Dilemma (Clarke)

Cette histoire m'a particulièrement agacé. Soit les philosophes, grâce au déterminisme, réussissent à prévoir l'avenir et dans ce cas quel est l'outil qu'ils utilisent pour cela et surtout cela veut dire qu'ils n'ont aucune espèce d'influence sur cet avenir. Il y a déterminisme ou pas. Soit les philosophes enclenchent un processus pour diriger l'avenir, mais encore une fois on sait pas quel est ce processus, pas le moindre indice. Comment font-ils pour que l'histoire suive la trajectoire qu'ils ont voulu mettre en place et enfin pourquoi des philosophes qui ont connu la première forme de démocratie ne trouvent-ils pas d'autre solution pour l'humanité que de sombrer dans le despotisme le plus noir avec des millions de morts à la clé? L'auteur nous met l'eau à la bouche en nous expliquant que des hommes ont trouvé le moyen d'être les maîtres du destin de l'humanité, mais finalement on s'aperçoit, que derrière ça, il n'y a rien, rien du tout. Très décevant ... Quand on manque d'imagination on s'abstient de faire croire qu'on en a et surtout on ne s'attaque pas à des sujets trop ambitieux. Un point positif malgré tout: le graphisme est très bon.

25/08/2021 (modifier)

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Dilemma c'est l'histoire d'un archéologue allemand découvrant des rouleaux antiques en Grèce qui lui dévoilent qu'une communauté de grands philosophes et penseurs de la Grèce Antique ont imaginé et mis en scène un futur déterministe où ils feraient en sorte de mettre en place tous les éléments pour créer une guerre mondiale impliquant toutes les nations du monde et où les Germains affronteraient les Celtes alliés aux Saxons. Les parchemins énumèrent ainsi toutes les étapes de ce futur, racontant en réalité dans le détail tous les grands événements qui ont véritablement ponctué les 2000 ans d'Histoire qui les séparaient du XXe siècle. Or cette découverte a lieu à la fin des années 30, et alors que l'archéologue croyait au départ que ces rouleaux racontaient l'avenir jusqu'à la Première Guerre Mondiale, il réalise assez vite que c'est une nouvelle guerre mondiale qu'ils prévoient. Sur 120 pages, nous suivons cet archéologue et traducteur de 1937 jusqu'aux premières années de la Guerre. Alors qu'il traduit peu à peu le contenu des rouleaux, il se retrouve au cœur des intérêts des nazis d'une part, d'une organisation liée aux rouleaux d'autre part, et enfin de ses propres intérêts personnels, notamment du fait que sa fiancée soit à demi juive donc en danger dans l'Allemagne de l'époque. Et contrairement à la majorité des récits de ce genre où le héros combat pour la vérité et la paix dans le monde, lui est plutôt patriote donc n'est pas foncièrement ennemi des nazis et ne serait pas totalement opposé à collaborer avec Goebbels notamment. Jusqu'à ce qu'il soit amené à faire un choix dans un difficile dilemme... d'où le titre de la série et surtout sa particularité éditoriale. Car ce n'est que quasiment arrivé à la fin de l'album qu'advient ce dilemme et Le Lombard a fait le choix de publier deux versions différentes de la BD, se différenciant par le sens de leur couverture et par la dizaine de pages qui les concluent, chaque version racontant les conséquences différentes selon le choix final fait par le personnage principal. Étonnante décision éditoriale que d'imposer au lecteur de choisir entre deux versions d'album pour seulement dix pages de différence. D'autant qu'il faut avoir lu tout l'album pour pouvoir juger du contenu et de la valeur de ces pages. Et comme les autres 120 pages sont identiques, cela fait un peu mal de devoir acheter les deux versions pour avoir droit aux deux fins différentes. D'autant que concrètement, les deux fins sont intéressantes, la première étant assez fataliste, et la seconde étant plus cynique et faisant écho à la première avec un regard désabusé. C'est un peu rageant pour le lecteur et payeur. Sinon, pour le reste, c'est une lecture plutôt bien menée et soutenue par l'agréable dessin de Clarke. J'ai apprécié son réalisme et la façon dont elle sort des sentiers battus du gentil héros contre les méchants nazis. Car oui les nazis y sont représentés comme les monstres qu'ils sont mais on les voit aussi de l'intérieur, avec notamment le conflit entre Goebbels et Himmler, et avec un héros qui voit ce qu'ils apportent à son pays en même temps que le mal qui en découle en contre-partie. Et face à eux, on a l'organisation en lien avec les rouleaux qui sont presque une force d'opposition encore plus dure et dangereuse. D'où le dilemme final d'ailleurs. Ceci dit, l'intrigue s'étale un peu trop en longueur, avec parfois quelques baisses d'intérêt. Ça manque de rythme et d'un côté plus prenant. Bref, ce n'est pas toujours passionnant mais c'est plutôt bien fait. Et quand on a connaissance du contenu des deux fins différentes, cela ajoute une profondeur au récit et à sa cruelle intelligence.

11/05/2020 (modifier)

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Le début fait penser à « Indiana Jones », avec des découvertes archéologiques en Egypte dans les années 1930, alors que les Nazis arrivent au pouvoir, et commencent leurs agressions (extérieure avec l’Anschluss, intérieures avec la Nuit de cristal). Des manuscrits découverts seraient l’œuvre des grands philosophes classiques grecs, du IVème siècle avant J.C., qui auraient prévu – si ce n’est « téléguidé » tous les événements graves depuis des millénaires, pour aboutir à une guerre mondiale dévastatrice. On alterne donc entre des scènes en flash-back, représentant ces philosophes, et d’autres dans les années 1930 en Allemagne, entre horreurs et incrédulité : de ceux qui ont traduit les manuscrits – mais aussi, parfois du lecteur, qui doit avaler quelques couleuvres. En effet, que ces philosophes soient motivés et capables d’envisager l’avenir est crédible, mais pas dans ces termes ni avec cette précision. Quant au « monde » qu’ils évoquent ici, il n’a rien à voir avec celui qui était non seulement connu, mais « modélisé », théorisé voire imaginé à l’époque. Mais bon, il faut faire abstraction de ces détails, pour entrer dans l’intrigue. Car évidemment, tout le monde veut mettre la main sur ces manuscrits qui prédisent l’avenir, et qui sont donc la clé du succès dans la guerre qui commence en 1939. Une fois acceptés les prémisses, l’histoire se laisse lire, sans être trop originale. C’est un thriller dans la moyenne du genre. Par contre, je ne comprends pas pourquoi deux albums ont été publiés. En effet, la fin alternative ne concerne qu’à peine dix pages, et cela aurait tout aussi bien pu – et à moindre frais (pour l’éditeur et surtout le lecteur !), être inclus dans un seul et même tome.

13/04/2020 (modifier)

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J’avoue que le début de ce récit ne m’a pas trop franchement convaincu, la faute à des philosophes grecques qui ont des dialogues assez énigmatiques. Puis, au fur et à mesure, l’enjeu se précise et cela devient véritablement passionnant. J’avoue avoir apprécié l’originalité de ce récit qui consiste à un groupe de penseurs de façonner l’histoire sur 2000 ans. Il est vrai que cette idée pourrait apparaître comme assez saugrenue mais elle est argumentée et tout devient plausible. Tout n’est pas parfait dans ce récit mais il mérite une lecture approfondie. On notera également un dessin réaliste avec une colorisation agréable. Le mieux est évidemment de découvrir les deux versions (A et B). On pourra évidemment penser que c’est une incitation commerciale. Mais bon, on a vu pire. Comme dit, cette oeuvre ambitieuse mérite sans doute cela car c'est totalement maîtrisée. Pour moi, c'est oui !

12/09/2016 (modifier)

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Depuis, quelques années, je privilégie les one shot, donc cet album rentrait dans mes critères. Par le fruit du hasard, j'ai lu la même semaine L'Héritage du Diable et cet album qui peu ou prou abordent le même thème. Avant tout , il faut souligner que le travail de Clarke est aussi bien réussi sur le plan scénaristique que sur le plan graphique. Les scènes antiques et les scènes dans l'Allemagne d'avant guerre sont très bien dosées. J'ai lu cet album d'une traite, tant on a envie de connaitre la fin de l'histoire. L'album mêle habilement plan philosophique antique et histoire avec un grand H à travers le destin de Michaël Dorffman, archéologue allemand qui va se retrouver au cœur des luttes d'influences au sein du IIIème Reich. Au fur et à mesure de la lecture, on sent le poids qui pèse sur le héros, qui l’amènera à faire un choix cornélien à la fin de l'album. La seule chose regrettable de l'album réside dans le choix éditorial des éditions du Lombard de ne pas avoir proposé aux lecteurs sur un même album les 2 fins alternatives. Il est dommage d'avoir recours, au mieux, à internet ou, pire, à l'achat de la seconde version pour connaître la fin alternative (5 planches de plus alternatives n'entraînaient pas un coût exorbitant pour l'éditeur, à mon humble avis). Cela plombe un peu la lecture avec cette option mercantile.

07/06/2016 (modifier)

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C'est dans le cadre d'un jury Bd que je découvre cette histoire dont le moins que l'on puisse dire est que son scénario est quelque peu échevelé. Les écrits de penseurs bien connus de l'antiquité sont mis à jour par une équipe d'archéologues, ces écrits seraient à même de prédire le futur. Tout d'abord revenons au concept même de cette BD qui nous propose deux volumes quasiment identiques mais dont la toute fin varie. De là à y voir une opération commerciale il n'y a qu'un pas que je franchis. Si de prime abord le procédé narratif est plutôt original, au fil de la lecture il se révèle assez moyen se contentant d'aligner des poncifs vus ailleurs. Le dessin est de facture assez classique, un léger bémol concernant les personnages un peu trop statiques à mon goût. Malgré un propos qui sur le papier était alléchant, le résultat est très en deçà et si un emprunt reste possible, je ne mets pas d'option d'achat.

05/05/2016 (modifier)

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Un scénario complotiste capillotracté. Le complot serait fomenté par un quatuor de philosophes grecs du quatrième siècle avant Jésus Christ, et sa mise en œuvre, orchestrée par Xénophon l'historien militaire, aurait perduré jusqu'à l'avènement d'Adolphe Hitler. Bref le pitch rend déjà bien le monde de fantasmes où tous les malheurs viennent d'une cause bien identifiée, ce qui exonère tous les acteurs actuels de toutes leurs éventuelles responsabilités. C'est donc le fond de l'histoire qui me déplaît profondément. Le face à face entre la Grèce antique, montrant ses barbus drapés dans leur sépia grisâtre, et l'époque de la seconde guerre mondiale dans de belles couleurs vives, se retrouve tout au long de l'album avec une certaine virtuosité. C'est la qualité principale de l'album: l’enchaînement des scènes. En revanche, les discours des philosophes m'ont paru totalement dénués de vraisemblance et extrêmement figés. Pour les deux époques, les visages ont une froideur qui ne permet pas vraiment de s'identifier aux personnages. Les femmes sont quasiment dépourvues de lèvres, alors que le style est plutôt réaliste. Par ailleurs l'idée d'une fin alternative à retrouver en téléchargement, n'apporte pas grand chose puisque le dilemme du titre n'arrive qu'en page 124 ( pour 134 pages), et on n'a donc pas eu le temps de prendre à notre compte ce cas de conscience. Comme si l'idée était de faire deux tomes et que finalement on avait coupé court au dernier moment... Bref , je ne le conseille pas.

20/03/2016 (modifier)

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