Crossed + 100 (Crossed + one hundred)
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Cent ans après l'apparition des “croisés” infectés, l'humanité se relève lentement, mais elle n'est pas au bout de ses peines…
Alan Moore Auteurs britanniques Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre
Presque cent ans ont passé depuis que les premiers infectés à la croix sont apparus sur Terre. Aujourd'hui, l'épidémie semble avoir considérablement reculé et les rescapés tentent de reconstruire un semblant de civilisation. Ils ignorent encore qu'une horreur indicible se prépare et que le pire reste à venir…
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Date de parution | 14 Octobre 2015 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Je ne connaissais pas du tout l'univers des Crossed et j'ai emprunté les deux tomes parce qu'il y avait le nom d'Alan Moore sur le premier tome. Le scénario est pas mal quoique je ne trouve pas qu'il est passionnant à lire. Étrangement, je préfère le deuxième tome écrit par un autre scénariste. Il faut dire que le gros du travail d'Alan Moore sur cette série semblait surtout de poser les bases de cette histoire. Il ne se passe pas grand-chose de bien excitant durant une majorité du premier album, mais je ne me suis pas ennuyé. La narration est fluide et les dialogues ne m'ont pas du tout dérangé. Les deux dessinateurs ont un style réaliste sympa. Je lirai la suite si je tombe dessus et j'ai un peu envie de découvrir davantage cet univers rempli de sang et de sexe !
L’univers de Crossed se revendique comme violent, malsain et immoral. Créé par Garth Ennis en 2011, il aligne désormais plusieurs séries parallèles, achevées (comme Crossed - Valeurs familiales et Crossed - Si tu voyais ça), ou encore en cours de publication (comme Crossed - Terres maudites). C’est le grand Alan Moore himself qui accouche de ce nouveau spin-off en forme de suite. Dans la tradition de la franchise, la provocation en forme d’épanchements de violence et de sexe cru est bien au rendez-vous, mais ce premier épisode reste plutôt soft par rapport aux autres séries. Crossed + 100 se déroule un siècle après l’apparition des “croisés” qui ont failli faire disparaître l’humanité normale. Les croisés sont redoutables par leur délirante cruauté, leur frénésie destructrice et leur haute contagiosité, mais leur comportement jouisseur et suicidaire ne les arme guère pour la survie à long terme ; aussi la plupart de ces nuisibles sont-ils morts de faim, de froid ou de violences au fil du temps, et seuls de petits groupes familiaux, dégénérés par la consanguinité subsistent ici et là. Peu à peu les humains survivants ont pu s’organiser en communautés, ils vivent d’élevage (d’autruches !) et d’agriculture, et ils tentent de reconstituer un semblant de civilisation. Là où Moore est habile, c’est quand il dépeint à petites touches ce nouveau monde, sans s’appesantir sur les cataclysmes passés. Le climat a continué à se dérégler, les constructions humaines, comme les barrages, se sont écroulées, les centrales nucléaires hors de contrôle crachent leur radioactivité… Nous suivons une jeune archiviste, qui s’efforce de réunir de la documentation dans les ruines pour reconstruire la société. Les villes qu’elle parcourt sont reconquises par la végétation, peuplées d’animaux retournés à l’état sauvage, parfois échappés des zoos. Mais les “croisés” n’ont pas tous disparu et une menace confuse grandit… Moore prend son temps pour poser le décor et ce premier volume appelle une suite. Dès le volume 2, il cédera la place à Simon Spurrier, dont la série Crossed - Si tu voyais ça vient de s’achever. Le scénario est donc plutôt bon… En ce qui concerne le dessin, c’est aussi un album de qualité. Gabriel Andrade soigne ses décors et ses personnages, alternant plans larges et scènes plus intimes, multipliant les angles de vue. Il sait aussi suggérer certains éléments des sociétés nouvelles à l’aide de petits détails qu’il glisse à l’arrière plan, prenant une part active dans la construction de l’univers créé par le scénariste. Rien à dire c’est un bon… Alors… pourquoi alors cette note médiocre ? À cause des dialogues ! Je m’explique… Il est évident que, durant un siècle, l’humanité est quasiment retournée à l’état primitif, s’est limitée à de petits groupes ayant comme objectif principal la survie immédiate, et a été privée de la quasi-totalité des médias modernes. Dans ses conditions, il est normal que le langage ait évolué. C’est sans doute pourquoi les protagonistes de Crossed + 100 s’expriment dans un sabir débile, bourré de cacologies, dont le vocabulaire se limite à peu de mots, repris pour la plupart d’anciens termes déformés et privés de leur sens initial. Exemples : « On se jambe à Murfreesboro pour recruter des zulmans pour une rafle d’infectés. Et on est off radionet. » (traduction : « Nous allons marcher jusqu’à Murfreesboro pour recruter des musulmans afin d’exterminer les infectés (les “croisés”). Et nous ne pouvons pas utiliser la radio. »), « optiquer » signifie « voir, regarder, comprendre… », « filmique » veut dire « étonnant, beau, merveilleux… »… En gros dans tout l’album, les gens parlent un genre de volapük qui aurait été conçu par le croisement contre-nature entre des adolescents défoncés ayant quitté le système scolaire à 11 ans et des trisomiques québécois. Et ils n’en ont pas honte, ils parlent, parlent et parlent sans cesse, et quand ils sont seuls, ils continuent en voix off ! C’est insupportable, énervant à un point que j’ai eu envie de détruire l’album. C’est simple : j’ai dû faire des pauses et m’y reprendre à dix fois pour arriver au bout. Franchement, si on décide de me raconter L’Iliade mais qu’on le fait dans la langue d’Homère, ce sera sans doute criant de vérité, mais je ne pigerai pas un broc de l’histoire, si extraordinaire soit-elle, et je vais m'ennuyer. Dans le domaine de la fiction, le principe que tout le monde accepte généralement, c’est qu’il n’y a rien de honteux à faire s’exprimer les personnages dans un langage compréhensible par ceux auxquels on la destine. Et à part quelques allumés snobinards qui vont assister à des séances de théâtre iranien sous-titrées parce que « ça permet de mieux saisir l’authenticité du texte », je ne vois pas qui prend plaisir à lire ou écouter ce dont il ne comprend pas le sens. D’ailleurs, j’ai horreur des sous-titres, ça m’emmerde, j’ai l’impression d’être sourd-muet. Bref, pour retenir mon attention, il faut s’adresser à moi dans un langage que je comprends sans être obligé de gamberger durant des plombes (surtout quand l’enjeu est aussi crucial qu’une histoire de zombies de plus). Je ne concède que deux exceptions à cette règle : d’une part le langage inventé par Peyo pour Les Schtroumpfs parce qu’il est intellectuellement à ma portée, d’autre part la novlangue argotique qu’Anthony Burgess met en place dans L’orange mécanique parce que je veux bien faire un effort de compréhension quand je suis confronté au génie. Et justement, à force de vouloir justifier sa réputation de génie, je trouve qu’Allan Moore multiplie les accès de pédanterie. Il n’en est pas à son coup d’essai : les séquelles de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, en particulier La Ligue des Gentlemen Extraordinaires - Century, sont des exemples de scénarios abscons. Entre intellectualisation à outrance, allusions ésotériques et évocations de sa culture littéraire, le “maître” devient excessivement énervant. Non mais franchement : inventer un langage… Il se prend pour Tolkien ?
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