Machines de Guerre
Ce tank JS-1 avait été baptisé : « Cette machine tue les fascistes ». De l'enfer de la bataille de Seelow jusqu'au débarquement de la baie des Cochons à Cuba en passant par les combats de rue à Berlin et à Prague, des guerres civiles africaines aux montagnes de Tora Bora en Afghanistan, cette machine va traverser 50 ans de combats, broyer ses équipages et hanter son concepteur
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide [Seconde Guerre mondiale] Front de l'Est
Après le JS-1 soviétique et le Tigre allemand, nous suivons l’équipage du célèbre Sherman américain, des plages de Normandie jusqu’aux avant-postes de l’offensive alliée en Europe de l’Ouest. Au centre d’entrainement de la 3e division blindée US Spearhead en Angleterre, l’instructeur met au parfum les cinq soldats qui vont prendre les commandes du char Sherman sur le front. Il commence son briefing par ces mots : « Le char Sherman n’est pas un bon char. » Cependant, il est rapide et peut faire des ravages, mais pour cela il lui faut une équipe solide, soudée, complémentaire : une Dream Team .
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Date de parution | 02 Mars 2016 |
Statut histoire | Une histoire par tome 6 tomes parus |
Les avis
Delcourt et Glénat se battent pour ne négliger aucun créneau, et les deux maisons d’éditions développent des séries/collections s’intéressant aux chars (après les bateaux et avions). Et le couteau suisse maison, Pécau, dirige ici sa énième série. Note globale pour le moment 2,5/5 (mais je ne fais pas une priorité de lire d'autres tomes). Le premier album que j’ai lu est « L’étoile de Koursk ». La bataille de Koursk est intéressante (j’avais lu il n’y a pas longtemps un très bon bouquin de l’historien Töppel sur la bataille de Koursk de 1943 – il y en a eu plusieurs). Hélas elle est ici expédiée, comme toutes les offensives. En fait, tout est centré sur le char T34, et surtout sur une jeune femme, Aleksandra Samusenko, brillante chef de char, que nous suivons de sa participation à la guerre d’Espagne, jusqu’aux combats contre les Nazis entre 191 et 1945. L’intrigue elle-même se laisse lire, mais tout est survolé, et les dialogues ne sont pas extraordinaires. Disons que ça passe, et que les amateurs de militaria , et de chars en particulier, seront contenté par le dossier technique final, complet. (3/5) ***************** J’ai ensuite enchainé avec l’album « Le boucher de Stonne ». A part une allusion amusante dans un dialogue au dernier livre de Marc Bloch (« L’étrange défaite »), l’intrigue développé dans l’album ne m’a pas captivé. C’est assez poussif, et tout le didactisme autour du char français B1 (récupéré par les Allemands) prend trop de place par rapport au récit lui-même, finalement un peu creux. J’ai trouvé le dessin un peu plus inégal et moins travaillé que pour « Koursk », et la colorisation un peu trop le rendu : l’ensemble manque de détails en tout cas. Comme toujours dans cette collection (j’ai du mal à parler de série), un important dossier final donne une foule de détails techniques, avec de nombreux dessins pour observer le char sous toutes ses coutures. Du coup, je me demande si les auteurs l’ont lu, vu que le dessin de couverture représente une ouverture où un homme se tient en haut de la tourelle, ouverture qui n’existe pas (ce qui est rappelé dans le dossier et visible sur les dessins) ! (2/5)
Cette machine ne tue pas que des fascistes mais également des êtres humains innocents. Ce fut le cas lors de la répression du printemps de Prague en 1956 ou encore des opposants au régime castriste lors de l’attaque de la baie des cochons en 1961. Il est vrai que tous les totalitarismes sont condamnables qu’ils soient d’ailleurs d’extrême gauche ou d’extrême droite. On va suivre ce char ainsi que son créateur un peu illuminé sur différentes époques en se rendant compte du tumulte des époques. Le plus gros de l’œuvre se situera au printemps 1945 lors de la contre-attaque des bolcheviks sur l’Allemagne nazie. Il y a un déséquilibre manifeste avec les autres chapitres. On ne s’attachera guère aux personnages mais on suivra surtout l’évolution de cette machine de guerre qui ne m’a pas particulièrement fasciné. Il y a certes un récit emprunt de l'Histoire mais également un aspect documentaire. Je retiendrais une ironie à savoir que l'ingénieur qui a mis cette arme au service de Staline avec une grande dévotion est un rescapé des goulags. Je n'aurais sans doute pas réagi de la même manière en de pareilles circonstances. Bref, les amateurs de chars seront comblés.
C'est l'histoire d'un char… Pas n'importe quel char, un Joseph Staline 2, le char lourd que les Soviétiques ont mis en service à la fin de la Seconde Guerre mondiale afin de contrer les blindés allemands. Celui-ci a été peaufiné par Sergueï Souvarov, un ingénieur perfectionniste un peu fou qui l'a baptisé “Cette machine tue les fascistes” en souvenir de la phrase éponyme que Woody Guthrie peignit sur sa guitare en 1941. Pécau avoue qu'il s'est inspiré de Winchester '73, excellent western d'Anthony Mann dont l'héroïne est une carabine qui passe de mains en mains au gré des décès de ses propriétaires. Son histoire m'a fait également penser aux Mémoires d'un 38. En fait le scénario est surtout centré sur la relation fusionnelle et passionnelle que Sergueï Souvarov entretient avec sa création. La terrible machine survit à tous ses utilisateurs et on la suit durant l'assaut soviétique sur Berlin au printemps 1945, à Budapest en 1956 quand l'insurrection populaire est écrasée, à Cuba au moment du débarquement de la Baie des Cochons en 1961, dans la guerre civile angolaise en 1980 et en Afghanistan en 2001. Une manière de rappeler les engagements opérationnels de l'armée rouge à partir de 1945, dont on se rend compte qu'elle n'a pas affronté que des fascistes… L'ensemble est assez plaisant et fluide. Si le récit est un peu décousu, c'est lié aux ellipses qui séparent chaque épisode historique. J'aime bien le dessin de Mavric, efficace dans la restitution réaliste des scènes de combat. Cet album est donc un récit de guerre réussi dans son classicisme.
Si de prime abord cet album a l'air de raconter une histoire sur la seconde guerre mondiale, ce n'est pas qu'une impression, c'est bien le cas. Par contre c'est plus que ça. L'originalité ici c'est d'avoir placé au centre de l'histoire une machine. Un tank pour être précis. Et même le meilleur tank qu'ai connu cette guerre. Et plus qu'un docu fiction sur ce conflit, ou sur cette machine, il est avant tout question de la relation fusionnelle qu'entretient son inventeur avec sa création. L'histoire s'étend donc de la naissance jusqu'à la fin de la vie de l'engin, 50 ans plus tard. Et c'est la deuxième bonne idée : ne pas s'être limité à une guerre et d'avoir donné plusieurs vies à cette machine. Ainsi avant de devenir ennuyeuse, l'intrigue rebondit et change radicalement de lieu et nous emmène à Cuba puis en Afrique. Cela rythme intelligemment le récit. Par contre ça reste quand même l'histoire d'un tank qui balance des roquettes sur les Allemands, les Cubains puis les Africains. Même si la relation avec le créateur est un bon moteur, c'est pas suffisamment marquant. Donc même si je n'ai pas trouvé ça bien raconté et globalement intéressant, je pense qu'au final ce one shot ne constituera ni une lecture marquante, ni un album qui appelle une seconde lecture.
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