Capa - L'Etoile filante

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Biopic du célèbre photographe Robert Capa, loin de l'image de tête brûlée qui lui colle à la peau et qui a fait de lui une légende du photojournalisme


Biographies Documentaires Ernest Hemingway Photographie

Bien que courte, la carrière de Robert Capa fut extrêmement riche et digne d’un héros romantique. Toujours en mouvement en raison de circonstances historiques qui le conduisirent à l’exil ou dans des pays en guerre pour y prendre des clichés, l’homme fascinait. Véritable caméléon, ll photographiait aussi la mode ou les grands événements et fonda l’agence Magnum. Charmeur, il aimait aussi les femmes, mais son plus grand amour fut sans nul doute Gerda Taro, photographe comme lui et décédée très tôt dans les mêmes conditions, lors d’un reportage dans un pays en conflit.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Février 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Capa - L'Etoile filante © Casterman 2016
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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16/04/2016 | Blue Boy
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Par Pierre23
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Pierre23

Ce one-shot a été l'occasion de me (re)plonger dans la courte mais prolifique carrière de Robert Capa, considéré comme l'uns des tous meilleurs photographes de tous les temps et un pionnier du photojournalisme. La bande dessinée revient sur les 20 dernières de sa vie, c'est à dire à partir du moment où sa compagne de l'époque Gerda Taro (autre photographe de guerre de génie) a l'idée d'un pseudonyme plus vendeur. Il s'agira de Robert Capa, plutot que Endre Friedmann, cela donne une sonorité plus américain et permettra au couple de vendre plus cher leurs clichés. Je dois reconnaitre que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire et je pense que ça tient surtout à la narration, assez lente. Il n'y a quasiment pas de dialogues, ce sont essentiellement les pensées de Robert Capa, retranscrites à la première personne, en voix off, en support de l'image. Sans doute l'idée de l'auteur était-elle de donner à l'oeuvre un coté journal intime ou carnet de bord. Mais j'ai trouvé que ça n'aidait pas forcément à une lecture tres fluide. Et puis au fur et à mesure que l'on tourne les pages, l'ensemble gagne en cohérence, en consistence. Cette approche intimiste nous fait mieux comprendre les sentiments de Capa, son attente surtout, quasi maladive entre les conflits, son besoin d'action, d'être au plus près des combats, d'entendre les balles qui fusent autour de lui. Le point d'orgue étant le 6 juin 1944 avec ce débarquement sur les plages de Normandie, retranscrit avec beaucoup de force et d'émotion. J'ai trouvé le dessin tres fin et très élégant, et les couleurs majoritairement sépias, aident parfaitement à inscrire le récit dans ce contexte de photojournalisme de guerre, qui était essentiellement en noir et blanc. La seule touche de couleur arrive avec la derniere planche, évidemment pour souligner la dramaturgie du moment et on pense bien évidemment à la liste de Schindler de Spielberg. Plus que les différents conflits connus que Capa a couverts (la guerre civile en Espagne, la deuxième guerre mondiale, la guerre d'Indochine), ça a surtout été pour moi l'occasion de prendre la mesure du destin incroyable de Capa. Il aura en moins d'une vingtaine d'années rencontré et cotoyé (entre autres) Hemingway, Picasso, Matisse, Ingrid Bergman, Hitchcock, Roosevelt, Steinbeck. Il aura vécu en Europe, aux Etats Unis, en Asie, ... Ce que montre bien finalement cette BD c'est son coté insatiable et entier: joueur de poker invétéré (et visiblement pas très bon), buveur, et surtout avec cette envie constante de se retrouver sans cesse sur la ligne de front quelle qu'elle soit, à risquer sa vie à chaque instant. On finit meme par se demander si immortaliser l'instant et informer l'interessent finalement moins que l'adrénaline et la prise de risque. L'auteur réussit vraiment bien nous faire vivre cela. Cela fait d'ailleurs écho à un film sorti cette année sur le même thème: Civil War. Dans un futur proche on y voit des journalistes tout risquer également pour une photo et on se demande surtout si leur véritable motivation n'est pas cet éternel shoot adrénaline. Belle BD donc à découvrir sur ce type incroyable qu'a été Robert Capa.

26/10/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà une honnête biographie, qui présente à peu près tout ce que l’on peut savoir sur ce photographe majeur : ses clichés célèbres (et les risques incroyables qu’il a pris, devenant un mythe des « reporters de guerre » - sa première compagne, qui aurait pu avoir son aura, si elle n’avait pas été une femme et n’était pas morte prématurément, est d’ailleurs tuée là où ils ont fait leurs premières armes, sur le front de la guerre d’Espagne, et lui-même meurt en couvrant la guerre d’Indochine), mais aussi sa vie privée. C’est à propos de cette vie privée que j’ai appris le plus de choses. Joueur invétéré (et malchanceux – ou mauvais !?), il doit sans cesse trouver un moyen de renflouer ses comptes. Séducteur, il collectionne les conquêtes (dont une longue liaison avec Ingrid Bergman). Il est aussi un pilier de comptoir, au même titre que son compagnon d’aventures et de beuverie Hemingway ! Bref, un album qui fait le job – et une importante bibliographie finale permet aux plus curieux de compléter leur lecture. Mais je reste quand même un chouia déçu par ma lecture. En effet, cette biographie, narrée à la première personne par Capa lui-même, se révèle un peu monocorde. Elle manque d’enthousiasme, de « vivant » (ce qui est un comble pour raconter la vie d’un homme qui a brûlé la vie par les deux bouts !). Anecdotique aussi, une coquille page 49 (août 1941 au lieu de 1942…). Une biographie peut-être trop respectueuse, trop « retenue », Florent Silloray n’a pas selon moi su suffisamment rendre le souffle brûlant de la vie d’un homme – dont aucun jalon important n’est par ailleurs oublié.

31/05/2021 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Publiée soixante-deux ans après sa mort, cette œuvre consacrée à l’« étoile filante » du photoreportage ne manque pas de charme. Dans une bichromie sépia pour le côté nostalgique, Florent Silloray nous raconte, sous un trait sobre et réaliste, le destin hors normes de Robert Capa, ce nomade permanent toujours prêt à dégainer son Leica pour saisir le cliché parfait. Bien documenté, le récit démarre en 1954, quelques mois avant sa mort - nous y découvrons un homme las et en proie à des questions existentielles sur la tournure qu’a pris sa carrière -, puis enchaîne sur un long flashback linéaire depuis avril 1936, alors que Capa, sans le sou, vient de débarquer à Paris avec sa compagne Gerda pour fuir les Nazis. La plupart du temps, les textes sont en voix « off », vraisemblablement tirés des écrits du photographe. Si « Capa – L’Etoile filante » constitue un hommage tout à fait décent à celui qui popularisa la photo de reportage, la forme, visant davantage à restituer la réalité, reste toutefois assez sage et ne se distingue pas par une recherche particulière dans la narration ou la mise en page. Le lecteur en quête d’envolées lyriques ou de grandes émotions restera sur sa faim. Mais l’histoire se lit plutôt bien et nous donne l’occasion de découvrir l’homme dont les clichés firent sa renommée et de revivre quelques grands événements du XXe siècle.

16/04/2016 (modifier)