Hubert
Hubert passe sa vie dans les musées... ou devant sa toile en quête d'un esthétisme féminin impossible à cerner. Hubert est timide. Hubert est humble. Portrait d'un peintre du dimanche, amoureux de son art, admiratif des grands peintres.
Bruxelles - Brussels Peinture et tableaux en bande dessinée
Signé par un auteur belge flamand, Ben Gijsemans, ce roman graphique nous plonge dans l'univers calme et solitaire d'Hubert. Un Bruxellois introverti qui aime peindre les tableaux des personnages féminins des musées royaux des Beaux Arts de sa ville. Le dessin magnifique et le trait précis de Ben proposent un rythme lent afin d'apprécier ce récit des plus intimistes. (texte de l'éditeur)
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Date de parution | 29 Janvier 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Étrange album que celui-là ! Étrange et presque impénétrable. Ou alors transparent, traversé sans que l’on s’en rende compte. C’est en tout cas une lecture qui peut rebuter, ou tout simplement laisser de côté bien des lecteurs. L’album est vite lu, car il n’y a que très peu de dialogues, et les cases, si elles sont nombreuses, répètent souvent les mêmes décors, les mêmes scènes, à peine modifiées, comme si nous suivions la pensée, l’ennui du personnage principal jusque dans ses moindres langueurs. Nous découvrons donc la vie d’un solitaire, qui restera énigmatique jusqu’à la fin. Il passe son temps dans les musées, à observer toujours les mêmes tableaux, qu’il tente de reproduire une fois revenu chez lui. Le peu que l’on devine de son visage – peu expressif – nous montre un type désabusé, monomaniaque et asocial. Le passage où il rencontre une voisine d’immeuble, elle aussi seule, mais cherchant la compagnie (et qui le drague franchement !) est d’une grande tristesse. Le seul rayon de soleil, mais qui semble mener là aussi à une grande frustration pour notre héros, c’est cette jeune femme dans l’immeuble d’en face, qu’il observe parfois de sa fenêtre, mais qui ne fait pas attention à lui. Album exaltant la lenteur, le vide, la solitude, mais pas inintéressant. La fin, abrupte et frustrante (nous n’avons pas appris grand-chose de notre principal protagoniste !), est à l’image de cette histoire, qui se promène sur un fil peu épais, celui de l’horizon qui s’estompe. Mais j’ai quand même apprécié cette lecture, sans pour autant être sûr d’y revenir.
C'est grâce à Iznéo et au confinement et les avis de Ro et des autres que j'ai pu lire cet album. Au niveau graphique pas grand-chose à dire c'est en effet assez beau. Le dessin possède un charme suranné que j'aime beaucoup. Il me rappelle ces vieilles illustrations que l'on trouvait dans la collection Contes et Légendes. Pour ce qui est du contenu c'est ma foi finalement assez vain, il ne se passe pas grand-chose. Album de la lenteur, de la contemplation, il n'est pas pour autant inintéressant. Dans un monde où la vitesse, le zapping et la précipitation sont de rigueur, il a ce petit charme qui fait que l'on peut en apprécier justement le contrepoint avec ce personnage falot qui promène sa vie au travers des peintres dont il visite les oeuvres sans cesse. Un album pour les contemplatifs qui sauront prendre le temps.
J'ai trouvé cet album très beau visuellement mais très vain et ennuyeux en terme d'histoire. Le graphisme est charmant. Il est dans un style désuet, très propre, très maîtrisé, qui me rappelle de grands dessinateurs anciens comme Winsor McCay (Little Nemo in Slumberland). C'est vraiment classe même si ce style est également assez rigide. Rigide, l'histoire l'est également. Elle est très contemplative, majoritairement muette, et met en scène un héros mollasson et taiseux, au visage déprimé, qui traîne sa carcasse de musées en musées, comme un éternel insatisfait qui cherche sa voie. Hormis un dialogue à sens unique dans une voiture, puis un autre dialogue malaisant avec sa voisine, il ne se passe quasiment rien de concret de tout l'album. Et cela se termine sans que rien n'ait commencé, avec juste un mince sourire du héros pour montrer qu'il a peut-être enfin trouvé ce qu'il cherchait, mais ça m'a laissé bien indifférent. Dommage de mettre un si beau dessin au service d'une histoire aussi vide.
Bien sur, cette histoire qui est un éloge de la lenteur n'a aucune chance de se retrouver un jour en tête des meilleures ventes de BD, mais on peut malgré tout apprécier la qualité du dessin et l'exercice de style. Comme l'a dit un autre critique, ce mode de récit s'inspire très clairement d'un Chris Ware ou d'un Jon Mc Naught, avec des cases répétitives qui visent à indiquer au lecteur le temps qui s'écoule lentement. Ben Gijemans nous raconte la triste existence d'un célibataire, passionné de peinture et de musée, renfermé sur lui même, peu expansif, et qui tente lui même de s'exercer à la peinture. Peu attiré par sa voisine d'immeuble qui le laisse de marbre, y compris lorsqu'elle se montre à lui dans le plus simple appareil, il s'intéresse en revanche plus à la jeune fille qui habite l'immeuble en face qu'il tente de peindre, et qui deviendra ainsi involontairement sa muse. Hubert observe les tableaux et a le sentiment d'être lui même observés par les personnages de tableaux célèbres, au point de le rendre mal à l'aise. L'histoire qui comprend peu de dialogue se lit vite mais on pourra apprécier l'esthétique du dessin et les tons pastels utilisés par ce nouveau venu dans le monde de la BD.
Ce qui marque principalement dans cet album, c’est son découpage, pensé pour ralentir au maximum l’action. En cela, le travail de Ben Gijsemans s’apparente un peu à celui de Jon McNaught. Ceci dit, j’ai plus apprécié cet album que ceux que j’ai lus de McNaught car, ici, derrière l’exercice de style se cache un récit assez fin, portrait d’un peintre amateur en quête d’esthétisme féminin. Timide, renfermé, silencieux au possible, maladroit, ce personnage semble tellement désolé d’être là qu’il en devient touchant. Si coupable de se sentir voyeur qu’il en vient à avoir honte d’observer –le plus chastement du monde- sa voisine d’immeuble… A force, j’ai fini par le trouver sympa, cet Hubert, même si discuter une heure avec lui m’aurait fait prendre conscience que l’éternité peut être sur terre. Bon, ceci dit, ça reste léger car avec ce découpage qui offre des cases très répétitives et ces longs passages silencieux, l’album se lit extrêmement vite. J’ai presque envie de dire : raison de plus pour y jeter un œil ! Par contre, pour l’achat, c’est à vous de voir car même si j’ai trouvé ce récit intéressant, je pense que beaucoup de lecteurs n’y verront qu’ennui et lenteur. Pourtant je ne peux me résoudre à vous le déconseiller, mais essayez quand même de le lire avant.
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