2 romans autobiographiques ("Je ne t'ai jamais aimé" et Le Playboy), Brown a réalisé une biographique d'un leader politique canadien Louis Riel. Et en 2011, il a publié 23 prostituées relatant ses expériences de client de prostituées.
Suis-je tellement difficile ? Il semblerait. Non, je n'ai pas trop apprécié cette chronique d'un adolescent mal dans sa peau dans la banlieue de Montréal. Encore le quotidien et la banalité et la tristesse... Il y a certes les difficultés à communiquer avec les proches mais plus globalement les contradictions d'un âge compliqué. Il y a également la pression du groupe qui ne nous rend pas service en étant pas soi-même. J'ai pas beaucoup aimé ce graphisme très dépouillé, ni ces petites cases sur fond noir. Il y a certes une audace dans le fait d'agencer ces petites cases pour former une espèce de tableau. Une autobiographie et un témoignage de plus sur un sujet maintes fois exploité dans le genre oeuvre introspective. Il faut aimer. C'est comme semble dire le titre.
2.5 Je suis mitigé sur cet album. D'un coté, je n'ai pas trouvé le sujet intéressant. Il faut dire que je suis assez timide et durant mon adolescence je n'ai jamais eu de relation amoureuse avec une fille et si une fille a déjà été amoureuse de moi et ben je ne l'ai jamais su. Donc je ne me suis pas trop retrouvé dans la vie adolescente de Brown sauf bien sur pour les crétins qui passent leur temps à emmerder les autres. J'ai lu ce one-shot avec aucune passion. Et puis malgré le fait que je ne peux pas m'identifier à la plupart des scènes présentes dans cette autobiographie, je ne me suis pas vraiment ennuyé durant ma lecture. La narration est fluide et il y a quelques moments intéressants. Le seul truc qui me dérange est que je trouvais parfois le comportement des ados un peu étrange, mais c'est sans doute parce que je n'ai jamais été amoureux.
"Je ne t'ai jamais aimé" a semble-t-il influencé beaucoup de BD roman graphique. L'histoire est autobiographique, l'auteur relate son adolescence et ses relations avec les filles. Graphiquement, c'est fonctionnel, le dessin noir et blanc se contente de l'essentiel. Le récit est facile à lire, la narration est fluide, ce one shot sonne juste. Comme pour toutes les BD de ce genre, il faut un minimum d'empathie pour les autres car les récits pseudo-nombrilistes ne peuvent pas plaire aux lecteurs nombrilistes ;) J'ai bien aimé ce one shot mais je ne suis pas le plus objectif car j'aime généralement ce genre. Note finale : 3.5/5
J'ai cru que je n'allais pas aimer cet album. J'ai eu du mal avec le dessin, avec ses personnages aux petits corps mais aux grosses têtes aux faciès parfois adultes, empêchant de situer l'âge des personnages. J'ai eu du mal aussi avec le personnage principal, ce Chester renfermé et passif, le genre de mec qui ennuie les autres rien qu'à le voir vivre. Et du coup, j'ai eu du mal avec le début du récit puisque c'est sa petite vie morne de jeune adolescent qu'on suit, entre la télé, les biscuits mâchonnés en silence et les passages à l'école ou en famille. Mais peu à peu, le récit prend forme et les émotions commencent à s'installer. Et même si Chester, avec toute l'incommunicabilité dont il fait preuve et qu'il semble regretter d'ailleurs, est toujours aussi peu attachant, on commence à comprendre ses sentiments et ce qui le déchire. Et surtout, j'ai été vraiment désolé pour cette pauvre Carrie, si mignonne et si amoureuse. Tout cela a la triste saveur de la réalité adolescente, des amours ratées, ces souvenirs doux-amers dont la nostalgie peut vous prendre aux tripes mais dont on regrette qu'ils ne soient pas passés différemment, voire dont on préfèrerait qu'ils n'aient pas eu lieu. Malgré un début un peu fade, il y a pas mal d'émotions qui se dégagent de la fin du récit. Pas mal donc mais j'en conseille davantage la simple lecture que l'achat car ce n'est pas une BD que je pense relire.
Waow. Je crois que là on atteint le summum de l'absolu archétype de l'autobiographie. En trois mots, c'est... chiant. Il ne se passe quasiment rien, les personnages ne sont vraiment pas attachants. Okay, c'est probablement vrai à 80%, mais de savoir que Chester Brown était un adolescent indifférent n'est pas forcément intéressant. Alors on se console avec le graphisme, qui est sympathique, mais sans plus, par rapport à ce qu'il fera plus tard...
Hmm... Cet album est particulier à plus d'un titre. Pages noires peu remplies et parfois quasiment vides, dessin extrêmement sobre et peu expressif, la forme peut surprendre... La narration se fait parfois de manière intéressante, une scène est "parsemée" en petits bouts dans l'album, entrecoupée d'autres morceaux, plus ou moins longs. L'effet ainsi crée est assez étrange, petits morceaux de souvenirs épars et rassemblés au fur et à mesure, décalage entre la lecture et la compréhension... Mais bon, cela ne suffit pas. Chester Brown raconte une partie de son adolescence avec un regard d'observateur à la limite du clinique (j'entends par là froid, distant, impartial, sans concession), avec une sobriété confinant au dénuement. Et pour tout dire, je trouve cela très peu touchant. La "magie" n'ayant pas fonctionné sur moi, les autres qualités de cet album ne me sont pas apparues. Bref, plus ennuyeux qu'autre chose. :(
J'avoue que habituellement, je ne raffole pas du style quotidien/biographique. Mais Chester Brown a une efficacité indéniable, et sait faire passer beaucoup d'émotions dans ce qui paraît être la neutre description de la vie d'un jeune gars impassible. A essayer.
Un récit qui avec pas grand chose (pas de pathos, pas d’emphase, ni d’élan romantique) émeut comme pas deux. Le dessin est très simple, il ne brille par aucune virtuosité particulière, il semble juste placer les choses là où il le faut, quand il le faut. C’est avec d’autres artifices que Chester Brown se singularise vraiment comme un auteur d’exception. Les planches, sur fond noir comprennent un nombre de case variable, selon les nécessités du récit et l’effet qu’elles doivent produire. Laissant parfois une page pratiquement vide. C’est à ma connaissance le seul auteur qui utilise la page de cette manière. Et côté narration, c’est tout aussi particulier. Beaucoup des scènes de cet album sont divisées en plusieurs parties et réparties à différents endroits au long du récit, comme dans une gigantesque mosaïque. Si bien que les scènes s’entrecroisent, se répondent l’une à l’autre d’une bien étrange manière. Les choses les plus anodines entre en résonances avec d’autres et procurent émotion et sensation. C’est très habile. A lire, pour esprits aventureux qui aiment la description du quotidien.
Chester Brown fait passer les émotions admirablement bien, celles ci s'intensifiant au fil de l'histoire, au fur et à mesure que l'on apprend à connaitre les personnages. De plus l'auteur nous fait ressentir beaucoup de choses uniquement grâce aux dessins qui comportent souvent peu de textes. Une bd vraiment touchante qui plaira au plus grand nombre.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site