Morgane
Redécouvrez la quête du graal à travers les yeux de Morgane, sorcière rebelle et insoumise. La légende du roi Arthur revisitée
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Privée de son destin de reine, la demi-soeur du roi Arthur devient la sulfureuse fée Morgane et se dresse contre la tyrannie de la Table ronde et les manipulations de Merlin le fou. Écoeurée par le magicien qui joue avec sa vie depuis sa plus tendre enfance, Morgane laisse libre cours à sa colère et assouvit sa soif de pouvoir envers et contre tous : son ancien maître, les hommes, leur nouveau dieu unique et l'ordre établi. Texte : Editeur
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Date de parution | 06 Avril 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le moyen format des albums de cette collection chez Delcourt est compensé par leur épaisseur, et apparemment cet album aurait pu me plaire, car il est toujours intéressant de traiter un sujet universellement connu à travers un personnage secondaire ou anecdotique, ça permet d'aborder le récit sous un angle inhabituel et de l'éclairer parfois de façon plus pertinente. C'est le cas avec cette relecture moderne qui aurait pu aussi bien être classée en conte, et qui opte pour un angle d'attaque du point de vue d'une "méchante" dans la saga arthurienne, en explorant la part d'ombre de Morgane, soeur utérine du roi Arthur, cette femme à demi sorcière qui a aimé autant qu'elle a souffert dans cette Bretagne des légendes. Cet aspect me plaisait grandement, ayant toujours été attiré par cette geste arthurienne, d'autant plus que le dialogue est riche et parfois empreint d'ironie, mais ce qui me bloque totalement, c'est le dessin. Le traitement graphique d'un sujet aussi fort ne passe pas pour moi qui suis très attaché aux graphismes académiques et au beau dessin bien policé ; ici, je suis complètement déstabilisé par ce dessin figuratif trop minimaliste, ultra stylisé, qui hésite entre l'aspect peinture d'une période Picasso (je ne saurais dire laquelle n'y connaissant pas grand chose en styles picturaux) et un aspect qui frôle par endroits le dessin d'enfant. Et même les scènes érotiques en deviennent ridicules, c'est dommage. En gros, c'est vraiment trop déroutant pour moi graphiquement, et ça me gâche le sujet qui pourtant m'aurait intéressé, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne note pas plus bas : la force du sujet revisité de façon audacieuse et sombre, et qui était un complément alternatif à la saga Arthur de Lereculey et Chauvel.
Voilà une histoire que j’ai bien aimée. Comme pour Peau de Mille Bêtes, j’avais un a priori légèrement négatif sur le dessin de Fert, qui n’est pas forcément le style que je préfère. Mais rapidement, mes préventions ont encore une fois été balayées, tant la force et la beauté de son dessin dominent toute autre considération. Et, encore une fois, le choix des couleurs dominantes me convient tout à fait. Quant à l’intrigue, je trouve qu’elle revisite bien l’univers arthurien, utilisant bien les personnages célèbres de ces histoires, les liens qui les unissent ou désunissent, tout en faisant dévier certains thèmes, en ajoutant au milieu de tout ça des dialogues où l’ironie – et quelques traits d’humour – donnent du piment à l’intrigue, et des armes à cette Morgane, dont la vengeance donne des ailes à la volonté féminine, dans un univers où, malgré l’amour courtois souvent mis en avant, les femmes sont souvent là comme accessoire. On pourrait presque reprocher à Kansara d’avoir effectué un rééquilibrage trop brutal, puisqu’aucun homme ne sort indemne de ce jeu de massacre quelque peu misandre. Chouette histoire donc, dont je vous recommande la lecture. Note réelle 3,5/5.
C'est un voyage esthétique et une relecture du mythe arthurien très personnelle que nous proposent les auteurs. Et franchement, j'ai marché. Je ne me rappelle plus exactement l'histoire originale arthurienne, mais dans cette version BD, on ne peut qu'apprécier la noirceur des sentiments, la rage de Morgane, la défaite de Merlin... Et ce dessin si moderne et sombre colle parfaitement à cette histoire atypique.
Je suis bien plus dubitatif face à cette BD que face à Peau de Mille Bêtes du même auteur. Et pourtant, le mythe Arthurien est probablement l'une de mes histoires préférées, dont j'aime lire toutes les adaptations, écritures et réécritures qu'on peut trouver. Une lecture plus féministe m'intéressait, surtout depuis la lecture de la série Les dames du lac de Marion Zimmer Bradley, qui s'essayait déjà à accentuer les personnages féminins. Bref, l'idée était plaisante ! Cependant, la réalisation est moins bonne que ce que j'aurais cru. L'accent sur le personnage de Morgane m'a plu d'emblée, surtout la frustration que ressent le personnage, mais malheureusement ce sont les premiers chapitres qui m'ont paru les plus intéressants. Après cela, j'ai trouvé que l'auteur avait glissé dans un manichéisme un peu trop primaire : tout les personnages masculins sont idiots, méchants et dangereux pour les autres, les femmes sont toutes victimes de ces violences. Ça m'a dérangé à un moment donné de ne jamais voir un personnage contrebalancer cette image fixe, et c'est dommage car ça aurait apporté plus de poids dans les critiques émises par l'histoire. Justement, je trouvais que Peau de Mille Bêtes avait justement eu l'intelligence de mettre un personnage de garçon sympathique, ce qui contrebalançait l'image négative des hommes. Parce qu'ici, ça donne un peu trop l'image de tout les hommes violents/violeurs/stupides et les femmes victimes. Ça m'a fait un peu tiquer comme discours. Mais en dehors de ce point noir, je dois bien dire que l'histoire est très plaisante à suivre, reprenant tout les points du mythe arthurien pour ensuite les détourner. Le dessin est plutôt bien mené, dans une ambiance sombre et avec des personnages torturés. C'est dynamique et j'y vois aussi un esprit d'enluminure dans certaines cases et poses des personnages. La lecture est très fluide, et j'ai vraiment apprécié l'histoire jusqu'au bout. C'est dommage qu'il y ait un gros point noir, sans quoi j'aurais bien volontiers mis plus à ce récit ! Au final, je crois que je vais surtout laisser un 3, parce que quand je repense à "Peau de Milles Bêtes", j'ai l'impression que ce dernier était tout de même un cran au-dessus. Cela dit "Morgane" est une lecture assez nouvelle du mythe arthurien, et rien que pour cela je ne suis pas déçu de l'avoir lu !
Finalement toute la gamme chromatique y passe et au final c'est du meilleur effet. Au départ j'avoue avoir eu un peu de mal, ces couleurs, certes sombres, mais qui s'allient avec un dessin un peu à la hache, les traits des personnages sont rudes, incisifs. Pour autant ça le fait et cela en devient même agréable. J'aime bien quand la légende est un peu bousculée, quoique pas d'invention mais il est vrai que nous sommes bien loin de la manière de raconter les choses d'un Chrétien de Troyes dont les récits firent le miel de ces dames bien nées. Ici Morgane est hardie, elle jure, se bat comme un homme, elle est furieusement moderne et ça fait du bien. A lire
J’ai beaucoup apprécié cette vision moderne et féministe de la légende des Chevaliers de la table ronde. La couverture me faisait un peu peur du fait qu’elle est très sombre. Le contenu n’est pas beaucoup plus lumineux mais le ton employé est tellement plaisant, moderne, vivant, drôle et féroce à l’occasion que j’ai fini par m’y habituer. En fait, le dessin est même un des atouts de cet album car, même si la colorisation est très sombre, le style graphique employé apporte son écot dans le sentiment de fraicheur qui se dégage du récit. C’est stylé, gentiment naïf, ce qui vient en parfaite opposition avec le fond. La narration est excellente et la manière dont Simon Kansara parvient à inverser l'angle de vue sur la légende permet de totalement transformer notre regard sur Morgane. Un album à découvrir pour son modernisme, son humour et son trait singulier.
Cette BD dispose d'un graphisme très appréciable et qui vaut le coup d'oeil. Tout en teintes de pourpre et de bleu légèrement turquoise, il est très élégant et plein de charme. Outre les jeux de couleurs, son style mélange les influences picturales d'agréable manière. On notera notamment quelques références appuyées à Klimt. Seuls les visages dentus des personnages et le côté grosse brute idiote de la plupart des hommes ne me plaisent pas trop. Il faut dire que c'est largement le sujet de l'histoire, une trame féministe qui oppose une Morgane pleine d'esprit et d'envie de liberté à des hommes rustres, idiots et profitant de leur force. Le fond du récit n'est pas faux. Si l'on excepte la belle légende des chevaliers purs et sans reproche, le rude guerrier médiéval était probablement brutal, arrogant et méprisant envers les femmes. Et quand une femme de tête aussi belle et douée que Morgane devait apparaître, elle devait être fort frustrée et haineuse de la main-mise des hommes. Mais de là à en faire tous des couillons innommables, on tombe dans la caricature inverse et du coup le récit perd en subtilité pour devenir un peu basique. Seul Merlin, absolument pas exempt de défauts pour autant, et surtout le père de Morgane sortent un peu du lot. C'est ainsi que ce beau dessin m'a permis de parcourir avec plaisir une histoire qui, de son côté, ne m'a que moyennement convaincu. J'aurais aimé davantage d'esprit, de profondeur et moins de manichéisme.
3.5 Une bonne révision du mythe arthurien avec Morgane comme protagoniste. Si certains points du scénario sont un peu prévisibles (notamment comment les chevaliers sont tournés en ridicule), j'ai bien aimé. J'ai toujours trouvé que Morgane était un personnage intéressant. Je ne suis pas sûr que l'on peut résumer l'histoire à un truc simpliste du genre "les femmes se vengent enfin de ces hommes bêtes et cruels". Je trouve que Morgane elle-même pouvait être méchante. Par exemple, dès les premières pages elle veut tuer Arthur qui est certes un idiot, mais ce n'est tout de même pas de sa faute si Merlin est un manipulateur. Le personnage de Morgane est complexe et c'est ce qui rend la lecture passionnante. Les moments humoristiques marchent bien et le dessin est très bon. il crée une ambiance incroyable.
Un album d’exception, tout simplement. Et pas seulement pour les amateurs (éclairés) de la légende arthurienne. Graphiquement d’abord, je vous invite à voir la galerie, ça se passe de commentaires. C’est pictural avec un jeu d’esquisses où les couleurs finissent par envoûter le lecteur. Narrativement ensuite (et surtout), la légende arthurienne est complètement revisitée, voire chamboulée, malmenée, maltraitée. La femme qui était jusqu’alors reléguée au second plan et qui servait de potiche (pardon, de faire-valoir) est au centre du récit en la personne de Morgane. Merlin est un vil manipulateur (avec les traits du diable) et Arthur un sombre imbécile. Et … la sauce prend. Très bien même. Tout se tient. C’est bluffant. J’en suis pantois. Chaudement recommandé !
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