Carmen Cru
Carmen Cru, c'est une sale vieille! Que cela ne vous choque pas! C'est vrai! Toujours en train de se plaindre ou de preparer un coup en douce, elle vit dans sa vieille maison dans un cour interieure et percecute ses voisins!
Les chieurs Magazine Fluide Glacial Troisième âge
Cette série raconte la vie misérable de Carmen Cru, une vielle femme que l'on pourrait qualifier de "sale vieille". Elle se plaint tout le temps, elle a un caractères épouvantable et n'a absolument aucun respect pour ses semblables. A la banque, pas question de faire la queue, elle passe devant tout le monde. Au restaurant, elle commande des huîtres, en mange la moitié, et appelle le garçon pour se plaindre. "Garçon, c'est insensé, j'ai trouvé une rustine dans mes huîtres". Et hop, elle ne paye pas. Et le cuistot, qui ne capte pas à qui il a affaire: "Elle a pas de bol quand même, la dernière fois c'était un démonte pneu." Mais Carmen s'en fout. Elle vit comme ça. Elle a ses principes. Ces croyances. Ses habitudes. Et il n'est pas question d'en changer maintenant! Le monde devra s'adapter à elle, car elle ne s'adaptera pas! Plus têtu que Carmen, est ce que ça existe? Je ne pense pas... Plus antipathique que Carmen, est ce que ça existe ? Oui, Hitler peut être…
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Date de parution | Mars 1984 |
Statut histoire | Histoires courtes 8 tomes parus |
Les avis
Hum, je te vois venir, toi lecteur et amateur des beaux albums cartonnés de Fluide Glacial. Tu pensais avoir tout lu de toutes ces histoires courtes que ton magazine préféré compilait dans les années 80. Oh il y en avait bien une que tu zappais régulièrement entre les histoires répugnantes de Foerster ou les Idées Noires de Franquin et c'était généralement celles de Carmen Cru. Il faut bien dire qu'entre les idioties de Clark Gaybeul ou les sortilèges ratés de Radada, on avait bien de quoi se marrer ou de s'extasier avec ces prépublications noir et blanc sans s'attarder sur cette vieille bonne femme pas très poilante. Au vu des éloges sur cette Carmen, tu as cru bon de t'offrir les intégrales soigneusement collectées dans ces 2 beaux bouquins tout de rouge habillés. Et passer un bon moment à contempler la méchanceté ordinaire, celle d'une vieille bonne femme aigrie aimant faire chier son entourage du soir au matin. Et tu t'es planté, royalement. Tu as beau avoir apprécié le dessin du regretté Jean-Marc Lelong, aucune mais strictement aucune de ses histoires ne t'a fait rigoler ou même amuser. Les dialogues sont même pénibles à lire. C'est étonnamment bavard et long. Si long qu'il t'a fallu plusieurs mois avant de revenir et de finir cette pénible lecture. Ok elle est méchante mais elle est surtout redondante, Carmen. Le souci c'est que ça n'évolue pas beaucoup et qu'il n'y pas franchement d'intérêt. Bref, tu n'aimais pas avant et tu n'aimes toujours pas maintenant. La question qui te préoccupe maintenant est de savoir ce que tu vas faire de ces deux belles intégrales ? Les offrir ? Ce serait cru et pas très galant.
Ah, Carmen Cru, à la fois improbable et tellement vraie, attachante, et bien campée par Lelong, dans des non aventures bien menées… Il y a du Ma Dalton chez cette vieille bonne femme sur qui les événements et le temps n’ont pas beaucoup de prise. Les réactions de Carmen, lorsqu’elle est confrontée « aux autres », sont souvent bien vues, désopilantes, parfois jubilatoires et hilarantes. Me vient à l’esprit en particulier une histoire d’héritage, qu’elle vient chercher chez de vagues cousins de la cambrousse, et que j’avais trouvée extrêmement drôle (les dialogues étaient au poil !). Sinon, on n’est pas forcément dans la grosse déconne habituelle chez Fluide Glacial. C’est petit à petit, au cours de chaque petite histoire, que le comique s’installe. Le côté asocial de cette vieille mégère bossue, portant de vieilles nippes rapiécées et puantes est déjà un bon point de départ. Son air, ses idées et sa dégaine en font un être en total décalage avec notre époque, et, tout en l’immunisant contre les aléas de la vie et le regard des autres, cela développe un effet comique dès que ces autres (voisins récurrents ou simples passants) ont affaire à elle. Mais, si le ressort comique est souvent le même dans les grandes lignes, il faut dire que Lelong a fait en sorte de se renouveler dans les détails : les dialogues sont très souvent réussis. A propos de détails. Si les décors sont souvent minimes, pour ce qui est des personnages, Lelong nous présente un dessin vraiment très réussi, bourré de détails (ce qui renforce le côté hideux de l’antédiluvienne !). Comme pour les dialogues, le travail graphique est minutieux. Tout n’est pas très drôle, mais c’est quand même une série qui vaut le détour, avec un personnage principal glauque, qui foutrait presque le bourdon, mais dont la mauvaise foi et l’aspect « fin de vie pénible » nous arrache souvent plus que des sourires. Note réelle 3,5/5.
Ah!, la vilaine, l'affreuse vieille bonne femme, mais tellement attachante, pas au point de l'avoir comme voisine, mais tout de même. Sa méchanceté est sacrement jubilatoire. A ce propos je souhaiterais dire que si certains ont vu Chez Carmen Cru un sosie de Tatie Danièle, ils se trompent. Cette dernière n'est pas méchante, mais seulement acariâtre et presque caricaturale dans ses mimiques et ses bougonnements. Non, Carmen Cru c'est la méchanceté à l'état pur, raisonnée, calculée pour faire le mal et en jouir mais sans jamais qu'un sourire ne vienne souligner cette jubilation. Elle est en somme parfaite et ses moult agissements s'ils nous font rire sont teintés de noirceur. Autour d'elle une galerie de personnages récurrents tous croqués à la perfection, ah ce curé réparateur en chef des vélos du séminaire, le neveu fourbe et veule qui jamais ne pourra mettre le grappin sur l'oseille supposé de tantine. Autour de Carmen tout un univers réaliste pas toujours gai mais qui nous donne des situations de franche poilade. Le dessin est lui suffisamment complexe et précis pour retenir l'attention. Carmen est intemporelle et se doit d'être lue.
3.5 J'ai enfin pu lire des albums de cette série qui me semblait être le dernier classique de Fluide Glacial qui me restait à lire. J'ai bien aimé et je comprends que ce personnage soit devenu un des personnages cultes du magazine. Cette vieille femme est attachante dans sa méchanceté. Le ton de la série est plutôt glauque avec un peu de satire sociale. Le point fort est sans aucun doute le dessin de Lelong qui va à merveille avec le ton de la série. Le noir et blanc est sublime. C'est vraiment le genre de série qui ne marche qu'en noir et blanc car je trouve que cela aurait été moins réussi s'il y avait de la couleur. Toutefois, je trouve que pour une série humoristique je n'ai pas trop ri. J'ai souvent souri en lisant les dialogues savoureux, mais je ne me souviens pas avoir rigolé ce qui est dommage pour une série dont l'objectif est de me faire rire. Et puis il y a quelques histoires en dessous du lot, mais globalement c'est très bon. D'ailleurs, en réfléchissant bien j'augmente la note. J'aime trop le personnage et l'ambiance pour ne mettre "que" 3 étoiles.
C'est franchement sympa comme bd mais assez inégal d'une histoire à l'autre. C'est vrai que parfois on s'ennuie. L'humour est présent mais par petite touche, ce n'est pas une suite de gags façon soupe opéra, on est plus dans le comique de caractère à la Molière. C'est parfois un peu redondant, Carmen Cru joue toujours de son statut de vieille pour manipuler et se moquer des gens, forcément au bout d'un moment on tourne en rond. Cependant il y a vraiment quelque chose de touchant dans cette Tatie Danielle qui est un être profondément solitaire et malheureux. La manière dont est dessinée cette Carmen Cru est vraiment géniale, parvenant à faire ressentir toute l'aigreur accumulée du personnage. L'histoire que je préfère est celle où Carmen Cru finit par adopter un chat après l'avoir d'abord repoussé après qu'elle a pu observer la capacité de nuisance de celui-ci auprès de ses voisins. 3,5/5
C'est une série convenant parfaitement à l'univers de Fluide Glacial, où elle apparaît en 1982 ; je m'en suis tout de suite régalé. Ces saynètes de 4 à 5 planches provoquent un sourire amer, l'humour y est dur, mordant, parfois cruel, bref, la bande ne cultive pas la franche rigolade. Il est vrai que son héroïne ne reflète pas la joie : Carmen Cru est une petite vieille ratatinée, à l'aspect pouilleux, vêtue de hardes, à l'hygiène douteuse, se déplaçant sur un vieux vélo et trimbalant souvent un cageot rempli d'un étonnant foutoir. Elle vit dans un petit pavillon vétuste situé au fond d'une cour d'immeuble miteuse, où s'entasse un bric à brac au vécu ancien. On a ainsi l'impression que l'action se passe dans les années 40 ou 50, tant on sent un côté vieillot, même chez les personnages secondaires qui semblent sortis d'un univers de petits besogneux d'un autre temps, mais on nous rappelle qu'on est finalement à notre époque par certains indices modernes. La mère Cru est une acariâtre d'une mauvaise foi indigne, elle refuse la compagnie et le dialogue, croyant toujours qu'on veut abuser de sa faiblesse due à son âge ; menteuse, avare, culottée et rusée, elle n'hésite pas à user de fourberie pour arriver à ses fins ou pour emmerder le monde, spécialement dans les administrations ou les restaurants. Quel portrait! Lelong a réussi à dépeindre avec subtilité un personnage de petite vieille mesquine et pleine de fiel ; comment voulez-vous que les jeunes aient ensuite une idée positive des séniors avec un portrait pareil ? J'aime bien aussi les personnages récurrents, comme les voisins Raoul et Lulu (souvent aux cabinets) ou Mouvillon qui la détestent et la critiquent sévèrement, souvent à juste titre ; également son arrière petit-neveu, un fermier vénal et crétin ; et le curé au langage vert qui répare son vélo, appliquant le principe de la charité chrétienne. Les trognes expressives des personnages ainsi que les décors précis où ils évoluent achèvent de faire de cette bande un tableau réussi mais malaisé d'une certaine société. Le dessin est d'ailleurs incroyablement soigné pour une Bd humoristique, ce qui est un plus dans la qualité d'ensemble.
Elle est vieille, sale et moche, et fait peur à ses voisins. Malgré son grand âge et son dos courbé, elle n’en est pas pour autant impotente, même si c’est parfois ce qu’elle aimerait nous faire croire ! Il faut la voir pédaler sur son vieux biclou rouillé avec un cageot sur le porte bagage ! C’est qu’on aurait presque envie de lui donner la pièce avec son vieux manteau usé jusqu’à la corde. Mais le pire, c’est qu’elle ne vous dirait même pas merci et trouverait encore moyen de vous accuser de lui avoir refilé une fausse pièce ! Elle est comme ça, Carmen Cru. Elle déteste l’humanité entière, et ce n’est pas la bonne foi qui l’étouffe, la vieille carne ! Odieuse à souhait, elle ne reculera devant rien pour ne pas débourser un centime, s’estimant entourée de crapules qui ne cherchent qu’à lui faire du tort, à elle, pauvre petite mémé sans défense… Surtout, si vous la croisez, gardez-vous bien de provoquer son courroux, vous n’imaginez pas de quoi elle est capable ! Et pourtant, allez savoir pourquoi, on finit par s’y attacher à cette « pauvre » vieille, héroïne atypique de ces histoires sur quatre ou cinq planches. Est-ce parce que sans état d’âme, elle réussit à nous venger de tous les donneurs de leçons, hypocrites, snobs et autres parvenus qui grouillent en ce bas monde ? C’est sûr, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère, la vioque, mais nous au moins qu’est-ce qu’on se marre ! Il faut noter la qualité du trait en noir et blanc (de la couleur pour Carmen Cru, vous n’y pensez pas ??!!). Lelong chiade ses dessins, en particulier les personnages qui ont toujours des apparences très rustiques (mentons en galoche, grandes oreilles, membres difformes…). On pourrait croire que cela se passe dans la première moitié du XXème siècle, si parfois certains éléments de modernité ne venaient pas nous rappeler qu’il n’en est rien. Et c’est peut-être aussi ce qui fait le charme de cette série un peu intemporelle, qui aura sans doute comme moi marqué tous les lecteurs de Fluide Glacial dans les années 80-90. Tome 1 : Rencontre du 3ème âge Tome 2 : La Dame de fer Tome 3 : Vie & Mœurs Tome 4 : Ni Dieu ni maître Tome 8 : Thriller
Je vénère Carmen cru. Une série vraiment à part chez Fluide Glacial car bien loin de l'humour d'Edika, Maester, Binet (quoi que Binet ... ). Cette bd a vraiment un fond noir triste et antisocial (comme moi !) Je ne vais pas revenir sur chaque album car je voudrais plutôt pointer le doigt sur le caractère profondément noir, asocial, misanthrope et pessimiste de Carmen Cru (donc de Lelong). Je pense qu'il a mis une réelle partie de lui et de ses névroses dans cette bd. Avec en plus ce fourmillement de petits détails assez hallucinant. Dans les décors et autres objets poussiéreux et cassés comme dans les visages poussiéreux et cassés eux aussi. Tout suinte la saleté et la misère. Mais avec énormément de poésie. Carmen Cru est vieille, moche, ratatinée, haineuse et méchante mais seule et elle vous emmerde. En même temps quand on voit les gens qui l'entourent on est de tout coeur avec elle. Ils sont physiquement pas loin d'elle mais plus gais et souriants ce qui les rend beaucoup plus cons (enfin crétins). Au moins Carmen Cru est en accord avec son physique. De plus je pense qu'une personne seule moche et triste, il vaut mieux qu'elle soit méchante et isolée volontairement car sinon c'est encore plus pathétique et dur pour elle. C'est la fierté et l'agressivité qui maintient en vie cette personne, dernière illusion de dignité parmi ses semblables. Une sorte d'esprit punk. Mais un esprit punk sans les jeunes et la musique. Un esprit punk de petit village moisi rempli de vieux paysans courbaturés épuisés par l'alcool. Mais je m'égare dans mon interprétation très personnelle de cette bd. Donc voilà Carmen Cru passe son temps à emmerder tout le monde et personne ne fait rien car c'est une pauvre vieille femme seule. Donc elle en profite et c'est très drôle. Mais on rit jaune car la pitié et le misérabilisme de la situation de cette dernière peut nous déprimer. Enfin vous moi non, j'adore. De plus les couvertures sont sublimes je trouve. Lisez absolument le dernier album (fait avant que Lelong ne décède : il s'est suicidé, quand je dis que cette oeuvre est noire et sérieuse). Carmen Cru est obligée de rendre visite à sa mère. Oui Carmen Cru a une mère et encore pire qu'elle. Quasiment une sorcière qui vit dans une cabane tout en en haut d'une montagne. C'est quasiment moyenâgeux.
Je n'ai jamais accroché à Carmen Cru, parce que ça ne me faisait pas rire...Au contraire, limite ça me fichait le cafard...Dommage pour des aventures paraissant dans un journal humoristique. De plus, les graphismes ne m'ont pas trop séduit non plus, j'ai l'impression que tous les personnages qui gravitent autour de notre célèbre mémé sont tous les mêmes, des sortes de dégénérés consanguins avec la même tronche. Bref, je ne suis pas rentré dans ce trip de Lelong. (89)
Carmen Cru, c'est toute une ambiance, tout un style d'humour. La première fois que j'ai lu un album de Carmen, j'étais trop jeune et j'ai été marqué par cette ambiance de vieillesse, d'aigreur de la part de Carmen, de saleté de son environnement, de médiocrité de ses voisins. En le relisant plus tard, j'ai réalisé combien l'auteur joue justement de tout cela pour opérer son humour pince-sans-rire, presque satirique. Le personnage de Carmen en lui-même est difficile d'accès au début, mais très vite on se prend à l'aimer, à adorer la voir se foutre silencieusement de la gueule des gens qu'elle rencontre, à jubiler quand elle massacre moralement des fonctionnaires qui la prenait de trop haut au départ... Ce que je ressens pour Carmen Cru, c'est une affection pour le personnage, un sentiment que j'aime à la voir agir et se comporter avec les autres gens mais que je n'aimerais surtout pas la rencontrer, un peu comme si elle se défoulait tranquillement sur les gens sur lesquels j'aimerais également me défouler. Carmen, c'est une force tranquille, un roc spirituel que l'âge n'atteint qu'en surface, un fernet-branca on the rock. J'ai pu redécouvrir le personnage récemment par l'achat de l'intégrale petit format cartonnée de très bonne qualité qui vient de paraître. Et j'apprécie encore plus cette série et cet humour désormais. Même si toutes les histoires courtes ne sont pas aussi drôles les unes que les autres, c'est un vrai plaisir de lecture mais aussi un plaisir pour les yeux car je trouve le dessin de très bonne qualité aussi finalement.
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