Watertown
La dernière fois que je vis Maggie Laeger, c'était un lundi matin. Je passais comme à mon habitude dans la pâtisserie de Monsieur Clarke pour y acheter un muffin que je mangerais sur le chemin du bureau. Lorsqu'en payant, je lançai « À demain Maggie », elle répondit : « Non... Demain je ne serai plus là. »
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Ecole Duperré Futurs immanquables Les prix lecteurs BDTheque 2016 [USA] - Nord Est
La dernière fois que je vis Maggie Laeger, c'était un lundi matin. Je passais comme à mon habitude dans la pâtisserie de Monsieur Clarke pour y acheter un muffin que je mangerais sur le chemin du bureau. Lorsqu'en payant, je lançai « À demain Maggie », elle répondit : « Non... Demain je ne serai plus là. »
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Genre
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Date de parution | 06 Janvier 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
05/01/2016
| Mac Arthur
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Les avis
Sous le voile terne du quotidien - Il s'agit d'un récit complet en 1 tome comprenant 85 pages de bandes dessinées. Il est initialement paru en 2016 et il est l’œuvre de Jean-Claude Götting qui en écrit le scénario et a réalisé les dessins et la mise en couleurs. L'histoire se déroule dans les années 1950, dans la petite ville de Watertown aux États-Unis. Philip Whiting est un modeste employé d'une compagnie d'assurances Barney & Putnam. Ce jour-là, comme tous les autres, il achète un muffin à la boulangerie. Maggie Laeger, l'employée qui lui sert, lui déclare que le lendemain elle ne sera plus là. le lendemain elle n'est plus là, et monsieur Clarke, le propriétaire de la boulangerie, meurt écrasé par une étagère qui s'était détachée au-dessus de son plan de travail. 2 ans plus tard, Philip Whiting est persuadé d'avoir reconnu Maggie Laeger, tenant un magasin d'antiquité à Stockbridge, et portant le nom de Marie Hotkins. Lors du vide-grenier annuel de Stockbridge, il lui achète un album de souvenirs, contenant encore les photographies de son ancien propriétaire. Elle lui déclare ne l'avoir jamais vu. Philip Whiting rentre chez lui, parcourt l'album photo, acquiert la conviction qu'il a appartenu à Maggie / Marie. Il se rend compte qu'il y a eu plusieurs disparitions soudaines autour de Marie Hotkins. Il décide de mener l'enquête. Le lecteur découvre ce tome avec une couverture énigmatique : un homme avec un chapeau qui ne le regarde pas dans les yeux, un fond mangé de blanc qui semble être composé de nuages, des rameurs faisant de l'aviron sur une rivière, sans barreur. le lecteur note également que chaque espace délimité par les traits d'encrage est comme brouillé par une pellicule grisâtre. Effectivement, tout du long du récit, chaque page est ternie par ce voile qui n'est pas homogène, qui affecte chaque case, mais pas chaque surface et pas de manière uniforme. Il semble que la perception de la réalité soit brouillée par ce voile, et soit quelque peu assombrie par cette caractéristique graphique. Mais ces mêmes éléments gris et noirs servent également à figurer la texture des surfaces et à modeler leur volume, ce n'est donc pas un simple voile qui obscurcirait la vision du lecteur ou du personnage. L'auteur a choisi de raconter son récit sur la trame d'une enquête de type policière. Il n'y a pas de scène d'action, de course-poursuite, d'arme à feu. Les morts se passent hors cadre des cases, et même hors temps présent du récit, elles ne sont qu'évoquées une fois survenues, sans image du cadavre ou du défunt. le personnage principal n'a rien d'un homme viril, beau et musclé, ce n'est pas un héros d'action ou un individu remarquable par sa culture ou son milieu social. Jean-Claude Götting s'est attaché à prendre un employé de bureau subalterne, en tout cas sans traumatisme particulier, sans revanche à prendre, sans ambition, sans femme ou enfant. le lecteur apprend de lui qu'il vit seul dans un appartement qui n'a rien de remarquable, qu'il rend occasionnellement visite à son frère Hank (mariée à Polly) dans la ville voisine à Stockbridge, qu'il apprécie de boire une bière de temps à autre et de pêcher sur le lac avec son frère. le lecteur ne se prend pas d'affection pour lui, mais il se prend au jeu de sa curiosité pour Maggie Laeger, et pour ce que laisse entrevoir le contenu de l'album de photographies. L'acquisition de cet album de photographies apparaît encore plus étrange que le comportement subodoré de Maggie Laeger. Dans une interview, l'auteur a indiqué qu'il avait lui-même acquis un tel objet, dans lequel se trouvaient des photographies de famille de son précédent propriétaire, ce qui a fait germer en lui l'idée de cet album. Parcourir cet album de famille ouvre une fenêtre dans la vie intime de quelques personnes, au travers de photographies peu nombreuses, l'apogée de la curiosité étant atteint lorsque Whiting découvre une légende pour une photographie qui a été enlevée. Assez taquin, l'auteur consacre un dessin pleine page à la représentation de cette page vide, avec sa légende orpheline en-dessous, dans une forme d'ironie facétieuse, amenant le lecteur à s'arrêter sur une page vide et grise. Le lecteur est séduit par cette forme d'enquête naturaliste, relevant surtout de la curiosité du personnage principal. Il n'y a pas de menace sous-jacente, pas de risque que Maggie Laeger récidive (quoi qu'elle est réellement fait d'ailleurs). Philip peut donc mener son enquête à son rythme, en fonction de ses intuitions, des personnes à qui il peut demander de l'aide, de son courage à aller à la rencontre d'un éventuel témoin, et même en fonction de ses jours de congés. L'auteur prend également le temps d'établir les environnements traversés ou habités par Whiting. Le lecteur éprouve immédiatement l'impression de se trouver dans un coin tranquille (et presque sans histoire) des États-Unis. Il y a la devanture du marchand de muffins banale et classique, les maisons de banlieue simples et bien rangées, la pompe à essence tout droit sortie d'un film des années 1950, ou encore le mobilier fonctionnel et austère du cabinet d'assurances. La partite de pèche se déroule à bord d'une barque sur un étang calme et tranquille. le lecteur ressent le sentiment de se mettre au rythme de la vie du personnage principal et des individus qu'il rencontre. Jean-Claude Götting raconte son récit en mettant Philip Whiting au centre de toutes les scènes. Il adapte sa représentation au moment donné, que ce soit sa tenue vestimentaire ou la fatigue de son visage (rasé ou non). le lecteur découvre donc cette histoire par les yeux du personnage principal. le texte qui court sous certaines cases lui permet de prendre un moment de recul par rapport à ce que lui montre les images, et par rapport aux propos tenus par Whiting. L'auteur fait en sorte que le lecteur se pose des questions sur les conclusions de Whiting. S'est-il vraiment passé quelque chose ? L'accident survenu à Dennis Palowan est-il normal ou a-t-il été provoqué ? Il n'en demeure pas moins que le comportement de Maggie Laeger et son changement de nom n'est pas banal. Le rythme posé de la narration finit par ressembler à de la langueur. Effectivement, le lecteur apprécie de pouvoir admirer une belle voiture, la statue de Paul Bunyan, l'aménagement d'une restaurant (diner) à l'américaine, le calme du lac etc. Mais il constate également que la densité narrative n'est pas très élevée, souvent 4 cases par page, parfois seulement 3, de rares fois un peu plus, aucune péripétie. D'un autre côté, cela lui permet de ressentir l'état d'esprit de Philip Whiting. Il dispose ainsi du temps nécessaire pour réfléchir à ce qu'il lit, ou tout du moins pour que se forment des associations d'idées. Pourquoi l'auteur a-t-il mis une statue de Paul Bunyan en dessin pleine page pour illustrer le début du chapitre 3 ? Certes, il peut s'agir d'une statue décorative à l'entrée de la ville de Stockbridge, mais est-ce tout ? le lecteur peut choisir d'y voir une influence culturelle sur Philip Whiting. L'esprit de ce dernier a enregistré le souvenir de cet individu aux accomplissements exceptionnels et il se dit que lui aussi il a un rôle sortant de l'ordinaire à jouer. Au fil des séquences, le lecteur s'interroge également sur la place donnée par l'auteur à l'élément liquide. Il y a le lac, la rivière, la bière, du thé, un plan d'eau non identifié avec des voiliers dessus. Faut-il y voir un symbole du temps qui passe (la rivière), de dissimulation (quelque chose au fond du lac ?), d'un liquide vital ou qui vient donner plus de goût ? Il n'y a pas de réponse. À nouveau l'auteur semble donner des éléments au lecteur pour qu'il se fasse sa propre idée, pour qu'il puisse éprouver les sensations de Philip Whiting, dans les différents environnements où il se trouve. Ce dispositif fonctionne bien, puisque le lecteur s'aperçoit qu'il ressent l'inconfort et le désagrément que ressent le personnage principal. Il se rend compte du dérèglement de son traintrain. Il se demande comment un individu aussi normal, effacé et presque timoré peut être une source d'inquiétude pour une vieille dame à qui il pose des questions, comment il peut en venir à oublier de se raser ou à dormir dans sa voiture. L'auteur joue avec délicatesse sur des petits riens pour produire un décalage infime avec l'ordinaire, avec la normalité, avec le quotidien. Avec Watertown, Jean-Claude Götting raconte une histoire à la fois banale pour son personnage principal, l'importance toute relative de ce qu'il a découvert, et déstabilisante dans ses détails (un album de famille vendu avec les photographies encore à l'intérieur, une femme qui a changé de nom, des individus morts avant l'âge). Comme Philip Whiting, le lecteur s'interroge sur ce qu'il voit, sur la banalité apparente des endroits et des personnes, sur ce qu'il y a sous la surface des choses. Il cherche à interpréter les signes, à reconnaître ou établir des schémas logiques. Comme lui, il a l'impression d'exister (réflexion du personnage page 47 : j'avais enfin l'impression d'exister), de s'intéresser à quelque chose qui en vaut la peine. Les images lui renvoient des environnements paisibles, des gens normaux, légèrement ternis pas une grisaille diffuse. La fin apporte une conclusion aussi noire que définitive au récit, un aboutissement à l'enquête et au thème principal sur le dérèglement du quotidien de Philip Whiting. Plus que d'une enquête, il s'agit au final d'une étude de caractère sur le personnage principal, qui nous renvoie à nos propres attentes existentielles.
En cherchant à m'essayer à d'autres tendances et d'autres styles de Bd, je me lance en bibli dans ce roman graphique, et j'en ressors non pas déçu, quoique un peu quand même, mais surtout sans enthousiasme. A première vue, cette enquête semble intéressante mais je n'ai pas été transporté par ce récit qui commence comme un polar, et puis qui égare le lecteur dans différents questionnements, études et analyses, une sorte d'errance en forme d'investigation avec une certaine folie, et dont la fin ne m'a pas véritablement satisfait. Le récit se lirait assez vite, mais il y a l'inconfort d'une narration en hors-texte qui fatigue un peu et qui n'imprime aucun rythme, si bien qu'en sortant de cette lecture, j'étais un peu lessivé. Là-dessus, le dessin anguleux, charbonneux, un peu cubiste et au trait gras ne me plait pas, je n'aime pas ce style graphique malgré le fait qu'il soit créateur d'ambiance.
J'arrondis à la note supérieur ce 3.5, parce que le dessin m'a vraiment beaucoup plu, et surtout parce qu'il arrive à nous surprendre de façon assez incroyable. Le gros point fort de cette BD, c'est vraiment la surprise qu'il parvient à créer dans un scénario à mi-chemin entre l'enquête et la vie normale d'une petite ville américaine des années 50. L'auteur réussit à nous mener par le bout du nez dans quelque chose que l'on suit sans jamais remettre en cause, pour nous sortir une conclusion qui sonne comme un pied de nez, et qui fait plaisir. Comme le personnage principal, on s'immerge progressivement dans une histoire qui nous entraine, pour mieux nous tromper. J'ai beaucoup apprécié également la façon dont l'auteur parvient à retranscrire, en dessin et en texte, cette ambiance de ville tranquille, où rien de bien inquiétant ne se passe. Le crime est absent, le monde est paisible. Et le personnage principal, présenté comme ce monsieur tout le monde, est d'autant plus intéressant qu'il n'a rien à offrir. Il vit tranquillement, sans rien de particulier, et cette enquête va l'accaparer complètement. C'est ce qui est fort : dénoncer à travers ceci la quête absurde et fausse de quelque chose d'excitant dans notre vie. Ce n'est pas parce que nous vivons tranquillement chaque jour qu'il faut se laisser imaginer des choses qui n'existent pas. Et en ce sens, le message est assez pertinent. Le dessin est pas mal du tout, conférant un ton très américain au récit (ça rappelle quelques tableaux ou dessins de grands auteurs américains de l'après-guerre). Je ne suis pas un grand fan de ce genre de dessins, mais il fait largement son travail. Bref, une très bonne Bd qui allie une réflexion bien menée avec un scénario qui a du potentiel. C'est vraiment une grosse surprise, et une très bonne lecture. N'hésitez pas si vous en avez l'occasion !
Sans la rubrique "le prix des lecteurs 2016" de notre site favori, cette oeuvre m'aurait sans doute totalement échappé. Sa lecture fut très intéressante malgré une narration omniprésente et un brin pompeuse d'énergie. Le graphisme fait quant à lui un peu vintage mais cela donne un certain cachet. J'ai surtout aimé le final qui est la subtile démonstration qu'on peut quelque fois se tromper totalement. C'est construit à la manière d'une enquête policière mais mené par un agent d'assurance plutôt médiocre qui se fait des films et qui souhaite surtout donner du sens à sa vie. Il y a une originalité dans la construction finale de ce récit qui pourra rester dans les annales.
J'ai vraiment adoré cette bande dessinée. Tout d'abord le dessin est magnifique, il possède une élégance, un côté pictural extrêmement plaisant. Il donne dans un charme rétro un peu suranné qui pourrait évoquer l'univers des peintures d'Hopper. Par ailleurs, l'intrigue est très romanesque, on est réellement plongé dans la psychologie du personne principal, on partage ses obsessions et ses interrogations. Je ne peux rien dire sur la chute de l'intrigue sans spoiler. Je peux juste vous dire qu'il s'agit d'une enquête passionnante et d'une expérience de lecture déroutante, moderne et délicieuse.
C’est je crois le premier album de Götting que je lis, et j’en ressors avec un avis mitigé. Des qualités, mais rien d’inoubliable non plus. Le dessin est classique (pas mauvais certes, mais pas de ceux que je préfère), avec un trait très gras. L’album raconte – le plus souvent à la forme indirecte (le personnage principal, Philip, commentant ses impressions) le questionnement de Philip à propos de Maggie Laeger. Philip, employé subalterne d’une petite compagnie d’assurances, menant une vie morne et dépourvue d’imprévus, va sortir de son quotidien sans surprise en se transformant en enquêteur, pas convaincu par une série de coïncidences. Cette enquête, que je ne vais pas spoiler, est assez classique, mais Götting arrive à captiver le lecteur en même temps que Philip. Par contre, j’ai trouvé la fin décevante : « tout ça pour ça » serais-je tenté de dire… En tout cas, si la lecture n’a pas été déplaisante, je ne conseille pas l’achat de cet album.
Un polar avec une ambiance qui m'a un peu rappelé Hitchcock. L'intrigue est prenante. L'auteur reprend plusieurs codes du polar et les utilise bien (surtout que les révélations finales sont surprenantes). Le personnage principal est attachant et j'ai eu du plaisir à le regarder faire son enquête. J'ai lu l'histoire d'une traite tellement je voulais savoir la réponse du mystère. La narration est fluide et cela se lit très bien et même un peu vite pour un album avec autant de pages. Il faut dire que les cases sont grandes. J'ai bien aimé le dessin. Le style retranscrit bien une ambiance de polar et le fait que les cases soient grandes fait en sorte qu'on peut admirer facilement le dessin. Un bon polar à lire si on aime le genre et les histoires un peu différentes.
Jean-Claude Götting est un peu le petit frère de Loustal, de par son style très similaire. Peintre comme son aîné, avec qui il avait d’ailleurs collaboré en tant que scénariste sur l’album Pigalle 62.27 en 2012, il célèbre cette année trente ans de carrière. Dans le cas de ces deux artistes, parler de « bande peinte » serait plus approprié. Par son trait charbonneux et ses cases conçues comme des tableaux, Götting réussit à insuffler une atmosphère unique, où, comme pour Loustal, la contemplation prime sur l’action, laquelle se déroule souvent dans un cadre « vintage ». « Watertown » ne déroge pas à la règle, et on prend un réel plaisir à se plonger dans ces ambiances feutrées à la Hopper, relevées par une mise en couleur subtile aux teintes mélancoliques. C’est tout simplement magnifique ! A noter qu’il s’agit de sa première BD en couleur, l’auteur réservant habituellement celle-ci pour des illustrations, les plus connues étant les couvertures de la série « Harry Potter ». Le scénario quant à lui respecte scrupuleusement les codes du polar (du moins en apparence car il va d’une certaine façon les détourner), et Götting parvient à nous captiver dès la première page en conservant une narration fluide jusqu’au dénouement, ou plutôt juste avant.... Car ce dénouement ne viendra pas du tout comme on pourrait s’y attendre. Abrupt, inattendu, déstabilisant, décevant peut-être pour certains, mais cruel aussi, telle une mise en abyme précipitant le personnage principal vers une probable descente aux enfers. Plus qu’un roman noir, il s’agirait plutôt du portrait d’un homme ordinaire, un rien pathétique (doté d’un patronyme signifiant « merlan »), loser patenté qui voulut se faire son cinéma en jouant au détective et fut rattrapé par une réalité cruelle… Impossible d’en dire plus sans révéler l’intrigue, mais une fois passée cette première impression de rester sur sa faim, on finit par se dire que si l’auteur nous a cueillis si facilement, c’était peut-être pour nous emmener vers le terrain de son choix avec cette thématique existentielle, terrain moins « héroïque » qui pourrait renvoyer à chacun des reflets peu agréables, mais sans doute salutaires, à l’heure où le miroir aux alouettes de l’internet glorifie l’égo tous azimuts, avec ce constat lucide et sans appel : prendre ses désirs pour des réalités est risqué, d’autant plus lorsqu’on est médiocre… Quoi que l’on pense de la conclusion, « Watertown » recèle beaucoup de charme, notamment grâce à ses qualités picturales et à un récit atypique qui envoûteront autant les amateurs de romans policiers que de romans graphiques.
Voici bien un récit qu’auraient certainement apprécié plus d’un réalisateur des années ’50 ou ’60, Hitchcock en tête ! Une mort étrange, une disparition suspecte, il n’en faudra pas plus pour décider notre anti-héros, agent d’assurance de son état, appliqué et consciencieux à défaut d’autres talents, à se lancer dans une enquête… dont il ne sortira pas indemne. Et nous non plus ! Car ce récit écrit à la première personne est très immergent et résolument addictif. De fait, Jean-Claude Götting, l’auteur de ce policier old-fashion, nous livre une intrigue de prime abord convenue. Nous, lecteurs, nous amusons à précéder les déductions de son enquêteur improvisé jusqu’à ce que… Je ne vous en dirai pas plus mais ce final a de quoi surprendre le lecteur. Il en décevra sans doute certains. A titre personnel, et après réflexion (oui, le choc est assez perturbant), j’ai apprécié la finesse de cette conclusion. Pour le reste, comme je vous l’ai dit, j’ai trouvé ce récit accrocheur en diable. Le cadre (Watertown, petite ville sans histoire du Massachusetts), l’époque (le début des années ’50), la narration (très présente, elle rythme le récit et nous offre le rôle de confident), le style graphique (en totale adéquation avec l’époque et le genre du récit), la colorisation (qui ne fait que renforcer cet aspect vieillot du dessin) : tout était bel et bien là pour me forcer à ne pas abandonner ma lecture avant son terme. En résumé : si vous recherchez un récit policier à l’ancienne, bien écrit, utilisant plusieurs clichés du genre mais capable de vous surprendre dans son final, n’allez pas plus loin ! Et même après lecture, ce récit m’incite à réfléchir sur mon propre comportement (ici dans le cadre inoffensif d’une lecture de fiction mais, qui sait, demain dans un cadre plus réel et potentiellement blessant). Fin,… très fin…
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