Arsène Lupin - Les Origines
La jeunesse du plus célèbre des gentlemen cambrioleurs
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Arsène Lupin Voleurs et cambrioleurs
Le jeune Arsène est un enfant de la rue âgé de 12 ans quand il est envoyé à la Haute-Boulogne, sinistre maison de redressement sur Belle-Île-en-Mer. Son crime ? Avoir été témoin du meurtre d’un maître de savate, Théophraste Lupin. C’est dans ce bagne pour jeunes garçons que débutent les aventures d'Arsène, qui sera par la suite adopté par le comte de La Marche. Celui-ci lui assurera une formation de gentleman et lui transmettra son combat personnel, la lutte contre la Confrérie des Lombards, qui gouvernent le monde en coulisses par le crime et l’argent.
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Date de parution | 01 Octobre 2014 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Il ne faut pas chercher dans cette série du polar fin de siècle, les auteurs développant une histoire retraçant la jeunesse – mais aussi du coup la genèse – du célèbre gentleman cambrioleur. Avec un arrière-plan jouant sur une lutte séculaire entre le Bien et le Mal, incarnés par des confréries rivales, chacune de ces confréries se cherchant des champions. L’opposition entre le futur Lupin et son adversaire, dans une école située à l’écart en Europe n’est pas sans rappeler certains passages d’« Harry Potter » entre Potter et Malfoy. Pour le reste, c’est de l’aventure classique mais bien fichue, qui joue sur de multiples rebondissements et un certain manichéisme des personnages, comme pouvaient le faire les feuilletonistes de la Belle époque. Lue d’une traite dans l’intégrale, cette série est agréable à suivre, pour peu que l’on se laisse embarquer dans cette ambiance un peu surannée et que l’on accepte de s’écarter de l’univers plus connu et codifié (mais aussi postérieur) de Maurice Leblanc. Note réelle 3,5/5.
C'est par l'entremise de cette intégrale que j'ai découvert ce fabuleux triptyque. Avant d'en entamer la lecture, je n'avais pas mesuré le formidable intérêt que représentait ce récit qui conte les jeunes années d'Arsène Lupin. Je dois avouer que je craignais que cette réinvention du célèbre personnage ne fut pas à la hauteur de l'œuvre de Maurice Leblanc. Eh bien je m'étais tragiquement trompé: les scénaristes ont réalisé un travail extraordinaire en donnant à cette adaptation en bande dessinée le ton, la manière et la structure de narration des textes de Maurice Leblanc. Tout ici rappelle les grandes œuvres des feuilletonistes de la fin du 19e siècle et du début du 20e en général et les aventures d'Arsène Lupin en particulier. D'abord il y a ce découpage très rigoureux des actions en scènes qui s'étendent sur une à trois pages comme si chacune d'elles composait un tout, une courte nouvelle pouvant presque se suffire à elle même, formant au fur et à mesure autant de cellules dramatiques qui finissent par donner au lecteur une impression de richesse incroyable dans les rebondissements. Et puis il y a cette façon géniale de nous faire entrer dans une scène sans nous en expliquer d'emblée les enjeux. C'est en découvrant l'action, en pénétrant davantage dans chaque scène, que la lumière se fait et que notre compréhension du récit s'opère. Il y a donc toujours du mystère, une situation qui nous échappe de prime abord et qu'il nous faut éclaircir, offrant à chaque petite scène une dimension dramatique puissante. Une autre grande force du travail scénaristique proposé ici est de ne jamais appeler la psychologie, ou encore moins la psychanalyse, au secours du récit pour en éclairer doctement les zones sombres et prémâcher le travail de compréhension qu'il appartient au lecteur de réaliser. Car s'il veut rester un être agissant pendant sa lecture plutôt qu'un objet passif que l'on gave sans cesse d'explications psychologiques (à la construction desquelles il ne participe jamais), il lui revient ici de puiser dans les actions et dans ce qui est donné à voir des personnages ce qui lui permettra de comprendre les ressorts qui les animent. En définitive, les actes parlent davantage des individus que les explications psychologisantes qu'un auteur pourrait surligner. Du côté du dessin tellement typé de Christophe Gaultier, il peut dans un premier temps dérouter. On peut certes lui trouver des maladresses mais il convient de se pencher davantage sur ce qui en constitue la force pour apprécier ces aventures du jeune Arsène Lupin. D'abord il a un sens remarquable de la composition de ses cases. Elles demeurent toujours d'une lisibilité exemplaire. Ses planches, si elles demeurent très classiques dans leur composition, n'en sont pas moins d'une formidable fluidité narrative. Ses décors stylisés ont une réelle force d'évocation. Son trait nerveux rappelle par quelques aspects certaines gravures sur bois du début du siècle dernier. Il est fort probable qu'un autre dessinateur plus consensuel aurait offert à cet épatant triptyque davantage de renommée vu les qualités scénaristiques exceptionnelles mais en l'état, il ne faut surtout pas passer à côté d'une des très grandes réussites actuelles de la bande dessinée d'aventure. Un mot sur la mise en couleur qui peut sembler "simpliste". Je la trouve au contraire très élaborée pour parvenir à coller au dessin un peu brut de Gaultier, lui donner du relief et une parfaite lisibilité. La coloriste réalise ici un travail très expressif. Quel dommage que cette série ne compte que trois albums; elle constituait assurément le haut du panier de la bande dessinée d'aventure ainsi que le plus beau des hommages à la littérature populaire du début du 20e siècle. Bravo aux scénaristes qui auront su être à la hauteur du défi qu'ils s'étaient proposés de relever.
Maurice Leblanc a toujours fait mystère des origines de son personnage. La vie « connue » de Lupin ne commence réellement qu’à l’âge de ses 19 ans, où il eut une aventure avec une jeune femme qui donnera naissance à Geneviève un an plus tard. Avant cela, on ne sait rien de lui. En 2012, les droits d’auteur tombant dans le domaine public, la tentation était trop grande. Les auteurs de cette trilogie, que l’on imagine aisément admirateurs de l’œuvre de Leblanc, ont donc sauté sur l’occasion pour combler ce vide insupportable ! Et ils n’ont pas fait les choses à moitié ! Tout en conservant de rares caractéristiques du personnage (son goût pour les sports de combat notamment), les scénaristes ont créé une toute nouvelle galerie de personnages, sans aucune référence à la « bio » connue du « Prince des voleurs ». Même Théophraste, ce père absent, est devenu ici un simple ami, son « professeur de savate », dont le seul point commun est d’être mort aussi ! L’histoire démarre en 1888, au bagne pour enfants de Belle-Île-en-mer, où Arsène n’a que quatorze ans et se termine cinq ans plus tard, au moment où ce dernier est emprisonné, ce qui coïncide avec la première aventure du héros de Maurice Leblanc… Entretemps, on assiste au parcours initiatique du jeune homme après son évasion du bagne et son adoption par le comte Perceval de la Marche. Arsène recevra une éducation élitiste dans un pensionnat austère et isolé des Alpes, la Croix des Whals, où il deviendra un homme complet, intellectuellement et physiquement. La question que l’on peut se poser c’est de savoir si Maurice Leblanc aurait apprécié ces digressions, d’autant que l’on peut relever quelques incohérences dans la chronologie (en 1893, Lupin a 17 ans, alors que Leblanc le fait naître en 1874). Pourtant, qu’on la juge crédible ou non, force est de reconnaître que cette trilogie est plutôt captivante et se lit d’une traite, grâce au suspense et au romanesque irrigant le récit. On apprécie par ailleurs cette ambiance fin XIXe, empreinte d’un mystère gothico-ésotérique (très à la mode), avec en toile de fond une rivalité ancestrale opposant des ordres millénaires, qui se résume par une lutte un peu simpliste entre le bien et le mal… Le dessin de Christophe Gaultier ne se veut pas parfait et c’est ce qu’on apprécie. Cela permet avant tout d’éviter un académisme trop léché propre à ce genre de production. Pourtant, ce côté artisanal, sans en avoir l’air, est très étudié, avec une esthétique qui lui est propre, et nous dispense des tares d’un trait purement amateuriste. Sa lisibilité est excellente et les personnages se différencient parfaitement, ce qui n’est pas forcément le cas avec des œuvres visuellement plus « pros ». Globalement, « Arsène Lupin, les origines » est susceptible de diviser, et les puristes voueront vraisemblablement la trilogie aux gémonies, si ce n’est déjà fait. Les autres rétorqueront que le « bébé » vit sa propre vie et n’appartient plus à Maurice Leblanc, et qu’après tout, les auteurs ne font que maintenir vivant un mythe de la littérature française, dont la notoriété dépasse largement les frontières. A l’instar de la série Netflix qui cartonne actuellement dans beaucoup de pays. Les seuls à ne pas s’en réjouir seront peut-être les habitants de la petite bourgade d’Etretat, préoccupés à l’idée d’un envahissement prochain des hordes de touristes venus du monde entier, par ce qu’on pourrait appeler l’effet « Da Vinci Code ».
Inutile de présenter Arsène Lupin, célèbre héros de la littérature du début du siècle dernier. A l'image d'un Fantomas, autre héros de fiction de la même époque, tout le monde connait, sans forcément avoir lu les romans, ou vu les nombreuses adaptations en film. L'originalité de cette BD est d'avoir voulu imaginer et raconter l'enfance du héros. Les auteurs mêlent un tas d'éléments sortis de leur imagination avec des faits plus ou moins établis. Le jeune Arsène va croiser des personnages totalement fictifs, d'autres qui sont des personnages secondaires des romans. Amitié, amour, trahison, galère, c'est au gré de ses rencontres et des péripéties que le jeune Arsène se construit pour devenir peu à peu le plus célèbre des cambrioleurs. J'aime beaucoup cette idée de départ qui fonctionne vraiment bien. On ne sait pas trop ce qui est issu des romans et ce qui est inventé. Ce flou est plutôt agréable et il se passe beaucoup de choses. Un peu trop même au milieu de la série. La narration est parfois un peu maladroite, car justement, les péripéties s'enchainent presque trop vite : en une planche il se passe un évènement, et sur la planche suivante on est catapulté dans un autre lieu avec d'autres protagonistes. Pas toujours facile à suivre. Au final tous ces détails trouveront quand même une certaine importance, et contribueront à ce qu'Arsène devienne ce gentleman cambrioleur. Entre un début bien accrocheur et une fin de série réussie, cette trilogie est plutôt pas mal.
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