Trop vieux pour toi
Une plongée dans l’angoisse de la paternité tardive, menée avec une grande sensibilité !
Autobiographie Crise de la quarantaine La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Maternité, paternité
Lassé de son emploi, de son mariage et de sa vie qu’il juge devenue d’une banalité pesante, Xavier décide de tout changer. En s’engageant sur la route de l’indépendance, cet homme nouveau rencontre Léa. Avec elle, il redécouvre la sérénité du couple sans entraves. Car Léa n’a pas d’enfant et ne peut pas en avoir. Une situation dans laquelle Xavier compte s’épanouir pleinement, avide d’un quotidien fait de spontanéité et de découvertes. Mais ce rêve de liberté se voit bien vite estompé par un imprévu de taille, et qui n’a rien à voir avec ceux fantasmés par Xavier : Léa tombe enceinte. À 48 ans révolus, Xavier angoisse. Que va dire sa famille ? Et l’autonomie qu’il avait choisie en s’engageant avec Léa ? Et, surtout, n’y a-t-il pas de risques pour le bébé ? Pourtant, pas question de faire machine arrière. Malgré ses doutes et malgré son âge, Xavier sera de nouveau père. Texte : Editeur.
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Date de parution | 10 Février 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai eu deux surprises en lisant cette BD : déjà de retrouver Yannick Marchat dont la BD Albin et Zélie m'avait beaucoup plus, mais aussi de trouver cette histoire assez longue et moins intéressante que je n'aurais cru. La question de la paternité tardive est une question épineuse sur laquelle j'ai un avis et sur lequel je conçois que tout le monde n'est pas d'accord. Ici l'auteur va devenir à nouveau père à 48 ans, de sa nouvelle compagne. Je suis resté assez distant de l'histoire malgré des premières pages franchement très sympa sur le changement de vie qu'il a connu. La faute en incombe au personnage, assez souvent désagréable et même dur avec sa compagne, ce qui me l'a fait passer vite pour un gros con. Je pense que le souci vient du traitement par l'auteur, qui a voulu mettre en avant les difficultés et les réticences qu'il a eu avec cette paternité. Il a donc sélectionné les moments de tensions pour le représenter, mais faute de moment pour contrebalancer et développer la relation qu'il a avec sa compagne, on le ressent comme un gros con de mec. Je pense que ce n'est pas le cas et c'est uniquement dû à ce qu'il montre. C'est un choix un peu malheureux pour ma part, puisque jusqu'à la toute fin, j'étais franchement pas en empathie avec lui. Il me paraissait l'archétype du gros con mâle fier de ses valeurs et de son nom, presque dominateur sur sa compagne. Ce n'est qu'à la fin que j'ai senti qu'il s'agissait d'un portrait à charge (sans doute voulu) qui ne reflète que partiellement tout le reste : les doutes, la peur, l'incompréhension. La relation avec son fils ou son ex compagne sont trop vite balayés, il manque des moments d'intimités avec sa nouvelle compagne dans lesquels on sent leur complicité. Ca aurait permis de comprendre ces passages où il est imbuvable comme des moments d'éclats, les phases où ca pète parce que c'est un peu trop. Ajoutons que j'ai été réticent face au dessin, au point d'être surpris en découvrant que l'auteur à pondu Albin et Zélie. Il y a une vraie différence de traitement et pas à l'avantage de cette BD, qui me semble venir d'une volonté de coller à des têtes existantes. Ca ce sent que parfois ça fait forcé et les passages à la fin, lorsqu'on voit le monde changer selon ce que le personnage ressent m'ont semblés d'un coup plus pertinents. Peut-être aurait-il fallu aller dès le début dans un dessin plus déjanté, plus libre et moins collé à la réalité. A mon sens, le récit y aurait gagné en force. Donc voila, BD moyenne pour moi, la faute à un traitement et à un dessin qui ne me conviennent pas, mais avec un récit qui sait être touchant sur des questionnements d'un homme de cet âge. Une nouvelle paternité, un renouvellement de sa vie, la peur de la mort alors que des proches disparaissent et également la question de la famille (l'ancienne et la nouvelle). Le traitement ne m'a pas convaincu, mais c'est une BD qui a des choses à dire et ça peut parler à bon nombre de personnes.
Le hasard fait que j'ai lu la version américaine de cet album. Comme je tournais autour depuis longtemps (depuis que j'ai rencontré Yannick Marchat, en fait), je n'ai pas hésité et l'ai lu assez vite après être entré en sa possession. Autre hasard : j'ai l'âge qu'avait Xavier Bétaucourt lorsque sa compagne lui a annoncé être enceinte, contre toute attente, et alors que la médecine l'avait désignée comme stérile. Même si je ne pense pas redevenir père dans les années à venir, j'ai ressenti une certaine connivence de ce fait avec le scénariste, avec lequel je partage par ailleurs une chevelure désormais plus sel que poivre. Mais passons à mes impressions de lecture, qui furent largement favorables. En effet j'ai eu l'impression que le scénariste se livrait sans fard dans cette histoire, confiant ses angoisses, ses joies, ses doutes, mais montrant aussi qu'il savait les partager avec Léa, ce qui n'est pas forcément le cas de tous les futurs pères. J'ai beaucoup apprécié cette franchise, même si j'imagine qu'avec le recul et son expérience de scénariste, Bétaucourt a su préciser, et probablement réécrire certains sentiments diffus. Au-delà de la portée sérieuse du sujet, il a su disséminer dans son récit quelques petits traits d'humour bienvenus, qui permettent d'atténuer quelque peu l'ambiance plutôt propice à l'angoisse, même si Léa, pour le coup, se montre plutôt sereine pendant les mois de sa grossesse. Yannick Marchat a su donner vie à cette histoire de vie, faisant preuve d'un trait doté d'une grande énergie, mais sans fioritures et collant à la sensibilité, l'intimité de certaines scènes. C'est vraiment un bel album, que je recommande fortement.
Une belle surprise, un roman graphique sur le plus beau cadeau que puisse faire la vie, celui d'avoir un enfant, enfin normalement. Le récit autobiographique de Xavier Bétaucourt. Xavier, 48 ans, repart à zéro après avoir quitté sa femme. Il rencontre Léa, 40 ans, elle ne peut pas avoir d'enfant et cela lui convient très bien, il veut profiter de la vie, sans entrave. Mais dame nature aime jouer des mauvais tours, Léa se retrouve enceinte. Elle est aux anges, lui beaucoup moins. Un récit touchant qui se concentre sur le ressenti de Xavier, il va passer par toutes les émotions et elles vont évoluer à mesure que la grosse de Léa approche du terme. Pendant les 37 semaines, Xavier va se poser des tas de questions et il ira au cimetière pour trouver des réponses auprès de son frère, décédé il y a peu en laissant orpheline de père sa petit fille. Il a peur que cela lui arrive (il n'est plus tout jeune), mais il pense aussi à la malformation, au regard des autres (tiens voilà le grand-père), à ses dernières vacances rien qu'à deux. Il doit surtout en informer son fils de 20 ans, pas le plus facile, la pilule sera difficile à avaler (oups). Une narration qui a su maintenir ma curiosité et j'ai énormément apprécié la touche d'humour parsemée ci et là lors des réflexions de Xavier. Un bon moment de passé et quelques souvenirs qui reviennent en mémoire. Graphiquement, c'est moins réussi, un dessin qui manque d'assurance par moment et un choix discutable des couleurs, par contre la mise en page est aérée et rend la lecture agréable. Une lecture recommandable. Note réelle : 3,5.
Après avoir publié Le grand A en 2016 qui était un documentaire sur une grande surface, voilà que l'auteur scénariste Xavier Bétaucourt s'essaye à l'auto-biographie durant cette même année. J'apprécie la démarche qui consiste de passer d'un genre à l'autre avec une telle aisance. Bien entendu, on pourrait s'y retrouver dans cet homme de la quarantaine qui redécouvre la paternité en ayant des angoisses bien légitimes au vu de son grand âge. Elever des enfants n'est pas une chose simple de nos jours. Doutes, questionnement et difficultés marqueront son parcours. On devine le final qui sera forcément un heureux événement. C'est plutôt le cheminement et le témoignage qui est humainement intéressant. Une oeuvre intimiste qui fait ressortir que le changement a du bon.
Certes « Trop vieux pour toi » n’est pas le premier roman graphique à traiter de l’angoisse paternelle (voir notre joli thème Maternité / paternité). Mais cet album parvient à apporter un point de vue diffèrent et intéressant. Xavier a 48 ans, a déjà un enfant, sort tout juste d’un divorce assez difficile, et souhaitait « profiter un peu de la vie ». Une grossesse inattendue chamboule ses projets, et il a peur, tout simplement. Peur d’être trop vieux, de ne pas avoir le courage et l’énergie de « remettre ça », peur de mourir trop tôt et d’abandonner sa femme et son enfant. Peur de la réaction de son fils quand il lui annoncera la nouvelle. Son manque d’enthousiasme est bien entendu difficile à vivre pour sa compagne, qui est jeune et vit sa première grossesse. S’ajoute à ce tableau la perte récente de son frère, et le deuil qui va avec… Là aussi la réflexion est intéressante, le frère avait une petite fille qui se retrouve donc sans papa, et il ne peut s’empêcher de dresser des parallèles, de débattre de la chose avec le « fantôme » de son frère. Le dessin est aussi très joli. Il est la plupart du temps assez classique, mais l’auteur se permet parfois des écarts créatifs du plus bel effet, tout en symbolisme. Un album recommandable, qui m’a beaucoup touché.
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