Le Maître des crocodiles
Tel le capitaine Achab pourchassant jusqu’à la folie Moby Dick, Léo veut en finir avec celui que les autochtones appellent désormais « N’a-qu’un-oeil », ce monstrueux crocodile responsable de la disparition de sa compagne. Mais sa soif de vengeance n’a-t-elle pour objet que ce seul crocodile tout à la fois fascinant et terrorisant?
Asie du sud-est
Îles Banyak, Indonésie. Eté 1984. Un petit groupe de plongeurs débarque dans un minuscule archipel au large de l’île de Sumatra en Indonésie. Ils sont documentaristes et militants écologiques. Léo, sa femme Isabelle et leur ami Bernard. Venus du bout du monde au service d’une cause : l’écologie. Mais Isabelle, enceinte, est dévorée par un crocodile géant sous les yeux de Léo. Avec le concours des habitants de l’île, Léo et Bernard partent en chasse du reptile géant… 30 ans plus tard, tel le capitaine Achab pourchassant jusqu’à la folie Moby Dick, Léo dit vouloir en finir avec celui que les autochtones appellent désormais « N’a-qu’un-oeil ». Mais sa soif de vengeance n’a-t-elle pour objet que le seul crocodile tout à la fois fascinant et terrorisant?
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Date de parution | 11 Février 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai pris cet album sans trop savoir sur quoi j’allais tomber. Ce qui m’a guidé dans mon choix, c’est tout d’abord la couverture. Et puis j’ai feuilleté rapidement... Le graphisme ou plutôt les aquarelles ont balayé mes dernières hésitations. Le pitch est séduisant. Quelques militants écologistes se rendent dans les îles Banyak pour dénoncer les ravages de la pêche à l’explosif et les conséquences à court terme sur l’environnement. Tout ne se passe pas comme convenu… Si Steven Spielberg avait choisi de mettre en avant un grand requin blanc, Stéphane Piatzszek lui a préféré inviter un énormissime crocodile au milieu des plongeurs ! Frissons garantis. Le dessin de Jean-Denis Pendanx est admirable. Les couleurs sont lumineuses. Certaines planches sont de toute beauté notamment celles sous-marines. Le bleu du ciel et de la mer et l’ocre du sable des plages sont bien évidemment très présentes. Pour le plaisir des yeux… L’histoire est plaisante. Il y a du Moby Dick dans cet album. La référence au chef d’œuvre d’Herman Melville est manifeste. Le capitaine Achab voulait se venger coût que coût de cette baleine blanche qui lui avait dévoré lors d’un précédent voyage, une jambe. Ici c’est Léonard qui souhaite se venger de la mort de son épouse dévorée par ce crocodile monstrueux. Vous rajoutez quelques scènes sanguinolentes pour obtenir un récit construit avec de l’action et un contenu écolo engagé. Cet album vous permet d’aller plus en amont du combat entre l’homme et le crocodile. L’histoire permet de s’interroger sur l’influence qu’exerce l’homme sur la nature et ces conséquences. Une BD réjouissante que je recommande.
Voilà un album que j’ai lu sans réel déplaisir, mais qui me laisse une impression mitigée. En effet, l’histoire – qui reprend certains thèmes de « Moby Dick » ou des « Dents de la mer », peine à trouver son rythme, à en avoir tout simplement. C’est vite lu, mais sans qu’on s’attache au personnage principal, sorte d’activiste écolo venu tourner un film militant dans un archipel indonésien, avec sa femme enceinte (j’ai du mal à croire qu’une femme enceinte fasse ce genre de « voyage », dans une zone en guerre civile, dans une nature hostile, à l’autre bout du monde…). Plusieurs années après la mort de sa femme (tuée par un crocodile géant), il retourne « boucler la boucle » et régler cette histoire de crocodile. Je n’ai hélas pas vraiment été accroché par l’histoire elle-même, ni par les péripéties qui la développent. Quant au dessin, il n’est pas mal du tout, en tout cas plus abouti que le scénario. Mais l’ensemble est décevant je trouve. Note réelle 2,5/5.
Je ne sais pas sur quel pied danser après ma lecture de ce maitre des crocodiles. Maitre qui ne fait d'ailleurs son apparition que vers la fin de l'album. Auparavant , ben c'est bien là le problème. Comme dit par mes prédécesseurs un début qui tient la route et débutant par une pique au Commandant Cousteau (fallait oser!) et puis l'apparition de cet énorme croco qui ne déparerait pas dans les vieux films de la Hammer. Soit. Puis un peu de géopolitique avec des rebelles avinés adepte de la charia!! et finalement un retour de l'un des protagoniste des années plus tard afin d'assouvir sa vengeance. Je n'ai rien contre une petite touche de fantastique dans un récit à condition que cela ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe, mais là j'ai été bluffé. En essayant de ne pas trop spoiler le personnage principal nous dit à un moment: "il me l'a rendue" comme dit son pote, la morphine fait dire des conneries. Non trop c'est trop je n'arrive pas à marcher. Seul point qui m'a fait longuement hésiter c'est la qualité du dessin et plus particulièrement la colorisation exceptionnelle. S'il n'y avait eu ces incohérences scénaristiques j'aurais rien que pour ça hausser ma note.
Même si j'ai apprécié l'originalité du décor de cette BD, je n'ai pas aimé le côté artificiel de son scénario. Ce décor, donc, c'est celui de petites îles Indonésiennes à la population de pêcheurs mais aussi de rebelles indépendantistes dans les années 80, puis les mêmes lieux en 2014. Les protagonistes, en 1984, c'est une toute petite équipe de tournage d'un film documentaire écologiste, et face à eux la population indigène qui les regarde avec méfiance et curiosité. Et puis il y a toute cette histoire autour d'un crocodile géant et des profondeurs sur lesquelles il règne. Tout cela, Jean-Denis Pendanx le met en image de bien jolie manière. Son dessin, ou plutôt sa peinture à l'aquarelle, restitue la belle lumière de ces lieux et ses couleurs intenses. C'est beau et le dépaysement fonctionne bien. Pourtant l'histoire ne m'a pas plu. La première moitié m'a laissé assez indifférent. Les militants écolo ne m'ont pas paru attachants et j'attendais de voir où leur entreprise allait les mener, sachant à l'avance que ça allait mal tourner. Puis ensuite toute l'intrigue autour de ce crocodile extraordinaire m'a vite lassé. Ce héros devenu mutique et un peu fou. Ce monstre aquatique quasi immortel qui fonctionne comme le requin des Dents de la Mer, apparaissant toujours au lieu et au moment critique de manière bien facile. Puis ce "maître des crocodiles" qui parle aux reptiles. Et enfin la dimension mystique et la symbolique de la place des hommes par rapport à l'animal... Hum... Cela m'a donné le sentiment d'assister à une succession de deus ex machina, d'une intrigue construite de toute pièce, sans naturel, et qui ne marche pas pour moi. Je n'y crois pas, tout simplement, et du coup je m'ennuie. Des mêmes auteurs et dans les mêmes lieux ou presque, j'avais nettement plus apprécié Tsunami.
J’ai beaucoup aimé la première partie de cette histoire et un peu moins la seconde. Pour autant, dans l’ensemble, je considère que c’est une réussite. Le cadre est celui d’îles du Pacifique au large de l’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde. Il est également question de combattants indépendantistes prônant une certaine forme de charia. On imagine assez difficilement cela avec un contexte d’île paradisiaque baignée par les cocotiers et accessoirement par les crocodiles. On se demande d'ailleurs qui est les plus féroces des deux... Le dessin est assez réussi avec des paysages enivrants et exotiques. On suit également une certaine évolution notamment dans la seconde partie où la végétation a bien changé en l'espace de 30 ans suite à la destruction de l'homme. L’histoire de vengeance ne m’a pas trop dérangé car totalement compréhensive au vu des événements. Ma réelle note se situe à 3.5 étoiles sachant que cela aurait pu atteindre les 4 si seulement la fin n’était pas aussi banale.
Le début du récit est très fort. Stéphane Piatzszek y aborde quelques thèmes porteurs qui me semblaient garantir une lecture à la fois emplie de suspense et source de questionnement. Malheureusement, après ce très bon début, le récit vire vers un thème plus classique. Les auteurs nous offrent en définitive une histoire de vengeance additionnée d’une bonne louche de fantastique. En soi, ce n’est pas mauvais, d’autant plus que le dessin de Jean-Denis Pendanx est excellent (et quelle mise en couleur !) mais je ne peux m’empêcher d’être déçu face aux promesses diffusées par l’ouverture du récit. Ce positionnement de l’homme au sein de la nature, son rôle, son devoir d’humilité : tout cela s’efface trop au fil du récit. Le personnage central en perd une bonne part de son intérêt. Les seconds rôles deviennent trop manichéens, trop simplistes. Pourtant, la narration est bonne, les planches sont bien équilibrées, laissant la part belle au dessin tout en nous offrant des dialogues spontanés, naturels. Mais, voilà, avec un pareil pitch, j’espérais une œuvre plus ambitieuse d’un point de vue philosophique, plus profonde au niveau de la psyché des personnages, plus propice à un questionnement chez le lecteur. Et puis la dimension fantastique m’est apparue de trop, comme inutile. En définitive, je me retrouve avec un avis mi-figue mi-raisin pour une œuvre techniquement réussie, superbement illustrée mais dans laquelle les auteurs ont fait des choix qui ne cadrent pas avec mes attentes nées d’un début riche en questionnement.
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