Ghost World
Deux adolescentes, Enid et Becky, s'ennuient à mourir dans leur petite ville morne qu'un taggeur malicieux ou dépressif à surnommée "Ghost World".
Adolescence BDs adaptées en film BDs controversées Bichromie Comix Fantagraphics Books
Rebecca et Enid, deux ados plus trop loin de l'âge adulte, sont amies de longue date. Elles se sentent totalement étrangères à ceux qui vivent autour d'elles, tant le monde qu'elles se sont créé pour elles est différent du leur. Pour tromper l'ennui mortel généré par la petite ville où elles habitent, elles passent leurs journées à observer et commenter, avec leur regard cruel et caustique d'ados branchées et plus intelligentes que la moyenne, le "Monde Fantôme" qui les entoure. Oui mais voilà, glander et se moquer des autres, ça va bien 5 minutes, mais n'est-on pas censé faire quelque chose de sa vie, à un moment donné ? (P'tain, qu'est-ce que j'écris comme résumé pourri pour aller vite et être sûr que le record d'avis postés sur un mois soit battu !)
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Janvier 1999 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L'insoutenable légèreté de l'être - Il s'agit d'un comics paru en feuilleton de 1993 à 1997. Il est découpé en 8 chapitres. Il constitue une histoire complète, et indépendante de toute autre. Enid Coleslaw et Rebecca Doppelmeyer sont 2 copines inséparables de 18 ans qui se racontent tout et qui effectuent des sorties ensemble. Elles vivent dans une ville américaine indéterminée, très étendue, avec une densité de population assez faible. Il doit s'agit d'une période de vacances. Elles passent le temps dans leur chambre, dans la cafétéria du coin, à se promener. Elles fréquentent des individus qu'elles débinent systématiquement, dont certains très déconcertants (un ex-prêtre catholique s'adonnant à la représentation infographique d'enfants nus et ligotés). Leur occupation majoritaire semble bien être de critiquer tout, et tout le monde. En plus de leurs remarques acerbes et cyniques sur un humoriste, la presse féminine, etc., elles communiquent sous forme de vacheries avec Josh (un jeune adulte de leur âge travaillant dans une superette), Melorra (une copine se lançant dans une carrière de comédienne). Elles croisent Norman, un vieillard attendant un bus à un arrêt par lequel la ligne ne passe plus, Bob Skeetes un astrologue. Ghost world est un comics indépendant devenu culte et ayant même été adapté au cinéma (Ghost World, avec Scarlett Johanson). Il s'apparente à un court roman (80 pages) avec une forme graphique un peu bohème. Clowes n'utilise qu'une seule couleur, un bleu vert de faible intensité, sans être délavé. Chaque page baigne dans une ambiance crépusculaire, sans être vraiment glauque. La mise en page est assez dense puisque Clowes dessine de 6 à 10 cases par page. Dès les premières pages, il s'avère être un metteur en scène intelligent et compétent. Il réfléchit à chaque séquence de manière à rendre les dialogues vivants et à ce que les dessins servent à amener des informations complémentaires sur le plan visuel. Il utilise à la fois la variété des angles de prises de vue, mais aussi la profondeur de champ pour faire exister la ville, ou pour décrire l'intérieur des pièces d'appartement. Il travaille également sur les tenues vestimentaires très ordinaires (sauf peut-être les couvre-chefs d'Enid), et les coupes de cheveux (en particulier l'évolution de celle d'Enid). le style graphique utilisé relève d'un parti pris étudié : Clowes se situe entre un parti pris très réaliste, et une épuration des traits pour assurer une meilleure lisibilité des cases. Il ne cherche en aucun cas à en mettre plein la vue au lecteur, mais ce dernier a l'impression de se promener vraiment dans cette banlieue dépourvue de personnalité, de voir toutes ces personnes, chacune particulière avec leur forme de visage, leur tenue vestimentaire. Il n'est pas possible de rester indifférent à l'apparente banalité de chacun, ou au physique ingrat de quelques uns. Au fur et à mesure des chapitres, le lecteur peut prendre plaisir aux vacheries débitées par ces deux demoiselles. Mais il est vrai que leur vie respire l'ennui et la sourde angoisse du lendemain, l'entrée dans la vie active après le lycée. Elles ne semblent avoir aucun souci financier, aucun projet d'avenir, une culture contestataire superficielle, et toujours ce dénigrement lapidaire systématique à la bouche. Malgré la personnalité affirmée des individus qu'elles côtoient, il s'installe peu à peu un sentiment de vacuité terrible devant ces existences inutiles, tout juste taraudées par l'inquiétude hormonale de la sexualité. Elles vivent en vase clos, se confortant l'une l'autre de leurs certitudes et de leur dédain pour le reste de la race humaine (avec une exception passagère pour David Clowes, le double fictif de l'auteur durant 2 pages). Cet enlisement dans un cynisme de façade et une position morale supérieure finit par lasser et le lecteur se désintéresse petit à petit. Toutefois cet immobilisme n'est qu'apparent et petit à petit la relation entre ces 2 jeunes femmes va évoluer insensiblement. À partir de la moitié de l'histoire, la dynamique de la relation entre Enid et Rebecca commencent à subir doucement les contraintes du réel. Daniel Clowes s'intéresse plus à Enid Coleslaw (dont le nom forme une anagramme de celui de l'auteur) et à son besoin de trouver une autre posture existentielle dans la vie. Cette jeune femme très critique perçoit l'obligation de changement, mais refuse de renoncer à son besoin d'absolu. Elle est le jouet de son système de valeurs qui la conduit dans une impasse, tout en refusant de renoncer à ses idéaux, et en étant dans l'impossibilité physiologique de lutter contre ses flux hormonaux. Sa provocation ne suffit plus à faire face à la réalité. À partir de là, le positionnement d'Enid n'est plus seulement celui d'une jeune femme au seuil de la vie adulte. Clowes en fait lentement mais sûrement une personne à part entière qui se retrouve devant sa solitude, l'incommunicabilité, les valeurs qu'elle s'est choisies et forgées, et l'obligation de devoir vivre dans le monde qui l'entoure, alors que ses proches poursuivent eux aussi leur propre cheminement dans la vie. le dénouement du récit provoque une incroyable sensation d'achèvement, presque morbide malgré le renouveau qu'il annonce. Cette histoire en 8 chapitres propose de suivre de jeunes femmes très critiques, peu constructives, dans une période de leur vie charnière, sans être remarquable ou spectaculaire. Autant il est difficile de ne pas ressentir l'ennui profond qui est le leur, autant la position inconfortable d'Enid renvoie chaque individu, quel que soit son âge, à ses propres choix dans la vie, à ces convictions, à sa solitude, d'une manière aussi douce qu'impitoyable, dans une narration très poignante.
Finalement cette histoire semble avoir été plus appréciée sur grand écran que sur papier glacé. Et pourtant Ghost World est au départ un « comic » qui a fait sensation aux États unis. Ghost World est la critique de cette Amérique que l’on aime pas. L’européen préfère allègrement New York, Chicago ou San Francisco. Pourtant ce n’est pas la véritable Amérique celle du Midwest ou de la Church Belt. Et c’est plutôt celle la que nous décrit Clowes. Son Amérique c’est celle des Red Neck c’est à dire des ploucs, celle un peu perdue des grands centres urbains où on tue l’ennuie comme on peut. C’est un peu le passe temps favoris de ses deux lycéennes dont il nous dresse le portrait. Alors certes , il ne se passe pas grand chose, on est plus dans la contemplation. Mais dire ce n’est pas pour autant que l’histoire est dépourvue d’intérêt. Car on va voir que ces deux Lycéennes vont prendre des chemins bien différents au sortir de l’adolescence. Graphiquement Clowes reprend le style de la BD Américaine underground, aucune surprise de ce côté là. On aime ou on aime pas. A tout un chacun de lire ce « one shot » pour se faire son avis.
C'est avec la réédition chez Delcourt de cette album (il en aura fait des maisons d'éditions dites-donc !) que je découvre cet album tranchant par bien des aspects. Déjà au vu des commentaires précédents, on se rend bien compte qu'il ne laisse pas indifférent (vous me direz, chez Clowes, c'est un peu une marque de fabrique), ensuite de part ce regard caustique que portent nos deux jeunes protagonistes Enid et Becky sur leur environnement. La petite bourgade typique des USA est passé au crible de ces deux ados en mal de tout. Que ce soit les boutiques (tant les restos que les sex-shop) ou les gens qui y évoluent, rien ne leur échappe et devient la cible de leur sarcasmes. Alors oui, il ne se passe pas grand chose ; on est plus sur la création d'une ambiance singulière où nos ados en pleine transition vers le monde des adultes se lâchent et dégobillent sur ce monde qui ne leur apporte et ne leur rend rien. C'est cynique, la critique de ces banlieues américaines caricaturales est acerbe et montre bien cette cruauté gratuite dont est capable l'animal "ado". Le trait de Daniel Clowes toujours aussi marqué et ses personnages bruts de décoffrage (ne cherchez pas de pin-ups peroxydées ou botoxées) mettent plus l'accent sur la laideur où le commun et renforcent cette ambiance si particulière qui se dégage de ses productions.
J'avais découvert l'univers de Clowes avec David Boring, et là j'ai lu l'édition de 2010 chez Vertige Graphic, ça n'est pas passé de la même façon. On assiste aux états d'âme mêlés de mal-être de 2 gamines coincées entre la fin de l'adolescence et les premiers temps de l'âge adulte qui cherchent un sens à leur existence. En principe, les Bd sur le quotidien ont tendance à m'ennuyer, disons qu'ici, j'étais parfois à deux doigts de balancer le bouquin, et à d'autres moments, je m'amusais de certains dialogues qui en règle générale sont assez prolixes, bien que je trouve l'ensemble assez vain. Alors certes, Clowes traduit avec une certaine justesse les angoisses existentielles de toute une génération à travers ces 2 filles, en signant un récit sensible, sans complaisance pour ses personnages et sans ironie appuyée, mais avec une sacrée dose de cynisme. Tout ceci est au final assez ennuyeux pour moi qui ne suis guère habitué à ce type de Bd alternative, et puis les 2 filles sont pénibles, plus souvent à baffer qu'à plaindre, elles ne savent pas ce qu'elles veulent, elles oscillent entre l'envie de quitter leur vie minable et terne, et l'attachement à un quotidien banal auquel elles ont du mal à s'arracher. Bref, c'est une Bd mélancolique et morne où il ne se passe rien de bien excitant, seul le dessin de Clowes que j'apprécie malgré sa froideur élégante, m'a permis de tenir sur cette lecture ; dommage qu'il ne l'utilise pas avec de meilleurs sujets, comme dans David Boring qui ne m'avait pas rebuté.
Dire que je n'ai pas été trop emballé par ma lecture serait un doux euphémisme. Qu'est ce que je me suis ennuyé avec ses deux copines Rebecca et Enid qui cherchent un sens à leur existence dans des longues journées où il ne se passe pas grand chose dans cette ville de province ! Certes, on est dans la banalité de la vie quotidienne mais j'aurais aimé pouvoir m'attacher à elles afin de partager un moment de réflexion à défaut de divertissement. Impossible de s'identifier ou d'avoir un peu de sympathie malgré un réel effort. C'est pourtant un vrai monument du comics américain version underground. Il est vrai que je n'aime pas trop cet univers. La thématique tourne autour du rituel de passage à l'âge adulte. Sur ce coup, je passe mon tour car l'ennui n'est jamais une bonne conseillère.
Mais quelle déception que ce livre pourtant si apprécié et qui a fait la notoriété de son auteur ! Ayant vu le film en salles (que j'avais pourtant beaucoup aimé pour sa vision juste d'une certaine forme de mélancolie avec des acteurs touchants, non non pas la jeune Scarlett uniquement voyons mais surtout la prestation de Steve Buscemi), je pensais franchement arriver en terrain connu en lisant le bouquin du papa de David Boring mais boum patatras !!! Le film est une adaptation fort libre de ce roman graphique et c'est tout à son honneur ! Daniel Clowes a voulu écrire une chronique de deux ados si détestables et imbues de leur personne qu'on a juste l'envie de leur foutre une bonne paire de claques pour qu'elles cessent de balancer leurs grossièretés tout au long de leurs états d'âme à deux balles. Si c'était le but initial de Clowes, alors il est parfaitement réussi alors que le film avait su éviter ce genre de poncifs en rendant les héroïnes finalement attachantes. Le fait d'avoir découpé le récit en épisodes si hachés (à chier ? oups) ne rend pas non plus la lecture aisée et on a la désagréable sensation de passer du coq à l'âne tout en se contrefoutant royalement de leurs objectifs (qui sont d'ailleurs ?) Reste le dessin et les couleurs de Clowes, peut être pas aussi définitifs que dans ses autres oeuvres, pour se régaler mais cela fait finalement bien peu pour une bd que je vous suggère de zapper directement soit pour lire un autre Clowes, soit pour voir l'adaptation en film. Une immense déception donc.
J’avais découvert il n’y a pas longtemps Clowes, avec Mister Wonderful, que j’avais plutôt aimé, malgré quelques appréhensions en début et quelques réserves en fin de lecture. Ici aussi j’ai, dès le départ, eu quelques réticences. Sauf que cette fois-ci celles-ci n’ont fait que s’accentuer, au point que je n’ai fini l’album que très difficilement, lisant parfois les dialogues en diagonale… D’abord, si le dessin est techniquement bon, je trouve les personnages trop figés, statiques. Et la colorisation n’est franchement pas extraordinaire ! De plus, je n’ai pas du tout accroché aux dialogues et états d’âme des deux donzelles, que rien ne venait dynamiser. Je me suis ennuyé ferme (sûrement plus qu’elles) ! Bref, je me vois mal vous recommander ce petit album…
Je ne suis pas parvenu au bout de cet album. Déjà, le dessin n’avait pas grand-chose pour me plaire. Raide, fade, sans nuances, il m’est de plus apparu figé et sans âme. Mais alors que dire des personnages principaux. Elles sont tout sauf attachantes. Leur vanité, leur suffisance et tous leurs autres défauts ne sont même pas amusants. Non, ce sont juste des têtes à claques sans intérêt. Alors, oui, peut-être que le but de l’auteur, c’était de nous dresser le profil de deux filles tellement mal dans leur peau qu’elles cachent ce mal-être derrière un cynisme déstabilisant… mais ce que j’ai surtout vu, ce sont deux pouffes sans intérêt. Enfin, l’histoire… Je la cherche encore. Le récit est bavard et se concentre sur des dialogues entre les deux héroïnes, sinon, circulez, il n’y a rien à voir. Pas d’intrigue, pas de progression dans le récit… … pas d’intérêt à mes yeux.
Clowes a les défauts de ses qualités sur cette BD. Son dessin bichromique typique des comics indépendants est maîtrisé mais il devient lassant au fil des lectures. Le scénario s'appuie sur deux adolescentes vivant de façon superficielle ce passage de la vie tant redouté. Tout se tient sur la forte amitié mise à mal par des conflits d'intérêts les amenant à une opposition directe. Jamais concerné par l'histoire, j'ai quand même été au bout du récit sans difficulté grâce aux talents de narrateur de Clowes qui sait retenir l'attention avec rien ou du moins très peu. Clowes a fait bien mieux à côté, "Ghost World" est clairement dispensable.
Pas terrible ! La première chose qui frappe avec ce comic book, c’est cette horrible teinte azure qui gâche toutes ses pages. Un simple noir et blanc aurait été bien plus indiqué ! Concernant le scénario, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne se passe pas grand-chose dans la vie d’Enid et Becky. Les deux jeunes blasées passent ainsi le plus clair de leur temps à échanger des commentaires cyniques au sujet d’à peu près tout ce qui les entoure. Personnellement, ça m’a paru trop gratuit, trop puéril. Je m’attendais à des réflexions plus profondes. La relation entre les deux amies est plutôt intéressante et leurs disputes notamment m’ont semblé tout à fait crédibles et, partant, relativement touchantes. Elles sont très différentes toutes les deux, mais aussi complexes l’une que l’autre, je crois. Aussi aurais-je préféré que Becky occupe autant de place qu’Enid dans le récit. La chute se révèle désespérante et m’a paru franchement bâclée. Je viens d’enchaîner l’album et le film et, à mon sens, le second sonne bien plus juste et a davantage de rythme que le premier.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site