L'Île (Palloni)
Sur l'île, ceux qui ont survécu à la guerre et au fascisme vivent en vase clos, loin du monde. L'équilibre de cette société fermée est remis en question par l'arrivée d'un étranger.
Auteurs italiens Coupés du monde... Les petits éditeurs indépendants
Dans un futur proche, des régimes totalitaires s’affrontent au cours d’un conflit mondial sans fin… Lors d’un transfert, le fourgon qui transporte un groupe de prisonniers, constitué de femmes, d’hommes et d’enfants, a un accident. Après avoir tué leurs geôliers, les prisonniers s’évadent, et s’enfoncent dans la forêt… À la tête de la révolte, Antoll prend peu à peu le contrôle total de l’île sur laquelle ils étaient retenus. La vie s’organise sur cette île qui semble désormais oubliée de la guerre. Une démocratie naît, avec des règles identiques pour tous. Jusqu’au jour où, vingt ans plus tard, un étrange soldat échoue sur la plage. Les tensions montent et deux groupes s’opposent : faut-il tuer ce soldat pour se protéger et devenir à son tour des tyrans, ou au contraire l’accueillir, au risque de tout perdre ? [Texte de présentation de l'éditeur]
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Date de parution | 03 Février 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La vie en vase clos n'est pas une sinécure. Dans les communautés de tous types et quelles que soient les raisons qui ont poussé ses habitants à vivre de cette façon il arrive toujours un moment où l'un ou l'autre décide de prendre le pouvoir avec toutes les dérives que cela comporte. Dans cette histoire de Lorenzo Palloni les choses n'échappent pas à la règle. Bien sûr la gentille famille qui vit sur l'île n'a a priori pas envie de faire du mal à une mouche, le grand père par contre semble rester dans le passé avec tous les réflexes de son temps. On prend donc une communauté a priori heureuse, possédant des règles bien établies et vivant par choix totalement à l'écart du monde. Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des monde lorsque surgit de l'ailleurs un personnage qui par ses attitudes, son comportement, sa couleur de peau vient remettre en question ce finalement fragile équilibre. Qui est cet étranger, quelles sont ses motivations ? Il ne faudra que peu de temps pour que les vieux réflexes resurgissent à nouveau. L'auteur ne juge pas, ne prend pas parti pour l'une ou l'autre faction, il se place en observateur des tensions et révélations qu'il distille au cours de l'histoire. Le dessin sur les personnages est assez simple dans un style réaliste, pour ma part j'ai eu un peu de mal avec lesdits personnages notamment en ce qui concerne leurs nez. Bon au final ça passe mais si l'on s'attarde un peu sur une case ça vous saute quand même aux yeux. Au final cette BD propose un récit où l'on ne s'ennuie pas avec suffisamment de tension pour avoir envie de connaitre la suite. Un pas mal seulement, en cause ce dessin un peu simple et lisse. Option d'achat.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture alors que je ne connaissais pas l’auteur. Je suis tout de suite entré dans cette histoire qui fait mal. J’ai en effet eu beaucoup de peine pour cette famille tranquille qui voit débarquer un soldat du continent toujours en guerre. Une île est toujours un endroit un peu spécial où l’on peut créer une nouvelle communauté pour prendre un nouveau départ. Cela peut être un havre de paix. Cependant, il faut toujours payer un prix pour conserver cette sérénité. On se rend compte que cela dépasse la logique des hommes pour se concentrer sur celle des Etats nations. Le passé finit toujours par nous rattraper. On suivra ce récit dynamique et palpitant jusqu’au final. Conclusion : nous avons un auteur complet talentueux qu’il convient de suivre.
L'île est davantage un conte moral qu'un récit de science-fiction. L'histoire se déroule dans un futur pas si lointain si l'on considère les armes et les tenues des militaires entrevues au début de l'album. Il n'y a pas grand chose de “scientifique” dans cet univers pour nous plonger dans la science-fiction stricto sensu. C'est la guerre, une guerre totale et impitoyable entre les régimes totalitaires du nord et du sud. Ceux qui refusent de la faire sont emprisonnés, torturés, déportés, éliminés… Sur l'île, un petit groupe de déportés et de prisonniers de guerre se révolte, massacre ses bourreaux et finit par prendre le pouvoir. Puis on les oublie sur ce lopin de terre sans intérêt stratégique. Une génération plus tard, l'île est devenue un monde clos, qui a rejeté la violence pour donner naissance à une société fondée sur l'égalité et la paix. La petite communauté vit simplement de la pêche et du travail de la terre. Chacun y a sa place et les relations entre les individus sont apaisées. C'est alors qu'arrive un soldat, déserteur de l'armée du nord, qui demande asile. Cet intrus divise le groupe et fait naître de vives tensions. Lorenzo Palloni signe une intrigue nerveuse et originale autour du dilemme qui trouble les habitants de l'île. Doit-on éliminer l'étranger afin de préserver la paix et l'indépendance si chères payées ou faut-il modifier la loi afin de l'accueillir pour montrer que l'on vaut mieux que ceux que l'on a combattu ? Le postulat développe quelques questions plus fondamentales. Une société fermée est-elle capable d'intégrer l'étranger sans remettre en cause ses valeurs ? Les fils doivent-ils accepter la loi des pères sans la discuter ? Une démocratie qui s'est construite à travers la révolte peut-elle vraiment être pacifiste ?… L'idée est bonne mais elle s'incarne dans des personnages emblématiques et par trop monolithiques : d'un côté, Antol, le généreux humaniste, de l'autre Bunel, son intraitable beau-père. Derrière leur affrontement, on a du mal à percevoir la pulsation de l'opinion publique. J'aurais aimé que l'auteur développe les tensions et les doutes qui agitent sans doute aussi les autres habitants du village. C'est une bonne histoire, mais Palloni ne parvient pas à donner à ses personnages ce supplément d'âme qui les rendrait plus attachants. Au final, je n'ai pas vraiment réussi à m'émouvoir de leur sort. L'auteur passe aussi beaucoup de temps autour du mystère de Kabé, l'étranger, lequel acquiert un relief grandissant au fil des chapitres. En fait, malgré ses 118 planches, le récit est trop rapide. En tant que dessinateur, Palloni réalise un travail intéressant, mais auquel je n'ai pas accroché. Je n'aime guère ce trait haché qui donne perpétuellement l'impression d'être inachevé et je trouve que les visages des protagonistes sont tous moches. L'auteur est en revanche bien inspiré pour la mise en couleurs, avec de perpétuels jeux de lumières qui font des taches colorées et rendent bien l'ambiance de la forêt tropicale. Lorenzo Palloni est encore débutant dans le métier ; avant celui-ci, il n'a semble-t-il réalisé qu'un album, "The Corner", en 2014. Je ne l'ai pas lu, mais d'après ce que j'en ai entrevu sur Internet, son dessin s'affine. Au final, cet album est une œuvre originale, avec de belles qualités, commise par un jeune auteur complet. J'en conseille la lecture, peut-être pas l'achat. L'histoire part d'une idée intéressante, mais la narration manque un peu de densité et de rythme. Le dessin ne m'a pas plu, mais c'est une question de goût, j'aurai préféré quelque chose de plus précis et réaliste. Je donne un bon 3+/5 à ce one-shot.
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