Sledgehammer 44

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Etats Unis envoient une nouvelle arme secrète en mission sur le terrain...


Dark Horse Comics Dieselpunk Hellboy and friends [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest

Un homme dans une armure de combat ultra-sophistiquée pour l'époque, est largué depuis un avion en plein territoire français pendant la guerre. Sa mission : combattre le super-vilain desForces de l'Axe : la terrifiante Flamme Noire (bien connue des lecteurs de B.P.R.D. !). L'univers de Hellboy, créé par Mike Mignola, n'en finit pas de s'enrichir. pour notre plus grand bonheur !

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Décembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sledgehammer 44 © Delcourt 2015
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

10/02/2016 | PAco
Modifier


Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Un nouveau venu dans l'univers d'Hellboy, fortement ancré dans la continuité, tout en restant accessible aux nouveaux lecteurs - Il s'agit du début d'une nouvelle série connectée au Mignolaverse (les séries Hellboy et BPRD). Ce tome peut-être lu indépendamment de ces 2 séries, tout en restant compréhensible. Il contient les 2 premières miniséries, soit 5 épisodes, initialement parus en 2013, écrits par Mike Mignola & John Arcudi, avec une mise en couleurs de Dave Stewart. - - Sledgehammer 44 (2 épisodes, dessinés et encrés par Jason Latour) - En 1944, dans une petite ville (fictive) de France (D'Ébène Chiot), une petite unité de 5 soldats doit servir de soutien à une autre unité qu'elle attend. L'unité en question est lâchée du ciel sur la ville. Elle a pour nom de code Sledgehammer : il s'agit d'une sorte de gros robot humanoïde à trois yeux, qui doit combattre un gros robot nazi. Dans la postface (1 page), John Arcudi explique que ce projet a été conçu à la demande de John Severin. Ce dernier avait illustré la deuxième aventure de Sir Edward Grey (Lost and gone forever) à l'âge de 88 ans. Il souhaitait ensuite dessiner une histoire se déroulant pendant la seconde guerre mondiale ; malheureusement il est décédé après avoir réalisé seulement quelques planches (dont 2 incluses en fin d'ouvrage). John Arcudi et Mike Mignola ont donc développé un nouveau personnage pour cette époque, s'intégrant dans le Mignolaverse, c'est-à-dire l'univers partagé d'Hellboy et du BPRD. Les lecteurs les plus attentifs identifieront la fourche d'Anum et la combinaison d'énergie Vril (voir Iron Prometheus). Les très, très, très attentifs se souviendront d'une case dans The dead (le tome 3 de la série BPRD) où l'on pouvait apercevoir l'armure de Sledgehammer. Dans cette première histoire, il s'agit d'introduire le personnage en bonne et due forme, et de montrer ses capacités face à un gros robot nazi surarmé, et d'expliquer son lien avec le soldat américain Patrick Redding. L'histoire est rapide. Mignola et Arcudi réussissent à faire exister plusieurs personnages, à donner une identité distincte à 3 soldats, en ce nombre de pages limité. L'intrigue n'est pas très originale, mais elle remplit bien sa fonction de servir de support à l'introduction de Sledgehammer, permettant d'intégrer quelques notions sur sa source de pouvoir, son lien avec l'ange Anum, et la conscience humaine qui guide cet engin de destruction. Ils trouvent même le moyen d'inclure une dimension tragique au personnage. Jason Latour détoure les formes avec un trait fin uniforme, un peu tremblé. le niveau descriptif de ses dessins est satisfaisant, en particulier l'authenticité des uniformes américains. Il a choisi une approche un peu caricaturale pour la représentation des visages. L'effet comique est assez discret pour ne pas neutraliser ni la dimension tragique du récit, ni la tension narrative des affrontements. Ces deux premiers épisodes constituent un bon prologue, introduisant un nouveau personnage qui trouve naturellement son origine dans la riche mythologie du Mignolaverse. - - Lightning war (3 épisodes, dessinés et encrés par Laurence Campbell) - Quelques mois plus tard, les nazis s'emparent d'un prototype d'avion, capturant aussi le pilote Danny Ellroy. Le docteur Helena Gallaragas réussit à faire sortir Sledghammer de sa léthargie et à le convaincre d'effectuer une mission de sauvetage pour délivrer Ellroy et récupérer le prototype. À chaque nouvelle histoire, c'est un grand plaisir de constater le niveau d'aisance que John Arcudi et Mike Mignola ont atteint dans leur narration. Ici il suffit de quelques scènes pour rendre le récit personnel et impliquer émotionnellement le lecteur. Il y a donc la situation extraordinaire de Patrick Redding. Lorsqu'Helena Gallaragas (la fille du professeur Kiryakos Gallaragas, l'inventeur de la combinaison énergie Vril) expose sa motivation à Sledgehammer, en trois pages, ils ont fait passer sa personnalité, ils ont créé un personnage de femme forte et crédible, et ils ont acquis l'empathie du lecteur pour le reste du récit. Ces trois épisodes s'avèrent bien dense, faisant le lien avec une partie de la mythologie du BPRD : une incarnation de Black Flame (Raimund Diestel), la présence de Trevor Bruttenholm, la fourche d'Anum et l'évocation de Lobster Johnston. Les auteurs insèrent une référence à Épiméthée (l'un des Titans). L'intrigue recèle plusieurs surprises complexifiant la mission de sauvetage. Il est possible de regretter des combats trop basiques, Mignola & Arcudi jouant sur l'imprécision du niveau de pouvoir de Sledgehammer pour le sortir du pétrin comme bon les arrange. D'un côté les dessins de Laurence Campbell sont plus épurés que ceux de Latour : moins de détails, beaucoup moins d'arrières plans. de l'autre côté, Campbell peaufine son encrage et ses ombres portées pour tirer ses dessins vers l'expressionisme et installer une atmosphère pétrie d'une sourde fatalité, beaucoup plus prenante que la vision plus factuelle de Latour. Campbell bénéficie de toute l'intelligence de la mise en couleurs de Dave Stewart qui palie l'absence de décors par des camaïeux assurant la continuité de l'atmosphère d'une scène d'une case à l'autre tout en renforçant les textures, et en conférant de la substance à des cieux désespérément vides sinon. Grâce à Stewart, les pages contiennent assez d'informations visuelles pour ne pas sembler trop éthérées. Cette deuxième histoire développe la situation du personnage principal, au cours d'une aventure rapide, disposant de personnages assez étoffé, de scènes d'action spectaculaire et d'enjeux dépassant le simple affrontement générique contre les nazis.

10/09/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
L'avatar du posteur PAco

Attiré par la couverture de cet album et l'univers de Mike Mignola que je ne connaissais qu'à travers de nombreuses illustrations de Hellboy glanées sur le net, j'étais curieux d'enfin découvrir cet univers. Initialement réalisé par Mignola et John Arcudi pour le grand John Severin (The incredible Hulk, Craked) âgé de plus de 90 ans, celui-ci décédera avant d'avoir pu aller très loin dans le projet. Ce sont donc Laurence Campbell et Jason Latour qui vont boucler cet album en réalisant chacun un chapitre. L'action (et c'est pas ce qui va manquer !) se situe pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'armée américaine va littéralement larguer un homme dans une armure de combat ultra-sophistiquée en plein territoire français pour combattre le super-vilain des Forces de l'Axe : la Flamme Noire (cf. B.P.R.D.). Pour ceux (comme moi) qui découvriraient l'univers de Hellboy, on ne perd pas de temps en présentation : place à l'action. Tout aussi déconcertés que les G.I. au sol qui voient cet "arme secrète" leur tomber dessus et assurer le taff, on se laisse bercer par la narration et les événements très rythmés et servis par le dessin de Jason Latour et le savoir-faire de Mignola. Le second chapitre avec Laurence Campbell opposera notre Sledgehammer à la terrible Flamme Noire dans une opération lancée pour récupérer un prototype d'avion dérobé par l'armée allemande. Si j'ai beaucoup apprécié le rythme et la qualité narrative de ces deux épisodes, j'avoue avoir un faible pour la première à cause du trait de Jason Latour. Ne connaissant le travail d'aucun de ces deux dessinateurs, j'ai trouvé le premier plus personnel et original de ce qui se fait dans la tradition du comics. Il valorise par ailleurs parfaitement toute la psychologie des différents personnages qu'a développé Mignola. Il n'empêche que certaines planches des Laurence Campbell sont assez époustouflantes ! Je pense à celles de combat entre Sledgehammer et la Flamme Noire en plein ciel, c'est assez prodigieux ! Voilà donc un album que je recommande chaudement, tant aux novices de cet univers qu'à ceux qui suivent sont évolutions et ses circonvolutions autour de Hellboy.

10/02/2016 (modifier)