Le Courant d'Art
Y a-t-il une relation entre les maths et l’art ? Frédéric Bézian étaye ce postulat avec un ouvrage original sur les liens entre le mathématicien Oliver Byrne et le peintre Piet Mondrian.
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Les leporellos Les Maths
Aux prémices de ce projet, un livre The Elements of Euclid par Oliver Byrne, mathématicien du XIXe siècle qui entreprit d’illustrer la géométrie d’Euclide avec des formes géométriques : des ronds, des triangles, des carrés... rouges, jaunes, bleus... Une théorie évoque la possibilité que Mondrian aurait pu s’en inspirer. Ainsi, Le Courant d’Art raconte – au gré de spectaculaires envolées graphiques – De Byrne à Mondrian et De Mondrian à Byrne. Un livre accordéon qui se lit d’un côté puis de l’autre et inversement, un mariage étonnant entre les maths, l’art et la bande dessinée.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 02 Décembre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Chauffe Marcel ! Il va être question d'accordéon avec cet album, Bézian utilise le procédé du dépliant pour le livre, ce qui permettra de profiter de ses magnifiques doubles pages. Autre particularité de l'album, il peut se lire des deux côtés avec cette reliure en accordéon, pour deux sens de lecture qui peuvent se lire en boucle, comme pour L'Orfèvre (Lozes). Deux récits qui ont soufflé le froid. Frédéric Bézian nous raconte deux histoires, une de chaque côté de cet accordéon de papier, celle d'Olivier Byrne un mathématicien du XIXe siècle et celle de Piet Mondrian peintre du XXe siècle, les deux ayant été inspirés par son homologue dans leur discipline respective. Et pour déjouer la chronologie du temps pour la première, Bézian va incorporer une petite touche de fantastique. Une narration singulière et trop rapide, elle ne permet pas de s'attacher aux personnages, il n'y a aucun phylactère, juste du texte accroché aux dessins. Mais c'est surtout l'histoire en elle-même qui ne m'a pas passionné, un développement superficiel pour étayer ce rapprochement art/mathématiques avec les couleurs primaires pour point central. Ces couleurs qu'on retrouve dans les travaux de Byrne et dans les peintures de Mondrian. Trop euclidien et abstrait pour moi. J'aime beaucoup le dessin de Bézian au trait charbonneux et expressif. Les planches sont superbement mises en valeur avec le format leporello. Et évidemment, une colorisation qui se concentre sur le rouge, le jaune et le bleu pour un très beau rendu. Le point fort de cette BD. Une curiosité qui pourra trouver son public, je n'en fais pas partie. Note réelle : 2,5.
A l’heure de la dématérialisation des supports, les éditeurs semblent de plus en plus enclins - et on ne peut que s’en réjouir ! - à soigner le tirage de l’objet « livre » (vous savez, cet accessoire culturel un peu archaïque fait d’une matière plus ou moins fragile, cotonneuse au toucher, qui ne contient aucun circuit électronique et qu’on peut facilement déchirer… Aaargh ! Bas les pattes, sale gosse !). Dans le cas présent, le livre est un bel objet, se lisant dans les deux sens grâce à une reliure en accordéon. Les deux histoires - biographies en accéléré de Piet Mondrian et d’Oliver Byrne - sont indépendantes l’une de l’autre, seulement séparées par une paroi de papier, dans un jeu de miroir ludique et interactif d’où ressortent les points communs de ces personnalités. Ou quand l’art se fait abstraction pour mieux dialoguer avec les mathématiques, dans une sphère de pensée où la logique prévaut sur l’intuition… Considéré comme un des pionniers de l’art abstrait, Mondrian était connu surtout pour ses peintures géométriques épurées dans la forme et les couleurs (rouge, jaune, bleu), lesquelles ont largement influencé le design du XXe siècle. Près d’un siècle auparavant, Oliver Byrne avait publié « Les Eléments d’Euclide », un ouvrage innovateur dans lequel il utilisait des diagrammes et des symboles à la place des lettres pour faciliter l’apprentissage des mathématiques. Il faisait aussi intervenir les couleurs, celles-là même que Mondrian utilisera plus tard dans ses œuvres. Le peintre hollandais aurait-il repris les théories du mathématicien ? A voir l’analogie des travaux des deux hommes, à près d’un siècle d’écart, cela semble plus qu’évident même si cela ne peut être prouvé. Mais après tout, peu importe que cela soit vrai ou non. S’il s’agit d’une coïncidence, elle est troublante, et l’hypothèse reste séduisante. Le traitement graphique est en totale adéquation avec le propos. Bezian fait coexister silhouettes organiques (avec des personnages quasi caricaturaux, au bord de l’esquisse) et formes géométriques épurées (architecture et mobilier dans un agencement évoquant le cubisme ou le bauhaus). Ce qui s’apparente davantage à un exercice de style est très bien souligné par cette même trinité chromatique utilisée par les deux hommes dans leur production. Et quand bien même il y a une suite narrative, faisant rentrer l’ouvrage dans la section « neuvième art », on est presque davantage dans le livre d’art illustré. Ainsi, on pourra peut-être juste regretter la superficialité de l’exercice, qui par son insistance sur la forme, délaisse un peu le fond, et ne nous apprend finalement que peu de choses sur ces « hommes d’exception ».
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2025 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site