Old Pa Anderson

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 10 avis)

État du Mississippi, années 60. Toute sa vie, anderson a courbé l'échine. Sa petite fille a été assassinée il y a quelques années. Le vieux Noir sait depuis toujours que les coupables sont des Blancs et que la justice ne les retrouvera jamais. Mais hier, la femme d'anderson est morte de vieillesse. Et aujourd'hui, il n'a plus rien à perdre.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Racisme, fascisme Signé [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

État du Mississippi, années 60. Toute sa vie, anderson a courbé l'échine. Sa petite fille a été assassinée il y a quelques années. Le vieux Noir sait depuis toujours que les coupables sont des Blancs et que la justice ne les retrouvera jamais. Mais hier, la femme d'Anderson est morte de vieillesse. Et aujourd'hui, il n'a plus rien à perdre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Janvier 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Old Pa Anderson © Le Lombard 2016
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 10 avis)
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23/02/2016 | Ro
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L'avatar du posteur bamiléké

Je continue ma découverte des œuvres du duo Hermann. Cet opus m'a semblé bien agréable à lire même si le scénario n'est pas très original et comporte plusieurs facilités. Toutefois la narration est efficace et accrocheuse même si on devine la suite facilement à l'avance. Les auteurs ne prennent pas de risques en s'attaquant au racisme américain institutionnel du Sud. Ce racisme s'est accompagné de meurtres, viols ou lynchages très souvent en tout impunité. C'est donc une thématique très visitée dont s'empare Yves H. C'est un récit de vengeance classique très linéaire où le plus méchant est puni à la fin. J'ai d'ailleurs trouvé le final un peu facile et rapide. Final qui va, à mes yeux, un peu à l'encontre de la postface remplie de témoignages sur la cruauté de cette époque. Le graphisme d’Hermann est sans surprise. L'auteur maitrise parfaitement ses cadrages, son dynamisme et ses expressions gestuelles et faciales. L'ambiance haineuse et violente est très présente. J'ai toujours les mêmes réserves sur des visages assez répétitifs et de femmes (peu présentes ici) pas très séduisantes. Une lecture de détente qui accroche bien mais peu originale.

02/05/2024 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

A la sortie de la guerre de Sécession, en 1865, le sud se voit contraint d’affranchir tous ses esclaves. Ces derniers se retrouvent libres du jour au lendemain mais sans le sou. La plupart d’entre eux resteront donc là où ils étaient, dans les plantations, troquant leur statut d’esclaves contre un salaire de misère. Sur le papier ils partagent les mêmes droits que leurs concitoyens blancs. Sur le papier… Après l’esclavage, un nouveau chemin de croix les attend, long, asphyxiant, terrifiant… car le recours à la violence est systématique et le Ku Klux Klan veille au grain. Les lynchages se multiplient et font souvent l’objet de réjouissances populaires. Tout est prétexte à tabassage : un mot, un regard, un geste mal interprété. Ou le hasard qui vous font croiser la route de blancs éméchés. L’homme noir retrouve ses vieilles habitudes… il fait profil bas et baisse les yeux en espérant que cela suffise à lui éviter les ennuis. Sa survie est à ce prix. C’est dans ce contexte qu’Old Pa Anderson, qui a courbé l’échine toute sa vie, décide à la mort de son épouse de rechercher les assassins blancs de sa fille pour se venger. La justice n’a jamais été rendue. C’est le moment de reprendre les choses en main et de retrouver sa dignité ! Il n’a plus rien à perdre. Il sait que le chemin est sans retour possible… Encore un one shot du duo père et fils admirable qui nous plonge dans les années 50 au coeur d’un bled ségrégationniste au fin fond du Mississipi. Scénario familier – le justicier vengeur – et touchant, qui fonctionne bien, agrémenté du trait bien particulier d’Hermann, que j’adore. Même si la fin est prévisible, je souscris à cette BD pleinement. Petit bonus pour la route !! quelques pages de témoignages sur cette époque ségrégationniste, des crayonnés préparatoires et des photographies chocs de lynchages.

01/05/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’avoue avoir de plus en plus de mal avec les collaborations Hermann père et fils (en fait avec les scénarios du fils, souvent très décevants). Ici, c’est plutôt dans leur petite moyenne haute que je situe leur album. L’histoire se laisse lire, présentant le sud profond des USA, aux temps de la ségrégation assumée et des lynchages de « nègres ». Un vieux bonhomme, libéré de toute attache à la vie après la mort de sa femme, solde les compte avant de la rejoindre dans la tombe, et se transforme en ange exterminateur vengeant le viol et l’assassinat impuni de sa fille quelques années auparavant. Si l’histoire se laisse lire, elle n’est pas non plus hyper originale, et ne laissera pas trop de traces dans ma mémoire. Un « pas mal » sans plus. Quant au dessin, Hermann se débrouille toujours bien, c’est vrai, c’est quand même un plus. Même si, comme toujours, j’ai du mal avec ses visages, toujours anguleux, carrés et massifs, en particulier ceux des femmes, qu’il ne réussit jamais. Clairement à emprunter plutôt qu’à acheter ! Note réelle 2,5/5.

07/02/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je ne suis pas trop fan des histoires du duo Hermann père et fils, mais celle-ci est pas mal. Le sujet n'est pas des plus originaux (un noir va se faire justice dans l'Amérique raciste des années 50), mais c'est bien fait. Le personnage principal est intéressant, l'histoire est assez réaliste et il y a une certaine tension. Toutefois, je n'ai pas aimé au point de trouver le tout memorable, mais c'était une lecture agréable qui fait passer le temps. Il faut dire que cela se lit peut-être un peu trop vite. Le dessin d'Hermann est superbe. J'aime comment il crée des ambiances.

24/07/2016 (modifier)
Par KanKr
Note: 4/5

La loi du talion ! Lorsque l'Histoire vous a méprisé, exploité, souillé et rossé, la vie n'a plus grande importance. On prend chaque jour comme il nous parvient, sans en attendre quoi que ce soit, essayant de ne pas nous faire remarquer, pour conserver le moindre semblant de liberté qu'on nous accorde encore. Mais démunir un homme de sa dernière once d'estime de soi et de son ultime goutte d'espoir, c'est lui laisser nourrir l'aigreur de son existence. Celui qui n'a plus rien à perdre peut devenir extrêmement instable et dangereux ! Old Pa Anderson, d'Yves H. et Hermann, est de ces histoires. Ancrée au fin fond du Mississippi en 1952, elle décline le quotidien d'une bourgade fictive semblable à tant de villes du Sud. La ségrégation raciale y régit l'ordre des choses : d'une part les blancs, qui voient dans la couleur de peau une hiérarchie des races et de l'autre les noirs, contraints de subir la position la plus basse de cette classification qui leur a été infligée. Ils endurent leur condition sans se révolter, malgré les moqueries, l'humiliation et les sévices dont ils sont la cible. La démarche nonchalante, fatigué par l'existence, le robuste Old Pa évolue dans ce contexte austère. Désabusé, il occupe ses journées entre bières et aventures extra-conjugales, sur lesquelles Old Ma ferme les yeux. La vie suit son court, aussi banale qu'elle puisse l'être, jusqu'à ce soir-là où Old Ma, épuisée, se couche plus tôt qu'à son habitude. Elle ne se réveillera jamais, laissant son mari inconsolable, avec cette idée qu'elle est morte de chagrin. Le couple traîne en effet un lourd secret. Huit ans auparavant, Lizzie, leur petite fille, a mystérieusement disparu sans qu'une réelle enquête ait eu lieu. Le shérif, portant en horreur ceux qu'il appelle « sales négros », n'a jamais voulu la mener. Aujourd'hui, il n'y a plus qu'Old Pa pour endurer ce fardeau et, alors que les funérailles de sa femme se terminent sous la grisaille pluvieuse, son voisin Otis lui révèle des informations concernant Lizzie. La tristesse va se transformer en colère ! Sa vie derrière lui et sans plus aucun parent pouvant subir des représailles, il perd ses dernières inhibitions. Armé d'une batte de base-ball, il part, seul, régler ses comptes. Interrogatoires brutaux, traques, exécutions de sang froid... Une chose est sûre, personne n'en sortira sans séquelles ! Dans cette nouvelle collaboration familiale, Yves H. nous propose un scénario qui, sans être original, s'avère efficace. Les dialogues sont réduits au strict nécessaire, les rapports humains sont évoqués judicieusement et la violence gratuite de l'époque est retranscrite avec une distanciation ne la rendant que plus proche de la réalité. Les témoignages sur lesquels il s'est appuyé pour l'écriture l'ont aidé à construire un univers injuste et sans morale. Un récit brut, illustrant le racisme sans raison qui a sévi dans le sud des États-Unis au cours des années 50, avec le Ku Klux Klan en toile de fond. Côté graphique, Hermann n'est pas en reste. Il nous livre un dessin à l'aquarelle, parfaitement maîtrisé. Avec des ambiances sombres et lugubres en couleurs directes, il offre des images aux mots, des visages aux oppresseurs et aux opprimés, et une définition de la haine, infondée et sanglante. Visuellement, ces quelques planches permettent de donner un contexte émotionnel à cette honteuse page de l'Histoire si souvent impersonnelle !

22/05/2016 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
L'avatar du posteur herve

Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un album d'Hermann & d'Yves H, pourtant depuis leur première collaboration (Liens de Sang) je suis assez fan de leur travail. Il aura fallu l'incompréhensible Zhong Guo pour que le charme n'opère plus. Depuis, seule Une nuit de pleine lune avait trouvé grâce à mes yeux. Ici, je retrouve un Hermann en pleine forme, avec un superbe dessin qui nous plonge dès les premières planches dans l'ambiance du Mississippi des années 50. Même les scènes de nuit sont lumineuses. Personnages, paysages, voitures...le dessin est vraiment réussi. Quant au scénario, très sombre, très violent, d'Yves H, il est d'une fluidité exemplaire, pour une fois! C'est simple, bien amené. Le thème de la vengeance, doublé d'une chasse à l'homme est parfaitement maîtrisé. Pour comprendre cette atmosphère du Mississippi, n'oubliez pas de lire la post-face signé Yves H., c'est effrayant ! Un bon album qui me réconcilie avec le duo père-fils.

30/04/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Hermann est très doué pour installer une ambiance et il le fait dès la première page où il pose tout de suite les éléments de cette histoire tragique : une cabane de fortune qui sert de bistrot, le pick up garé à côté, un vieux chien étendu dans la poussière, des Noirs sur le perron et à l'intérieur qui trainent leur négritude, à l'image de Old Pa qui trimbale son vague à l'âme. On est dans le Sud profond, celui du Mississipi, avec l'ambiance très américaine d'une petite ville de ploucs et de son quartier noir. C'est le décor d'une Amérique ségrégationniste typique des années 50, celle de Truman puis de Eisenhower, d'une american way of life qui se traduit par le confort ménager et la société de consommation, mais qui en réalité masque les problèmes qui rongent ce pays : l'engourdissement de la société qui vit dans l'angoisse d'une guerre nucléaire avec l'URSS, qui vit avec le maccarthysme, le désoeuvrement d'une jeunesse secouée par le rock 'n'roll et la ségrégation raciale dont les Etats du Sud ont adopté la loi Jim Crow depuis la fin du XIXème siècle, stipulant que les 2 communautés blanche et noire sont considérées comme égales mais doivent être bien séparées. Dans les faits, elles sont bien séparées, il y a des bars et des transports "for colored people", mais question égalité, c'est pas du tout ça, les Noirs sont carrément isolés avec interdiction de se rendre dans certains lieux ou d'exercer certaines professions, sans parler des arrestations arbitraires (pour parfois 3 fois rien, un simple regard), des lynchages, de la pression du Ku Klux Klan, et des jeux débiles que des cons de Blancs racistes et avinés pratiquent pour s'amuser. C'est exactement ce qui est arrivé à Old Pa, sa petite fille a été assassinée par des Blancs, et il sait que justice ne sera jamais rendue, il ne lui reste donc plus que la vengeance. C'est un drame hélas courant dans l'Amérique de cette époque où le racisme était à son point maximal, ça m'a rappelé de très bons films qui ont abordé ce problème tels les Fantômes du passé en 1996, Juste cause en 1994, ou Mississipi burning en 1989 (qui en est le plus proche)... Dans cette quête du désespoir tissée classiquement par Yves H., on constate l'escalade de la violence qui aboutit fatalement au bain de sang où le constat d'une société sclérosée est bien rendue, rien ne doit changer dans ce Sud où le Blanc a le pouvoir de vie et de mort et pour qui les lynchages sont comme une distraction qui sert à se rassembler autour d'un barbecue. Rien de nouveau dans tout ça donc, on le sait tous plus ou moins, soit à travers des films comme je l'ai dit, soit à travers des docs édifiants ; il aurait été juste intéressant de creuser un peu plus dans la réflexion, mais le personnage de Old Pa, la progression du récit et les rouages sont bien employés et permettent une lecture agréable. Hermann est toujours un dessinateur de premier plan, même si sa couleur directe rend parfois les visages assez vilains, mais dans l'ensemble, la partie graphique est très réussie et décuple l'impact du récit, elle correspond parfaitement à cet univers. Je suis d'autant plus content d'avoir apprécié cet album après les 2 derniers Station 16 et Sans Pardon qui m'avaient laissé un peu dubitatif.

30/04/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

L'association Hermann père-fils n'avait pas produit des oeuvres assez marquantes depuis une quinzaine d'année. Or, depuis quelque temps, il y a une nette amélioration notamment dans le scénario. On part pourtant sur une intrigue des plus basiques mais elle est menée comme il faut. On est loin du chef d'oeuvre mais cela devient tout à fait satisfaisant. J'adhère enfin ! Le thème est encore celui de l'inégalité homme blanc et noir au sein des Etats sudistes. Il faut dire que la justice était à double tranchant dans ces états ségrégationnistes et racistes. Cette histoire de vengeance pourrait être un banal fait divers mais il prend tout son sens dans un tel contexte. j'ai également bien aimé les témoignages compilés en fin d'album qui décrivent très bien l'état d'esprit des années 50 dans le sud des USA. Hermann a enfin été honoré par la profession en 2016 lors du festival d'Angoulême comme pour réparer une certaine injustice liée à la reconnaissance. C'est d'ailleurs ma première lecture d'oeuvre publiée cette année-là. Cela commence fort !

09/04/2016 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

Dans ce dernier album, Hermann et son fils nous proposent une histoire sur la condition des noirs dans l’Amérique profonde des années 60'. Sujet mainte fois traité, il n'en reste pas moins toujours aussi sensible et intéressant. Ici, il sera question de vengeance. Old Pa Anderson dont la petite fille a disparu 8 ans plus tôt, va finir par apprendre qui sont les responsables. La mort de sa femme va couper toute retenue ; sa vengeance va pouvoir prendre forme. Rien de bien neuf dans cette histoire assez linéaire me direz-vous. Heureusement, l'absence d'un manichéisme trop tranché et de personnages caricaturaux donne l'élan nécessaire à cette tragédie. Le dessin et la colorisation toujours aussi efficaces d'Hermann font le reste. Au final, un album qui se lit bien, mais qui pêche par un certain manque d'originalité malgré la terrible réalité d'une époque qu'il nous dépeint de façon très réussie.

11/03/2016 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Old Pa Anderson, c'est une histoire assez classique, celle d'un vieux noir dans le Mississipi raciste des années 60 qui décide un jour de venger la mort de sa fille quand il a enfin la possibilité de découvrir qui en est responsable. Et c'est bien sûr aussi le récit de la chasse au nègre implacable que les locaux blancs vont lancer à son encontre. Le graphisme d'Hermann y est plaisant mais pas à son meilleur niveau. L'ambiance graphique et les couleurs directes rappelleront beaucoup d'autres de ses œuvres des quinze dernières années. Et comme à son habitude, on retrouve des bouilles un peu caricaturales et des femmes très peu féminines. Le scénario ne brille pas par son originalité mais il est plutôt bien mené, réaliste et assez prenant. Les personnages sont bien campés et pas manichéens, à part les blancs racistes cons et méchants. C'est du déjà-vu, un peu trop rabattu même, mais je trouve plutôt agréable de voir le personnage principal ne pas être exempt de défauts mais être touchant quand même. Les pages de texte en fin d'album accompagnées de photos et de témoignages sur le racisme et les lynchages de l'époque sont également assez édifiantes et amplifient l'impact du récit. Ce n'est pas une BD qui marquera les mémoires mais il fait ressentir avec force l’écœurement qu'on peut éprouver à penser au racisme et à la ségrégation qui régnaient dans le sud des Etats-Unis jusqu'aux années 1960.

23/02/2016 (modifier)