L'Homme de l'année - 1666
Un événement anodin fruit du hasard et de la malchance se transforme en un gigantesque incendie qui ravage Londres
1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières L'Homme de l'Année Label Série B Londres
Une atmosphère lugubre plane sur les ruelles misérables et insalubres de Londres lorsqu'une catastrophe d'une ampleur dantesque s'abat sur la ville : C'est le grand incendie de 1666, survenu en fin d'été par accident. Le boulanger Farynor oublie de vérifier que son four est bien éteint... son chat fait le reste... Les flammes dévorent tout, c'est le chaos, alors que l'origine de ce funeste événement n'est qu'un simple boulanger.
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Date de parution | 26 Août 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une collection très inégale, et qui en plus a souvent du mal à tenir son concept, comme ça a été le cas ici. En effet, « L’homme » en question est ici mal identifié (s’agit-il du boulanger, du fou qui s’est accusé et a été la victime expiatoire, nul ne le sait). Et surtout, quel qu’il soit, cet « homme » n’est ici qu’accessoire. Un anonyme certes, mais qui ne joue quasiment aucun rôle en tant que personnage de cette histoire. Car en fait Duval et Moustey se sont désintéressés de lui pour se concentrer sur l’incendie lui-même, seul « personnage » de l’intrigue. D’ailleurs tous les hommes ou femmes qui traversent l’histoire ne font que passer, on ne s’attache à aucun (à part peut-être Samuel Pepys, diariste contemporain du drame, qui a été la principale source d’information pour les scénaristes). L’intrigue est donc quasi inexistante. Mais la lecture n’est pas sans intérêt, car les auteurs ont su montrer les mouvements, les avancées furieuses et indomptable de cet incendie qui, pendant plusieurs jours, a ravagé Londres. Cet aspect est bien retranscrit, et donne lieu à une sorte de « visite » guidée du Londres de l’époque, au fur et à mesure qu’elle s’embrase et disparait. C'est ce qui justifie pour moi les trois étoiles à l'arrache. Le dessin est correct sans plus. Pas toujours très réussi ou lisible dans les détails. Bref, une lecture anecdotique, qui m’a globalement laissé sur ma faim. Et qui confirme les difficultés pour cette collection à tenir ses engagements : trouver un personnage inconnu mais assez fort pour retranscrire un événement important. Ici l’incendie n’a pas fait que brûler Londres, il a aussi englouti « l’homme ». Note réelle 2,5/5.
Contrairement à la plupart des autres albums de cette collection L'Homme de l'Année qui abordent des événements bien précis de l'Histoire par des angles de vues surprenants, des personnages originaux et de nombreux détours n'aboutissant parfois qu'en toute fin au moment historique visé, ici nous avons un pur récit historique des faits : ceux du grand incendie qui ravagea Londres en 1666, de son déclenchement jusqu'à sa fin et sur le coupable qui fut désigné pour cette catastrophe. Du coup, ce n'est pas très original mais ça a quand même l'avantage d'être intéressant. Nous y suivons une petite poignée de personnages. Le boulanger involontairement responsable du départ de feu et sa famille avec qui il fuit l'incendie. Un noble volontaire et ouvert d'esprit qui est témoin des faits et essaie d'agir pour le bien de la cité et de sa population. Le pitoyable Lord-maire qui aurait eu les moyens d'éviter le pire. Le roi et son frère dont on voit les tentatives un peu lointaines de sauver le ville. Et enfin celui qui va être désigné coupable de tout cela. Nous ne suivrons aucun d'entre eux de très près, les événements d'ensemble ayant plus d'importance que leurs actes et pensées. Du coup, l'aspect documentaire historique est assez présent, au détriment d'une intrigue prenante qui plonge vraiment le lecteur dans l'action pourtant omniprésente. Même s'il reste suffisamment efficace pour bien rendre compte des événements, le dessin ne m'a pas plu. Les visages sont souvent laids, déformés, ou surchargés de traits et d'ombrages destinés à cacher ce que je pense être un manque d'aisance technique. Les dessins prennent parfois des tournures un peu impressionnistes où l'on devine plus ce que l'on voit qu'on n'en cerne les détails. Et certaines scènes de foule sont tellement déformées et bizarres qu'elles donnent l'impression de voir une horde de zombies déferler en hurlant. Ce n'est donc pas le meilleur des albums de la collection L'Homme de l'Année. Mais sa lecture est instructive et parfois même édifiante sur comment les choses se sont déroulées à l'époque.
J’avoue avoir appris plus de chose sur le grand incendie qui toucha la ville de Londres en 1666. Il est vrai que c’est toujours consternant de voir sa maison partir en flamme. En l’occurrence, c’est presque 14000 habitations qui ont été détruit entrainant près de 200.000 sans-abris. Le bilan humain serait seulement d’une douzaine de morts. Il est vrai qu’on a du mal à croire à de tel chiffre. Il faut dire que c’est le boulanger du quartier et accessoirement travaillant pour le roi (ce qui peut servir) qui est le véritable responsable de ce carnage et qui ne sera jamais inquiété. Pour autant, c’est le français de passage qui sera rendu comme responsable et pendu pour satisfaire à la vindicte populaire. On en retient surtout une profonde injustice. Sur le déroulement des faits, il est assez précis. Cependant, il manque le plus important : comment les gens sont venus à bout de cet incendie géant qui a même détruit la cathédrale Saint-Paul ? Il manque un passage crucial. Cela fait un peu défaut à la compréhension de ce récit pourtant assez détaillé. Pour le reste, c'est quand même assez intéressant de suivre tout ces personnages face à une tragédie collective. On retrouve tout les qualités et défaut de l'être humain entre lâcheté et courage.
En 1666, Londres se relève doucement d'une épidémie de peste meurtrière survenue l'année précédente et qui emporta 90 000 Londoniens. A cette époque, Londres était une ville de bois et de paille, mais aussi un vrai cloaque, où tout incendie se répandait à une vitesse effarante. Le grand incendie de Londres reste dans toute mémoire de Londonien, il est connu sous le nom de Great Fire et aurait été plus dévastateur que les bombes allemandes de la Seconde guerre mondiale, c'est dire l'ampleur de la catastrophe qui est comparable en terme de dégâts et de victimes à l'incendie de Rome survenu sous le règne de Néron. Les auteurs de cette Bd relate la tragédie à la manière d'un documentaire bien construit (j'aurais d'ailleurs très bien pu classer l'album en documentaire), mais à travers un personnage, celui du boulanger à l'origine du feu, ils évitent tout juste cet écueil ; je n'ai pas pu vérifier ce détail pour attester de sa véracité, mais il est tout à fait plausible. De 1660 à 1669, l'histoire de Londres est connue dans tous ces détails par le journal très précis du mémorialiste Samuel Pepys qui avait déjà relaté la Grande Peste (The Great Plague) et qui a en outre, participé à la restauration de Charles II (il joue ici un rôle non négligeable). Le contexte politique est fort bien évoqué par les scénaristes, avec le roi Charles II, son frère le duc d'York, les conséquences de la politique de Cromwell qui a conduit Charles Ier sur l'échafaud, la guerre avec la Hollande, les troupes royales impopulaires, et la haine des Français, l'Angleterre étant à l'époque dans la roue de la France. Les images rendent parfaitement compte de l'ampleur de l'incendie, surtout la vitesse à laquelle se propagent les flammes, mais divers personnages donnent aussi du corps et de la profondeur à la narration qui sans cela resterait assez terne, en premier le boulanger et sa famille, Samuel Pepys, le roi et ensuite quelques habitants et soldats, ou encore un lord-maire complètement incapable qui aurait pu circonscrire le feu en créant des coupe-feu. On aperçoit la forme primitive de la cathédrale Saint-Paul qui sera reconstruite par Christopher Wren en 1697 avec le grand dôme que nous lui connaissons, Wren sera d'ailleurs le grand architecte- reconstructeur de Londres. La partie dessinée me plait un peu moins, disons que le trait est irrégulier, certains décors sont bien documentés et bien rendus, tandis que les personnages ont surtout des visages peu esthétiques, mais si l'ensemble peut donner parfois quelques images confuses, ça reste quand même correct. J'aurais appris un truc, c'est que les Londoniens estimaient les papistes (donc les Français) responsables de cet incendie, il fallait un coupable dans toute cette folie. Voici donc un album assez réussi dans l'ensemble, avec une narration qui n'est pas exceptionnelle, et qui se contente de suivre l'implacable force de la réalité historique.
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