Journal d'Anne Frank
Adaptation en BD du célèbre et bouleversant témoignage d'une jeune juive allemande pendant la guerre.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Adaptations de romans en BD Nazisme et Shoah
Le jour de ses 13 ans, Anne reçoit en cadeau un cahier dont elle fait aussitôt son journal intime. Jeune juive allemande exilée au Pays-Bas, la jeune fille va raconter son quotidien, ses émois d’adolescente, la fuite, la cache, la peur… Publié par son père Otto deux ans après la fin de la guerre, Le Journal d’Anne Frank sera traduit en plus de 70 langues et vendu à plus de 30 millions d’exemplaires.
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Date de parution | 27 Janvier 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Figurez-vous que je n'ai jamais lu le livre Le Journal d'Anne Frank, même si évidemment j'en avais largement entendu parlé et connaissant son contenu. Eh bien, je suis content de l'avoir découvert par le biais de cette adaptation car j'ai trouvé la mise en scène très bonne, la lecture prenante et la fin poignante et élégante de sobriété. Le dessin est dans un style épuré, rappelant un peu le style nouvelle BD de Dupuy-Berberian. Il bénéficie d'une colorisation proche de la bichromie en teintes de mauve. Il réussit bien à transcrire les émotions et l'ambiance à la fois sombre et vivante de la cachette de la famille d'Anne Frank. Plutôt que de s'attacher uniquement à la dure réalité de cette vie cachée et de ses dangers, le récit, comme celui du livre j'imagine, se focalise avant tout sur les pensées de l'héroïne qui a des préoccupations de jeune adolescente et s'intéresse plus à sa relation avec ses parents et les autres habitants de la cachette plutôt qu'à l'idée qu'il puisse y avoir la guerre au dehors et des purges de juifs, même si évidemment elle est régulièrement informée de la chose, comme le sont les lecteurs. Ainsi, c'est bien la vie qui a le dessus durant ces années enfermées. Tant et si bien que j'ai sincèrement croisé les doigts, tandis que les jours et les mois défilaient, en espérant que tout continue à bien se passer et que la fin de la guerre arrive sans que finalement il n'y ait de vrai drame. C'est bien en cela que la fin abrupte du récit est d'autant plus déchirante. Surtout quand on voit sur la frise chronologique qui termine l'album le destin parfois tristement ironique de chacun des protagonistes. C'est donc une belle adaptation bien réussie qui m'a fait apprécier ce récit instructif et puissant en émotions.
Alors que l'ouvrage vient d'entrer dans le domaine public, Soleil publie aujourd’hui la toute première adaptation en bande dessinée, une manière de redécouvrir le témoignage bouleversant et toujours d’actualité d’une fillette juive victime de la barbarie nazie. Le choix d’un graphisme très épuré - celui de Nadji, nouveau venu dans la BD dont on sait juste qu’il réside à Lille - pour illustrer un épisode historique célèbre est assez original, les éditeurs privilégiant habituellement un certain académisme. Et si le trait reste moderne, allié à des couleurs dans une gamme chromatique restreinte et désaturée, il peut évoquer par moments les vieilles pubs de l’époque sous influence art déco. Bénéficiant d’une mise en page vivante, l’ensemble est plutôt de bon goût. Certes, on ne peut pas dire que ça ne fait pas déjà vu, mais visuellement parlant, le climat de ces années sombres est bien rendu. Il n’est pas certain que cela apporte vraiment quelque chose aux écrits d’Anne Frank, mais cela peut être une bonne façon pour ceux à qui la littérature fait peur de découvrir le témoignage terrible – voire de donner envie de lire le livre - de cette jeune juive allemande obligée de se cacher à Amsterdam avec ses parents et des amis pour échapper aux nazis. Plus positivement, on peut le voir comme un hommage pertinent en ces temps troubles où les extrêmes ont le vent en poupe, une manière de faire vivre la mémoire pour ne pas revivre l’ignoble. Antoine Ozanam, qui a adapté l’histoire, était conscient de la difficulté de l’exercice, avec la crainte de manquer de recul. « L’important, dit il, a été d’être Anne », [de la faire] « continuer à vivre après sa mort », comme elle le souhaitait. L’objectif semble ici atteint.
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