The Time Before
Réussir sa vie demande parfois d’écrire de nombreux brouillons
Le Meilleur de Bamboo New York Voyages dans le temps
Un soir de 1958, le photographe Walter Benedict vient en aide à un vieux vendeur à la sauvette que des loubards agressent. En guise de remerciement, le vieillard lui offre un talisman garantissant une vie réussie à celui qui le porte. il suffit à Walter de penser à un moment de sa vie pour y revenir et corriger une éventuelle fausse route. Walter a désormais en main l’instrument idéal pour réussir sa vie, devenir riche, séduire la femme qu’il aime : tout le temps nécessaire pour parvenir à une vie parfaite. Mais la perfection fait-elle partie de ce monde ?
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Date de parution | 02 Mars 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Gros coup de coeur. Avec La belle image, Bonin avait déjà sorti un chef-d'oeuvre de fantastique mélancolique et amer (mais l'histoire n'était pas de son cru, étant une adaptation d'un roman de Marcel Aymé). Cette fois, il est bien l'auteur complet de ce The Time Before que j'ai beaucoup apprécié. Comme pour La Belle Image, le postulat fantastique est simple et classique. C'est la manière intelligente et sensible de le développer qui rend l'album prenant. Et Bonin a su éviter les facilités scénaristiques auxquels on pense tout de suite avec cette idée de départ (du genre : faire fortune facilement) car le personnage n'abuse pas outre mesure de son pouvoir. Alors, certes, le sujet n'est pas nouveau et, outre les références déjà citées ici, j'ajouterai le roman Replay de Ken Grimwood (dont je conseille fortement la lecture à ceux qui ont aimé cette BD). Mais Bonin est un auteur qui semble revendiquer un certain classicisme, autant dans les sujets abordés que dans la manière de raconter. A part peut-être Amorostasia (que je n'ai pas encore lu), son oeuvre n'est pas franchement originale et/ou novatrice. Mais en quoi serait-ce un défaut ? Une bonne histoire, bien racontée et élégamment illustrée peut suffire à passer un agréable moment de lecture. Et lorsqu'il choisit (souvent) l'angle du fantastique, celui-ci est toujours chargé de sens, un peu à la manière d'un Dino Buzzatti. Quant à la conclusion, je l'ai trouvée correcte et satisfaisante ; là encore j'ai envie d'utiliser, quitte à me répéter, le mot "élégance" qui résume bien à mon sens tout le travail de Bonin. Par ailleurs, j'ai une raison plus personnelle d'aimer cet album : le fait qu'il se situe, par une étrange coïncidence, entre 1958 et 1962, une période qui a engendré plusieurs de mes oeuvres fétiches dans le domaine du cinéma, du roman, de la BD, de la musique, etc... et que Bonin restitue fort bien.
Un jeune photographe à l'avenir prometteur reçoit un jour d'un mystérieux vieillard un talisman aux propriétés magiques. Celui-ci permet de revenir dans le temps pour influer sur celui-ci lorsqu'un choix malencontreux a été fait. Le bijou devient très vite un précieux allié pour le héros, dont la carrière décolle. Jusqu'au jour où un accident de voiture et une rencontre changent la donne... Est-il possible de vivre heureux si le moindre moment n'est plus qu'un brouillon de vie? Cyril Bonin revitalise habilement le thème du voyage dans le temps en lui donnant une admirable dimension psychologique.
Voilà bien longtemps qu'une nouveauté BD ne m'avait pas autant enthousiasmé. Grand amateur du trait de Bonin, j'ai lu tous ses albums et je puis dire sans hésitation qu'en tant que scénariste, "The Time Before" est selon moi son plus beau travail, le plus riche et le plus abouti. L'histoire est très bien écrite, fluide, d'une grande clarté dans son déroulement. Les réactions des personnages sont crédibles et sonnent "juste", ce qui leur donne une véritable épaisseur psychologique. On s'attache bien vite à Walter, ce photographe qui hérite fortuitement d'un gigantesque pouvoir : celui de réécrire, s'il le souhaite, des pans entiers de sa propre histoire. Au-delà de l'intrigue elle-même, émouvante et qui suscite nombre de réflexions (qu'aurais-je fait à la place du héros ?), ce one-shot dispense un charme suranné des plus plaisants. Éclairé par les tons pastels et ocres de l'auteur, dans une lumière douce, le New-York de la fin des années 50 prend vie et dégage une ambiance très apaisante. C'est également un bonheur de retrouver dans l'histoire de multiples références à la série fantastique "La Quatrième Dimension", auquel l'album fait de nombreux clins d'oeils ("Je sais ce qu'il vous faut", l'hommage le plus flagrant, mais on songe aussi à "Futurographe", "Une curieuse montre" et "Pour les anges"). On aimerait que l'album, dont la pagination est importante, soit plus long encore, pour suivre Walter dans ses doutes et ses interrogations (certains choix sont plus lourds de conséquence que d'autres). Je m'étonne d'ailleurs que le personnage ne ressente pas, en bout de course, une certaine lassitude (la vie garde-t-elle un réel intérêt, un côté exaltant si l'on vit une même période pour la quatrième fois, en sachant exactement ce qu'elle va nous réserver ?). Il n'en demeure pas moins que j'ai lu cet album à deux reprises en une semaine et que j'étais réellement captivé. En bref, un très bel album, terriblement attachant et réussi de bout en bout, tant graphiquement que scénaristiquement. Un bonheur à lire !
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