L'Enfer (Tatsumi) (Daihakketsu)
Comédie humaine japonaise.
Gekiga Les petits éditeurs indépendants Seirin Kôgeisha
À ceux qui lui reprochaient certains de ses personnages, Balzac répondait : "Ces êtres vulgaires m'intéressent plus qu'ils ne vous intéressent ; je les grandis, je les idéalise en sens inverse, dans leur laideur ou leur bêtise. Je donne à leurs difformités des proportions effrayantes ou grotesques." Tatsumi décrit, lui aussi, les infirmités du corps et de l'âme, la peur et la laideur humaine. Employés, ouvriers, étudiants ou putains, ses personnages mènent des vies machinales, tourmentés par les frustrations sexuelles et sociales, hantés par l’angoisse existentielle. C'est le drame quotidien et banal de ces marginaux que raconte la comédie humaine de Tatsumi. Le Japon contemporain rassemble tous les cercles de L’Enfer. Hommes et femmes y tournent en rond, vaincus et fatigués, désespérés et solitaires. Plus grande est la foule, plus grande est la solitude. (texte : Cornélius)
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Date de parution | 01 Août 2008 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Un recueil de 13 histoires, publiées dans diverses revues dans les années 1970, d’un auteur que je découvre avec cet album. Un ensemble éclectique, et très inégal en tout cas. Si on devait donner un point commun à toutes ces histoires, ce serait dans les personnalités des protagonistes. La plupart des personnages principaux sont inadaptés, vivent dans une relative misère sociale, amoureuse, et surtout sexuelle, parfois handicapés, ce sont souvent des asociaux, ce qui, dans la société japonaise particulièrement, entraine une forme de rejet. Une vision assez noire de la société, avec beaucoup de personnages frustrés (aucun n’est réellement épanoui en tout cas !). La majorité des histoires ne m’ont pas captivé. Ma préférée est la première (qui donne son titre à l’ensemble), qui part sur des photos prises à Hiroshima (ces fameuses « photos d’ombres » qui m'ont toujours intrigué), mais qui bascule ensuite sur autre chose de plus surprenant. Le dessin est très lisible, mais aussi très simple (en particulier les traits du visage peu précisés le plus souvent). Je retenterai peut-être ma chance sur d’autres séries de cet auteur, publiées chez Cornélius, mais cet album ne m’a pas enthousiasmé.
Ce gros album propose une douzaine de récits courts de Tatsumi, "inventeur" du gekiga, ces mangas au ton adulte. On peut cependant supposer qu'ils ont été réalisés dans les années 1970. Ces récits ont presque tous comme dénominateur commun la misère sociale et sexuelle de leurs protagonistes. L'angoisse existentielle qui en résulte les amène parfois à des situations dramatiques, les personnages devenant des parias. Comme l'indique l'éditeur dans les pages de garde, le Japon contemporain rassemble tous les cercles de l'Enfer. Hommes et femmes y tournent en rond, vaincus et fatigués, désespérés et solitaires. Plus grande est la foule, plus grande est la solitude. Il est parfois difficile d'aimer son dessin. Ses personnages y sont à peine esquissés, et ont parfois l'air de ce qu'ils sont : des désaxés, des pervers parfois. Mais le tableau, dans sa globalité, est saisissant. Et glaçant.
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