Khyber (L'Homme du Khyber)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Aventure, héroïsme, amour, trahison, personnages complexes. Micheluzzi réunit encore une fois tous les ingrédients d'un grand album.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Afghanistan Asie Centrale Auteurs italiens Les petits éditeurs indépendants

1879. Le Grand Jeu : Russie et Grande Bretagne se dispute l'Afghanistan. A Lahore, en Inde, se jouent et déjouent les intrigues d'espionnage et aussi d'amour. Reginald Winkie, un métis qui veut s'élever dans l'Empire et la société Britannique est banquier, mais surtout l'amant des épouses de l'establishment. Il se retrouve mêlé au complot russe visant à chasser les Anglais de Kaboul. Accusé du meurtre d'une de ses maîtresses, il se lance à la poursuite d'un officier raciste qu'il soupçonne d'avoir tout manigancé. Il s'allie alors aux Afghans qui veulent détruire, épaulés par les services secrets russes, le bataillon Britannique qui occupe Kaboul. Comme beaucoup de héros de Micheluzzi, Reginald hésite entre les camps : son coeur et son honneur le poussent dans directions opposées. Il ne sait plus s'il est de sang Anglais ou Indien... Winkie va prendre part à deux batailles mythiques : celle de Bala Hissar où 80 Anglais et Indiens affrontèrent plus de 2000 Afghans, et celle du col Khaïber (Khyber Pass) qui marqua le début de la seconde guerre Anglo-Afghane.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Février 1986
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Khyber (L'Homme du Khyber) © Mosquito 1986
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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02/03/2016 | Alix
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L'avatar du posteur Noirdésir

Bon, ben visiblement j’ai nettement moins apprécié ma lecture que les deux aviseurs précédents. Concernant le dessin, je dois dire que j’ai lu la version d’origine, parue chez Christian Chalmin, qui était colorisée. Et je n’ai pas vraiment aimé cette colorisation. C’est d’autant plus dommage que, comme le note Alix, Micheluzzi est un bon dessinateur, et je pense sincèrement que j’aurais davantage apprécié l’album dans la version en Noir et Blanc, au lieu de ces couleurs criardes, maladroites, qui gâchent clairement le trait de l’auteur italien. Pour ce qui est de l’histoire, elle possède de réelles qualités. Le cadre, géographique (l’Inde, puis l’Afghanistan) et historique (au milieu du XIXème siècle, les rivalités coloniales entre Anglais et Russes, avec en plus des révoltes nationalistes et la ségrégation raciale et sociale). Le fait de choisir comme personnage principal un métis est aussi une bonne idée. Mais voilà, je n’ai pas accroché à la narration de Micheluzzi, sa façon de commenter lui-même ce qu’il écrit, ce que les protagonistes font et pensent, la façon de présenter et de développer les actions. Affaire de goût peut-être, mais je suis toujours resté en retrait de cette histoire, alors que j’espérais secrètement y trouver une bonne histoire d’aventure du genre du film de Huston « L’homme qui voulut être roi ». Note réelle 2,5/5.

09/12/2022 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
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Micheluzzi nous revient ici avec un nouvel album dont le mode de narration reste fidèle avec celui qu'il avait notamment développé dans Marcel Labrume ; En effet, l'auteur s'adresse à son héros, et pas toujours de manière très agréable, et ce dernier lui répond, ce qui n'est tout de même inédit dans le monde de la Bande Dessinées. Le grand dessinateur Italien nous entraine ici tout à la fois en Inde à la fin du 19e siècle mais aussi en Afghanistan, déjà convoité à l'époque par la Russie. Micheluzzi nous dresse le portrait d'un grand séducteur, employé dans une banque né d'un père Anglais et d'une mère Indienne, que l'on qualifierait de métis dans notre jargon actuel, où de bi-national... Partagé entre ses deux cultures, notre héros penchera finalement pour sa culture maternelle, peut être bien malgré lui d'ailleurs, en fuyant l'inde où il a grandi, pour un Afghanistan déjà dominé par sa culture tribale. A la lecture de la guerre récente en Afghanistan et des individus partagés entre deux cultures, qui ne se sentent finalement à l'aide ni dans l'une ni dans l'autre, cette histoire dessinée au milieu des années 80, apparait comme étant d'une étonnante actualité. Une belle histoire, où le manichéisme n'a pas sa place, située dans l'Empire Colonial Anglais au temps de sa splendeur, et qui permet au dessinateur Italien de démontrer une fois de plus, toute sa maitrise du noir et blanc.

23/03/2016 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
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De Micheluzzi je n’ai lu que Mermoz, que j’avais beaucoup apprécié, et je retrouve un peu les mêmes ingrédients dans « Khyber ». L’histoire est intéressante et ancrée dans un contexte historique riche (dispute de l’Afghanistan entre Russie et Angleterre en fin de 19eme siècle). L’intrigue est assez dense (lisez donc le résumé), les personnages nombreux, et les textes assez présents. Il en résulte une lecture un peu lourde, mais néanmoins passionnante. Le dessin est magnifique. Certains regretteront peut-être le manque de couleurs pour dépeindre les paysages grandioses de l’Afghanistan, mais il faut avouer que le noir et blanc fait vraiment ressortir les détails du trait, et les contrastes sont magnifiques. Un album dense et passionnant, une grande aventure historique !

02/03/2016 (modifier)