Soleil brûlant en Algérie
Un témoignage authentique sur une guerre trop longtemps étouffée mais qui a marqué une génération de jeunes hommes, dans chaque famille.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Documentaires La Boite à Bulles La Guerre d'Algérie Les petits éditeurs indépendants Maghreb
Appelé du contingent, Alexandre Tikhomiroff dit Tiko, 21 ans, débarque en 56 sur les collines brûlées d’Algérie, déjà secouées par la guerre d’Indépendance. Sur le chemin qui le mène d’Alger à l’école d’infanterie de Cherchell, il découvre avec fascination cette terre inconnue et son éblouissante lumière. Mais bien que son œil et son âme soient à même de savourer la beauté des montagnes algériennes, Alexandre peut difficilement fermer les yeux sur ce qui se passe alentour. Car depuis sa caserne, l’apprenti soldat ne découvre pas seulement le quotidien du service militaire : il découvre aussi ce que représentent fameux « événements d’Algérie », euphémisme de l’époque pour désigner une guerre coloniale… Texte : Editeur.
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Date de parution | 02 Mars 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Si l'on se fie aux différents récits portant sur la Guerre d'Algérie basés sur les témoignages vus côté français que j'ai lus, ça donne vraiment l'impression que ce n'était un grand moment d'ennui, d'angoisse et d'absurdité. Car ici comme dans d'autres BD sur le même thème, nous avons la vision d'un conscrit qui ne sait pas ce qu'il fout là, ne voit jamais la guerre elle-même et passe son temps en caserne et en patrouilles stupides. Jamais on ne voit de récit sur le terrain, aux côtés des troupes combattantes, des commandos ou des fellagas algériens. De fait, c'est cet ennui et ce rejet des ordres absurdes d'une hiérarchie sclérosée qu'on ressent en lisant cet album. Alors du coup, c'est instructif sur comment les choses ont pu se passer pour les jeunes français à l'époque, embarqués sans le vouloir dans une guerre bizarre qui ne disait pas son nom. Mais ce n'est pas très passionnant non plus. Seule particularité de cet album ci, c'est qu'il ne s'arrête pas avec la fin de la mobilisation du narrateur en Algérie mais continue ensuite un peu avec son engagement républicain par la suite pour agir et manifester contre les partisans du conflit et l'OAS en France. A côté de cela, le dessin est plutôt joli en ce qui concerne les décors et les compositions. L'utilisation du fusain ou d'un outil au résultat proche est esthétique mais un peu triste car sombre et sans couleurs. La narration est légèrement décousue, comme si on lisait un journal de bord avec parfois aucun enchaînement entre une scène et la suivante. Une lecture qui ne se rend pas particulièrement captivante mais qui fait ressentir l'absurdité de la mobilisation des jeunes français dans cette drôle de guerre vraiment peu glorieuse.
Effectivement, le soldat Tikhomiroff n'a pas été au coeur de l'action en Algérie pendant ce qu'on appelait à l'époque "les évènements". Mais cette inaction relative a pour moi un effet révélateur : l'absurdité de la grande muette, son fonctionnement abusif et son inutilité relative... Car il faut bien le dire, la guerre d'Algérie est restée longtemps un tabou dans les media et la littérature. Mais les témoignages sortent depuis quelques années, et l'on voit tout le côté absurde d'un tel conflit. Je n'étalerai pas mes états d'âme ici, ce n'est pas le lieu, cependant. C'est donc le rythme lent, lénifiant, de cette époque qui nous sont ici retranscrits. On ne peut qu'admirer l'application qu'a mis Gaétan Nocq à représenter cette inactivité, cette perte de temps qu'a constitué cette période pour Tiko et ses camarades. Le trait est net, besogneux, un peu sec parfois. Les décors sont minimalistes, c'est plutôt une suite de croquis qu'une bande dessinée à part entière qui nous est présentée. Pas mal, surtout si on s'intéresse aux à-côtés de la guerre d'Algérie...
Les 3/4 de cet album racontent l’expérience de Tiko lors de son déploiement en Algérie en 1956, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne se passe pas grand-chose. Désolé mais clairement il n’était pas vraiment au cœur de l’action, et n’a pas grand-chose à raconter. J’ai trouvé son témoignage un peu léger. Par contre le dernier 1/4 de l’album est plus intéressant. Tiko parle de son retour sur Paris, du contexte d’après-guerre et de l’atmosphère tendue et vicieuse de l’époque… Il était beaucoup plus impliqué, et son témoignage est donc intéressant et instructif. Quel dommage que l’auteur n’ait pas plutôt développé cette partie de l’histoire. Je réalise qu’il s’agit d’une adaptation, et que ce « défaut » découle peut-être tout simplement du texte original. La mise en image est austère mais efficace. De la couleur aurait sans doute ajouté un peu d’éclat aux paysages algériens. Un album intéressant sur la fin, mais une opportunité manquée selon moi.
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