Arsène Schrauwen
En 1947, Arsène Schrauwen embarque sur un paquebot à destination d'une mystérieuse colonie. Le grand-père d'Olivier Schrauwen a fait ce long voyage à la demande de son cousin Roger. Ensemble, ils vont créer une cité utopique au cœur du monde sauvage qui répondra au doux nom de Freedom Town.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Bichromie Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Le Colonialisme Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis
En 1947, Arsène Schrauwen embarque sur un paquebot à destination d'une mystérieuse colonie. Le grand-père d'Olivier Schrauwen a fait ce long voyage à la demande de son cousin Roger. Ensemble, ils vont créer une cité utopique au cœur du monde sauvage qui répondra au doux nom de Freedom Town. Atteindre cet objectif sera une entreprise des plus difficiles. Victime de démence, Roger est interné et Arsène partira alors seul et inexpérimenté à la tête de l'expédition qui doit le mener à la terre promise. Il devra faire face aux dangers de la jungle, s'accommoder de ses sentiments pour Marieke, la femme de son cousin, et faire avec un étrange virus tropical qui menace de décimer ses hommes. Progressivement, il va perdre le contrôle et s'éloigner de la réalité, s'engouffrant dans sa propre paranoïa. Grâce à un dispositif graphique atypique, souligné d'une bichromie rouge et bleu, le lecteur est invité à se perdre au fil des événements et des digressions oniriques du personnage principal. Biographie fantasmée, parodie de récits d'aventures colonialistes, l'histoire narrée par Olivier Schrauwen est captivante, drôle, et résolument surréaliste.
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Date de parution | 08 Octobre 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis passé totalement à côté de cette oeuvre qui semble pourtant avoir plu à beaucoup de lecteurs. Il faut dire que c'est un véritable OVNI et que son originalité de ton et de structure peut ravir les amateurs d'innovation graphique et narrative. Mais j'y suis resté hermétique. Si l'on s'en tient à son résumé, il s'agit du récit, à priori partiellement biographique, d'un séjour dans une colonie tropicale, probablement un Congo Belge fantasmé, du grand père de l'auteur de 1947 à 1949. Arrivé là pour y retrouver son cousin ayant la charge d'un projet de ville utopique, il va finalement le remplacer quand ce dernier va sombrer dans la folie, et prendre la tête d'une expédition architecturale dans la jungle. Mais dans les faits, nous sommes dans un récit surréaliste et impressionniste à la fois. Arsène Schrauwen est un anti-héros à la Jimmy Corrigan, un médiocre rondouillard, mutique et centré sur lui-même qui observe le monde qui l'entoure par le trou de la serrure de ses émotions compliquées. Toute la narration est conçue pour transmettre les sensations de ce personnage. Une image teintée de bleu quand il fait frais, de rouge quand il a chaud, ne laissant apparaître que les détails occupant l'esprit de son héros et des formes vides du reste qui ne l'intéresse pas, à l'image de certains dialogues rendus physiquement illisibles simplement parce qu'il ne prend pas la peine de les écouter réellement. Et un fameux héros qui se crée ses propres murs de peur, s'enfermant dans la psychose d'attraper un ver parasite, se souciant davantage de ses plus bas besoins physiques que des gens qui l'entourent, et se laissant guider comme un enfant couillon, parfois naïf et souvent égoïste. C'est au niveau de cette narration que j'admets que c'est une oeuvre intéressante et qui peut plaire. Car l'auteur expérimente beaucoup et cela marche souvent. Il joue de toutes ces émotions qu'il transmet, insiste sur le côté ridicule ou absurde des nombreuses situations qu'il met en scène. Il pousse le concept jusqu'à imposer des fantaisies à son lecteur comme de lui demander d'arrêter sa lecture pendant une semaine pour refléter le temps qui passe dans son récit. Il y a une vraie ironie et un second degré flegmatique dans le ton de cette BD, qu'on perçoit dès la couverture et qui perdure au fil des pages. Mais concrètement parlant, je n'ai pris aucun plaisir à la lecture de cet album. L'ambiance m'a déplu et ne m'a ni envoûté ni amusé. Je n'ai pas aimé son côté trop intimiste, trop malsain par moment. J'ai également trouvé le dessin moche. L'histoire et les personnages m'ont ennuyé. Le côté absurde n'a touché pour moi ni à la poésie ni à l'humour. Et l'ensemble de ces sensations que veut transmettre l'auteur m'a rebuté et n'a en aucun cas su toucher une corde agréable dans mon esprit. Ce n'est pas un album que je conseillerai, à part éventuellement pour illustrer l'un ou l'autre de ses processus narratifs, mais l'exercice technique et artistique ne se suffit pas à lui-même pour moi.
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