L'Or du Rhin
Une saga historique autour d'un trésor fabuleux ayant donné lieu à des légendes tenaces, celle de l'Or du Rhin jamais retrouvé... enfin c'est ce qu'on croit.
1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans Au temps de Rome et de l'Empire Romain Editions du Long Bec Grand Est Les petits éditeurs indépendants
L'Or du Rhin n'est pas un mythe. Son origine remonte à 58 avant J.C. lorsque le chef germain Arioviste, qui commandait la tribu des Suèves, s'installa en Alsace d'où il opprima les Eduens et les Séquanes. Ceux-ci demandèrent l'aide de Rome, ce qui donna l'occasion à Jules César d'arriver en Gaule et de la conquérir (mais ça c'est une autre histoire). Arioviste était un chef arrogant qui ne craignait pas les Romains, il affronta le légion mais fut battu à Ribeauvillé et ne dut son salut qu'en fuyant en repassant le Rhin en abandonnant une partie de son armée et surtout son fabuleux trésor, fruit de ses pillages. Celui-ci aurait été retrouvé par des officiers romains et des Gaulois, mais à ce moment, on perd sa trace... De là naît la légende de l'Or du Rhin. C'est ce que propose d'explorer cette série en différentes époques.
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Date de parution | 19 Juin 2014 |
Statut histoire | Une histoire par tome (prévu en 6 tomes) 2 tomes parus |
Les avis
Autour d’un trésor mythique (et plus ou moins historique), nous suivons quelques personnages, à diverses périodes, qui tentent de mettre la main dessus. Tout est centré sur la Rhénanie et l’Est de la France actuelle. Peu à peu le lecteur est éclairé sur la formation d’une sorte de confrérie dont les membres se transmettent certaines informations au cours des siècles. Le premier tome évoque l’hérésie hussite (peu vue en BD, qui préfigure les réformes protestantes un siècle plus tard), dans la première moitié du XVème siècle. L’angoisse religieuse et la violence sont omniprésentes (la guerre de cent ans se termine, avec son lot de soudards, ce qui accentue les angoisses eschatologiques). L’intrigue se laisse lire, même si elle est moins originale que le contexte, et qu’elle manque un peu de profondeur. Le dessin de Wagner est irrégulier, avare de détails, et pas toujours réussi – mais ça reste lisible. Le second tome nous ramène à l’origine de ce trésor, toujours dans la même région d’Europe, mais au Vème siècle avant J.C., au moment des invasions des Huns et de leurs alliés. Ça se laisse lire, mais certains détails dans le dernier quart de l’album (autour du trésor, de passages secrets, etc.) manquent de crédibilité quand même. C’est un peu « trop gros ». Concernant l’aspect graphique, j’ai préféré le dessin de Gedeon. Plus précis, un peu plus détaillé (surtout pour les personnages, car lui aussi ne développe pas trop les décors), mais aussi au rendu bien plus agréable. Chaque album est conclu par un court dossier historique présentant la question centrale (idées hussites, invasions hunniques), et chacun peut se lire comme un one-shot. Mais il est à craindre que les quatre autres prévus – et la conclusion les liant tous – ne voit jamais le jour, rien n’ayant été publié depuis 2015 (les éditions du Long bec ayant fait faillite).
Avec un tel titre, on pourrait penser à un hommage wagnérien, mais il n'en est rien, il s'agit de récits sur l'origine du trésor d'Arioviste qu'il aurait été obligé d'abandonner en repassant le Rhin après sa défaite face aux légions de César en 58 avant J.C.. C'est une saga en 6 volumes du Ier siècle de notre ère jusqu'au XIXème siècle, décrivant l'affrontement de mystérieuses confréries. Chaque tome constitue une aventure complète et indépendante, mais le tout forme un ensemble complémentaire ; pour l'instant, les 2 premiers tomes que j'ai lu s'occupent du milieu du Vème siècle, et du milieu du XVème siècle. Chacun évoque des hypothèses autour de personnages descendant des premiers protagonistes plus ou moins liés à la légende. Dans le tome 1, il est question d'une ancienne mission dans l'Alsace médiévale, mais le sujet aborde les Hussites de Jan Hus en Bohème, un passage de l'Histoire très méconnu sans doute partiellement développé, mais c'est un bon sujet hélas servi par un dessin peu joli et un peu anguleux, même si l'ensemble est correct. Le tome 2 aborde la fin de l'époque romaine au moment des grandes invasions barbares, le sujet est très intéressant et le dessin nettement plus esthétique. La série reste donc assez ambitieuse grâce à une documentation solide, mais je trouve qu'elle ne va pas assez au fond des choses ; il faudra surveiller les autres tomes pour voir si l'ensemble semble mériter l'intérêt, pour l'instant, c'est encore un peu tôt, car je suppose que le fin mot de l'histoire apparaîtra dans le dernier album. L'avantage que présente la série, c'est qu'on peut lire chaque album comme un one-shot.
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