Carmilla (Croci)
Le destin de Laura semble étroitement lié à celui de Carmilla...
Adaptations de romans en BD Emmanuel Proust Éditions Les Roux ! Vampires
Paula vit dans son château pour le moins perdu au milieu des forêts autrichiennes. Elle a vécu une une enfance heureuse loin des contes effrayants et des légendes que les neiges glacées peuvent engendrer. Elle fait un cauchemar où une femme vient la voir la nuit et pendant lequel elle ressent une double piqure à la gorge. Paula reçoit peu de temps après sa cousine Carmilla dont le visage lui semble étrangement familier. Les deux jeunes femmes deviennent vite amies puis amantes. Carmilla supporte de moins en moins la lumière.
Scénario | |
Oeuvre originale | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 10 Février 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cette Bd ne m'a pas autant intéressé que je le pensais, ça m'a même ennuyé à la limite ; déja quand j'étais ado, j'avais essayé de lire le bouquin de Sheridan Le Fanu qui est un classique de la littérature gothico-romantique et vampirique, et je me souviens que ça ne m'avait pas interpellé. Pascal Croci était me semble-t-il tout désigné pour traduire ce conte gothique en images, même si je ne suis pas fan de son dessin ; ses femmes sont toujours dessinées selon le même style, un peu comme Crepax, avec de longues silhouettes aux grands yeux, au teint blême et à l'air toujours triste, dans une ambiance morbide et blafarde. Sur Elizabeth Bathory, ça m'avait grandement surpris et pas plu du tout, ici, c'est plus réussi, plus travaillé... ah c'est beau, il y a une élégance du trait, c'est indéniable, ça donne des pages à l'aspect contemplatif, mais ça ne me convient pas. Les errances romantico-saphiques de ces 2 femmes ne m'ont vraiment pas passionné, c'est une Bd qui n'est pas pour moi.
Après son magnifique Dracula, le prince valaque Vlad Tepes, Pascal Croci s'attaque à autre mythe vampirique. Une belle adaptation du roman court de Sheridan Le Fanu. Roman qui inspirera plus tard Bram Stoker. Croci prend quelques libertés avec l'œuvre originale mais en reste très proche. Laura, la fille d'un gentilhomme anglais, accueille Carmilla sa cousine. Elles seront vite inséparables. Tout doucement l'une va entraîner l'autre vers sa perte. Dans une atmosphère étrange et lugubre, on suit le parcours de ces deux femmes jusqu'à cette fin inéluctable. C'est avant tout un album d'ambiance et le rendu est superbe. Ceci grâce aux magnifiques dessins de Croci. On reconnaît dès la première planche son style si particulier. J'adore comment il dessine les femmes, toutes longilignes aux grands yeux. Une belle colorisation terne accentue le climat angoissant. Un bon moment de lecture Si vous êtes amateurs de gothique, Carmilla est fait pour vous. Note réelle : 3,5.
J'ai découvert cet album à Angoulême cette année en trainant mes guêtres du ôté du stand de chez Emmanuel Proust. Pascal Croci était en dédicace, et c'est en le regardant réaliser ses dédicaces que je me suis laissé prendre au jeu et que j'ai acheté cet album. Et bien m'en a pris ! Car ce Carmilla m'a replongé dans mes lectures de roman fantastique du XIXe siècle que j'ai découvert il y a maintenant un bon paquet d'années, mais qui m'ont tant marquées. Que ce soit Edgar Poe, Mary Shelley, Lovecraft, ces précurseurs du genre ont profondément marqué mon goût pour ce genre de littérature ; cette libre adaptation de Sheridan le Fanu a donc eu l'effet d'une petite madeleine de Proust inattendue. Car Pascal Croci maîtrise son sujet, et aidé d'un graphisme singulier, mais servant à ravir son sujet, il nous entraine dans les pas de cette jeune Carmilla, fille d'un notable des pays de l'Est résidant dans les campagnes reculées dans un sinistre château. Tout est ici question d'ambiance, sombre, romantique (dans le sens premier du terme) et de mystère. Il ne nous reste plus qu'à nous laisser bercer par ces personnages et le mystère entourant cette famille pour savourer ce moment de lecture très gothique. A savourer idéalement au coin de la cheminée :)
L’œuvre de Pascal Croci est tout ce qu'il y a de plus atypique dans le monde de la bande dessinée. Son dessin est reconnaissable entre mille et les thèmes qu'il aborde sont très typés. Dessinateur gothique serait le terme qui lui convient le mieux, gothique au sens où son inspiration prend sa source chez les écrivains, pour la plupart anglo-saxons, de la fin du XIXème siècle. Sheridan Le Fanu est l'auteur irlandais de la nouvelle Carmilla qui précède de quelques années le célébrissime Dracula de Bram Stoker. Nouvelle novatrice pour l'époque puisque Le Fanu non content d'évoquer la figure du vampire, introduisait également la notion d'homosexualité féminine, ce qui était d'une grande audace en cette époque victorienne. S'il y fait allusion, P. Croci édulcore un peu cet aspect du propos et suggère plus qu'il ne montre, son récit se concentre sur la vie de Laura et Carmilla au château Karnstein oblitérant de ce fait les évènements qui se produisent dans le hameau jouxtant celui ci. Et l'on retrouve ses personnages asexués, diaphanes, d'une grande minceur mais suggérant une sensualité à fleur de peau. Si l'on veut se laisser prendre par les paysages, le récit, tout concourt à instaurer un climat de profonde mélancolie. En fait avec P. Croci c'est accepter de se laisser embarquer pour un voyage improbable. Personnellement j'adhère et aime au fil de mes lectures me laisser glisser au fil de l'eau sur une barque qui m'emmène je ne sais où, un ailleurs pas forcément joyeux mais riche de sensations.
Après Dracula et Erszebet Bathory, Pascal Croci s'attaque à une autre figure de la littérature vampirique classique, Carmilla, héroïne de la novella éponyme de Joseph Sheridan Le Fanu. Mais Croci choisit de ne pas adapter de manière fidèle le roman, et l'adapte plutôt librement, le changement majeur étant la figure de Carmilla. Il en fait une cousine de Laura venue vivre quelques temps auprès d'elle, la rendant encore plus proche (et plus insoupçonnable ?) que la Carmilla du roman. Il occulte également l'action de Carmilla sur le voisinage, se concentrant sur le château Karnstein. Pour le reste le cheminement est proche : la pâleur et la fatigue progressives de Laura, l'emprise grandissante de sa confidente... Le charme du style crocien opère : des ambiances languissantes et langoureuses, des décors enneigés, mornes et oppressants, des visages maladifs et mutiques... La maîtrise graphique est un peu plus grande à chaque album, et le plaisir est là, pour peu que vous soyez amateur de ce style. A lire.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site