Pourquoi je déteste Saturne (Why I Hate Saturn)

Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)

Chronique New-Yorkaise.


DC Comics Vertigo

Une jeune New-Yorkaise voit débarquer sa soeur complètement hystérique dans sa vie. Anne Merkel est une new-yorkaise typique: elle pose un regard lucide et caustique sur ses complexes, sa déprime chronique, son whisky, son travail de journaliste trop bien payé pour le temps qu'elle y consacre. Mais tout ça ne serait rien s'il n'y avait cette soeur, écolo au dernier degré, qui lui tombe dessus un beau jour, costumée en Saturnienne et poursuivie par un maniaque dangereux !

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 1999
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Pourquoi je déteste Saturne © Delcourt 1999
Les notes
Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

Kyle Baker : un créateur hors norme - Ce graphic novel est parue initialement en 1992 au début de la carrière de Kyle Baker, deux ans après La légende de Cowboy Wally et des épisodes délirants de The Shadow (avec Andy Helfer, chez DC Comics). À l'époque DC Comics disposait d'une branche d'édition (Piranha Press) pour les projets de comics qui ne ressemblait à rien de connu. Effectivement, Why I hate Saturn sort de tous les schémas traditionnels des comics et même de la bande dessinée. Kyle Baker nous invite à suivre les mésaventures d'Anne, une jeune journaliste newyorkaise, peu sérieuse, très en retard, malchanceuse en amour, déjà cynique, travaillant pour un magazine de tendances et dotée d'une sœur peu commune. Sa sœur est une végétarienne, elle est persuadé qu'elle vient de la planète Saturne et il s'avère qu'elle est poursuivie par un amoureux transi peu commode. Les deux tiers de l'action se déroulent à New York entre des bars, le bureau de l'éditeur du magazine et l'appartement d'Anne. le dernier tiers se déroule en Californie, entre les fauteuils des gares routières, la rue (Anne devient même SDF pendant quelques jours) et une escapade dans le désert de l'Arizona, passage qui évoque Thelma & Louise en plus drôle. Cette histoire appartient en premier lieu au registre de l'humour, version dialogues piquants basés sur les petites et grandes absurdités de notre société. La trame de l'intrigue permet à Kyle Baker de dessiner autre chose que des têtes en train de parler. Premier constat : Kyle Baker dispose d'un humour drôle qui fait mouche à chaque fois et je me suis surpris à pouffer à haute voix à plusieurs reprises (sous les regards navrés de mon entourage). Deuxième constat : les différents personnages sont tous dotés d'une personnalité très crédible et réaliste. Ils sont attachants et il est impossible de ne pas se reconnaître dans certaines de leurs manies ou de leurs jugements de valeur. Ensuite, cette histoire n'a pas vieillie, l'humour est toujours aussi pertinent : peut être même encore plus cruel en ce qui concerne l'ultramoderne solitude et l'invisibilité des SDF. Les illustrations de Kyle Baker sont très particulières : des visages en très gros plans, avec des traits simplifiés (on est à l'opposé du photoréalisme) et des expressions faciales exagérées qui sont irrésistibles. La suite de la carrière de Kyle Baker est tout aussi imprévisible et éclectique : de l'humour de superhéros avec Plastic Man (On The Lam), des commentaires sociaux avec Nat Turner, des récits bibliques avec King David ou de la dénonciation de l'oppression des noirs avec une histoire de Captain America (Truth) et même des classiques de l'autre côté du miroir de Lewis Carroll.

23/08/2024 (modifier)